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3,03

sur 87 notes
Curieux livre, surtout quand on le lit alors que tous les lieux culturels restent fermés...
Jeanne est une jeune diplômée en librairie d'origine bretonne qui se retrouve à travailler dans une institution culturelle parisienne très branchée, où elle peine à s'intégrer, ne connaissant pas les codes de ce petit monde.
On suit son apprentissage ; comme elle, on peine à partager l'enthousiasme de la direction pour des oeuvres absconses.
Celia LEVI donne également à voir l'ambiance de cette époque très récente : les campements de sans-papiers, les manifs contre la loi travail, Nuit debout, les soirées dans les bars, les fêtes...
Elle campe une belle galerie de portraits, de la direction et des titulaires de CDI (les insiders) aux précaires et autres stagiaires. Sous des dehors très cool, la lutte est quotidienne pour garder ou conforter sa position.
Jeanne est une personne décalée, aussi bien par rapport à ses collègues qu'à sa famille et à son ancien amoureux. Sa quête de l'amour apparaît souvent pathétique, et l'on referme le livre avec une certaine inquiétude pour son avenir... pas du tout tracé!
J'ai bien aimé l'écriture au passé, imparfait et passé simple jouant leur partition de temps étiré avec quelques ponctuations.
Je sous-titrerais bien ce livre d'un titre sartrien : l'être et le néant!




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En trois mots : Travail. Inaction. Paris.

Je vais jouer cartes sur table dès le début, c'est un ABANDON pour moi. Roman d'apprentissage à l'inaction flaubertienne, il avait dès le début très peu de chance de me séduire, il faut le dire, car aucun personnage ne m'exècre plus que le Frédéric Moreau de notre Éducation sentimentale canonique !
Dans ce roman, nous suivons le parcours de Jeanne, jeune diplômée, quittant sa ferme bretonne pour se confronter à l'agitation parisienne et son foisonnement d'emplois précaires. Elle décroche un CDD à la Tannerie, nouveau lieu culturel à la mode. Cette ancienne usine désaffectée (que je pense être une allégorie du monde du paraître qu'elle renferme) devient l'épicentre de l'apprentissage et des premières expériences de Jeanne : amitié, solitude, amour, engagement politique...
À la fois ancré dans notre contemporanéité et dans les codes romanesques du XIXe, cet ouvrage m'est tombé des mains. L'écriture froide et la posture passive de Jeanne ont eu raison de ma patience pour rapidement me conduire à l'ennui. Néanmoins, c'est purement subjectif car je sais qu'il a eu beaucoup de succès auprès d'un grand nombre de ses lecteurs. Je vous laisse donc seul juge pour conclure cet humble avis de lectrice insensible au babillage dix-neuvièmiste ☺️
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Tout le monde en prend pour son grade dans ce roman, qui ne se contente pas de dénoncer la fatuité du petit milieu de l'Art et de la Culture soi-disant pour tous. le directeur "sévère, intraitable, colérique, mais doté de grandes qualités humaines". Les employés, qui râlent quand le chef de service, victime d'une chute causée par une oeuvre d'art, part en congé maladie, car on ne peut pas diriger un service sans chef; mais qui se plaignent lorsqu'il revient. le chef de service lui même, qui évidemment dénigre ce qui a été accompli en son absence. Les petites mains, qui se pâment devant des oeuvres hermétiques, telle cette Tour Eiffel en sucre censée critiquer la société de consommation. Les artistes venus de pays comme la Syrie ou la Palestine, qui exposent n'importe quoi au prétexte de magnifier la souffrance de leurs compatriotes restés là-bas. Les accueillants, dont fait partie Jeanne, formés à la va-vite et n'importe comment, incapables de renseigner le public. le public enfin, qui vient voir les expos, avale des hamburgers et des frites bien grasses, tout en se plaignant qu'il n'y ait pas de san Pellegrino au bar. Comme le dit l'un des personnages, des gens tous pareils et qui se croient irremplaçables... Et bien entendu, la Tannerie va céder aux sirènes du privé, accueillant dans ses locaux des start-ups "travaillant sur un modèle horizontal". Bref, on navigue entre dérision et pitié...

Dans un style descriptif précis, Celia Levi nous fait vivre les tourments de Jeanne, qui n'a sa place nulle part: ni à la Tannerie, ni parmi ses parents, paysans en Bretagne. On pense à Kafka lorsqu'elle se perd dans les couloirs de la Tannerie, mais aussi au Rica des Lettres Persanes de Montesquieu, à propos de la fatuité des habitués de ce petit milieu de la culture. Lequel, comme on en aura la confirmation à la fin, méprise complètement son petit peuple d'employés: un constat que l'on peut faire dans tous les secteurs de la société. Un livre qui fait réfléchir, sourire par moments, à la fois jouissif, lucide, et amer.
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La description du monde du travail à travers "La Tannerie", un site désaffecté reconverti en grand ensemble culturel où l'on expose, crée, invite des artistes divers et variés, une satire à peine déguisée de ce monde bobo parisien avec ses phrases creuses qui se veulent profondes pour parler d'art. C'est extrêmement bien vu. C'est aussi la découverte du travail, des relations qui s'y nouent plus ou moins superficielles, de l'arrivisme, de l'exploitation, l'apprentissage sentimental, le cheminement vers l'âge adulte, le tout dans un Paris formidablement décrit. L'écriture est dense, très dense ce qui rend la lecture exigeante. le roman apparaît parfois interminable. Mais quel talent pour nous plonger dans les différentes atmosphères dans lesquels évolue l'héroïne qui n'a rien d'une "Rastignac".
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Jeanne, jeune bretonne, vient à Paris, ses études terminées afin de chercher du travail. Elle décroche un CDD dans un lieu culturel, une usine désaffectée porte de Pantin.
Le début m'a semblé un peu mièvre mais cela monte en puissance et l'on suit avec attention son parcours au sein de cette jungle urbaine, où elle doit apprendre les codes et découvrir que tout n'est que vernis.
On s'attache au personnage , on suit ses déambulations, sa découverte de Paris et la banlieue et surtout ses désillusions.
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A la fin de ses études à Rennes, Jeanne a trouvé un stage dans une librairie parisienne, et, a enchaîné avec un CDD d'accueillante à la Tannerie.

La Tannerie, ce nouveau lieu branché, en lisière de Paris, ancienne usine devenu lieu artistique où doivent se côtoyer danseurs de hip-hop, professeurs des écoles et leurs élèves, artistes en devenir, qui ressemble au 104 comme deux gouttes d'eau.

Jeanne a dû mal à trouver une place. Elle se sent si provinciale, si peu branchée, si loin de la culture 'parisienne' étalée par ses collègues. Elle est en coloc' dans le XIIIème alors que tous, ou presque, habitent les villages désormais branchés de Belleville ou Ménilmontant.

A chacun de ses retours dans la ferme de ses parents, elle se sent décalée plus à sa place, quand à Paris, elle n'a pas encore trouvé  sa place.

Un roman qui s'étire lentement au gré de l'évolution du CDD de Jeanne, qui devient pilote de jeunes en insertion, sans jamais voir grossir sa feuille de paie.

Elle participe à des fêtes, fréquente de nombreux bars branchés, s'amourache d'un collègue, renoue avec d'anciens camarades de lycée pendant les vacances d'été où elle retrouve ses plages et ses criques ... 

Un roman d'apprentissage, sur cette période de vie quand l'adolescence s'éternise en adulescence et qu'il est toujours temps de ne pas décider pour de bon des choix de vies ...

Un roman un peu longuet, mais aux longueurs nécessaires pour bien faire ressentir les longueurs et langueurs de cette période de la vie.

Un auteur que je découvre et dont je vais rechercher les autres productions.

Merci à Babelio et aux éditions Tristram qui m'on adressé ce roman dans le cadre de l'opération Masse critique de septembre 2020 

(Rentrée littéraire 2020) 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Jeanne, une jeune bretonne, débarque à Paris pour faire un stage en librairie. Celui-ci ne se passe pas très bien et pour poursuivre sa vie à Paris, elle cherche un emploi. Elle est alors employé à la Tannerie, un très grand entrepôt qui a été réhabilité pour en faire un centre culturel.
Au travers de ses yeux, on suit l'histoire de ce bâtiment qui entraîne de nombreuses réflexion pour Jeanne et le lecteur. En effet avant de devenir un centre culturel la tannerie était un abattoir, une biscuiterie et (vous vous en doutez sûrement) une tannerie !
Au travers de sa première expérience de travail on découvre le monde du travail, les conditions de travail parfois très difficile, les syndicats, l'entente (ou la mésentente) entre les collègues...Jeanne vit aussi ses premières soirées, peut-être ses premiers amours, la vie parisienne idéalisé ...tout ça n'est pas toujours simple. Au travers de ce roman on aborde aussi la situation des prisonniers, des migrants, du réchauffement climatique et j'en passe...

En résumé, ce roman traite de très très nombreux sujets de société. Mais le problème dans ce genre de roman c'est qu'au final on en aborde pas vraiment car ils sont tous plus ou moins traité en surface. Certains sujet n'apportent rien à l'histoire et on dirait juste que l'autrice a voulu en parler pour être bien vu.
Mais d'un autre côté on pourrait avoir une autre approche, en effet on suit dans ce roman l'évolution d'une jeunes bretonne dans la vie active parisienne. Et on suppose que ces sujets ont sûrement été abordés avec son entourage.

En conclusion, d'après moi il s'agit d'un roman d'apprentissage très riche mais pas forcément abouti.
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Voilà une lecture qui a su me provoquer des sentiments très différents. Tout d'abord je dois l'avouer j'ai cru tomber dans le cliché de la provinciale qui « monte » à Paris pour son premier boulot. Mais la plume de Celia Levi est troublante de réalité et je me suis revue moi-même arrivant dans la capitale pour mes études : la démesure, l'esthétisme, le foisonnement culturel, le charme incontesté de Paris, les flâneries. Alors j'ai pris plaisir à suivre notre héroïne, à partager son quotidien à La Tannerie. Mais là-bas, l'ennui et une atmosphère malsaine d'inconsidération des employés noient peu à peu les rêves de Jeanne. Car Jeanne n'a aucun projet. Alors elle laisse ses pensées lui inventer une vie, un boulot plus épanouissant, un amour imaginaire, cela en devient presque dérangeant.

J'ai beaucoup aimé ma lecture et vous la recommande sans hésitation. Malgré ce frôlement permanent des clichés et une mélancolie déstabilisante, l'autrice a su dépeindre une jeunesse exaltée trop vite brisée, un monde du travail dénué d'humanité, un Paris empli de rêves et de désenchantements. Celia Levi sait trouver les mots pour retranscrire des émotions et des situations qui peuvent nous paraître communs, voire même stéréotypés, et cette authenticité dans l'écriture donne de manière ambivalente un sentiment de justesse : la difficulté à s'intégrer dans un groupe, le besoin de se sentir exister aux yeux des autres, l'importance accordée au choix d'un vêtement, les mille fantasmes qui peuvent découler de l'effleurement d'une épaule. J'ai retrouvé dans La Tannerie le Paris qui m'a à la fois conquise et lassée. Les lieux où je sortais moi-même : la Gare, les Petits Tonneaux, le Rosa Bonheur dont j'avais aussi entendu vanter les folles soirées. Les interminables balades parisiennes au cours desquelles je me laissais porter par un bâtiment étonnant, un détail caché, un jardin inattendu, parce que les rues de Paris regorgent de surprises et attisent la curiosité. Et puis le poids du paraître, des faux semblants, le mépris souvent dévoilé, la nécessité de briller par un détachement feint et l'empressement qui nous ferons nous éloigner petit à petit de cette frénésie prétendument élitiste. Les réflexions sur le travail, l'ambiance anxiogène, la sensation d'être épiés, ce travail qui est loin d'être épanouissant mais qui permet de garder le lien social sacré – « le lieu c'est le lien » – alors on s'y raccroche, on s'acharne, on s'implique dans des mouvements de protestation qui rapidement perdent pied. Celia Levi a su représenter tout cela avec finesse, dans un ouvrage touchant et engagé.
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Tout le grinçant d'une société restitué dans le microcosme de la Tannerie et son quartier... Les grands espoirs, les petites lâchetés, l'égoïsme, la jalousie, les déceptions... La vie qui va, passe et parfois vous broie ou vous étouffe à petit feu quand on n'a pas su la saisir à bras le corps.
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Sujet intéressant mais comme d'autres lecteurs, j'ai trouvé le livre parfois bien long. Peut-être est-ce les descriptions de Paris qui m'ont ennuyé ? Ou bien les questionnements de Jeanne, parfois naïfs ou superficiels. Il y a néanmoins de bons moments et on a envie de voir comment cela se finit, même si on craint le pire.
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