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3,69

sur 123 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Généralement, lorsqu'on est en pension et qu'on part en pique-nique, c'est un moment dont on se souvient car on s'amuse, on bavarde sans limite, on plaisante… Bref, on rentre à la pension avec un sourire à s'en décrocher la mâchoire et avec des images qui nourriront les conversations pendant plusieurs semaines. Si les pensionnaires de Mrs Appleyard attendaient ce moment avec impatience, les pauvres ont bien déchanté par la suite… puisqu'elles ne rentreront pas toutes. Pour s'en rappeler, elles s'en rappelleront !

Une enquête a lieu et nous, lecteurs, nous attendons avec impatience de savoir ce qu'il s'est passé. D'autant plus qu'une jeune fille est retrouvée. Mais impossible de lui faire dire quoi que ce soit. Et là, c'est le drame ! On a envie de la secouer (« mais tu vas parler, oui ou m**** ?! »). Hum… bon… on se calme ! Parallèlement à cette recherche, nous assistons à la chute de la pension. Forcément, plus personne ne veut confier ses enfants à des gens qui ne savent pas les maintenir en sécurité.

J'ai adoré ce roman. On se pose des milliers de questions… et même une fois le livre refermé, votre esprit est toujours accaparé par cette histoire (j'en ai rêvé !). J'ai également apprécié ce fantastique en filigrane venant apporter de la matière à l'atmosphère. L'écriture est magnifique. Que demander de plus ?
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Quel roman étonnant ! Beau et étrange et surtout bien moins anecdotique qu'on pourrait le penser de prime abord en lisant le résumé, "pique nique à Hanging Rock" se révèle un véritable petit bijou de subtilité et de finesse.

Le fait divers qui sert de point de départ au roman aurait pu donner lieu à un thriller centré sur la résolution du mystère et jouant à fond sur le suspense. Joan Lindsay choisit une toute autre voie, finalement beaucoup plus intéressante. S'il y a bien une enquête menée par la police pour tenter de résoudre cette affaire, elle n'est que très secondaire, elle est à l'arrière-plan. Ce n'est pas ce qui intéresse Lindsay. L'auteure délaisse la résolution du mystère de la disparition des jeunes filles pour s'intéresser plutôt aux conséquences de cet événement. En effet, la disparition des jeunes filles aura des conséquences, plus ou moins subtiles, sur chaque protagoniste plus ou moins direct de l'affaire, d'un jeune homme ayant été, par hasard, un des derniers à les voir qui va sombrer dans une lancinante mélancolie à la pension où résidaient les jeunes filles qui va peu à peu péricliter. Lindsay porte donc d'avantage son attention sur ceux qui restent que sur les disparues ce qui, paradoxalement, donne à ces jeunes filles une aura encore plus puissante, tout particulièrement Miranda qui, bien que rencontrée brièvement au début du roman, devient pourtant un personnage inoubliable qui hante le lecteur comme elle hante les personnages du récit. Je pense que, en ne s'intéressant pas à l'enquête et à la résolution de l'affaire, Lindsay a vraiment fait un choix intéressant. Là où un traitement classique de thriller aurait joué sur le suspense et les rebondissements, le traitement choisi par l'auteure confère au roman une saveur très particulière, brumeuse, mystérieuse, troublante et un brin inquiétante.

Cette ambiance mystérieuse et contemplative, parfois même onirique tient à la fois au traitement de l'intrigue mais aussi à l'écriture de Lindsay. A ce titre certains passages sont tout à fait remarquables, tout particulièrement la scène du pique-nique. La façon dont l'auteure, simplement en évoquant un insecte ou un reptile sur un chemin, parvient à instiller une note étrange et inquiétante dans un cadre idyllique, est bluffante. C'est par de petits détails comme ça, qui n'ont l'air de rien mais qui sont si finement pensés, que Lindsay hisse son roman à un si haut niveau et le rend unique.

Le portrait d'une micro-société qui hésite entre une tradition d'extrême rigidité, à l'image du pensionnat, et les mutations sociales qui s'annoncent incarnées par une jeune fille rebelle ou par le lien d'amitié qui unit un jeune homme bien né à son palefrenier, est saisissant. Madame Appleyard, la directrice du pensionnat, semble vouloir ignorer ces changements qui s'amorcent peu à peu autour d'elle, refuse de les voir, se complait dans sa vision du monde étriquée où les apparences et les normes sont reines. Mais derrière l'image qu'elle veut donner de son institution et d'elle-même la réalité est toute autre, laide, injuste, putride.

Si le propos est passionnant et bien traité, le principal attrait du roman demeure son ambiance. Si vous aimez les romans policiers classiques avec une enquête, des indices, une résolution, passez votre chemin. "Pique-nique à Hanging Rock" ne joue pas dans ce registre. En revanche si vous aimez les romans d'atmosphère, n'hésitez pas. le roman de Joan Lindsay est unique. Envoûtant, troublant, ce petit livre, qui au départ n'a l'air de rien d'autre que d'un divertissement léger, se révèle une oeuvre magistrale et profondément marquante. Un coup de coeur, une pépite ! Miranda et ses amies n'ont pas fini de me hanter.
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Vous auriez des craintes à envisager la vingtaine d'heures de vol qui vous séparent de Melbourne mais vous désireriez connaître l'Australie, je vous recommanderais en compensation l'embarquement immédiat pour ce pique-nique à Hanging Rock. Un moyen comme un autre et bien moins coûteux de vous assurer un dépaysement complet dans l'hémisphère sud sans les désagréments du décalage horaire. Imaginez le joyeux babillage d'une bande de jeunes filles le jour de la saint Valentin 1900 dans un pensionnat (de style victorien tout de même) perdu dans l'outback australien entre Melbourne et Bendigo (état de Victoria) : un pique-nique est programmé. du côté de Woodend et Mount Macedon et le site d'Hanging Rock est retenu. La beauté monolithique du rocher plusieurs fois millénaire offre un cadre idéal. Voilà planté le décor avec mise en scène d'un premier groupe de personnages autour desquels se noue l'histoire : personnel, directrice, collégiennes et institutrices du pensionnat excitées par une sortie de fin d'été. Ainsi commence le livre comme d'ailleurs le film de Peter Weir qui en est une très belle adaptation et qui capte si bien la part de mystère sous l'ambiance romanesque lumineuse et insouciante décrite par Joan Lindsay. Ces préliminaires avenants sont pimentés par l'avant-goût délicieux des victuailles appétissantes promises au fond des paniers. Les cinq chevaux attelés, la cohorte des filles gantées et chapeautées est embarquée, moins une qui doit rester. Mr Hussey brandit son fouet, rejoint aussitôt sur sa banquette par les trois inséparables qui vont faire parler d'elles : Miranda, Irma et Marion. A l'arrière, « dans une vibration de fine poussière rouge » et dans la lente dissolution des contours « d'Appleyard College », on devise et commente le paysage en attendant l'apparition du fameux rocher et surtout, de pouvoir se poser en contre bas dans la langueur de la saison chaude avancée…

Cette mousseline 1900 délicieusement rétro sur laquelle je me suis attardée ne s'adresse pas qu'à des romantiques décalé(e)s. Contre toute attente la partie de plein air annoncée va révéler son lot de surprises et prendre insensiblement au pied du rocher, tandis qu'apparaissent deux nouveaux protagonistes, un tour inattendu qui balaye l'illusoire euphorie initiale. Basculement de l'inconnu vers l'insondable lorsque les trois jeunes filles (citées plus haut), suivies d'une quatrième moins dégourdie, autorisées à s'approcher du rocher entreprennent impulsivement d'en explorer les flancs. Ayant largué bottines et cotillons et comme happées vers son sommet à travers l'inquiétante brousse australe trois ne reparaîtront plus. Tout comme l'une de leurs institutrices…. Tout est peint d'une manière élégante et raffinée. La suite parfaitement orchestrée, qu'il faut aller découvrir, gagne en intensité au fur et à mesure que le mystère s'épaissit tandis qu'hypothèses et conjectures ou rebondissements vont se succéder. La forte présence du rocher liée à son origine géologique lointaine et qui apparaît au début en arrière plan s' impose au fil des pages et dévoile finalement beaucoup plus qu'un simple paysage : la part cachée de quelque chose de tellurique ou de sacré dont il est le symbole dans l'imaginaire australien (cf. La fascination exercée par Ayers Rock sur les colons blancs depuis la fin du XIXe). le respectable rocher est bien là pour inquiéter, il renvoie aux très anciennes cultures qui ne sont pas nommées. Avec un art consommé de la suggestion et de la frustration la romancière transmue l'insignifiante excursion en une énigme béante. Déjouant tous les codes de l'enquête et supprimant du même coup les instruments classiques d'un possible et rassurant décryptage, elle laisse le lecteur pantois devant l'inexplicable. Rien ni personne ne se ressemblera plus, et si c'était le but ? Belle détente que ce roman là. C'est parfait.

Une note de bas de page de Joan Lindsay (p. 51), faisant état d'un tableau de William Ford peint en 1875, « dont se souvenait Miranda » ajoute-t-elle, renverrait à une possible source de son inspiration. Ce tableau existe, il est conservé à la National Gallery de l'Etat de Victoria et tout à fait visible en flânant un peu sur internet. « At the Hanging Rock », représente une scène de plein air au pied du rocher par une belle journée d'été, comme on aimait les peindre à l'époque. A bien la regarder on jurerait presque transposée, seule la mode a changé, l'esquisse de notre pique-nique 1900 telle que proposée en 1967 par Joan Lindsay, avant qu'il n'ait mal tourné…
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Très belle découverte, j'ai adoré l'écriture, l'ambiance et le mystère qui flotte en filigrane. On espère découvrir le fin mot de l'histoire, mais à chaque fois, l'auteur nous détourne vers un autre horizon. C'est fin, subtile et terriblement captivant.
Je pense découvrir le film ou série tiré de ce livre qui mériterait d'être plus connu.
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J'ai vu le film de Peter Weir, il y a quelques années, et j'étais très curieuse de lire le roman.

Ce roman est strictement féminin, et la gente féminine en prend pour son grade. Y a-t-il une personne à sauver, dans cette intrigue, mis à part les disparues et Sara, petite orpheline dont le tuteur s'occupe quand il en a le temps, c'est à dire pas souvent ? Curieux personnage que ce tuteur, qui n'a pas de lien de parenté avec elle, et dont on peut se demande pour quelles raisons il l'a prise sous sa protection.
Toutes les femmes dépendent d'un homme dans ce récit, toutes agissent, ou presque, en fonction d'un homme. Prenez Mrs Appleyard, la directrice de cette pension pour jeunes filles de très bonnes familles, familles qui sont le plus souvent extrêmement loin et ne s'intéressent que de loin en loin à leurs progénitures. Les cours prodigués sont « à la carte », et si certaines familles paient des suppléments, permettant ainsi à la directrice de faire de confortables bénéfices, d'autres renâclent même pour des matières que nous jugeons essentielles – la mère d'Edith ne comprend pas pourquoi sa fille unique doit étudier les mathématiques. Bref, Mrs Appleyard est davantage une bonne gestionnaire qu'une pédagogue, et n'agit qu'en fonction de ce que son cher Arthur pourrait faire. Prenez également les professeurs. Mademoiselle quitte le pensionnat pour se marier, et s'en réjouit. le frère de Dora Lumley s'inquiète de la réputation de sa soeur. Même Minnie, la presque sympathique domestique, veut se marier et quitter le pensionnat. Les pensionnaires elles-mêmes dépendent de leur père et/ou partent à la conquête d'un mari bien respectable. Les rares jeunes hommes du récit sont très activement recherchés – en tant que futurs maris.
Mais que s'est-il donc passé le jour de ce pique-nique ? Quatre jeunes filles sont parties, une professeur s'est volatilisée, une professeur bien rationnelle puisqu'elle enseigne les mathématiques et discute mathématiques pendant le trajet. Deux seulement seront retrouvées, toutes deux si traumatisées (ou si bêtes pour l'une d'entre elles) qu'elles ne pourront rien dire. Nous sommes en 1900, il est hors de question de brutaliser, même par des questions indiscrètes, une douce jeune fille. Il est hors de questions aussi d'évoquer certains sujets devant des hommes, il est des choses qu'une femme « bien » ne dit pas – ou comment laisser s'évanouir ce qui aurait pu être un indice. le narrateur, extérieur à l'histoire, ne se prive pas pour être sarcastique, pour indiquer aussi, aux lecteurs, que le pire est à venir. Ne pas savoir, ne rien savoir, ne rien pouvoir deviner est sans doute pire qu'une vraie et bonne enquête policière. Comme dit l'enquêteur : il « eût presque accueilli avec joie un bon assassinat bien neuf. »
Roman fantastique ? Oui, si l'on compte que l'on ne sait rien, et que si des pistes fantaisistes sont évoquées, elles ne forment vraiment qu'une trame très secondaire dans le récit. Les faits, rien que les faits, pour cette région du monde où maints promeneurs se sont perdus, où la mort peut frapper très rapidement, où les aborigènes sont là sans être là – Miranda, l'une des disparues, la plus charismatique parce que la plus généreuse, connait bien la brousse.
Pique-nique à Hanging Rock emprunte à plusieurs genres littéraires sans appartenir à aucun. Il laisse une impression forte et tragique derrière lui, comme si les sortilèges d'Hanging Rock suivaient encore le lecteur bien après qu'il eût refermé le livre.
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J'adore le film de Peter Weir que j'ai découvert à l'adolescence mais je n'avais jamais eu l'idée de lire le roman de Joan Lindsay avant que LydiaB n'en fasse une critique passionnée il y a quelques mois.

Merci Lydia, grâce à toi j'ai découvert un roman superbe !
Je ne me suis pas ennuyée une seconde alors que je connaissais bien l'histoire car l'adaptation est assez fidèle.
J'ai adoré le style de Joan Lindsay, l'ambiance étrange du collège, le fantastique du récit et (presque) tous les personnages.

Je ressors de cette lecture totalement envoûtée, hantée, frustrée et heureuse. En bref, c'est tarte à la crème mais vrai, c'est un coup de coeur.
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Étrange ovni littéraire et fort passionnante balade dans le bush australien que ce roman. Tout commence par un pique-nique et une troupe de jeunes filles en fleurs vêtues de broderies anglaises qui profitent d'une belle journée....seulement voilà à l'heure de rentrer au pensionnat, il manque du monde!
C'est difficile de résumer un livre qui repose beaucoup, je trouve, sur l'ambiance qu'il arrive à tisser. J'ai aimé m'y perdre, j'ai aimé la façon dont l'auteur joue avec nous, nous laissant entrevoir pour l'intrigue des pistes qui ne seront jamais prises....
À découvrir !
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Que s'est-il réellement passé ce fameux 14 février 1900 à Hanging Rock, le jour de la St Valentin ?

La dernier fois que j'ai dévoré un livre aussi vite, c'était pour le petit garçon qui voulait être Mary Poppins. le style était d'une fluidité extraordinaire et l'histoire m'avait particulièrement émue.
C'est donc ce que je qualifierais de beau coup de coeur que ce roman bien différent pourtant, mais tout aussi addictif (commencé hier soir et terminé ce matin)

Le style est évidemment agréable. Tout y est décrit comme s'il s'agissait d'une histoire vraie et ça confère un côté très addictif au récit. Toutefois, ce sont les personnages ambivalents et, surtout, le mystère présent tout du long ainsi que les évènements en chaîne qui font suite à la disparition de ces collégiennes australiennes en ce début de siècle, qui sont très certainement à la source de ce coup de coeur.

Partie d'un fait divers glaçant mais fictif – la disparition de trois jeunes filles et de leur professeur sur le site de Hanging Rock, une formation rocheuse assez exceptionnelle située à une heure de Melbourne, connue pour ses monolithes et ses rochers suspendus – Joan Lindsay bâtit un récit sombre, plein de non-dits, de poésie et de secrets dont la tension ne diminue jamais.

Sa prouesse, c'est d'offrir un scénario subtil dans lequel elle repousse les réponses évidentes et les rebondissements d'un thriller classique pour proposer au contraire une histoire aux accents gothiques qui reste constamment dans le flou et entretient les incertitudes du lecteur – une histoire sombre, triste et inquiétante qui se concentre sur tous ceux que le drame a laissé derrière. On bascule lentement dans une sorte d'enquête mélancolique qui piétine car privée de preuves.

Chaque apparition du «rocher» est une source d'angoisse pour le lecteur qui voit apparaître ses monolithes et ses crevasses comme autant de menaces effrayantes sans jamais obtenir de réponse claire.

L'auteur, en plus d'entretenir notre curiosité morbide, possède aussi un réel talent pour dresser des portraits extrêmement détaillés de ses personnages, leur imaginer une vraie épaisseur, une psychologie captivante, des motivations et des émotions intenses et un background plein d'intérêt alors que certains ne traversent le récit que durant quelques pages – même s'ils le hantent avec une force troublante grâce à leur force et leur charisme. Pas un n'est laissé de côté. L'auteur nous fait entrer dans son univers au gré des rapports tendus entre les individus, tandis que les destins se croisent et que les tragédies se jouent dans le sillage de ce qui s'apparente bientôt à une véritable malédiction.

En plus du mystère présent tout du long, je salue le talent de l'auteur pour avoir décrit les lieux et la nature de manière tantôt poétique et bucolique, tantôt symbolique et inquiétante, avec un réel souci du détail qui m'a beaucoup plu. À travers ses descriptions, elle oppose deux mondes qui se côtoient sans parvenir à prendre le dessus sur l'autre en ce début de siècle : la sauvagerie brute du Bush australien qui lutte aux portes des jardins anglais dont les floraisons abondantes couvrent les rives des étangs artificiels ; une terre dangereuse encore mal connue, pourvoyeuse de serpents, d'araignées venimeuses et de grottes mortelles face aux institutions britanniques et aux domaines de riches familles ayant fait fortune dans la région. Familles qui refusent de renoncer à leur attachement pour leur pays d'origine ou aux traditions désuètes qui les empêchent de s'intégrer. Certaines scènes restent ancrées dans l'esprit par les sentiments et les émotions qu'elles suscitent. Notamment le contraste violent entre l'éducation raffinée des jeunes Anglaises au coeur de l'institution d'Appleyard et la nature rude à deux pas du domaine.

Pique-nique à Hanging Rock plaira à tous les amateurs d'énigmes gothiques et de récits historiques qui cherchent un vrai dépaysement et ne détestent pas se laisser embarquer dans une oeuvre qui verse parfois dans le contemplatif.

C'est vraiment l'excellente surprise de cette fin d'année. Un envoûtement.
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Ce 14 Février 1900, c'est l'effervescence au Appleyard College - honorable pensionnat pour jeunes filles niché dans le bush australien. Bruissement des rubans sur les chapeaux de paille et camaïeu de mousselines aux tons pastels... En plein preparatifs, les demoiselles se réjouissent par avance du pique-nique annuel de la Saint Valentin, qui leur permettra de profiter du grand air et d'un après midi loin du regard sévère de la directrice de l'établissement, Mrs Appelyard, veuve anglaise à la mentalité toute victorienne.
Ce sont donc vingt élèves et deux enseignantes qui quittent le collège ce matin là pour pique niquer à Hanging Rock. Ce sont 17 élèves et leur bien aimée Mademoiselle, enseignante de français, qui reviendront le coeur lourd et l'âme brisée. Les trois aînées de manquent à l'appel : la blonde Miranda au teint diaphane et au coeur d'or, la brune Irma aux cheveux bouclés et à la joie enfantine et la sage Marion, à l'esprit aussi affuté que sa langue. Les trois grâces de la mythologie grecques incarnées sous les traits des adolescentes. La beauté du monde disparue, ne reste que le froid, le vide et l'absence dans le sombre pensionnat. Et l'enquête sur la mystérieuse dispariton se mue peu à peu en quête chimérique, où Hanging Rock semble être la porte des Enfers.
Ce n'est pas un roman policier, plutôt un roman d'atmosphère. En permanence, Joan Lindsey nous entraîne de l'ombre à la lumière, de l'horreur à sa beauté cachée... On a l'impression de "lire un film", et je suis d'ailleurs très impatiente de voir la récente adaptation qui en a été faite en 2018. Je m'imagine une photographie pastel un peu à l'image de celle utilisée par Sofia Copola pour Virgin Suicides.
J'ai tout particulièrement apprécié l'importance accordée aux personnages secondaires et à leurs sentiments : on est touchés par la détresse de la petite Sara, par la ténacité de Michael ou la sollicitude discrète d'Albert... Je ne peux que vous conseiller cette lecture qui vous accompagnera longtemps.
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Pique-Nique à Hanging Rock est roman magnifique, envoûtant, mystérieux, et magique. Publié en 1967 et écrit par Joan Lindsay (australienne, 1896-1984), il a été, selon les critiques, magnifiquement adapté au cinéma par Peter Weir en 1975. Sofia Coppola avoue s'être en partie inspirée de l'atmosphère de ce film pour son premier long métrage, Virgin Suicides. Pour ma part, ce film fait partie de ma vidéothèque mais j'avoue n'en avoir gardé aucun souvenir (il est toujours très difficile d'adapter un riche roman en un film de 1h30, Peter Weir ou non). Début 2018, une chaîne australienne a diffusé une série basée sur le roman, série que je n'ai pas encore regardée. Hanging Rock, où on peut voir une statue de Miranda, une des protagonistes du roman, existe bel et bien en Australie, et Joan Lindsay s'est inspirée d'une histoire vraie pour écrire son roman.
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