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Citations sur Michael, chien de cirque (42)

Billy Green, au même moment, procédait au dressage d'un petit chien, vraiment minuscule, au poil frisé et de race indéfinissable. C'était un des numéros coutumiers de Billy Green de tirer de sa poche, devant le public enthousiaste, un petit chien qu'il saisissait ensuite par les pattes de derrière, puis qu'il faisait pirouetter en l'air pour le recevoir en équilibre sur la paume de sa main, la tête en bas, sur les pattes de devant. Le dernier sujet s'était cassé le dos, et Billy Green était en train de former un nouvel élève. Il projetait en l'air la pauvre bestiole qui, toute figée de peur, s'efforçait en vain d'accomplir ce qu'on exigeait d'elle. Inlassablement, le dresseur la lançait. Jamais elle ne réussissait à garder l'équilibre. Elle s'affalait, ou bien elle manquait tomber sur le sol ; une fois, elle tomba pour de bon, et son flanc heurta si fort la piste qu'elle en eut le souffle coupé. Billy Green profita de ce répit pour essuyer la sueur qui lui coulait dans le cou et poussa la chienne du pied pour la faire relever. La malheureuse bête se remit sur ses pattes en titubant.
— Vous ne trouverez pas un chien qui apprendrait ce tour pour un morceau de viande, pérorait Harris Collins. Pas un seul. Pour ce qui est de marcher sur les pattes de devant sans s'être fait taper mille fois sur les pattes de derrière jusqu'à ce qu'elles restent en l'air, c'est pareil ! Pourtant vous voyez ce numéro, là : il a toujours un succès fou, surtout auprès des femmes : c'est si malin, vous comprenez, et si mignon, de surgir de la poche de son maître bien-aimé et d'être si confiante. Rendez-vous compte ! Cette petite bête est si confiante qu'elle se laisse lancer en l'air comme ça ! Je vous en ficherai, moi, de la confiance ! Elle est terrorisée, voilà ce qu'elle est !
Par contre, rien ne vous empêche de tirer de temps en temps un petit bout de sucre de votre poche pour l'offrir à votre élève ; le public adore. Le sucre n'est bon qu'à ça, mais ce n'est déjà pas si mal. Le public a besoin de croire que les animaux sont heureux d'exécuter leurs numéros, qu'ils sont câlinés et dorlotés du soir au matin et qu'ils aiment leur maître à en mourir. Heureusement pour nous — et pour nos estomacs —, les gens n'ont aucune idée de ce qui se passe en coulisse. Si les choses se savaient, tous nos numéros seraient interdits, et il ne nous resterait plus qu'à chercher du travail ailleurs.

Chapitre XXVIII.
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Le public a besoin de croire que les animaux sont heureux d'exécuter leurs numéros, qu'ils sont câlinés et dorlotés du soir au matin et qu'ils aiment leur maître à en mourir. Heureusement pour nous - et pour nos estomacs - les gens n'ont aucune idée de ce qui se passe en coulisse. Si les choses se savaient , tous nos numéros seraient interdits, et il ne nous resterait plus qu'à chercher du travail ailleurs.
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- Voilà où nous en sommes, Killeny-Boy (Michael)... Le patron de ce bar estime que tu vaux cinquante cents par soirée et mon approvisionnement gratuit de bière. Moi j'estime que tu vaux beaucoup plus. Cet homme, sans nul doute, compte spéculer sur nous... Tu sais, d'autre part, que nous sommes à court d'argent, et qu'il nous en faut, pour moi, pour toi, pour Kwaque, pour Mr Greenleaf et pour Cocky. Dès demain soir, nous entreprendrons des tournées. Qui sait ? Ce sera peut-être la fortune ? ça te convient-il ?
Et, naturellement, assis sur les genoux du stewart ses yeux dans ses yeux, nez contre nez, se tortillant et poussant de petits cris de joie, tout en tirant sa lange et en battant l'air de sa queue, Michael approuva. Son maître avait parlé. Il ignorait ce qu'il avait dit. Mais, comme toujours, c'était parole d'évangile.
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- Le putois ! A-t-on idée de passer sa rage sur des bêtes qui ne lui ont rien fait ? Ce sont de ces gens qui, s'ils vous en veulent, donneront un coup de pied à votre chien quand ils le rencontreront, ou l'empoisonneront en cachette. De mon temps, nous pendions des types de ce genre, afin de maintenir propre et salubre l'air que nous respirions...
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Concevoir mais ne pas agir est la faiblesse de notre nature humaine.
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Mais lorsque fut entrepris le dressage des deux cas exceptionnels [NB : un tigre du Bengale et un ours brun], tous les animaux qui en furent témoins frémirent de terreur et sombrèrent dans une morne tristesse ; ainsi, dans l'antichambre de l'enfer, grincèrent des dents et gémissent les pécheurs, tandis que sont écorchés et flagellés ceux qui les ont précédés dans la salle de torture.
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- Mon chien, lui, ne vous aime pas. c'est bizarre. Il aime un peu tout le monde, sans faire de chichis ; mais, la première fois qu'i'vous a vu, tout son poil s'est hérissé. Comment pouvez-vous avoir envie d'un chien qui vous aime pas ?
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Dag Daughtry était steward sur le Makambo ; sa raison et son intelligence auraient dû le mener plus haut s'il n'avait été fasciné par sa réputation personnelle particulière. La nature l'avait doué d'un caractère exempt de méchanceté, d'une bonne santé et d'une splendide constitution. Mais la renommée qui s'attachait à lui disait aussi que si, depuis vingt ans, il n'avait pas passé une journée sans travailler, il n'avait pas manqué non plus d'absorber ses douze pintes de bière bouchée. C'était chez lui une règle inflexible et il n'y manquait jamais.
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Tout n'était pas encore brisé chez Ben Bolt. Mais un jour arriva, au bout d'une quinzaine, où, quand Mulchachy frappa la chaise de fer avec le manche de son fouet et que son aide piqua les côtes du tigre à travers les barreaux, Ben Bolt, déchu de toute royauté et rampant furtivement sur le sol comme un misérable chat abandonné, se traîna vers la chaise et, en proie à une terreur pitoyable, s'y assit de lui-même, comme l'eût fait un homme. Son "éducation" était à présent terminée. Le spectacle d'un tigre assis de la sorte, et parodiant de façon tragique la posture humaine, a longtemps été considéré comme "éducatif" par les foules. Il l'est d'ailleurs encore.
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Pas commode non plus, le capitaine !
Il disait souvent que l'art du dressage, c'était l'art d'inspirer la terreur.
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