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4,08

sur 149 notes
J'ai mis 70 pages avant de rentrer dans l'histoire et de comprendre qui étaient les personnages, heureusement il y a ce magnifique arbre généalogique fait de figues pour m'aider. Donc le début de ma lecture a été un peu perturbée par les allers-retours dans le passé mais ensuite j'ai très vite accroché à l'histoire et aux personnages.
Le personnage principal est une ville, plus précisément une ville fantôme, Varosha. Elle a été détruite en 1974, lors de l'invasion par l'armée turque et interdite d'entrée. Totalement barricadée, elle est devenue un terrain militaire entourée d'un no man's land. Les Chypriotes grecs et turcs ont dû fuir et abandonner leur maison.
Et puis il y a Ioannis, Chypriote grec, qui tombe amoureux d'Aridné, une Chypriote turque, sur la plage de Varosha en 1962. Une histoire d'amour mal vue par les familles des deux jeunes gens. On ressent la haine entre Chypriote grecs et turcs.
Autre personnage important de l'histoire, Giorgos, le meilleur ami de Ioannis. Il est riche et fait un peu la pluie et le beau temps autour de lui. Ioannis lui fait une confiance aveugle.
De l'union d'Ioannis et d'Aridné naîtra un enfant, Andreas, qui a son tour aura une fille Ariana.
Dans l'époque la plus récente du roman on suit Ariana sur les traces du passé de sa famille. Elle s'est faite tatouer l'adresse de la maison de famille à Varosha, « 14, rue Ilios ». Elle se bat pour retourner dans cette maison qu'elle n'a pas connue, alors que son père veut tout faire pour l'oublier. Ariana et Andreas tiennent un café ensemble, le Tis Khamenis Polis, ou le café de la Ville perdue. C'est là que se retrouvent quelques anciens de Varosha et une jeune femme française, une écrivaine qui est la narratrice du roman. Elle raconte en parallèle l'écriture de son livre à partir de l'histoire de la famille d'Ariana. le roman avance au rythme de l'écriture de la jeune écrivaine.
Il y a aussi de charmantes « listes non exhaustives » intercalées entre les chapitres, par exemple : « Liste des souvenirs d'Andreas concernant Varosha (mais rien ne dit que la plupart ne sont pas inventés) » ou « Petits détails anodins qu'Ioannis a notés lorsqu'il est venu demander la main d'Aridné ».
Ce roman repose donc sur un fait historique réel et assez incroyable, cette ville à l'abandon existe. Beaucoup de thèmes sont abordés : l'identité, la mémoire, la transmission, la guerre, les mensonges, l'amitié, l'amour, la liberté.
Une histoire captivante et poignante une fois la construction du roman intégrée ou le puzzle en place, qui donne à comprendre le contexte géopolitique d'un pays.
Ce roman fait partie de la sélection du Prix Orange du Livre 2022 !
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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Coup de coeur pour ce roman passionnant.

J'avoue, je ne connaissais pas suffisamment l'histoire de Chypre.
L'île est divisée en deux : une partie turque et une partie grecque.
En 1974, Varosha devient une ville fantôme, entourée de barbelés, frontière de cette division...... elle a été envahie par l'armée turque, forçant de nombreuses familles à partir.
Pas facile de parler de ce beau roman.

Ariana travaille au café de son père, dans la partie grecque de l'île avec l'espoir de retrouver et de rénover la maison familiale au 14 rue Ilios après des années de conflits. Elle rêve d'une île réunifiée.
Une étrangère passe ses journées à écrire dans leur café.
Telle n'est pas la colère d'Ariana quand elle apprend que son père a vendu la maison familiale et brisé ses rêves de reconstruction.
Cette maison, elle l'a dans la peau, tatoué sur son corps, dans la tête et dans le coeur !
C'est décidé, l'étrangère écrira l'histoire de sa famille !
Histoire, politique, saga familiale, amour, trahison, argent, amitié......
Inutile d'en dire davantage, l'histoire est tellement prenante, riche et passionnante !
Un beau coup de coeur !!!!!
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Au café de la ville perdue d'Anaïs Llobet se passe à Chypre de 1962 à 2020. L'éditeur a placé en 1ère page une carte de Chypre pour permettre à ceux qui ignoreraient sa situation de mieux comprendre ce roman très intéressant.
Varosha, c'est la banlieue de Famagouste où ont dû s'installer les chypriotes grecs chassés par les turcs. Ils ont su en tirer parti et y construire des hôtels de luxe fréquentés par les plus grandes stars de l'époque. Mais tout a pris fin le 15 août 1974 quand touristes et chypriotes grecs ont été contraints de s'enfuir sous les bombardements turcs en abandonnant tout. Depuis Varosha est entourée de barbelés et tombe en ruine .
C'est la trame historique de ce roman qui conte les relations entre un chypriote grec et une jeune chypriote turque qui se rencontrent au début des années 1960.
c'est un roman très prenant malgré un début un peu difficile que j'ai d'ailleurs relu à la fin. L'auteure restitue bien l'ambiance poignante de Nicosie et plus généralement des abords de la ligne de séparation.
Ce qui m'a particulièrement touchée c'est l'analyse des sentiments des différents personnages même si certaines situations sont sans surprise.
L'écriture est très fluide, on entend les protagonistes parler, on voit les décors...
Je conseille vivement ce roman plein de charme qui ne peut pas laisser indifférent.
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Un des personnages principaux de ce livre est la ville de Varosha, ancienne cité balnéaire chypriote réputée devenue ville fantôme depuis l'invasion turque de 1974 et qui est sous contrôle des turcs.
Ce roman, intéressant sur le plan historique, l'est nettement moins sur le plan de l'intrigue. Je ne suis pas arrivé à m'intéresser à la vie des chypriotes grecs expilsés de Varoshe...
Dommage
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"Au café de la ville perdue" nous raconte la vie pleine de douleurs, d'espoir, d'attentes mais aussi d'amour et de haine entre ces habitants chypriotes, déracinés de leur ville.
Je me suis fortement attachée à chacun des personnages, tous très travaillés et dont les caractères trempés pour certains reflètent la dureté de la vie dans ce no man's land.
Autrefois principale station balnéaire de Chypre, ouverte au tourisme international (comme en témoigne la couverture), Varosha est, aujourd'hui, une ville fantôme, « otage oubliée d'une guerre sans issue » où le temps semble figé, interdite de séjour pour tous ces Chypriotes dessaisis de leurs biens en 1974 suite à l'invasion turque, qui espèrent encore pouvoir s'y rendre à nouveau.
Une histoire qui demeure douloureuse…"Varosha n'est plus qu'un mot bordé de barbelés". Une ville impénétrable…

Anaïs Llobet a construit son roman avec une double temporalité, avec une alternance des époques, des personnages, de leurs parcours, des « intermèdes » captivants et troublants notamment celui présentant « la liste non exhaustive des villes assassinées ou victimes de tentatives d'assassinat » qui nous fait prendre conscience de la totale absurdité de ce monde parfois.
Chaque chapitre s'imbrique parfaitement et de façon incroyable, j'ai adoré cette fluidité et cette construction.
J'ai adoré le rôle de la jeune écrivaine française qui cherche et vient trouver son inspiration à la table du "Tis Khamenis Polis", qui y construit et déconstruit son roman, qui fait prendre vie à ses personnages. Doit-on y voir l'auteure ?

En résumé, la découverte d'une belle écriture, d'une belle histoire, de l'Histoire tout simplement. Un beau coup de coeur !
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Après Les hommes couleur de ciel, le précédent roman d'Anaïs Llobet, j'étais ravie de me plonger dans celui-ci. J'ai beaucoup aimé pour plusieurs raisons : la découverte du contexte géopolitique de Chypre, la ville perdue moteur de l'histoire, l'impact du passé sur les jeunes générations. Je regrette seulement d'avoir peiné à reconnaître et suivre plusieurs personnages, pendant un bon premier tiers. Mais cette difficulté a été compensée par un choix narratif judicieux : l'intégration du personnage de l'écrivain lui-même, double de l'autrice, qui souhaite écrire à partir des secrets qu'elle découvre, nous permet de plonger dans le processus de création de la romancière-journaliste.
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Un roman puzzle avec en toile de fond la magnifique île de Chypre que les peuples se disputent sans fin. Avec un immense talent de conteuse, Anaïs mêle la grande et la petite histoire.

De nos jours, une jeune autrice française enquête sur la zone frontière qui sépare l'île de Chypre en deux. Cette zone tampon, "no man's land", est aujourd'hui encore le symbole tragique des années de guerre qui ont déchiré l'île méditerranéenne. En 1974, suite à l'invasion par les turcs, le village de Varosha a été déserté par les familles grecques dont celle d'Andréas. C'est dans le café de ce dernier que la française a pris pour habitude d'écrire. Elle y rencontre Ariana, la fille d'Andréas, petite fille d'Aridné et Ioannis qui vivaient au 14 de la rue Ilios et dont la vie a explosé en 1974 … Aujourd'hui, de la station balnéaire fleuron de l'île, il ne reste que des immeubles éventrés, des maisons effondrées et des rues désertes. Peut-on faire revivre une ville fantôme ?
Ce livre, je brûlais d'envie de le lire tant j'avais aimé « Des hommes couleur de ciel » mais aussi parce qu'il y a quelques années, j'ai adoré cette île. Nous n'avions visité que la partie grecque qui est magnifique. La position stratégique de cette île que les peuples se disputent depuis la nuit des temps (hier les Perses et les Grecs, et aujourd'hui les Turcs et les Grecs) et la frontière qui coupait la ville de Nicosie en deux sont toujours restées présentes dans ma mémoire.
Anaïs Lloret avec un immense talent de conteuse a fait de cette actualité somme toute récente un roman puzzle fascinant. Alternant présent et passé (années 1960-70) elle nous raconte l'histoire de cette famille, n'hésitant pas à faire parler les fantômes pour faire surgir les secrets. Ce récit à la construction complexe mais parfaitement maîtrisée, faisant la part belle à l'amour se dévore comme un polar.

Avec ce nouveau livre, Anaïs Llobet explore de nouveau le domaine de l'exil et de l'attachement (ou l'arrachement) des hommes à leur terre natale, c'est à lire absolument.

Si vous aimez l'histoire (la petite et la grande), les traditions, les tragédies, les secrets de famille, les trahisons, lire et écrire … ce livre aborde tous ces sujets avec une extrême habileté. Anaïs Llobet brosse de beaux portraits de personnages, sans jugement … et je ne suis pas prête d'oublier Varosha, la ville perdue.
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Le temps s'est arrêté dans l'ancienne cité balnéaire de Varosha sur la côte orientale chypriote. Autrefois prisée des touristes étrangers, elle est devenu un vaste no man's land suite à l'invasion turque de 74 qui a signé la partition de l'île. Dans la ville fantôme la nature a repris ses droits, et les bâtiments délabré et les maisons éventrées ne sont plus habitées que par des chats faméliques. Tout près, à portée de vue des barbelés, les habitués du café Tis Khaménis Polis vivent dans la nostalgie, la rancoeur, et l'attente. Il y a le vieux Giorgios, hableur, beau parleur est un peu menteur, il y a Ariana la belle et rebelle serveuse qui n'a jamais connu Varosha mais qui rêve d'y revenir et de la reconstruire, il y a Andreas son père, qui a fui la ville a l'âge de 7 ans et qui sème la discorde en décidant de vendre la maison familiale du 14 rue Ilios, scellant ainsi un impossible retour dans un acte de renoncement et de capitulation intolérable pour les habitués du petit café.
Alors quand une écrivaine française s'attable pour écrire l'histoire de l'île, c'est l'occasion pour Ariana de faire revivre la petite maison, mais aussi de lever le voile sur les lourds secrets qu'elle abrite.
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J'ai eu un coup de coeur pour ce récit. C'est une plongée dans l'histoire contemporaine et dans les stigmates d'une plaie à vif laissée au coeur de cette île, « une île disloquée, percluse d'interdits et de paradoxes », à jamais meurtrie. C'est aussi une fresque familiale poignante, le récit d'un amour interdit, un amour maudit entre Ioannis et Aridné, nés chacun d'un côté de cette île, et qui pensaient «  que leur amour, peut être sutureraient les plaies de l'île divisée ». C'est une ambiance aussi dans cette ville morte, écrasée de soleil, en proie à la torpeur, silencieuse et noyée sous les effluves sucrées et entêtantes des figuiers. C'est une histoire d'exil, de deuil et de rancoeur, une tragédie grecque et turque captivante et romanesque, baignée d'une nostalgie écrasante qui alourdit les coeurs, étouffés par le poids des souvenirs. C'est surtout enfin superbement écrit et la construction complexe qui alterne les temporalités, les croise, les entremêle sert superbement le récit, livrant par touches successives les paradoxes de cette famille, ses secrets, ses non dits. C'est âpre et beau. A découvrir sans tarder.
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Varosha. Autrefois semblable à la couverture de ce roman. Un paysage idyllique où les stars internationales de l'époque venaient se prélasser ou tourner un film. Varosha,le joyau de la côte Est chypriote. Mais que reste-t-il de Varosha à présent ? Des bâtiments déserts et délabrés. Une ville fantôme tombée aux mains des Turcs en 1974. Près de 50 ans que les Chypriotes grecs ont abandonné leurs maisons et la terre de leurs ancêtres sans jamais pouvoir y retourner. Ils ne sont qu'à quelques kilomètres d'elle. L'exil au sein même de son île. N'est-ce pas finalement ce qu'il y a de plus terrible ?

Parmi eux il y a la famille d'Ariana. Serveuse au bar de son père le « Tis Khamenis Polis », elle a grandi avec le poids du 14 rue Ilios. Son père Andréas est le fruit de l'union d'une chypriote turque et d'un chypriote grec. Ses parents se sont rencontrés dans les années 60 une époque où la tension est déjà palpable sur l'île. Aridné, sa mère, est une fervente militante de la paix entre les chypriotes. N'existe-t-il pas qu'un seul peuple chypriote après tout ? D'un côté comme de l'autre, les choses ne sont pas aussi simples. Mais envers et contre tout Aridné et Ioannis s'aimeront faisant fi des préjugés jusqu'à ce que la guerre vienne s'en mêler…Aridné serait partie avec un soldat turc et Ioannis finit par abandonner son fils à sa soeur Eleni. Mais l'histoire familiale ne renferme-t-elle pas d'autres secrets ?
 
N'y allons pas par quatre chemins: j'ai A.D.O.R.É !! Et comme souvent quand une lecture nous marque, il est difficile de trouver les bon mots.
J'ai aimé le cadre, l'intrigue, l'alternance passé/présent, la complexité humaine et de ses sentiments, l'histoire familiale qui nous émeut et nous bouscule, le tout sous fond de conflit géopolitique et historique. Bien que connaissant dans les grandes lignes l'histoire chypriote, je ne connaissais rien de l'histoire de Varosha.
J'ai eu, comme souvent, une petite préférence pour la partie « passé », que l'on lit comme un thriller. On sent qu'il s'est passé quelque chose au sein de la famille, mais nous sommes bien loin d'imaginer ce que l'on finit par découvrir. Une fin tout aussi complexe que les habitants, où j'ai été partagée entre l'impossibilité de la situation et toute son horreur.

Une tragédie où l'amour en est le coeur, et qui restera longtemps gravée en moi.
Une découverte de l'autrice Anaïs Llobet
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Au café de la ville perdue, c'est l'histoire…
De l'île de Chypre, séparée en deux… les chypriotes grecs d'un côté et les chypriotes turcs de l'autre…
De cette île en guerre depuis des années, dont les conflits perdurent au-delà des générations, presque malgré elles…
C'est l'histoire d'amours d'interdites qui se répètent au fil des générations… de ces amours répréhensibles socialement… de ces amours entre chypriotes grecs et chypriotes turcs…
Et avec ces amours, c'est aussi l'histoire de cette question sans fin : l'amour peut-il triompher de tout ?
C'est l'histoire de Varosha… cette ville que les turcs ont envahi en 1974 condamnant de fait les grecs à la fuir dans l'urgence et la peur, en emportant rien ou presque avec eux…
C'est l'histoire de ces fuites, de ces abandons qui eux aussi se répètent au fil des générations…
C'est l'histoire de ces personnes à qui on donnerait le Bon Dieu sans confession du fait de leur vieillesse ou de leur maladie… ces gentils petits papis qu'on dit adorables mème s'ils frôlent la sénilité et qui pourtant ont été des moins fréquentables il y a quelques années en arrière et capables des pires cruautés…
C'est l'histoire d'une quête de soi, de ses racines…
C'est l'histoire de la peur de voir le passé, son passé, disparaître à jamais…
C'est l'histoire de générations…
C'est l'histoire d'une romancière prise dans l'Histoire…
C'est l'histoire d'Ariana, d'Andreas, de Mélina, de Ioannis, d'Aridné, d'Eleni, de Giorgos… et de tant d'autres…
C'est l'histoire du 14 rue Ilios…
C'est l'histoire d'un coup de coeur 💛
Merci @editionsdelobservatoire pour cette nouvelle lecture qui confirme mon coup de coeur pour Anais Lobet 💛💛
Coup de coeur également pour les illustrations en débit de roman. L'arbre généalogique sur des feuilles de figuier 💛💛💛
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