Il devait se concentrer. Comprendre. La forêt. Les Brumes. Elles étaient liées. Tout était lié. À lui. Ce n'était pas possible autrement. Ces deux Brumes. Le loup. La chimère. Et cette impression étrange qui l'avait saisi dès son entrée dans la forêt. Il devait y avoir une explication. Un sens. Une réponse.
- Une cathédrale ?
[...]
- Ce sont des livres de pierre, tu sais, des forêts de symboles où chacun de nous vient écrire. En participant à leur construction, tu participes à l'histoire, à la transmission d'une tradition, mais tu crées aussi, librement. Imagine un peu combien d'esprits se rencontrent dans la construction d'un tel édifice ! Les savoirs de tous les pays se mélangent ! C'est extraordinaire !
Je n'ai de fierté pour aucun sol. Je ne crois pas que le sol nous appartienne. C'est plutôt l'inverse...
Mais les amours les plus belles étaient souvent les plus dangereuses.
Je ne suis pas le genre de femme qui a besoin des conseils éclairés de son mari chaque fois qu'elle doit prendre une décision grave.
Le vin de la région, composé le plus souvent de cabernet franc, était tannique, puissant et épicé.
N'oubliez jamais, Majesté, que je suis duchesse avant d'être reine. Et que je suis femme avant d'être épouse.
- Nous t'attendons depuis longtemps, Bohem. Kailiana, ta mère, avait promis ta venue. Tu es l'enfant de la veuve.
- Parce que ce qui est beau ne doit pas disparaître. Ce qui est beau doit grandir. Et parce que je veux croire qu'il y a dans ce monde une place pour chacun. Pour les filles qui veulent devenir troubadour, pour les femmes à la tête des royaumes, pour les Compagnons, pour les Brumes...
Aléa. Ma mère. Cette jeune veuve qui m'a conduit jusqu'ici. Qui est morte en me sauvant. Une veuve... J'étais l'enfant d'une veuve. N'est-ce pas ainsi que se nomment les Compagnons ? Est-ce ce qui me lie à eux ? Si seulement je pouvais poser toutes ces questions à ma mère. Mais elle n'est plus qu'un souvenir.