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Citations sur Michael, chien de cirque (42)

Leur histoire paraissait si invraisemblable que les reporters eux-mêmes n'y croyaient pas ! Tant il est vrai que les mensonges stupides qui sont le pain des quotidien font douter de la vérité dès qu'elle sort de l'ordinaire. Les reporters mal léchés, la presse des grandes villes et les populations empilées dans les immeubles vont chercher le grand frisson dans les salles de cinéma : pour eux le monde véritable, dans toute son immensité, n'existe pas.

Chapitre XVI.
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Plus j' connais les chiens, plus i' m' surprennent et plus j' les trouve merveilleux. Prenez Killeny-Boy. I' fait pas les choses pour moi mécaniquement, simplement parce qu'il a appris à les faire. Y a aut' chose. I' les fait par affection. J' peux pas vous expliquer, mais j' le sens. J' le sais.
J' crois que j' vois où j' veux en v'nir. Killeny sait pas parler — comme vous et moi, j' veux dire. Alors i' peut pas m' dire combien i' m'aime, et il est qu'amour, l'amour est tissé dans toutes ses fibres. Et comme les actes parlent mieux qu' les mots, i' m'exprime son amour en faisant tout ça pour moi. Des tours ? Bien sûr. Mais à côté d' ces tours, l'éloquence humaine vaut pas un pet de lapin. Bien sûr que c'est un discours ! Un discours de chien qui a la langue liée. J' suis bien placé pour le savoir. Aussi vrai que j' suis né pour les embrouilles comme les étincelles sont faites pour monter au ciel, ce chien est heureux d'exécuter des tours pour moi… Aussi heureux que l'est un homme de prêter main forte à un pote en difficulté, ou un amoureux de mett' son manteau sur les épaules de la jeune fille qu'il aime pour qu'elle prenne pas froid. Vous savez…

Chapitre VIII.
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Vous avez condamné cet homme à la mort vivante qu'est l'emprisonnement dans la Maison des lépreux. Vous savez aussi bien que moi de quel trou infâme il s'agit. Mais il adore son chien. Il en est fou. Laissez-le lui, tout au moins. Le lui enlever est une cruauté inouïe. Je ne vous laisserai pas faire…
— Bien sûr que si, affirma froidement Walter Merritt Emory. Et je vais vous expliquer pourquoi.
Et il lui exposa ses raisons. Il lui dit des choses qu'aucun médecin ne devrait dire à un autre médecin, mais qu'un politicien peut parfaitement dire (et ne s'en prive pas) à un autre politicien — des choses qui ne souffrent pas d'être répétées, pour la simple raison que le citoyen américain moyen ne serait pas fier d'en avoir connaissance, et en serait même humilié ; des choses qui concernent les rouages les plus secrets de municipalités aux pouvoirs impériaux, des choses sur lesquelles le citoyen américain moyen, qui se prend pour le roi parce qu'il vote, s'imagine avoir la haute main ; des choses qu'en de rares occasions l'on exhume à moitié pour les enfouir à nouveau, bien vite, dans les piles de rapports de comités et autres commissions fédérales.

Chapitre XXI.
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L'homme inventa Dieu de bonne heure, un dieu de pierre souvent, ou bien de terre, ou encore de feu, et il le plaça dans les arbres, sur les montagnes et parmi les étoiles. L'homme fit cela parce qu'il avait observé que les humains passaient et disparaissaient aux yeux de la tribu, ou de la famille — peu importe d'ailleurs le nom qu'il donnait à son groupe, qui n'était après tout que la horde humaine. Et l'homme ne voulait pas disparaître aux yeux de la horde. Aussi inventa-t-il une nouvelle horde qui serait éternelle et courrait avec lui jusqu'à la fin des temps. Comme il redoutait l'obscurité dans laquelle il savait que passaient tous les hommes, il bâtit au-delà de l'obscurité une région plus lumineuse, un terrain de chasse plus heureux, une salle de banquet plus joyeuse et plus solide, où la boisson coulait à flots, et il lui donna un nom : « paradis ».

Chapitre XIV.
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— Steward, je vous en donne vingt livres !
— Non, Cap'taine. Non, merci bien…, répondit Dag. J' pourrais pas m'en séparer.
— Vingt-cinq, alors. Je ne puis faire plus, et il y a de par le monde d'autres terriers irlandais !
— C'est bien mon avis, cap'taine, et je m' ferai un plaisir de vous en procurer un, sans tarder, et à Sydney même. Et i' vous coûtera rien, par-dessus le marché.
Le capitaine Duncan insista :
— C'est Killeny-Boy que je veux.
— Et moi aussi, v'là l'ennui ! Et c'est moi qui l'ai eu le premier.
— Vingt-cinq livres, c'est une somme… pour un chien.
— Mais Killeny-Boy vaut plusieurs chiens à lui tout seul, rétorqua le steward. Le sentiment mis à part, cap'taine, rien qu' ses tours, ça vaut plus. Et quand i' m' reconnaît pas parce que j' veux qu'i' le fasse, ça vaut cinquante livres. Et puis i' sait compter, et chanter, sans parler du reste… Peu importe comment j' l'ai eu. Les tours, i' les connaissait pas. Les tours sont à moi. C'est moi qui l'ai dressé. C'est plus le même chien qu'à l'embarquement. Il est la moitié de moi-même. Le vendre, ça serait comme vendre un morceau de moi…
— Trente livres ! C'est mon dernier mot !
— Non, cap'taine, en vous remerciant tout de même !

Chapitre IX.
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— Mais, bon Dieu ! Monsieur Greenleaf, vous oubliez que Kwaque et moi, on est deux lépreux…
Le Vieux Marinier jaillit de son siège comme un diable de sa boîte et retomba sur ses pieds. Son visage exprimait la colère du vieillard contrarié et la déception d'une âme généreuse. Il s'écria :
— Bon sang, monsieur, je vous ai dit que vous étiez mon ami et que j'étais le vôtre !
Toujours sous le coup de la colère, il tendit brusquement la main.
— Steward, Daughtry, Monsieur Daughtry, mon ami, ou monsieur, comme vous voudrez, nous n'en sommes plus aux contes de fées, au bateau découvert, aux relèvements croisés, ni au trésor enfoui à une brasse sous le sable. Je ne plaisante pas. J'ai un cœur. Ceci, monsieur — à ce point de son discours il agita sa main tendue sous le nez de Daughtry —, est ma main. Il n'y a qu'une seule chose que vous puissiez faire, que vous deviez faire, et tout de suite : vous devez prendre cette main dans la vôtre, et la serrer, et votre cœur doit parler par votre main, comme le mien parle par ma main.
— Mais, mais… murmura le steward, tout troublé.
— Si vous refusez, je ne sortirai pas d'ici. Je resterai ici, je mourrai ici. Je sais que vous avez la lèpre. Vous ne m'apprendrez rien là-dessus. Voici ma main. Allez-vous la refuser ? Vous y trouverez mon cœur. Il palpite, du pouls à l'extrémité des doigts. Si vous refusez, je reste assis ici, je le répète, et j'y mourrai. Je veux que vous compreniez que je suis un homme, monsieur, un gentleman. Je suis un ami, un camarade. Je ne suis pas un poltron esclave de la chair. Je ne vis pas, moi, dans cette fragile carcasse que j'habite momentanément, mais dans mon cerveau et dans mon cœur. Prenez cette main. Ensuite j'aurai à vous parler.
Dag, toujours hésitant, tendit sa main, que le Vieux Marinier saisit dans la sienne. Et il l'y pressa si fort, de ses vieux doigts secs, qu'il en fit mal au steward.

Chapitre XXI.
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— Il est facile de tromper des hommes dont les âmes ne connaissent que l'argent. Mais toi, tu es différent. Tu ne vis pas seulement pour l'argent. Tu ne respires pas seulement pour l'argent. Je t'ai observé avec ton chien, avec ton nègre, et dégustant ta bière. Et c'est justement parce que tu n'es pas obsédé par tout cet or enfoui que tu es plus difficile à tromper. Ceux qui ont une idée fixe sont si faciles à rouler que c'en est étonnant. Ils sont d'un piètre acabit. Offrez-leur de leur faire gagner cent dollars pour un, et aussitôt ils mordent à l'appât, comme des brochets affamés. Offrez-leur mille dollars pour un, dix mille dollars pour un, ils en deviennent fous. Moi, vois-tu, steward, je suis un vieil homme, un très vieil homme. Tout ce que je désire, c'est de vivre jusqu'à ma mort — je veux dire vivre décemment, confortablement, en homme respectable.
— Et vous aimez les grands voyages… J' commence à comprendre. Juste au moment où ils approchent de l'endroit où le trésor s' trouve pas, un léger accident, la perte de l'eau douce du navire, par exemple, les oblige à rebrousser chemin et à refaire les frais d'un nouveau voyage.
Stough Greenleaf fit de la tête un signe d'approbation. Ses yeux délavés de soleil étincelèrent. […]
— Le tout, vois-tu, steward, c'est de trouver des commanditaires riches, très riches, pour qu'ils ne souffrent pas des pertes. Plus ils seront riches, plus ils seront faciles à intéresser.
— Pasqu'i' sont plus gloutons ; plus ils ont d'argent, plus ils en veulent.
— C'est bien cela. Et, une fois l'argent perdu, ils ne s'en portent pas plus mal. Au contraire, de tels voyages sont excellents pour leur santé.

Chapitre XIII.
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De bonne heure dans ma vie, sans doute à cause de la curiosité innée qui est en moi de connaître les dessous des choses, j'ai pris en grippe les exhibitions d'animaux savants. Cette curiosité m'a tout de suite gâché le plaisir que j'aurais pu prendre aux spectacles de ce genre.
Car j'ai voulu savoir comment s'accomplissait ce grand œuvre.
Or le revers était beaucoup moins beau que la façade. Il n'y avait, à la base de ce brillant divertissement, qu'un ensemble de cruautés et de tortures telles qu'après les avoir connues aucun homme digne de ce nom ne saurait plus regarder avec calme une bête savante.
Si l'on en croit les critiques littéraires qui m'ont fait l'honneur de parler de moi et de mes oeuvres, je n'ai évidemment rien d'un snob et peu de chose même d'un civilisé. Je passe pour me délecter du sang versé, de la violence et de l'horreur.
Laissons là cette réputation, vraie ou fausse, et acceptons-là pour ce qu'elle vaut ; permettez moi de vous dire que je suis quelqu'un qui a vraiment vécu la vie, et à une rude école, et que partout j'ai pu constater que l'homme dépassait la mesure raisonnable en méchanceté et en barbarie....
(extrait de l'avant-propos signé Jack London et inséré en début du volume paru dans la collection "Libretto" en 2004)
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— Non, je n'ai jamais pleurniché. Je suis allé à l'asile, à la ferme des pauvres, comme on dit. J'ai vécu dans la misère la plus sordide. Comme une bête. […] Sais-tu que j'ai travaillé deux ans à la blanchisserie de la ferme des pauvres ? Avec ma seule main valide, mon moignon et mes côtes cassées, je triais le linge sale, je pliais des draps et des taies d'oreiller. Mille fois j'ai cru que mon pauvre vieux dos allait se briser, et dans toute la poitrine la douleur me harcelait sans relâche à l'emplacement de mes côtes manquantes. Et tout cela pour un salaire d'un dollar et demi par semaine.
Tu es encore jeune… […] Tu n'as jamais été coupé de la vie. Dans la ferme des pauvres, on est coupé de la vie. À la ferme, il n'y a pas de respect — je ne parle pas du respect dû à l'âge, mais du respect de la vie humaine. Comment t'expliquer ? On n'est pas mort. On n'est pas non plus vivant. On est ce qui était vivant mais est en train de devenir mort. Les lépreux sont traités de cette façon. Les fous aussi. Je le sais. […] C'est cela : autre. Ainsi, dans la ferme des pauvres, nous qui ne sommes pas encore sous terre, nous sommes autres. […] Ah ! la ferme ! Ah ! la nourriture, la saleté, les insultes, les brutalités, la bestialité absolue !

Chapitre XIII.
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— C'est impossible, déclara Harley.
— C'est quand l'impossible se réalise que la vie vaut la peine d'être vécue, répliqua-t-elle. […]
— C'est vrai, approuva-t-il. Ce qui ne peut pas arriver se produit quelquefois, et je ne serais pas étonné que ce soit le cas.

Chapitre XXXIV.
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