Leur histoire paraissait si invraisemblable que les reporters eux-mêmes n'y croyaient pas ! Tant il est vrai que les mensonges stupides qui sont le pain des quotidiens font douter de la vérité dès qu'elle sort de l'ordinaire. Les reporters mal léchés, la presse des grandes villes et les populations empilées dans les immeubles vont chercher le grand frisson dans les salles de cinéma : pour eux, le monde véritable, dans tout son immensité, n'existe pas.
Michaël, en un mot, n'était pas un esprit morose.
C'est à dessein que j'emploie ce mot "esprit". Tout ce qui constitue l'esprit humain, faculté d'apprendre et de savoir, personnalité, conscience de soi-même, Michaël le possédait sans conteste. Le degré quantitatif était moindre, mais les attributs identiques. Il savait ce qu'étaient l'affection et la haine, la conscience de soi, la peine et la joie, la colère et l'orgueil, et l'humour. Et il possédait semblablement ces trois autres attributs de l'esprit humain, qui sont au nombre des principaux : mémoire, intelligence et volonté.