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sur 123 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un pique-nique dans le bush, ça vous tente ?
Pour les élèves d'une prestigieuse école située en Australie, c'est l'effervescence, car ce samedi 14 février 1900, jour de la Saint Valentin, elles vont partir en excursion, et le clou de la journée sera un pique-nique au pied de Hanging Rock, une formation rocheuse volcanique.
Ce sont toutes des filles de bonnes familles, naïves et futiles pour la plupart, cette sortie est donc une véritable fête pour elles, car elles feront l'expérience d'une certaine forme de liberté, n'étant accompagnées que de deux professeurs et du conducteur de leur véhicule tiré par quelques chevaux.
L'endroit s'avère magnifique, il fait beau, la rivière coule paisiblement, la limonade est fraîche et la cuisinière leur a même confectionné un gâteau en forme de coeur.
Certaines filles dessinent à l'ombre des arbres, d'autres se promènent ou jouent comme des gamines.
Trois des élèves les plus âgées, les plus mûres, sont autorisées à aller voir le rocher de plus près.
Plus tard dans l'après-midi, leur professeur de mathématiques les rejoindra. Mais en fin de journée, alors que la nuit tombe, aucune d'elles ne réapparaient.

Ce roman se lit à la fois comme une intrigue policière mais aussi comme un roman fantastique car quelques éléments apportent une touche mystérieuse à ces disparitions.
L'atmosphère joue un rôle fondamental dans ce récit, on parle d'une époque où les femmes n'avaient aucun droit ou presque, où les jeunes filles ne recevaient comme éducation que ce que leur famille trouvait approprié, la plupart n'apprenaient donc qu'à savoir se tenir correctement en société et à devenir de bonnes épouses.
Elles avaient donc la tête farcie de bêtises, ne savaient pas réfléchir par elles-mêmes, celles du récit sont pour la plupart des cruches sans cervelle, uniquement intéressées par la couleur du ruban de leur chapeau ou la perspective de manger une sucrerie.
Cette disparition soulève donc bien des questions sur ce que ces jeunes filles ont pu voir, rencontrer et vivre durant cet après-midi, ont-elles croisé la route d'un homme mal intentionné, d'un animal sauvage, s'est-il produit un accident effroyable, ont-elles prémédité une escapade, une fugue ?
Et qu'est-il bien arrivé à leur professeur, une femme adulte, pleine de bon sens ?
J'ai dévoré ce court roman, qui m'a emmené dans une région chaude et humide, dans cette école pleine de secrets, à une époque où la bienséance et l'apparence jouent un rôle prédominant dans les relations et où toute idée d'esclandre et de scandale doit être évitée absolument, quitte à cacher des horreurs.
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Tout d'abord merci à Foxfire d'avoir proposé ce roman en livre-quête dans le challenge SFFF 2019, car il est clair que jamais je n'aurai fait ce choix de lecture de moi-même. Ce type de titre, tout comme cette couverture, sont en général des éléments qui précipitent ma fuite.
Mais en parcourant le 4ème de couverture, les divers avis et en découvrant que Peter Weir (le réalisateur, entre autres, du chef d'oeuvre The Truman Show svp!) l'avait adapté sur grand écran, je me suis lancé.

Bon, parlons tout de même un peu du bouquin en question. Et bien, il s'agit là d'une excellente suprise. Très rapidement, on est emporté dans la vie de ce pensionnat perdu dans la campagne australienne, on sent poindre le côté mystérieux et on baigne dans une atmosphère quasi onirique. On sent tout le poids des mentalités et des valeurs sociales de cette époque à cheval entre deux siècles, les 19 et 20èmes.
L'auteur nous brosse, ou plutôt nous peint, merveilleusement bien ce tableau, magnifique, et pourtant dissimulateur de quelque triste disparition. Mais là où réside la force et l'intérêt de l'histoire, c'est que l'on s'intéresse essentiellement aux conséquences de cette disparition, et moins aux causes. Et, sans rien vous révéler, il est évident que ces conséquences sont importantes et ne tardent pas à se présenter.
Chaque personnage fait l'objet d'un portrait habilement détaillé avec les traces d'un passé, et de souvenirs, ainsi que celui d'un futur qui se profile. On a vraiment cette agréable impression d'être les témoins privilégiés d'une tranche de vie, plus ou moins longue selon ce que l'auteur désire nous en dire, de chaque protagoniste. Et même les "rôles" secondaires, qui font souvent office de vulgaires figurants sans reliefs dans beaucoup d'autres romans, sont ici finement travaillés, donnant l'épaisseur adéquate à l'intrigue générale et ses ramifications.

Par moment, avec ce souci du détail dans la description des événements de certaines scènes, et notamment la fameuse séquence du pique-nique, et dû aussi à l'époque à laquelle se déroule l'histoire, je pensais au Tour d'écrou. Et justement, là où je ne peux mettre une meilleure notation, c'est que j'avais espéré, et j'aurai aimé, que tous ces détails auxquels je fais allusion, et qui ajoutent au mystère car apportant bon nombre de questionnements sur ce qu'ils pourraient signifier comme indices quant à la résolution de l'énigme générale, n'apportent finalement qu'un meilleur rendu visuel à l'environnement.

Hormis cela, j'adhère complètement à l'histoire et à son style. J'ai littérallement bouffé les chapitres. Après, chacun se fera son avis sur la fin, je n'en dirai mot ici, sauf que pour moi, la réussite du livre ne se situe pas là mais dans le déroulement des événements qui y acheminent le lecteur.


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Que s'est il donc passé à Hanging Rock le 14 février 1900 ?
Au cours d'une sortie organisée par un pensionnat de jeunes filles sur un site somptueux de rochers volcaniques, quatre élèves et un professeur disparaissent...
Panique et insupportable mystère.
Faille béante dans une routine réglée. Qu' a-t-il pu arriver à ces filles en corset et fines bottines qui se sont mises, comme en état d'hypnose, à escalader de puissantes murailles au milieu d'une végétation luxuriante peuplée d'une faune inamicale ? le rappel de la nature impérieuse à leurs corps corsetés et leur esprit formaté par une éducation rigide ? Une mauvaise rencontre ? On cherche. La police cherche, absolument incompétente, bloquée par les principes sociaux. Comment interroger correctement une jeune fille à qui rien de ce qui constitue la réalité ne doit être dit ? Comment savoir qui étaient ces jeunes filles car une jeune fille n'a ni secret ni histoire ? Deux jeunes gens cherchent aussi, témoins du début de leur aventure. Ils trouveront quelques éléments...
Cette disparition est comme une tache sombre-c'est l'auteure qui le dit-et elle détruit un fragile équilibre. Peu à peu le pensionnat se délite ...
Roman fascinant qui laisse un goût amer...Je suis sûre que plusieurs réponses sont dans le texte, il faut faire attention.
Pourquoi ne connait on jamais le nom de famille de Miranda ?
Pourquoi la professeure de mathématiques est elle partie vers les roches ?
Quel est ce nuage rouge qu'Édith a aperçu ?
Quel est le passé véritable de la directrice ?
Qui est Sara ? Que lui est-il exactement arrivé ?
Aaah ça m'énerve, je reste dans le flou. Il faudrait le relire. Mener l'enquête qui n'est pas faite. Et savoir !! Savoir !!
A lire, c'est envoutant.
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Ambiance fin XIXe siècle, en Australie, dans une pension de jeunes filles de bonne famille, trois de ces étudiantes disparaissent lors d'un pique-nique à Hanging Rock. Joan Lindsay nous décrit cet univers, entre charme rétro et ambiance de mystère, avec des personnages bien campés, des décors mis en avant, un système social bien présenté. L'enquête et le mystère restent en arrière plan, juste comme catalyseur du délitement de cette société. Elle a réussi à nous faire entrer tout en finesse dans cet univers australien, encore marqué par l'influence britannique, mais loin de tout. J'ai aimé cette ambiance, la description des rapports entre les individus, c'est mené tout en souplesse et on se laisse embarquer dans cette décrépitude inéluctable, un monde où les valeurs de l'Empire Britannique semblent déplacées, inadaptées. J'en suis ressorti désabusé par l'issue pourtant fatale, et en même temps comblé de m'être fait mené en bateau par la plume élégante de Joan Lindsay, par l'immersion dans dans la vie de ces personnages. Ce roman possède une capacité d'hypnose, on s'y complait dans une certaine léthargie. Juste envoûtant.
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J'ai bien aimé le côté obscur et dramatique de l'intrigue chez Joan Lindsay.
Le mystère sur la disparition de 3 collégiennes et leur institutrice lors du pique nique à Hanging Rock reste tout à fait entier.
Les scènes sont bien décrites, les descriptions de paysages et de la faune dans le bush australien sont aussi très travaillées.
Les personnages restent tous plus ou moins avec leurs interrogations, tous perturbés par cette fameuse après midi ou le cauchemar a débuté et a donc mis en péril la notoriété de tout un collège tellement bien réputé en Australie au début des années 1900.
Cela dit, j'aurais tout de même préféré que la fin du roman  soit révélée et non pas cachée par les éditeurs...l'auteur en avait prévu une et rien que le fait d'entretenir un mystère est un peu léger malgré tout ça.
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Ce roman, bâti comme un rapport de fait divers mais envoûtant et mystérieux comme un conte ressemble à une peinture à la fois romantique et panthéiste. L'univers de ces jeunes filles pensionnaires de bonnes familles australiennes, soumises à l' éducation autoritaire des années 1900 est l'occasion de montrer les femmes en proie à des forces vitales inexpliquées mais suggérées par l'attrait du Rocher défendu et dangereusement attirant pour elles. La sensualité éveillée par la nature est à l'origine des bouleversements qui s' opèrent dans l'axe du temps, ouvrant vers une autre dimension que le rationnel ne peut entendre. Mike, sorte de prince charmant avec son double Albert réveillera une princesse en rêvant d'une autre. Personne ne sortira indemne des événements vécus un jour de Saint Valentin et les conclusions du lecteur resteront celles de sa sensibilité.
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À l'ombre des jeunes filles en fleurs qui s'effeuillent et qui s'envolent comme des oiseaux, on s'étend sur l'herbe, le temps de l'innocence d'un pique-nique à Hanging Rock … le temps de se sentir libre, de respirer, d'échapper à la vie au pensionnat pour jeunes filles d'Appleyard College.

L'institution, on ne peut plus respectable, qui a pour objectif d'éduquer les jeunes filles à l'anglaise, se trouve non loin de ce site géologique vieux de plusieurs milliers ou millions d'années, Hanging Rock, au coeur du bush australien, où le temps est suspendu et non plus millimétré, comme au collège. Les montres s'arrêtent comme par enchantement lors du pique-nique et l'après-midi s'éternise. On s'endort, on sombre. On se laisse bercer par la rêverie. On se laisse séduire par la langueur pendant que d'autres partent vers l'inconnu, en exploration. Les ellipses temporelles nous empêchent de savoir, nous lecteurs, combien de temps s'écoule, exactement. Seule la progression du soleil et les ombres du Rocher permettent d'avoir une estimation, vague, du temps qui passe. On rentre au collège, tard, très tard, mais quatre personnes manquent à l'appel : Miranda, Irma, Marion, ces trois Grâces, admirables, qui avaient demandé la permission de voir le Rocher de plus près, et une institutrice, Greta McGraw, qui était plongée dans son livre, jusqu'à ce qu'on remarque sa disparition. McGraw vit dans le royaume abstrait des livres, des mathématiques et de la géométrie mais elle s'intéresse peut-être aussi à la géographie et à la géologie puisqu'un témoin la voit elle aussi partir dans la direction du Rocher. Ces disciplines ne sont-elles pas reliées par le préfixe géo- ?

Ce livre est un hymne à la nature et à la liberté. Les descriptions de la flore et de la faune australienne, envahie par les fleurs des jardins à l'anglaise, sont remarquables. On se laisse facilement prendre par de tels tableaux parce qu'il y a un fonds d'exotisme là-dessous. La communion avec la nature, c'est aussi bien ( sinon plus) qu'un bon livre et je me ferai une joie la semaine prochaine d'explorer quelques formations géologiques un peu curieuses de ma région, en souvenir de cette lecture. Je vous invite d'ailleurs à découvrir « Hanging Rock » (le site existe) ne serait-ce qu'en photo, je trouve ça très beau. On raconte qu'Hanging Rock et qu'Ayers Rock ( dit Uluru), ces montagnes sacrées, ne se laissent pas profaner , qu'il y a des esprits vengeurs, et on y rattache d'inquiétantes disparitions. Les aborigènes ont récemment décidé de fermer le mont Uluru au public, après conversation avec les esprits. Ils ont décrété que la montagne est en colère.

La disparition devient le Mystère des Collégiennes. Que s'est-il passé ? Dans quoi s'engage-t-on en franchissant le seuil de ce livre ? Comment en sort-on ? Est-ce qu'on en revient ? Est-ce qu'on peut en parler ?

Le silence est d'or au pensionnat. Les lèvres sont scellées. Les secrets les plus précieux, les plus intimes, ne s'ébruitent pas facilement. On cueille avec soin les indices, ici et là. On décachète les lettres qui circulent, on relève des lettres capitales, des phrases en italique, des petits mots comme des cartes de Saint-Valentin. On chuchote et on porte son attention sur de menus détails comme le bzzzzzz d'un moustique qui susurre quelque chose d'inaudible à l'oreille, ou on entend une rumeur au loin et on se demande si c'est un appel au large ou un appel au secours. Le travail d'enquête dans ce livre revient à « courir après la lune » (p.153), mais la face cachée de la lune, comme la face cachée du Rocher, interpelle et le désir de connaissance, la curiosité, fait qu'on s'accroche, qu'on reste pendu au livre, qu'on se lance nous aussi à la recherche de ces points blancs au loin, ces jeunes filles vaporeuses toutes de blanc vêtues qui passent de l'autre côté de l'eau pour rejoindre une force de la nature, Hanging Rock.

Lecture recommandée à tous ceux qui rêvent à l'ombre des jeunes filles en fleurs : Virgin Suicides de Jeffrey Eugenides
https://www.babelio.com/livres/Eugenides-Virgin-suicides/13929
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Australie, année 1900. Mrs Appleyard gère d'une main de fer un collège de jeunes filles. Pour la Saint-Valentin, celles-ci sont exceptionnellement autorisées à partir en pique-nique à Hanging Rock, une formation rocheuse, auparavant lieu de culte aborigène. Sur place, quatre d'entre elles partent, avec l'accord de leur professeure Mademoiselle de Poitiers, observer de plus près l'étrange rocher. de cette excursion ensoleillée, toutes ne reviendront pas.
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La scène du pique-nique est mémorable et donne au roman son atmosphère si singulière. Il y a une telle mélancolie et une telle langueur dans les gestes et dans les postures des personnages, que tous semblent évoluer dans un songe vaporeux. Au milieu de cette nature calme et reposante, une soudaine paresse s'empare des protagonistes, repus après leur copieux déjeuner. Les montres cessent alors de fonctionner et le mystère s'installe.
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Le reste du récit continue avec la recherche des disparues et les interrogatoires des personnes présentes ce jour-là, notamment le jeune Michael Fitzhubert et son cocher, Albert. Les deux derniers, semble-t-il, à avoir vu les jeunes filles vivantes. La police ne ménage pas son ardeur pour retrouver ces héritières. Que s'est-il réellement passé là-bas ? Parallèlement, la vie suit son cours à Appleyard College mais les conséquences de ce drame ont laissé une empreinte funeste sur les protagonistes.
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L'histoire se construit autour d'un certain nombre de personnages, pour autant, ils sont tellement bien présentés qu'il est facile de les distinguer. Parmi eux, Miranda est à mes yeux la plus marquante, et possède une aura très forte. Bienveillante et délicate, elle est aimée de tous, camarades comme professeures. Mademoiselle de Poitiers la voit comme "un ange de Botticelli aux Offices…". Elle est un peu la figure de proue de ce roman, et fait le lien entre les autres protagonistes. Notamment la jeune orpheline Sara, qui lui voue une véritable fascination et un amour profond. Sara, autre jeune fille touchante, qui subit inlassablement les aléas de la vie et la sévérité excessive de Mrs Appleyard.
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J'aime incontestablement l'époque à laquelle se déroule le récit. Une époque que l'on retrouve dans la fraîcheur des propos et la naïveté des comportements des jeunes filles.
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Le mystère d'Hanging Rock aura un impact sur bien des existences.
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Pique-nique à Hanging Rock est un roman fascinant, à la fois fantastique et dramatique. Un roman qui mélange savamment les genres et dont l'atmosphère envoûtante laissera à jamais son empreinte dans ma mémoire.
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Ma chronique complète est sur le blog.
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Le jour de la Saint Valentin en 1900. La chaleur est à son comble en Australie et le pensionnat chic et haut de gamme de l'anglaise Mrs Appleyard, propose à ses collégiennes, un pique-nique à Hanging Rock.

Dument chaperonnées par Miss McCraw, la professeure de mathématiques, et Mademoiselle de Poitiers, l'enseignante de danse et de conversation française, les jeunes filles partent en procession dans la voiture du collège menée par Mr Hussey.

Toutes sont du voyage à l'exception de Sara Waybourne, condamnée à la réclusion volontaire à Appleyard College, pour n'avoir pas su réciter le poème du Naufrage de l'Hespérus.

Il fait tellement chaud que ces demoiselles ont l'autorisation exceptionnelle d'ôter leurs gants mais un groupe formé de Marion Quaid, Miranda, Irma et Edith profite d'un moment où leurs condisciples se reposent pour aller voir le Rocher.

Lorsqu'arrive l'heure du départ, les quatre jeunes filles n'ont pas reparu et Miss McCraw a disparu elle aussi…

J'avais découvert Pique-nique à Hanging Rock à l'été 2016, au moment où il avait le vent en poupe sur la blogo, les avis étaient dithyrambiques, je l'avais donc aussitôt ajouté à ma PAL pour l'y laisser croupir pendant deux ans (comme d'hab). Publié en 1967 et adapté au cinéma par Peter Weir en 1975 (que je n'ai pas vu), il a récemment fait l'objet d'une série en cours de diffusion sur Canal+.

Considéré comme un classique en Australie, ce récit signé Joan Lindsay est un récit à la fois envoûtant, mystérieux et nimbé de surnaturel. Cette disparition de collégiennes donne lieu à une enquête mais ce roman n'est absolument pas un polar et en aucun cas un thriller même si l'auteure imprime un vrai suspens psychologique à son roman.

Tout l'intérêt et le charme de ce récit résident dans l'atmosphère qu'a choisi l'auteure pour marquer et intéresser ses lecteurs, un malaise subtil mais permanent qui nous cueille du moment de la disparition jusqu'à la dernière ligne.

J'ai dévoré ce court roman qui m'a transporté au coeur de l'été austral, une lecture raccord avec la météo actuelle qui sévit sur la Bretagne, car on pourrait se croire dans l'Hémisphère Sud tant il fait chaud !

Enlèvement, fugue, embrigadement sectaire, chute accidentelle du haut des rochers, intervention surnaturelle, mauvaise rencontre, attaque d'animaux… Une multitude d'explications sont esquissées pour tenter d'expliquer la disparition des jeunes filles et de leur professeure.

Si l'on peut comprendre que des jeunes filles de bonne famille n'aient pas deux sous de bon sens au vu de l'éducation qu'elles recevaient et qu'elles pouvaient s'effrayer et s'émouvoir d'un rien, il n'en était pas de même pour Miss McCraw, la très rationnelle et pragmatique enseignante en mathématiques.

Cette disparition va devenir une tâche indélébile sur le pensionnat, joué sur le mental de Mrs Appleyard, l'énigmatique directrice du collège, et va finir par faire voler en éclat le quotidien empesé de l'Appleyard College, nous laissant en proie à un certain nombre d'interrogations et une certaine frustration.

Joan Lindsay nous propose ici un sacré mystère teinté de fantastique qui sonne tellement vrai qu'on pourrait croire à un véritable fait divers alors qu'elle l'a inventée de toutes pièces. Un roman singulier portée par une écriture magnifique qui me restera longtemps en mémoire.
Lien : https://deslivresdeslivres.w..
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Envoutée par les images du film de Peter Weir, j'étais curieuse de découvrir le roman, qui offre une atmosphère un peu différente du film. L'écriture claire et dépouillée de l'auteur retraduit bien le caractère sec, aride de cet été dans le bush australien. On croirait sentir crisser les herbes sèches sous nos pas et le soleil piquer notre peau. Pourtant, cet aspect est compensé par l'ambiance feutrée et bourgeoise du pensionnat, où masques, secrets et faux-semblants tombent...
Un étrange roman à savourer à la période estivale!
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