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EAN : 9782757864869
384 pages
Points (26/01/2017)
3.45/5   42 notes
Résumé :
Hiver 1972. Bittersmith, bled perdu du Wyoming. Burt Haudesert gît dans sa grange, la gorge transpercée par une fourche. Pour le shérif, un seul coupable possible : Gale G’Wain, garçon de ferme orphelin venu d’ailleurs. Pour preuve, il a pris la fuite avec la fille de la victime, celle qui a de curieuses visions quand quelqu’un va mourir.
Le shérif n’a que 24 heures pour les rattraper : demain, il sera à la retraite. Aussi mène-t-il la chasse au couple avec ... >Voir plus
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Pour ceux qui en doutaient encore, il est indéniable que le roman noir américain actuel tend beaucoup à se tourner vers les espaces ruraux. Une contrée paisible et froide, premier roman de Clayton Lindemuth, s'insère parfaitement dans cette vague avec une action qui prend place au début des années 1970 dans la petite ville de Bittersmith, Wyoming. Bittersmith, comme le shérif Bittersmith, descendant du fondateur de la ville et qui, à 24 heures d'une retraite forcée – alors qu'il n'a que 72 ans et que, armé de son sexe qu'il aime à appeler Gros Nixon, il exerce encore avec vigueur son droit de cuissage sur la population féminine – est appelé sur les lieux d'un crime. Burt Haudesert, fermier et membre éminent de la milice du Wyoming a été retrouvé dans sa grange transpercé par une fourche. Quant à Gwen, la fille de Burt, elle a disparu. Tout comme Gale G'Wain, le garçon de ferme orphelin qui vivait dans la grange et qui devient aussitôt le suspect numéro un. Gale, justement, en cet hiver particulièrement rude et alors que le blizzard se lève, se prépare, blessé, à tenir un siège depuis une maison abandonnée dans laquelle se trouve un véritable arsenal.
C'est donc de cette situation initiale que part le roman de Clayton Lindemuth avant d'alterner les points de vue – Bittersmith, Gwen, Gale – et les allers-retours entre passé et présent afin de révéler petit à petit l'enchaînement de situations qui a mené tous les personnages là où ils en sont.
Surtout, au-delà de l'éclaircissement des faits, Lindemuth propose toute une série de portraits de personnages plus détestables les uns que les autres parmi lesquels émergent ceux de Gwen et Gale que la jeunesse et une certaine solitude semblent avoir préservé de la corruption et dont la belle histoire d'amour constituera le seul rayon de soleil de ce roman où, entre les moments de tension et d'action mettant en scène le shérif Bittersmith et Gale assiégé, se révèle la pourriture endémique de ce patelin. Car si l'on a cru dès le premier chapitre, en voyant Bittersmith obtenir par le chantage une gâterie de la part d'une serveuse, que l'on n'aurait même pas droit à une couche de vernis des apparences à faire craquer pour voir les dessous inavouables de ce sale bled, on ne tarde pas à s'apercevoir qu'il y encore sous cette crasse plusieurs épaisseurs de perversion.
Intelligemment construit, habilement rythmé et surtout particulièrement fin dans sa description des sentiments et des comportements, Une contrée paisible et froide est aussi particulièrement prenant et surprenant du fait du choix de Lindemuth de cantonner ses personnages dans des lieux clos – grange, maison, ferme isolée, ville trop petite dans laquelle le regard du shérif sur tout et tout le monde devient étouffant – qui contrastent avec les grands espaces que l'on se plaît à imaginer en abordant un roman se déroulant dans le Wyoming. Tout au plus pourra-t-on regretter, s'il fallait pointer un défaut, une certaine surenchère dans les révélations finales ; mais quoi qu'il en soit le roman de Clayton Lindemuth apparaît comme une des très bonnes surprises de la rentrée littéraire dans le rayon noir.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Whoua ! whoua ! whoua ! Mais qu'est ce que je tiens là, sinon un sacré foutu roman noir comme je les aime !

Moi qui pensais que l'année allait tirer tranquillement sur sa fin, sans grande surprise ! C'était sans compter sur les éditions SEUIL qui viennent de nous sortir cette pépite grosse comme le poing !

Si vous avez un faible pour les romans noirs, alors jetez-vous sur celui-ci, car il n'est pas impossible que l'Amérique nous offre avec Clayton LINDENMOUTH une nouvelle plume qui risque bien d'inscrire son nom en lettres capitales dans le paysage du noir américain.

Oh bien sûr, il conviendra d'attendre que ce dernier confirme tout le talent que l'on découvre dans ce livre, mais ce qu'il nous laisse entrevoir à travers ce premier roman, est diablement prometteur !

Mais soyez tout de même averti ! « Une contrée paisible et froide » est un roman d'un noir abyssal, glauque et terriblement violent.

Vous connaissiez le Wyoming de Craig Johnson, ses immensités à perte de vue, où le regard des hommes se dissout dans l'horizon, où leurs cris s'évanouissent danswb l'immensité de ces paysages rebelles et indomptables et où la vie ne semble être qu'un fétu de paille balloté au gré des éléments.

Découvrez maintenant celui de Clayton LINDENMOUTH, où l'espace, le temps et les habitudes confinent l'homme dans un huit clos capitonné, en pause du monde, où les destins ne dépassent jamais les limites du comté.

Ce trou perdu du Wyoming porte son nom : Bittersmith. Il y règne en maitre, avec la légitimité de l'étoile qu'il porte au revers de sa veste, la force de son flingue et la complicité perverse de « Gros Nixon », son appendice avec lequel il entretient le souvenir du droit de cuissage.

Car il ne fait pas seulement respecter la loi, il y impose aussi la sienne. Et malheur à celui qui oserait bousculer la tranquillité des braves gens du coin et la sienne.

Pourtant ces braves gens, ont décidé de le mettre à la retraite. Lui, Bittersmith. Lui dont son grand-père a créé ce patelin et lui a donné son nom, lui dont le père a exercé la fonction de shérif avant de lui en transmettre la charge. Autant dire qu'en cette dernière journée de travail Bittersmith l'a plutôt mauvaise contre ceux qu'ils considèrent comme des pleutres vendus aux francs-maçons et aux miliciens du coin.

Mais le meurtre d'un fermier, tombe à point nommé pour lui permettre de mettre en oeuvre toute sa couardise pour garder insigne et pouvoir et se jouer d'un adjoint qui se voit déjà occuper sa place.

C'est dans sa grange que Burt Haudesert a été retrouvé baignant dans son sang, transpercé par une fourche. Tout semble accuser Gale G'Wain, jeune homme orphelin que la victime avait embauché il y a peu comme homme à tout faire. Celui-ci a d'ailleurs disparu, tout comme la fille de Gale que le criminel semble avoir enlevé pour couvrir sa fuite.

Va s'en suivre une chasse à l'homme qui va s'avérer particulièrement sanglante. Blessé, Gale G'Wain trouve refuge dans une maison inhabitée alors que le blizzard s'annonce. Sur place il trouve un véritable arsenal pour faire face aux miliciens qui approchent et à la haine du sheriff qui s'est promis de lui faire la peau.

Non sans une certaine habileté l'auteur élabore une construction narrative des plus efficaces, s'attachant à alterner les points de vue, à croiser les histoires personnelles de ses personnages tout en maintenant longtemps son lecteur dans un certain flou quant aux motivations qui poussent ces hommes à se laisser aller à ce déchaînement de violence.

Patiemment, par bribe, Lindemuth lève le voile sur le passé des protagonistes, met à jour la réalité glauque et nauséabonde de cette communauté rurale âpre et brutale, refermée sur elle-même, où les moeurs et les mentalités sont loin des canons de la bonté chrétienne et où la justice est délivrée de manière impitoyable et expéditive.

Un lieu où seul l'amour de deux jeunes, déjà tourmentés par la vie mais naïvement plein d'espoirs semble être le seul éclair de chaleur de cette histoire promise à une fin douloureuse.

Car dans cet environnement violent et putride, l'amour n'a pas sa place et l'innocence est une proie.

« Une contrée paisible et froide » est sans conteste un des meilleurs romans noirs de cette année 2015 qui s'achève. Ecrit avec intelligence et brio, Lindemuth nous offre une galerie de portraits tout en clair-obscur, esquissé avec une précision fulgurante, et servi par une puissance narrative redoutable.

Un roman admirable à côté duquel il ne faut surtout pas passer.
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Merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération Masse critique.

Bon, alors pour tout vous dire, ce livre c'est vraiment Bienvenue chez les Chtis en version Gore et US. On est en plein dans le cliché de l'Amérique profonde, cette Amérique répugnante des bas-fonds, raciste, ancrée à sa sacro-sainte constitution, fief de la NRA cette association qui promeut les armes à feu, avec ses milices censées faire respecter la loi, cette Amérique pauvre engluée et isolée dans des quotidiens à vomir d'horreur. Cette Amérique pro Trump, terre à terre, faite de grandes fermes et de passionnés d'armes et de Dieu, sexiste, misogyne et hypocrite... Bref, tout ce que je déteste dans les Etats Unis.

Bienvenue à Bittersmith, une ville fondée par un Bittersmith dont le petit fils est devenu shérif et la véritable terreur de la ville, violeur invétéré, agresseur sexuel et dominateur, violent et imposant une terreur à toutes les femmes de la ville qui n'osent dire non aux pulsions sexuelles du représentant de la loi. Depuis 50 ans qu'il a la main mise sur la ville, il a des gosses dans tout le comté, bref, une vraie raclure antipathique ce shérif... Dans la ville tout est sens dessus dessous, les pères couchent avec leurs filles, les frères et les mères ne disent rien... Bienvenue à Bittersmith, pays de l'inceste et de la grande pauvreté intellectuelle. Ici c'est le paradis du flingue, du règlement de compte et de la vengeance. La loi ? La justice ? Non pas ici à Bittersmith : le shérif est corrompu et agresse avec son zizi toutes les femmes qui passent par là, le héros pourtant sain d'esprit se lance dans une tuerie sauvage pour venger la fille qu'il aime sous couvert du sentiment que Dieu est de son côté...

Voilà, le décor est planté... Très honnêtement le livre se lit très bien et on ne peut s'empêcher de lire les pages les unes après les autres. C'est assez prenant. L'alternance des points de vue (dans la peau du shérif, très dérangeant surtout dès la première agression sexuelle dans les toutes premières pages du roman ; dans la peau de Gwen et dans la peau de Gale l'orphelin) est très intéressante. Pour tout cela on peut lire le livre.
Après, l'ensemble est très dérangeant, soyons clair. Les filles violées par leur père, toutes les nuits, j'ai un peu de mal. le shérif qui force les femmes et qui parle comme un charretier, j'ai du mal. Les gens qui tuent tout le monde en faisant appel à Dieu comme garant de la vengeance, j'ai du mal (certes les pères incestueux sont ignobles mais méritaient-ils tous d'être butés, je pense que cette justice divine armée par la main humaine est une interprétation américaine de la religion qui m'a toujours choquée et que j'ai toujours trouvée complètement tordue. Surtout que dans le cas du livre, le héros bute un peu tout le monde, dont des personnes qui n'avaient pas de lien direct avec des actes délictueux... et il pense que Dieu comprendra cela...), les pages sur les visions de la mort, lumineuses et blanches comme la neige vierge, j'ai vraiment du mal..., le langage vulgaire de certains personnages, j'ai du mal aussi...
Honnêtement j'ai trouvé que la fin était vraiment difficilement supportable, tant par le nombre de morts que par l'absurdité des faits et par tout cet univers proche de Dieu (on zigouille à tout va en pensant que Dieu nous sauvera, on est proche de Dieu qui nous accueille au moment de mourir), tout ça c'est beaucoup trop pour moi...

Même si la fin est très déplaisante et si l'ensemble est sacrément glauque et dérangeant, le livre se lit plutôt bien, ce qui est finalement à la fois très paradoxal et très surprenant. Je ne le conseillerai pas à quelqu'un mais si on tombe dessus et qu'on a rien d'autre à lire, ça peut passer le temps...
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Clayton Lindemuth travaille dans les assurances, nous dit-on et vit dans le Missouri. Il n'a même jamais vécu au Wyoming et c'est pourtant dans ces fermes isolées des Rocheuses, à Bittersmith, que l'écrivain nous entraine. Au coeur de l'hiver 1972, une tempête de neige s'annonce dans ce trou paumé lorsque le bureau du shérif reçoit un appel : une femme vient de trouver son époux, tué d'un coup d'une fourche dans leur grange. le shérif Bittersmith (son grand-père a donné le nom à la ville) doit rendre son étoile à la première heure le lendemain. le conseil municipal lui a préféré un jeune flic plus docile, car Bittersmith est vieux et surtout ingérable. Il se considère comme au-dessus des lois et abuse de sa fonction auprès des femmes en échange de faveurs sexuelles.
Le suspect est le garçon de ferme, Gale G'Wain, viré de l'orphelinat à 18 ans, il travaille gratuitement à la ferme en échange du gîte et du couvert. Il a disparu avec Gwen, la fille de la victime. Sachant qu'il ne lui reste qu'un seul jour pour mener à bien sa mission, Bittersmith se lance dans une traque sauvage – aidé par la milice locale, la Ligue, dont la victime et les fils font partie. Gale s'est échappé à pied, dans une nature hostile avec la tempête de neige qui va s'abattre sur ces terres isolées comme une chape de plomb, étouffant à jamais les cris et les larmes des victimes.

Clayton Lindemuth nous offre un récit choral à trois voix : celle de Bittersmith, ce shérif sans foi, ni loi qui décide de profiter de cette traque pour régler ses comptes à ses collègues, un narrateur que l'on se prend à détester rapidement et à suivre bon gré mal gré ses avancées, et puis il y a Gale, ce jeune garçon de ferme, qui dans sa fuite, se confie et raconte peu à peu les dernières semaines et les dernières heures qui ont conduit le père de Gwen à la mort. le jeune homme, seul, comprend peu à peu son erreur fatale en venant chercher du travail dans cette ferme, ses regrets comme celui d'avoir trop attendu pour fuir avec Gwen – Gwen, cette dernière narratrice qui confie au lecteur sa rencontre avec Gale, alors qu'elle planifie depuis longtemps une fugue avec sa meilleure amie Linda. Gwen qui grandit dans une maison, ou devrais-je dire dans une communauté où l'inceste est généralisé et où personne ne parle. A Bittersmith, le shérif et les habitants semblent tous être des dégénérés en puissance. Les hommes ont rejoint la Ligue, cette milice nationaliste, xénophobe et anti-gouvernementale et le soir, ils rentrent chez eux violer leurs filles.

Une contrée paisible et froide est le titre parfait pour ce roman au climat glacial – quel endroit horrible où l'effroi vous saisit peu à peu et où l'on a qu'une envie : fuire avec Gale !

J'avoue cependant que ce roman m'a donné du fil à retordre – j'ai mis presque une semaine à le lire, je n'ai lu que quelques pages les premiers jours, le rythme, particulièrement lent, m'a presque rebuté – j'ai même songé à abandonner ma lecture. Tout y était trop froid et les personnages fort peu alléchants ! Fort heureusement, j'ai insisté et une cinquantaine de pages plus tard, l'histoire a pris le pas sur la forme et j'ai fini par dévorer les deux cent dernières pages. Et aucun regret, car la fin est magnifique !

Me voilà donc de retour dans le Wyoming, après les Nouvelles histoires d'Annie Proulx dont les personnages étaient eux, à l'inverse, fort attachants. Pour les milices, j'ai pensé à l'auteur qui a grandi dans le Michigan, où les milices sont très répandues. Ces hommes, pour la plupart chasseurs, armés, refusent d'obéir à la loi fédérale – le talent de Clayton est d'avoir créé un shérif tout aussi pourri. On est pris dans le filet et l'étau se resserre peu à peu autour de nous, la violence est omniprésente, la tension est palpable et le froid finit de nous achever. Mais l'auteur américain ne manque pas de ressources, comme ses personnages.

Un curieux premier roman. Après James Scott et son « Retour à Watersbridge« , je crois dur comme fer à une nouvelle génération de romanciers américains très prometteuse !
Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
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[...] – Elle a volé ta musique », dit Liz.

Un peu déçus de notre voyage en compagnie de Clayton Lindemuth dans Une contrée paisible et froide.
On se croirait propulsé au siècle dernier, enfin je veux dire au début du siècle dernier, dans un moyen-âge américain digne des plus sombres far-west sans foi ni loi.
Non, nous sommes hier, dans les années 70 où les seuls signes de modernité viendront de quelques motoneiges mais certainement pas des mentalités obtuses avec qui nous allons partager quelques pages.
Une petite bourgade perdue sous la neige au fin fond du Wyoming.
Un trou paumé où l'on vit sous la coupe de Milices (on sentirait presque des relents du KKK en dépit de la latitude) et sous celle du shériff Bittersmith. Une ville qui s'appelle ... Bittersmith et où l'on est shériff de père en fils depuis la fondation de Bittersmith par Bittersmith.
Ça commence très mal : même pas besoin de se dire que tout cela va très mal finir (le déroulé habituel du roman noir), tout débute presque par la fin avec les premiers cadavres (mais y'en aura d'autres, rassurez-vous, beaucoup d'autres) et l'on va plutôt remonter dans le passé des protagonistes.
C'est peut-être justement du côté des personnages que ça pèche un peu : les gentils sont vraiment trop naïfs pour susciter notre empathie et les méchants, alors là, les méchants sont vraiment mais vraiment trop dégueulasses (sans recul ni second degré) pour nous inquiéter véritablement. Une galerie de caricatures.
On a même droit à un ou deux coups de théâtre à mi-parcours, à la Hercule Poirot, façon : mais qui donc est qui ?
La seule personne suffisamment ambigüe pour que l'on s'y intéresse est la jeune fille par qui tout arrive. Elle restera malheureusement en retrait, dans l'ombre, et sera celle dont on parle beaucoup mais que l'on connait si peu, celle qui garde son mystère. Trouble et troublante, innocente et diabolique, un peu sorcière même, puisqu'elle entend une étrange musique quand quelqu'un s'apprête à mourir ...
Mais à Bittersmith, les pères sont de gros dégueulasses qui tripotent (enfin tripotent ...) tout ce qui passe en général à portée de queue et leurs propres filles en particulier.

[...] - Burt, vous ne pouvez pas continuer éternellement de faire ce que vous faites avec elle. Ce n'est pas dans l'ordre des choses.

Mais comme on l'a dit, on a quelque peu peiné et cette lecture n'aura pas été vraiment plaisante.
C 'est pourtant plutôt bien écrit en dépit de quelques métaphores un peu lourdingues qui dérapent parfois sur la neige.
Au fond, à la réflexion, ce qui dérange dans ce bouquin c'est qu'il est foncièrement déprimant.
L'ami Lindemuth donne ici une troublante image de son monde et de ses compatriotes.
À sa décharge, faut dire qu'il sait de quoi il parle (au ton rageur de son bouquin vengeur, on s'en était un peu douté, ça sentait le règlement de compte) : son propre grand-père abusa longtemps de toutes les jeunes filles de la famille avant de mourir tranquillement de sa belle mort.
Les propos du jeune héros du bouquin prennent alors un tout autre sens :

[...] Pour la première fois, j'ai compris que tout le monde savait, sauf moi.

Pour celles et ceux qui aiment les trucs déprimants
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Face à un champ, la seule manière de deviner l’épaisseur de la neige c’est d’examiner ce qu’elle recouvre. À certains endroits rien ne dépasse et les congères doivent déjà avoisiner les deux mètres de haut – alors que la tempête commence à peine.
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Un orphelin se demande à quoi ça ressemble d'avoir une famille, mais seulement un moment, car il se dit ensuite qu'il préfère ne pas en avoir, et que s'il avait des parents il leur dirait d'aller se faire foutre parce qu'il aime la solitude.
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Bon Dieu, j’ai des ennuis.
Le sang dans ma chaussure est gelé, la glace raidit le velours de ma jambe de pantalon. Sur le lac, elle est assez épaisse pour supporter un camion, mais j’ai envie d’être au chaud et je détesterais passer au travers d’une couche plus mince et me noyer.
Il neige et un fort vent de face m’envoie les flocons dans les yeux. Je viens de parcourir trois, quatre kilomètres en boitant. Je n’ai pas de manteau et mon mollet est nu là où j’ai découpé le velours côtelé. Ma peau ne sent plus rien. J’ai les poumons en feu. Devant moi, une maison grise se dresse sur la rive, au milieu de la tempête crépusculaire.
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Je mate Jeanine, une serveuse bandante qui bosse de l’autre côté de la rue : deux ans que je me dis qu’un de ces jours, je la servirais volontiers sur ce bureau.
Des fils de pute veulent que je dégage ? Le shérif Bittersmith, dégager ?
[...]
Je maugrée à voix haute, Fenny m’observe de son bureau. Les femmes vieillissent deux fois plus vite. Y a vingt années de femme, Fenny était canon. Maintenant elle a les cuisses comme des épis de maïs et les nichons comme de la pâte à crêpe.
"Pourquoi que tu râles ?" Quand elle sourit, elle est assez jolie pour être baisable. Tout juste.
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Les chiens se battent pour un bout d’os, et peu importe à quel chien tu le donnes, les autres le lui voleront.
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