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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
John Lewis est le dernier de cette mouvance révolutionnaire black power des années 60 et son témoignage sur cet épisode de l'histoire américaine est véritablement poignant.

En lisant ce livre biographique, on ne peut que ce dire que cet homme est un héros vivant. La violence de cette époque, aux USA, envers la population noire était inouïe !
Comment ont-ils pu supporter une telle brutalité et un tel racisme, et ne répondre que par des messages de paix et de non-violence ?
Des hommes et femmes en sont morts…

Et dire que ce n'était qu'il y a une cinquantaine d'années seulement…

Le dessin, le style, la mise en scène :

Le dessin est en Noir et Blanc.
Ça tombe bien, comme le thème du livre…
Il se peut que ce ne soit pas qu'une simple coïncidence…

Ce dessin va à l'essentiel, il n'est submergé que par le juste nécessaire de détails.
Ce qui m'a le plus impressionné dans celui-ci, c'est la puissance, le suspense, la violence et le mal-être qu'il peut induire ou dégager.
Nate Powell sait parfaitement nous transmettre toute la difficulté vécue par les noirs américains lors de cette période.

J'aime beaucoup ces successions de portraits sur fond noir et ces pleines pages où le dessin parait tellement simple à réaliser alors qu'il a été travaillé pendant des heures.
Et que dire de ces magnifiques scènes de nuit qui sont si dures à effectuer dans un ouvrage en noir et blanc.
Le dessinateur maîtrise les nuances de gris et le style.

Les effets sont aussi superbement bien réalisés, comme ces éclairages de voiture sur la route, ou ces flashs d'appareil photo...

Mais ce que j'ai par dessus tout apprécié, c'est la mise en scène des cases, comme avec cette ambiance calfeutrée lorsqu'ils sont pris au piège dans un bus, cette double page avec le bus qui prends feu, cette autre double page avec cette femme noir qui chante et ces petites cases parsemées très expressives, ou bien la plus terrifiante à mon sens, cette scène avec ces rangées de membres du Klu Klux Klan devant 3 pauvres policiers...

Brrrr... j'en ai des frissons.... et dire que John Lewis et ses compatriotes ont vécu de tels moments, ça fait froid dans le dos !


Le scénario, le découpage:

Le scénario est le témoignage indispensable et incommensurablement précieux de ce héros qu'est John Lewis.
Sa biographie va paraitre en 3 tomes chez Rue de Sèvres (2 tomes déjà parus, et un troisième prévu en 2016).

Andrew Aydin et John Lewis se sont donc penchés sur des planches pour témoigner de cette extraordinaire aventure humaine, et rétablir ainsi une minutieuse chronologie des faits.
Le résultat est touchant, et amène à réfléchir et à reconsidérer sa petite vie douillette de provinciale...

Le découpage est fait à la façon comics.
Il y a des cases un peu partout, alternant de grandes scènes en pleine page (ou sur double page), et petites cases successives et/ou entre-boitées découpées régulièrement, en carré ou rectangle, ou parfois de manière fantaisiste.

Il arrive parfois de chercher ce que Scott McCloud appellerai le caniveau..., mais à moindre mal.

L'ensemble peut paraître surchargé mais il est amplement nécessaire.

L'alternance entre le monde actuel, avec le président Obama, et les flashbacks, avec la présidence de Kennedy, est politiquement vraiment bien trouvée et réussie.


Selon moi, ce livre devrait être une référence dans tous les programmes scolaires des adolescents du monde, tellement il en apprend sur le sens de la tolérance, du pardon, de la volonté, de la solidarité, des responsabilités, et des droits de l'homme…

Rue de Sèvres nous surprend encore une fois dans un registre "documentaire historique" et touche à une corde sensible dans le contexte d'une société actuelle extrêmement violente.
Ce livre est donc un véritable message de paix par leurs auteurs et surtout de la maison d'édition.

A lire sans condition !
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Un nouvel arrêt de la Cour suprême, Boynton versus Virginia, rend illégale la ségrégation dans les transports en commun. Pour le tester, plusieurs militants des droits civiques, noirs et blancs, hommes et femmes, lancent en 1961 le mouvement des Voyageurs de la Liberté (Freedom Riders), un prenant des bus inter-états de Washington D.C à la Nouvelle-Orléans. Plus ils avancent dans le sud, plus la haine à leur égard est forte.
C'est un voyage vers l'enfer. Des scènes et des propos absolument ahurissants, des appels au meurtre, des tabassages, des citoyens qui enseignent cette violence à leurs enfants, l'impunité des agresseurs couverts par les forces de l'ordre, dans des États où sévit le Ku Klux Klan. C'est juste sidérant. le courage et la détermination de ces voyageurs, qui ne renoncent jamais et gardent leur calme en toutes circonstances, au péril de leur vie, force le respect.
Et tandis que John Lewis et les responsables des cinq autres grandes organisations pour les droits civiques marchent sur Washington pour l'emploi et la liberté le 28 aout 1963, y tiennent leurs discours et énoncent leurs rêves devant la Capitole, en parallèle dans le récit, le 20 janvier 2009 au même endroit, John Lewis avance vers la cérémonie d'investiture de Barack Obama.
Ces trois années de revendications et de manifestations non-violentes auront permis une prise de conscience de l'opinion publique, c'est une étape décisive vers le Civil Rights Act, mais ça c'est pour le volume suivant…
Les illustrations en noir et blanc comme la mise en page de Nate Powell sont terriblement parlantes et efficaces. Un ouvrage captivant.
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Un second tome où la violence physique est bien plus présente, notamment avec ce voyage de la liberté organisé par le SNCC qui va subir, non pas des brimades, mais de véritables pugilats où les blancs vont faire preuve d'une violence inouïe.
C'est encore un album très marquant, plein de courage et d'abnégation de la part d'hommes qui tentent de changer les mentalités et de faire triompher la liberté.
L'album se termine par la fameuse marche de Washington du 28 août 1963 avec le célèbre discours de Martin Luther King. Mais l'ouvrage passe assez vite le rôle du pasteur pour se consacrer évidement à John Lewis qui est au coeur de cette série. Mais c'est une très bonne chose, car on oublie souvent les autres hommes derrière le Pasteur King et le discours de John Lewis est d'autant plus fort qu'il résonne tellement juste.
Un ouvrage encore indispensable pour le devoir de mémoire sur cette période sombre de l'Amérique.
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A travers cette trilogie, l'histoire de la lutte pour les droits civiques de personnes noires aux Etats-Unis est relatée. Très riche et très complexe, on peut parfois s'y perdre un peu dans les événements et les personnes mentionnées, mais c'est l'occasion d'aller approfondir sa connaissance de cette période historique.
A recommander à partir de la 4e-3eme.
La professeuse documentaliste de cdicollegeguisthau
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Je pense que ces ouvrages devraient se trouver dans toutes les mains de lecteurs, dans toutes les bibliothèques et dans les programmes des écoles. Et si nous arrêtions de bourrer la tête des plus jeunes avec des romans classiques qu'ils trouvent de toute façon barbants et qu'on le montrait la face du monde, sa vraie face, cruelle, injuste et dans laquelle il faut se battre pour avoir une place. John Lewis a une histoire que nous ne connaissons pas mais qu'il est pourtant essentiel de vivre une fois, à travers ces planches, aux dessins uniquement noir et blanc, qui vous berceront par la douceur de leur trait et leur véracité, malgré certaines scènes tragiques. Alors si vous hésitez encore devant ces ouvrages, testez les et vous m'en direz des nouvelles, il n'est pas possible que vous ne soyez pas touché par ce récit biographique exceptionnel. A lire d'urgence, il est grand temps d'ouvrir les yeux car le combat n'est pas fini.
Lien : https://booksetboom.blogspot..
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Ce second volet s'attache à retracer la vie de John Lewis et de sa lutte pacifiste pour les droits civiques des personnes noires, la reconnaissance de leur liberté et contre le racisme. Une leçon de vie et lutte qui a faillit lui coûter la vie à plusieurs reprise.

A lire et à faire lire.
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Je remercie les éditions Rue de Sèvres et Babelio pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre de l'opération masse critique. Tout y est parfait tant le choix d'un graphisme en noir et blanc que le dessin à la fois sobre et détaillé, percutant et il y a bien entendu le fond.
Cette biographie de John Lewis, un des "six grands" de la lutte des afro américains pour l'égalité des droits civiques entre blancs et noirs, est pudique, sans pathos exacerbé, pleine de dignité et pourtant comme ces gens ont dû souffrir, comme ils ont été courageux face aux brutalités civiles mais aussi policières quand les autorités n'hésitaient pas à utiliser les autopompes et à lâcher les chiens sur des enfants...
Je regrette qu'on ne m'aie pas parlé plus de ce combat à l'école durant les cours d'Histoire et j'encourage les enseignants à lire cette BD avec leurs élèves.
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Lorsque dans le programme de parution de Rue de Sèvres, j'ai vu le tome 2 de Wake Up America, j'ai complètement flashé ! Et j'étais dégoûtée de ne pas avoir lu le premier tome, d'être passée complètement à côté. Je remercie vraiment Rue de Sèvres pour son envoi groupé des deux tomes qui me permettent d'avoir un gros coup de coeur pour ces deux volumes et de découvrir la vie de John Lewis. Car je ne sais pas vous, mais moi, je dois reconnaître que je ne le connaissais pas et pourtant qu'est-ce qu'il est important ! Il fait partie des organisateurs de la célèbre marche sur Washington. Il évoluait dans les mêmes cercles que Martin Luther King notamment.

Dans le premier tome, nous découvrons l'enfance de John Lewis et le début de son parcours dans l'égalité raciale. On suit un enfant un peu particulier, qui est très attaché aux différents droits, qui aime prêcher, et petit à petit il prend conscience des différences entre les noirs et les blancs. Son parcours se poursuit dans le deuxième tome où il prend de plus en plus de responsabilité et on nous avançait dans l'histoire du mouvement contre les ségrégations. On découvre des hommes et des femmes qui ont lutté au péril de leur vie pour un idéal auquel il croyait, on en apprend davantage sur les différents mouvements et surtout on (re)prend conscience de comment le monde était avant, avant qu'il soit normal que tout le monde ait les mêmes droits. On retrouve le mouvement de la non violence mais on trouve également les doutes, les regrets, les erreurs de John Lewis, ce qui permet de ne pas faire de John Lewis un héros de la cause plus qu'un autre, ce dont il se défend.

Les dessins sont vraiment forts, on reconnaît les personnages dès le premier coup d'oeil (on croise Martin Luther King et sans lire, on sait déjà que c'est lui, pareil pour Barack Obama …). Les dessins en noir et blanc et nuances de gris permettent de transmettre une émotion très forte, en regardant certaines images on a les larmes aux yeux.

Vraiment si vous ne connaissez pas, si vous connaissez, n'hésitez plus, jetez sur vous sur cette bande dessinée et vivement le troisième tome qui sortira en 2016.
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A travers cette trilogie, l'histoire de la lutte pour les droits civiques de personnes noires aux Etats-Unis est relatée. Très riche et très complexe, on peut parfois s'y perdre un peu dans les événements et les personnes mentionnées, mais c'est l'occasion d'aller approfondir sa connaissance de cette période historique.
A recommander à partir de la 4e-3eme.
La professeuse documentaliste
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Ce deuxième tome reprend la suite d'une lutte qui anime John Lewis et ses amis. Tout d'abord dans un voyage pour la liberté qu'ils paieront chèrement par une brutalité sans nom ou par des peines de prison arbitraires. Dans ce combat, on ressent toute la volonté et la force d'un peuple uni pour acquérir des droits qui leur sont refusés.
Chaque manifestation, chaque sit-in gagnés apportent une unité et une profonde envie de briser les chaines dont le point d'orgue sera la marche de Washington d'août 1963. Ce rassemblement, véritable symbole de la lutte anti-ségrégation verra les plus grands dirigeants noirs américains réunis pour lancer des appels au gouvernement américain, dont le célèbre "I Have a Dream" de M.L. King.

Formidablement bien documenté, notamment par l'implication très forte de John Lewis et d'Andrew Aydin, un des ses proches collaborateurs, au scénario, Wake up America nous plonge au coeur d'un pays partagé, d'un pays raciste et profondément conservateur dans une époque encore trop proche de nous pour ne pas être touché par le propos. Nate Powell met en image ce récit avec sobriété et force et on ne peut pas être insensible au message de paix lancé dans ses pages.
Une lecture instructive mais, aussi et surtout, forte et remplie de passion qui me fait attendre avec beaucoup d'impatience le tome 3!
Merci à Babelio et les éditions Rue de Sèvres pour cette lecture!
Lien : http://lalydo.com/2015/08/wa..
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