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Dans un style états-uniens, le personnage principal passe son temps à dénigrer sa personne, d'écrire son monde si ordinaire qu'il en est risible. Un style pouvant être fort agréable s'il est servi tel qu'il est annoncé. Or, dans cette histoire, le sexe prend une place beaucoup trop importante et non maîtrisée, rendant le récit profondément vulgaire, en attente toujours de la prochaine remarque désobligeante.

La caricature se fait sentir sur presque tous les thèmes : fantasme sexuel au travail, nourrissant une frustration menant à la soumission à l'adultère. La faiblesse n'a aucune grandeur.

Il n'y a de réjouissant que la relation entre deux personnages secondaire et dont le dénouement se devine finalement décevant.
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Demande, et tu recevras… quoi ? A en croire la couverture, une grande claque dans la gu…
C'est ce qui arrive à Milo Burke (beurk ? dingue comme le nom semble fait pour être lu en français…), employé « dans le département « recherche de mécénat » d'une médiocre université new-yorkaise », dont le job est de « quémander des dons en espèces et en nature pour financer les programmes artistiques menés par l'établissement », autrement dit faire des demandes. Sauf que le gars, il n'a ni la gniaque, ni le talent, ni le réseau, pour ce job. Il est même plutôt du genre looser, poisseux, boulet ; le genre qui regarde les autres prendre le train de la réussite tandis qu'il reste sur le quai, qui va de déconvenue en galère, au boulot comme en famille. Celui qui a tout raté, car même ses succès n'en sont pas. Alors évidemment il est border line, il dérape parfois, il oscille entre dépression et pétage de plombs, et il a de quoi, il en a marre d'être le con de service. Il est surtout très touchant, Milo Burke, car il a un coeur gros comme ça, et malgré tout il y croit encore.
L'écriture est à la hauteur du sujet : une petite bombe. Les situations sont délirantes et foutraques à souhait. Les dialogues sont géniaux, ça envoie du lourd, ça décape, plus de faux-semblants ni de pseudo bien-pensance. Un grand roman sur le moche, le vulgaire, le pathétique.
Demande, et tu recevras… une claque littéraire dans la gu...
Et en bonus, comme toujours chez cet éditeur, nous avons un magnifique objet-livre original à la couverture martelée très sensorielle.
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Milo Burke est déçu, et il en prend conscience petit à petit. Déçu d'avoir dû remiser ses ambitions artistiques de jeunesse, déçu de sa paternité dont il peine à voir les bons côtés, déçu par ses collègues qu'il croyait connaître et qui , en bref, sont des connards félons.
Milo Burke, donc, est un raté. Un "loser", comme on dit en anglais, histoire d'atténuer la brutalité du constat et de se sentir moins seul, dans la houle et le grand peuple des laissés-pour-compte . Ses collègues , donc le poignardent dès qu'il a le dos tourné et lui font perdre son emploi sans intérêt (mais néanmoins indispensable); sa femme a les yeux dans le vague dès qu'il lui parle (de quoi, d'ailleurs ?) et sa propre mère l'envoie promener (gentiment) , occupée qu'elle est à vivre sa retraite new-age avec une compagne rébarbative et vraisemblablement végane.
Milo Burke pourrait se jeter sous un train façon Karénine, s'empoisonner comme Roméo ou se flinguer comme Werther. Mais on est un loser ou on ne l'est pas et le destin de Milo, c'est de subir. Même cette liberté ultime de se suicider, il ne l'a pas. Puisqu'il se voit proposer une réintégration miraculeuse au sein de son entreprise , pour effectuer une mission "de confiance", qui a tout l'air - en réalité - d'un bâton merdeux, aimablement tendu par un copain de jeunesse à qui tout a réussi.
Ce que Sam Lipsyte réussit mieux que personne, lui aussi, c'est de nous faire partager les tourments, les confessions de cet "enfant du siècle" et de trouver la lumière au fond même d'une corbeille de recyclage pleine de gobelets de café bio en carton beige.
Un grand moment littéraire de médiocrité sociale , la revanche des gens qui ne sont rien, bref: indispensable .
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Pâle copie du fabuleux "Portnoy et son complexe" de Philip Roth. Quelques rares fulgurances, bien trop maigre pour sauver un édifice bancal et baroque...
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Un roman remarquable à l'ironie cinglante sur l'effondrement des valeurs humanistes, qui ose le mélange de l'humour et du pathétique. le récit est conduit par un pícaro des temps modernes à la verve fluide et incisive qui voit sa vie se déliter peu après la quarantaine sonnée. Mais le rire est ici à la mesure de désespoir, alors lecteur, toi qui entre dans ce roman, abandonne tout espoir de salut ! Un régal pour les pessimistes qui ne cherchent plus aucune rédemption.
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Il y a des romans qui te mettent tout de suite en confiance, non pas à cause d'un super flic aux dents longues, d'un super héros à la carrure carrée, d'un baiseur fou à la bite grosse. Ici, pas de superlatif, un type comme toi ou moi dans un boulot de merde – comprendre pas très valorisant, dans une université de merde – sans relief et sans prestige. Et en plus, le gars trouve le moyen de se faire virer. Je l'adore, ce type il me ressemble. Milo Burke.

« J'étais le crétin qui s'apitoyait sur son sort, celui qui avait toujours un train de retard. »

Alors, oui, il déprime, un peu paumé tout de même. Mais c'est à l'image de son Amérique. Elle a perdu depuis bien longtemps sa luminescence d'antan. Qui rêve encore de cette Amérique. Ça ne fait plus bander l'Amérique ! Et ces pauvres types qui plantent un drapeau américain sur leur porte dès qu'un avion se crashe ou qu'une tour s'effondre… Mais qu'on me laisse baiser tranquille, qu'on me laisse chier tranquille. Merde ! Ici, c'est le coin des paumés, alors si tu veux boire un verre avec moi, paye ta tournée, l'ami !

« Je passai la matinée à rêvasser, alternant entre pauses-café et pause caca. »

Pourtant, Milo, c'est un bon père de famille. Un papa poule pas très viril avec sa bedaine mais qui ferait tout pour son fils. Il manque d'ambition ? Si l'ambition, c'est juste devenir plus riche que son voisin et l'écraser comme une merde… A quoi bon, en fait. Il ne pourra jamais se taper cette nana, aussi belle qu'un mannequin, aussi plantureuse qu'une marchande de melons sur le bord de la route, aussi bonne suceuse qu'une pute dans les films d'Almodovar. D'ailleurs, est-ce qu'il en a réellement envie, tout au fond de lui-même. Je te l'ai dit, c'est un paumé et ce genre de paumé ne se pose même pas cette question tant la réponse parait évidente.

La vie de Milo est remplie de satire sociale et d'ironie mordante. du genre à mordre dans un wrap dégoulinant de mayonnaise ou dans le cul de sa patronne avec des seins qui débordent de son soutien-gorge en dentelles bordeaux. Si elle avait des origines espagnoles, je saurai quoi faire de ma bite et de ses miches mais ma décence m'interdit d'évoquer devant des inconnus mes fantasmes les plus purs. Mais où va donc l'Amérique si toute action se réduit à la baise et si ses habitants ne sont que des putes ou des cirrhosés.

Et après tout, si tu as juste envie de te gratter le cul pendant que tu lis mon intimité, ou mes déblatérations, je suis qui pour te juger. Fais-toi plaisir, renifle tes doigts et savoure ce parfum littéraire aux relents de bile et d'eau sauvage. Fais-moi confiance, oublie la grandeur de l'Amérique et vote pour la déchéance humaine, seule fin acceptable avant d'atteindre le nirvana jouissif d'une mort annoncée dans l'anonymat le plus complet et le crachat de ses collègues.

« Demande, et tu recevras » une giclée de sperme entre tes fesses, une coulée de Bud entre tes seins.
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C'est drôle, noir et grinçant... tout ce que j'aime.
Milo Burke, la quarantaine, marié et père de famille, vient d'être viré de son poste à l'université. Pour faire face et retrouver son job, il accepte de devenir le sbire mi-consentant d'un ancien pote de fac, devenu très riche, et de répondre à ses exigences impossibles... Voilà un portrait de perdant magnifique digne des plus grands, et une satire de notre époque pleine de panache. Une réussite à tous les niveaux.
A noter aussi, les superbes livres des éditions Mr Toussaint Louverture, de beaux objets faits avec amour, ça se sent!
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Demande, et tu recevras est un roman plaisant à lire, par la typologie et la psychologie des personnages qui s'y croisent dans les faubourgs de New York, à commencer par le narrateur, Milo Burke.

Demande !... Et tu recevras !... Oui mais justement, Milo n'aime pas demander... Ou il ne sait pas !.. du coup, à 40 ans, il n'a rien à lui ; il n'a rien réussi... C'est un raté, un looser. Jeune, il s'était imaginé une vocation pour la peinture, mais c'était juste un rêve enfantin pour un destin de star...

Milo vit de petits boulots ; il s'est laissé aller et il continue encore et encore : il boit, sniffe, mange des cochonneries achetées au coin de la rue tout au long de la journée, comme un enfant qui gaspille son argent de poche. Il ne fait des efforts que pour son fils, un petit bout de chou de 4 ans, aux réparties craquantes ; Milo en est fou. Il aime aussi sa femme, Maura, à laquelle il tient. Mais il fait tout ce qu'il faut pour la perdre ; pire, il en est conscient. Mais bon ! ... Il ne cherche plus à séduire, faire son affaire tout seul lui convient.

Des bouffées d'amertume ou des velléités existentielles l'amènent parfois à s'en prendre à l'Amérique d'aujourd'hui, à son capitalisme étroit qui pourrirait tout… En fait, il est suffisamment lucide pour s'observer – comme avec une espèce de jubilation – s'enterrer inexorablement dans le présent de sa triste existence et son absence de futur.

Pendant ses études, il avait vécu auprès de Purdy, un fils de famille riche, sur de lui et charismatique, entouré de colocataires profitant de ses largesses et de ses relations. Après avoir fait fortune par lui-même en développant et cédant une start-up, Purdy est resté fidèle à cette petite cour qui continue à vivoter tranquillement autour de lui. Milo, lui, n'a pas gardé le contact. C'est bien conforme à sa nature !

Purdy est devenu un milliardaire à l'américaine, très investi dans le mécénat culturel et les mondanités philanthropiques, en compagnie de son épouse, Melinda (tiens ! le même prénom que Madame Bill Gates...). C'est sous prétexte d'une volonté de donation à un projet universitaire que Purdy a repris contact avec Milo. Mais en fait, sa véritable intention est de confier à Milo une mission délicate et confidentielle auprès d'un fils caché d'une vingtaine d'années, revenu d'Irak gravement mutilé physiquement et psychologiquement... Trouver un compromis arrangeant pour chacun... Une opportunité de dernière chance pour Milo ?

Demande et tu recevras est un ouvrage souvent drôle, mais l'humour y est cynique, désabusé, cruel. Milo reflète la petite part d'ombre de notre propre personnalité ; son destin représente ce que nous pourrions redouter pour nous-même, notre négatif contre lequel nous luttons au quotidien, espérons-le avec succès.

Très bien traduit de l'américain parlé, assez cru et débridé, ce roman de Sam Lypsite se lit très agréablement ; passages descriptifs et dialogues alternent harmonieusement ; le style et la syntaxe sont juste irréprochables, jamais choquants, jamais dissonants.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Chronique d'un quadra looser américain dont la vie part en quenouille. Profession : chasseur de sponsors dans une université de 2ème zone.
Ecriture déjantée/drôle mais assez rapidement lassante. Beaucoup (trop) de dialogues. Pas d'évolution. Persos surgissent de nulle part et disparaissent idem. Les scènes les plus régalantes sont les tête-à-tête entre le "héros" et son fils de 4 ans. Je lâche aux 2/3 du livre.
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Milo Burke, peintre raté, marié à Maura et père de Bernie, enfant tyran, travaille au service prospection d'une médiocre université new-yorkaise. Suite à un pétage de plomb, il est licencié. Mais il est réintégré suite à une demande d'un ami d'enfance, richissime fils à papa qui lui confie la mission de négocier avec son fils caché qui lui réclame de l'argent…
Portrait d'un loser pathétique, drôle et méchant, cruel mais dans le vrai, Demande, et tu recevras est comme une bonne baffe dans la gueule : ça fait mal mais ça réchauffe.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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