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Citations sur L'Apothicaire (296)

[...] tout livre qui disparaît, c’est un peu d’humanité qui s’en va.
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[...] on ne mesure pas la beauté d’une histoire d’amour à sa longévité. Les plus grandes amours ne sont pas toujours les plus longues.
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Quand on venait quérir dans son officine quelque médicament et qu’on expliquait son mal, il restait silencieux un instant, comme s’il n’avait point de réponse à fournir, prenait un air absorbé, presque distant, puis il disparaissait dans son laboratoire et revenait enfin avec une préparation dont il ne disait souvent rien mais qui, toujours, apportait au patient toute satisfaction. La scène, inlassablement, se jouait dans un silence théâtral. Plus d’une fois on le vit corriger discrètement le diagnostic d’un illustre médecin – bien que cela fût rigoureusement interdit par les maîtres de la profession – et proposer à ses visiteurs une cure différente de celle préconisée par le supposé savant, et alors, dit-on, jamais il ne se trompait. On raconte même qu’il soigna bien des pauvres âmes que la médecine avait depuis longtemps abandonnées et qu’il ne se privait jamais de faire payer davantage ses clients les plus aisés pour assurer, sans la moindre ostentation, la gratuité aux démunis. Cela, encore, contredisait le serment prêté par les maîtres pharmaciens, mais l’homme était un iconoclaste et faisait passer la santé de ses semblables avant le respect de sa confrérie, ce qui lui valut, comme on le découvrira, quelques mésaventures.
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Zacharias sourit et caressa la main de la jeune fille. Il y avait entre ces deux êtres une tendresse profonde, une amitié rare et triste, que seul le manque pouvait expliquer. L’une cherchait la figure d’un père, et l’autre la main d’un enfant, et leur lien avait ceci de magnifique et de terrible à la fois qu’il n’avait, de toute évidence, aucune issue heureuse, car aucun ne pouvait vraiment être pour l’autre ce qu’il attendait de lui.
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Le frère du roi, indifférent à l’affolement qu’il avait provoqué, se dirigea tout droit vers la vieille femme au teint hâlé qui, assise sur son tabouret, surveillait le quartier du haut de ses soixante-dix ans.
— Que nous vaut l’honneur ? ricana la vieille femme. Seraient-ce tes jolis drilles qui voudraient goûter du combat amoureux ?
— Non, madame. C’est vous que je suis venu voir.
Si elle était bien vieille et qu’il lui manquait beaucoup de dents, la femme n’était pourtant pas vilaine, au contraire : il y avait dans ce visage ridé et brûlé de soleil une sorte de beauté digne, d’immortelle fierté, le miroir d’une grâce ancienne, et ses yeux noirs étaient si brillants qu’ils lui donnaient presque un air fripon.
— Monsieur fait dans les antiquités ? Je suis sûre que j’ai pour toi de la viande bien plus fraîche, mon bichon…
— Sais-tu à qui tu t’adresses ? s’emporta le comte de Valois, offusqué par l’impertinence de la vieille femme.
— Je m’en tamponne la mouniche, du moment que t’es bien monté, mon bijou, et à en juger par ta culotte, je dirais que t’en as bien sept pouces moins la tête. Quant à ce nez ! Ce nez ! Chez moi on dit : beau clocher, belle église !
L’un des soldats, fulminant, s’approcha d’elle en portant la main à l’épée. De Valois l’arrêta aussitôt et, s’obligeant à retrouver lui-même son calme, revint au voussoiement :
— Êtes-vous bien celle qu’on appelle Izia ?
— Ici on m’appelle la Mère, mais pour toi je veux bien m’appeler Marie-Madeleine, Jeanne de Navarre ou même le grand Robert, si t’es plutôt de la rosette !
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Chercher une personne qui n'existe pas, n'est-ce pas le fardeau de tout homme, du jour de sa naissance jusqu'à celui de son trépas ?
Qui un père absent,
qui une mère perdue,
qui le frère ou la soeur qu'il n'a jamais eus,
qui un ami véritable,
un amour,
une âme soeur qui ne trahisse,
s'unisse pleinement à soi pour ne former plus qu'un
et combler ce vide originel qui fait nos solitudes et qui frappe l'enfant à l'instant même qu'il quitte l'utérus maternel ?

Un être d'entière communion qui rassemble ce qui est épars, fasse siennes nos peurs et nos turpitudes pour nous aider à confronter la mélancolie profonde que fait naître, pour peu qu'on daigne l'interroger ,le grand inconnu, le grand mystère de la vie ?

Ce besoin d'amour et de fraternité qui étreint même le plus vil des hommes n'est-il pas la preuve de notre inextinguible quête d'un Autre qui nous fasse oublier que nous ne sommes qu'un ?

Et, l'amour charnel, encore, qui anime tant les hommes, n'est-il pas un désir de pénétrer l'Autre pour s'unir à lui et un dessein d'enfanter, par cet acte, un autre soi ?

Et, quand bien même on ne la trouve jamais vraiment, on continue, pourtant, de chercher jusqu'au dernier instant cette personne qui n'existe pas, comme la promesse d'un antidote qui saurait panser toutes les plaies de l'existence.
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La mélancolie... Cet état délicat où l'on se complaît à être triste, dont on dit parfois qu'il est à l'origine de la philosophie parce ce qu'il nous confronte à la solitude profonde de l'être et donc au questionnement du sens que l'on donne à cette solitude, à la vie même.
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"Le livre est un support universel qui unit les hommes dans l'espace et dans le temps, c'est un navire entre les âmes, une lumière dans l'obscurité !" (p.678)
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[…] quand tous les horizons sont bouchés, la solution, souvent, consiste à s’enfoncer dans les ténèbres.

Livre II, Chapitre 77
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... Une fois la procession terminée, une grand'messe se tiendrait en la cathédrale Notre-Dame où les fidèles seraient marqués au front d'une croix de cendre bénie, évoquant la destinée future de leur corps....

-Maître, si vous n'y allons pas, ou plutôt si vous n'y allez pas, cela va faire un scandale.
Las, Andréas ouvrit soudain la porte, se plaça devant son apprenti et le dévisagea d'un air fantasque.
- Je te le répète, Robin, je m'en tape jovialement les bourses.
-Mais qu'est ce qui vous prend ?
- Il me prends que j'ai reçu d'Italie, un colis que j'attendais depuis des mois, et que j'ai donc bien mieux à faire que d'aller parader dans les rues comme un baudet pour fanfaronner à côté de notre faux-monnayeur de souverain et de son égorgeur de Nogaret, dont le seul mérite, je dois bien l'admettre, est d'avoir dûment taloché le pape. Il n'y a rien de plus inepte qu'une cérémonie religieuse, la foi est une affaire personnelle, et sitôt qu'on est plus d'un à parler de Dieu, on se trompe, si bien que je crois que, comme moi, Notre-Seigneur, Soi-même s'en tape jovialement les divins testicules.
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