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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Merci à Babelio et aux éditions Seuil Cadre noir pour ce livre fruit d'une opération Masse critique particulière ♥

Au tout départ j'ai été un peu paumée, je n'arrivais pas à tout saisir, non seulement l'auteur faisait quelques aller-retour surprenants et déstabilisants dans l'histoire et puis dans mon exemplaire le nom du personnage sur la 4ème de couverture n'était pas le même que dans le livre ... Crichton... Creighton... Au départ j'ai donc du m'assurer qu'il s'agissait du même personnage. Non je n'étais pas saoule il y avait bien une coquille dans le potage....

Je me rends compte que sur le site de l'éditeur l'erreur a été corrigée, j'espère qu'ils ont pu rattraper l'affaire à l'impression des livres....

Rassurée quant à ma santé mentale j'ai pu continuer sereinement ma lecture. J'ai alors fait la connaissance de Baer Creigthon et de son chien ... Ou du moins ce qu'il en reste de ce brave toutou... En effet, celui-ci a été enlevé par des gens très mal attentionnés pour le faire combattre contre d'autres chiens pour de l'argent ...

Oui, Fred est le chien de compagnie et même le compagnon tout court de Baer. Il n'a dans sa vie pas grand chose à lui alors son chien, son Fred c'est presque tout.

Baer est un fameux bouilleur de cru, de celui qui fait des jaloux et exacerbe les convoitises et énerve ses concurrents.

Son chien, son alambic, son petit coin dans la nature voilà en résumé la vie de Baer, alors quand on touche à un de ses biens Baer va chercher vengeance. Il va n'avoir de cesse de se venger de ceux qui ont mis en péril la vie de Fred et même plus ...

Baer va se lancer à la recherche de ces hommes sans foi ni loi sans coeur et peu reluisants.

Sur son chemin il va retrouver les membres de sa famille : son frère Larry, sa belle soeur Ruth, sa nièce Maé ainsi que ses enfants.

Et pour ses femmes, les femmes de sa triste vie, Baer va se plier en 4. Il faut dire qu'il a profondément aimé Ruth avant que son frère ne lui la ravisse.... Il l'aime encore d'ailleurs sa Ruth. Pour le pire et le pire en quelque sorte...

Suivre Baer ne sera pas de tout repos croyez moi, mais on a bien envie tout comme lui d'assouvir cette vengeance en mémoire de Fred ! Et il en a de la ressource ce gars là !!!

Comme l'auteur le souligne dans une note à la fin du livre : "Tout combat individuel contre le mal est héroïque, car son issue n'est jamais garantie."

Il m'a bien plu ce Baer, même s'il est brut de décoffrage, j'ai bien ressenti chez lui un gros coeur tendre. Il m'a parfois fait penser à Mc Gyver dans ses installations de bric et de broc mais bien pensées.

Il est le roi des réparties savoureuses et des portraits tirés à la chevrotine ! Ça déchire grave et c'est caustique comme de la soude.

Une lecture que j'ai apprécié comme un petit verre de gnôle, ça vous arrache la gueule et ça nettoie en profondeur.

C'est sec avec un petit parfum de pommes ou de poires qui revient alors délicatement flatter votre palais.

A lire cul sec et sans modération si vous ne craignez pas les degrés d'alcool !
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Ce roman m’a complètement bouleversée. Je savais dés le début qu’en me risquant à lire ce roman je pouvais ou ne pas du tout aimer ce livre ou au contraire vraiment l’apprécier. Heureusement même si certaines scènes sont très éprouvantes à lire j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir l’histoire que malheureusement beaucoup de chiens vivent…
L’auteur fait passer un message dans ce roman, ce n’est pas un simple livre que l’on peut refermer après l’avoir lu et oublier cette histoire. A travers le personnage principal on découvre un homme dont son seul but va être la vengeance.

Pour moi un animal doit être bien traité. On l’accueille chez nous il faut donc lui offrir l’amour dont il a besoin. Que l’on soit riche ou pauvre le chien s’en moque et n’a besoin que de manger et de l’amour de son maître. Dans ce roman Clayton Lindemuth met en avant cette relation homme/chien mais aussi malheureusement certaines pratiques qui sont censées ne plus exister. On se rend compte très rapidement que tout le monde sait mais que personne ne fait rien pour arrêter les choses. Jusqu’au jour où…

C’est un roman que je vous conseille parce qu’il montre l’attachement d’un homme à son meilleur (et seul !) ami et ce qu’il va faire pour lui. Au contraire si comme moi vous êtes un peu sensible à la cause animale si vous avez envie de lire ce livre (que je vous conseille tout de même) je vous préviens d’avance, certaines scènes sont assez difficiles.

Les retournements de situations ne sont pas très nombreux mais s’enchaînent bien. L’auteur n’a pas cherché à montrer l’horreur de certaines pratiques mais il a surtout voulu que le lecteur ouvre les yeux et que s’il est confronté à ce genre de chose il ne se taise pas !
Les descriptions sont bien présentes. Il n’y en a ni trop ni pas assez. Bien sûr j’aurais peut-être apprécié que certains passages, notamment ceux centrés sur la relation homme/animal soient un peu plus décrits mais dans l’ensemble l’auteur nous plonge vraiment dans son univers. On partage le quotidien des personnages dès le début du roman !
Ce que j’ai bien apprécié c’est le fait que l’auteur alterne les points de vue. On peut ainsi découvrir ce qui se passe à plusieurs endroits mais aussi les ressentis des différents personnages.

La fin m’a beaucoup plu et touchée. Je m’attendais à ce genre de fin mais je n’aurais pas vu un autre épilogue pour ce roman.
En résumé, un thriller très réaliste et qui nous fait ouvrir les yeux sur l’enfer que peuvent vivre certains chiens comme Fred ou Joe… malheureusement beaucoup plus qu’on ne le pense. Je pense que ce roman devrait être lu par tous pour nous faire prendre conscience de certaines choses.

Lien : http://fais-moi-peur.blogspo..
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Chienne de vie

La vie de Baer Crichton n'a rien d'un long fleuve tranquille. Depuis des années il vit reclus dans un campement près de la maison dont il a hérité de son père, seul ou presque. Son compagnon a quatre pattes, c'est un pitbull prénommé Fred. Baer est un hors la loi, un bouilleur de cru : il distille un alcool de toute première qualité et a une clientèle fidèle, notamment le shérif. Ça lui suffit, la nature, quelques visites à sa nièce dans le bled du coin, son fric converti en or et soigneusement caché, et son chien, car Baer et Fred c'est à la vie et à la mort. Mais voilà, Baer a aussi quelques inimitiés, son frère Larry qui lui a volé la femme qu'il aime et le caïd de la région, Joe Stipe qui a la main mise sur les trafics et organise des combats de chiens. le jour où Fred est kidnappé puis balancé d'une bagnole devant sa porte, en piteux état, Baer décide qu'il est temps de mettre fin au règne de Joe Stipe et de ses sbires.
En mémoire de Fred est un roman noir ancré dans le terroir sombre de la Caroline du Nord. Cette région, je l'ai déjà explorée (littérairement parlant s'entend) avec l'un de mes auteurs favoris, David Joy, un territoire rural principalement, les Appalaches en toile de fond. Ce livre ne rivalise pas avec ceux de David Joy mais parle plus ou moins de la même chose, des mêmes personnes, de leurs préoccupations bien terre à terre, trouver un boulot (légal ou pas, il faut bien vivre), faire avec (ou sans) l'héritage familial. L'auteur décrit très bien l'ambiance de cette petite communauté : tout le monde se connaît, une poignée de main suffit à sceller un accord, mais un rien peut également faire tout dérailler. Baer est un personnage atypique, sauvage et violent mais également tendre notamment avec ses nièces et son chien. Baer a également un don, ou une malédiction, qu'il entretient à grandes lampées de la gnôle qu'il produit : il peut savoir si la personne qui lui parle ment. Une faculté qui lui sera bien utile.
Noir et violent, un bouquin qui vous brûle comme un shot de bourbon !
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Après son premier roman « Une contrée paisible et froide », salué par la critique, Clayton Lindemuth nous revient avec un nouveau roman rural, aussi noir et rugueux.

Baer Crichton est un vieux garçon, fruste et macho, un « redneck » doté d'un grand sens moral. Il vit seul au milieu des bois, avec pour seule compagnie un pitbull du nom de Fred, avec qui il a de longues conversations muettes, pendant que son alambic distille la meilleure gnôle de tout le comté. La vente de cet alcool lui assure un revenu confortable qu'il transforme régulièrement en pièces d'or que tel un Leprechaun, il cache dans le creux d'un arbre.

Depuis son enfance, il est porteur d'un don bien particulier : depuis que son frère Larry l'a électrocuté, il a acquis ce pouvoir mystérieux qui lui permet de discerner les menteurs, car leurs yeux émettent une lueur rouge et il ressent dans tout le corps des fourmillements électriques. « Que ce pouvoir soit une bénédiction ou une malédiction, je tâche de le noyer dans l'alcool. A force, j'y suis presque arrivé. »

Un jour une camionnette dépose devant son campement le corps de Fred, son pitbull. le chien est salement amoché, le poitrail déchiré et les yeux couverts de croûtes. Il s'avère que Fred a été enlevé et contraint de participer à un combat de chiens, livré en pâture à un adversaire beaucoup plus aguerri. Ces combats de chiens sont organisés toutes les semaines sous la houlette de Joe Stipe, un gros bonnet du coin.

« Une vingtaine d'enfoirés. L'un d'eux a kidnappé Fred.
Ça ne va pas lui porter chance.
Accroupi derrière un orme, je me tasse contre l'écorce lisse.
Il fait si sombre que je pourrais me redresser pour agiter mon zob sans qu'ils s'en aperçoivent. La petite arène est éclairée par une lampe à kérosène, sa lumière orange vacille dans le tourbillon des papillons de nuit ; tout autour, les fêtards rigolent, braillent, sifflent comme s'ils mataient des filles à poil. D'où je suis, pas moyen de distinguer les combattants qui s'étripent au milieu de l'arène, deux chiens élevés dans ce but ou peut-être volés à un gosse ; ou alors à un pauvre con comme moi. »

Baer n'entend pas laisser impuni cet acte de cruauté envers son ami Fred. Il va donc tâcher de retrouver celui qui l'a enlevé, et nul ne doute que sa vengeance sera terrible. « Oeil pour oeil, dent pour dent », la punition doit être à la mesure de l'offense.
Les solides raclées qu'il endure en se frottant aux sbires de Stipe, au lieu de le freiner, ne feront que le conforter dans son projet initial, et seul contre tous, il va rendre coup pour coup, jusqu'à accomplir sa vengeance ultime.

Baer est un personnage que son don a contribué à éloigner des autres. La sensation pesante de vivre dans un monde entouré de menteurs l'a conduit à choisir le mode de vie sauvage qui est le sien. Son code moral est très rigoureux, et il ne tolère pas l'injustice. Ses seuls élans de tendresse sont réservés à son chien Fred, à Ruth la femme qu'il a aimée jadis avant qu'elle ne choisisse son frère Larry, et à Mae, la fille de celle-ci, qui élève seule les trois enfants qu'elle a eus avec ce bon-à-rien de Cory Smylie, le fils du shériff.

Les personnages évoluent dans un milieu très fermé de petite ville de cambrousse, un univers particulièrement fruste, où malgré la poussée du monde moderne, les vieilles habitudes des « rednecks » locaux, telles l'alcool, les trafics, et les violences conjugales font toujours partie du quotidien.

« Nulle part dans cette société, sauf autour de l'arène de Stipe, les hommes ne pouvaient encore éprouver des sensations fortes. Rien d'autre ne remplissait leurs narines de l'âcre odeur du sang, plus rien ne satisfaisait leur soif innée de carnage. »

Comme le dit l'auteur, il écrit du noir, car le monde dans lequel il vit est un endroit sombre. Ses personnages sont « profondément imparfaits parce que, même pour les meilleurs d'entre nous, le bien doit être un sacré bagarreur de rue pour vaincre le mal qui est inhérent à notre nature. » le scénario est prenant et les personnages sont bien dessinés. Il n'est pas tendre avec eux, sauf pour les rares personnages féminins de l'histoire, et peut-être aussi pour Baer qui, même s'il commet des actes abominables, agit en réaction aux torts qui lui ont été causés, en quelque sorte pour rétablir un certain équilibre des choses.

L'écriture est très vivante et imagée, le langage parfois un peu cru, avec ça et là quelques touches d'humour. L'auteur alterne au fil des chapitres les points de vue de Baer et des autres protagonistes de l'histoire, les sbires de Stipe, son frère Larry et sa fille Mae.

Sur fond d'alcool, de violence et de mort, ce roman, bien que très rugueux, est aussi plein d'humanité, mais dans ce qu'elle a de plus brut, aux extrêmes du bien et du mal.

Dans le cercle des auteurs de noir rural, Clayton Lindemuth est en train de faire sa place au soleil, et je gage que ce roman rencontrera sans doute un beau succès, amplement mérité.

Merci à la Masse critique de Babelio et aux Éditions Seuil pour ce bon moment de lecture.
Éditions Seuil/Cadre Noir, 2017
Lien : https://thebigblowdown.wordp..
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J'ai reçu ce livre via la Masse Critique Babelio que je remercie, ainsi que les éditions du Seuil pour leur envoi. J'ai découvert la plume de Clayton Lindemuth avec Une contrée paisible et froide, lui aussi gagné lors d'une Masse Critique Babelio et j'ai vraiment aimé la retrouver dans ce nouveau roman.

Baer est un drôle de vieux bonhomme. Solitaire (à cause de son don), bourru, cynique, dur en affaires et avec un langage de charretier. Mais il est aussi intelligent, fidèle et a le coeur sur la main. Oh, et il parle aux chiens ! Si si ! Il aime également à ce qu'on le laisse distiller clandestinement sa gnôle maison en paix, avec son chien Fred, et gare à celui qui viendrait le chatouiller de trop près. Parce qu'il est rancunier pépère, et pas qu'un peu !

C'est ce personnage, un peu aux allures d'anti-héros, qui occupe les 3/4 des points de vue narratifs. S'il parait rude au premier abord (enfin non, il est un peu rude, c'est un fait), j'ai appris à les apprécier au fil des pages, lui et sa façon crue et cynique de parler, et à l'accompagner lors de son plan de vengeance. Parce que c'est de cela qu'il s'agit : l'histoire de la vengeance d'un homme qui aime son chien.

Lorsque Joe Stipe, le caïd de la région qui a fait main basse sur presque tout même le shérif, s'en prend à Fred et le laisse pour mort (très mauvais plan !), Baer voit rouge (sans mauvais jeu de mots !). L'ennemi est plus fort, plus nombreux, mieux armé... Qu'à cela ne tienne, lui sera plus malin ! Et tous les coups sont permis. C'est là que l'engrenage infernal se met en route et c'est à qui pourrira le plus la vie de l'autre...

Une petite chose qui m'a amusée, c'est le temps. Pas la météo non, mais l'espace temps, la période où se déroule ce livre. Au début, vous m'auriez demandé, je vous aurais dit années 60, début des années 70. Pourquoi ? Parce que Baer vit tellement reclus et de manière, disons primitive, avec le strict minimum, qu'on a l'impression de faire un ban en arrière dans le temps. Pourtant, Mae suit des cours à l'université, par correspondance via Internet, il y a des téléphones portables... et Baer, au milieu de tout ça, qui distille sa gnôle clandestine en vivant en plein milieu des bois comme un ours (qu'il est un peu)... Joliment joué. ^^

A travers ce roman noir rural emprunt d'alcool, de mensonges et de vengeance, j'ai cru trouver quelques messages de l'auteur au lecteur.

Tout d'abord, il donne l'impression, au travers de Baer, de respecter et d'aimer les animaux. Il y dénonce la barbarie des combats de chiens, la façon dont ces "hommes" (je dirais plutôt ces monstres) se fournissent ainsi que tout le mal qu'ils font autour d'eux pour assouvir leur immonde passion pour la violence sans être capable eux-même de rentrer dans le ring. Pour moi, ce sont juste des lâches qui préfèrent faire souffrir les autres que de se défouler sur eux-même. Autant s'en prendre à plus faible et plus innocent que soit, c'est tellement plus facile !

On y trouve aussi la notion de vengeance. Dans quelle mesure a-t-on le droit de se venger ? Jusqu'où peut-on aller ? Si des personnes font le mal, a-t-on le droit de leur en faire ? A-t-on le droit de rendre soit-même la justice et, si oui, dans quelle mesure ? Je pense que tout est une question de moralité, mais pas mal de gens ne supportent pas ceux qui font du mal aux enfants et aux animaux et appliqueraient la maxime : "Oeil pour oeil, dent pour dent".

Il reste cependant un point qui m'a un peu gêné, c'est cette histoire de pouvoir de détecteur de mensonge rougeoyant et électrisant. Plusieurs fois, j'ai eu l'impression que c'était plus que ça, qu'il ne détectait pas que les mensonges, mais le mal, le mauvais côté des gens. Je n'ai malheureusement pas noté les passages en question et je vous avoue que j'ai la flemme de les chercher (je sais, c'est paaaaas bien !), mais cette impression perdure.

En résumé, j'ai vraiment aimé retrouver la plume de Clayton Lindemuth qui maîtrise décidément très bien le roman noir rural. Son écriture est toujours aussi agréable et percutante, à la fois touchante et brute, bourrée d'action. Un vrai plaisir à lire. Pour les amoureux/ses des animaux, je vous rassure : même si les combats de chien sont un point central du livre, vous n'y trouverez pas de détails gores et sanguinolents à souhait, mais plutôt, en dépit de la cruauté des autres, un attachement profond d'un homme à son chien. Un auteur et un livre que je vous conseille.

Un livre qui devrait également être lu par tous ceux qui pratiquent ces pratiques barbares : les chiens ne sont pas des objets qui combattent à votre guise ! Et puis méfiez-vous, peut-être avez-vous aussi un Baer Creighton dans votre entourage...
Lien : http://booksfeedmemore.eklab..
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En mémoire de Fred est un roman noir original qui m'a séduite par certains aspects et déroutée par d'autres.
Nous rencontrons dans ce roman Baer qui n'a plus qu'une idée en tête : Venger l'honneur de son chien, Fred. En effet, ce dernier a été kidnappé pour un combat de chien et retrouve son maître quelques jours plus tard dans un état lamentable. Baer veut retrouver le coupable, et le faire souffrir à la hauteur de ce qu'a subi son chien, si ce n'est plus…
Quand vous lisez ce roman, vous avez un peu l'impression de regarder un film à la Clint Eastwood.
Le roman prend place dans une sorte d'Amérique profonde et l'on a tous les ingrédients d'un univers aux personnages brutaux, bourrus et macho. C'est un monde dur où les combats de chien sont un signe de puissance et virilité, où la vente d'alcool illégale est présente sous la protection du shérif. Bref, c'est un monde dur et cruel, où les femmes n'ont que peu ou pas de place. La manière dont Clayton Lindemuth mène son récit fait que j'ai été emporté mais en même temps, j'ai toujours un peu de mal avec ce genre d'univers bien masculin qui me semble assez irritant.
J'ai aimé le personnage de Baer qui, disons-le, est le plus important de toute cette histoire. On l'apprécie tout de suite malgré son caractère d'ermite et d'homme des cavernes, peut-être parce qu'il est malgré tout un peu moins misogyne et dépourvu de morale que les autres. Il est attachant par toute l'affection qu'il porte à Fred, son chien. Fred est son pilier et Baer pourrait tuer pour lui, littéralement. Ca a un côté très émouvant de voir jusqu'où l'homme peut considérer son animal de compagnie comme un véritable ami et le venger de toutes les souffrances ressenties. La fusion entre Baer et Fred va jusqu'à la communication et j'ai beaucoup aimé cela.
J'ai bien aimé le léger pan irrationnel du récit, à savoir le don de Baer. Celui-ci s'est fait électrocuter par son frère dans son enfance et depuis, il décèle une lueur de rouge dans les yeux des menteurs et il se prend des décharges électriques en cas de mensonge important. Ce don fait avancer l'intrigue dans le bon sens et cela donne une explication au fait que Baer s'est retiré de la vie publique et se concentre uniquement sur son alcool et son chien. La confiance entre les autres et lui-même est rompue parce que tout le monde ment et il ne le supporte pas.
Il y a également beaucoup d'action dans ce roman. Peut-être un peu trop. Personnellement, j'avais la sensation à certains moments de ne pas avoir le temps de me poser vraiment et que tout s'enchaînait en délaissant un peu le lecteur. Je pense que c'est parce que j'ai peu l'habitude de ce genre de lecture et que l'univers similaire à un film d'action m'a un peu déboussolée.
En définitive, En mémoire de Fred est un roman noir qui ne ressemble pas aux romans du genre que j'ai pu lire jusqu'à présent et c'est assez perturbant. le personnage de Baer est exceptionnel dans sa manière de pensée et son caractère mais je n'ai pas été très adepte de l'ambiance générale. Avis aux amateurs de film d'action avec des mecs bien bourrus, des flingues et des combats, ce livre est certainement fait pour vous !


Lien : http://www.casscrouton.fr/me..
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