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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je place Martin Eden au sommet de mon panthéon littéraire. Aussi, découvrir, au hasard d'une déambulation dans une librairie, ce Radieuse Aurore fut une grande joie, d'autant plus qu'il était présenté en 4ème de couverture comme le «  chef-d'oeuvre inconnu » de Jack London .

La construction de ce roman est simple et coule avec une grande fluidité, Jack London est vraiment un formidable conteur.
La première partie est passionnante, dans la veine du Jack London attendu, et nous plonge dans le quotidien du héros, surnommé Radieuse Aurore, dans les confins du Canada, parcourant les grands espaces du Yukon, décrivant la ruée vers l'or du Klondike avec des passages sublimes sur l'humble condition de l'homme dans cet environnement extrême.
Changement de décor radical avec la deuxième partie : retour à la civilisation, à San Francisco. Cette fois, c'est le Jack London fervent socialiste qui nous livre un tableau d'une rare modernité ( écrit en 1910 !!!! ) sur les spéculations boursières outrancières et les requins qui sévissent dans le milieu des affaires.
La dernière partie est cette fois celle du retour à la terre, à la nature comme seule garante des valeurs profondes qui seules valent, une partie presque naïve qui célèbre l'amour et la simplicité de l'existence.

C'est comme si le héros Radieuse Aurore était le miroir solaire de Martin Eden. Là où ce dernier sombrait dans la désespérance et le drame crépusculaire, Radieuse Aurore fléchit, se trompe, se perd mais cet homme extraordinaire – presque un surhomme - sait où il va, il a la lucidité de savoir se retrouver et se relever.

« Le désir de dominer était si fort en lui que défier les éléments, défier les hommes, défier la chance au jeu n'était qu'une seule et même activité. (...) Au fond de lui, la Vie lui glissait à l'oreille le chant de sirène de sa propre majesté, ne cessait de murmurer et de le talonner, lui soufflant qu'il était capable de faire mieux que les autres, de gagner quand ils avaient perdu, de réussir où ils avaient échoué, de courir au succès là où ils avaient succombé. C'était la pression qu'exerçait la Vie, saine et forte, qui regarde avec superbe la fragilité comme les regrets, qui s'enivre d'une sublime suffisante, imbue d'elle-même, et comme sous le charme de son inextinguible optimisme. »

Cela en fait un personnage finalement assez monolithique, souvent arrogant malgré ses perditions passagères, donc moins attachant que le bouleversant Martin Eden, que l'inoubliable Martin Eden,

C'est en fait le personnage secondaire de Dede qui emporte tout, cette femme, LA femme qui fait revenir notre surhomme pressé à sa condition d'homme serein en accord avec la nature. En fait, ce roman s'apparente au conte, à la parabole laïque, avec une morale à la fin, voire un guide quasi philosophique qui pousse à réfléchir à sa vie et aux concessions que l'on accepte et qui ne font que ternir nos vies, à notre monde capitaliste qui gâte insidieusement nos valeurs et nos talents initiaux.

« Il n'est pas rare qu'après avoir vécu à la ville, et pas seulement pour y être né, on se réfugie à la campagne et qu'on y trouve le bonheur. le plus souvent, on doit pour y parvenir déchanter énormément. Tel n'était pas le cas de Dede et Radieuse Aurore. Nés l'un comme l'autre à la campagne, ils n'en ignoraient pas la simplicité sans apprêt et les côtés les plus primitifs. Ils étaient comme deux enfants prodigues retournant chez eux. S'ils étaient moins émerveillés par la nature, ils appréciaient les souvenirs qu'elle leur rappelait. du coup, ils commettaient moins d'erreurs que le commun des mortels : ils savaient déjà, et c'était une joie de se rappeler ce qu'ils avaient oublié. »

Un beau roman mais peut-être pas un chef-d'oeuvre à la même altitude que Martin Eden.

Lu dans le cadre de la lecture commune du groupe FB Ilestbiencelivre - janvier - " lire un livre à la couverture hivernale ".
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Burning Daylight, chercheur d'or du grand nord, fait soudain fortune et devient un magnat de la grande finance.
A travers cette histoire Jack London fait la critique du capitalisme, de l'oppression et de l'exploitation.
C'est une aventure du froid qui se transforme en roman social et politique.
Et c'est un livre captivant que nous offre là, Jack London, alors au sommet de son art d'écrivain.
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Si son esprit critique est acéré, la nuance n'est pas nécessairement le point fort de Jack London. Alors que les "gentils" sont parés de toutes les qualités, il n'y a rien à sauver chez les "mauvais".
On retrouve donc dans la description de Daylight les caractéristiques que l'auteur se plaît à attribuer à ses héros, qu'ils soient humains ou canins : force incommensurable, droiture d'esprit, résistance hors norme, beauté physique... Nous ne sommes pas loin du super-héros.

Mais toutes ces qualités suffisent-elles à leur bonheur ? C'est là que le roman devient intéressant.
J'ai lu "Radieuse Aurore" car je l'avais trouvé dans une boîte à livres et qu'il était comparé à "Martin Eden" qui m'avait beaucoup plu.
La parenté entre les deux personnages est réelle : tous deux mangent de la vache enragée toute la première partie pour retirer les bienfaits de leur ténacité dans la seconde. Et l'auteur d'en profiter pour écorner le monde de l'édition dans un cas, et celui des affaires dans l'autre. Car le succès ne fait pas le bonheur et on n'y accède qu'en abandonnant une partie de soi-même.

"Radieuse Aurore" m'a moins convaincue que "Martin Eden". J'ai eu l'impression d'avoir déjà lu l'essentiel de la première partie dans "L'appel de la forêt", et la vision des indiens et des femmes a beaucoup vieilli.
En revanche, les réflexions sur le monde de la finance de la seconde partie sont toujours d'une (étonnante ?) actualité. Et rien que pour cela, l'histoire de Daylight mérite d'être (re)lue.
D'autant que le dernier quart change de tout ce que j'ai pu lire de London jusqu'à présent et propose une idée à même de nourrir un débat philo !
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Elam Harnish est surnommé Burning Daylight (Radieuse Aurore en français) à cause de son habitude de se lever à l'aube et de dire cette phrase. Il est tout de temps de bon humeur, d'une force incroyable et il aime beaucoup jouer...

J'ai beaucoup aimé ce livre de Jack London ! Radieuse Aurore est fortement lié à Martin Eden. Mais contrairement à ce dernier, Radieuse Aurore est un peu comme un conte, Burning Daylight est très fort, il peut soulever des énormes poids, courir dans le froid extrême... Il faut le lire sans attacher trop d'importance à cette exagération pour apprécier ce livre. En plus, je l'ai lu après La croisière du Snark où il a commencé à écrire Martin Eden. On sent certaines idées de ce voyage dans Radieuse Aurore.

J'ai beaucoup aimé ses débuts dans la finance américaine, par exemple. Des moments très drôles, d'autres qui font réfléchir, un bon équilibre même si le côté conte ressort bien du début à la fin mais en cette période de fin d'année, ça ne m'a absolument pas gêné !
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Ce roman est curieusement un pendant du chef-d'oeuvre Martin Eden de l'auteur, avec une façon de procéder que Jack London mettra souvent en oeuvre : il représente l'inverse de ce que l'on aura dans son autre livre. Martin Eden est l'inverse de Radieuse Aurore : Radieuse Aurore devient riche et cherche l'amour, Martin Eden est amoureux et cherche la richesse; Radieuse Aurore sera sauvé par l'amour, Martin Eden sera condamné; Radieuse Aurore se détachera du monde pour vivre heureux, Martin Eden restera dedans et subira le malheur. Les deux livres semblent opposés sur de nombreux points, chacun offrant une image différente de cet homme fort (au sens physique du terme), investi, dynamique et volontaire. Dans les deux cas, ils se perdront dans leurs quêtes, et si Martin Eden connaitra une fin inéluctable par la nature même de l'humanité qui l'entoure, Radieuse Aurore s'en sortira en s'émancipant de la société et en acceptant pleinement de vivre son amour loin de la folie des hommes.
J'ai peut-être une analyse biaisée, mais de savoir que le deux livres sont écris à moins d'un an d'intervalles, que les deux protagonistes présentent beaucoup de points communs et que l'histoire emprunte les mêmes éléments mais dans le sens inverse, c'est amusant à noter. Et à la lumière de tout ceci, le livre prend un sens nouveau. Pour un peu, je dirais que ce livre est une catharsis pour Jack London, comme s'il sortait de Martin Eden en voulant faire un livre plus optimiste, et livre ici un double de son personnage, mais qui finit bien.
En ce sens, le livre est assez optimiste dans sa globalité, même si la critique envers l'humain et sa société est encore bien présente. On sent toute la charge que Jack London envoie contre les financiers, le monde capitaliste qu'il connait et les déroulements des premières crises financières qu'il aura vécu de plein fouet. Mais cela ne sera qu'une façon de permettre à l'humain de renaitre, de se remettre en avant et de trouver sa vraie place. Jack London nous livre sa vision de l'humain, et surtout celle qui prévaut selon lui. le personnage central de son oeuvre est ici un vainqueur, finissant par trouver son compte dans un monde qui n'est pas fait pour lui.

J'aime la façon dont Jack London parle de la nature humaine et de son côté trop ou pas assez. Peut-être simplement parce que j'ai l'impression de ressentir plus facilement cette nature, toujours est-il que j'ai un attachement à ses personnages et à ses développements. Ici, Radieuse Aurore est un gars que j'ai aimé suivre, dont la vie m'a intéressée tout autant que j'ai apprécié ce que l'auteur développait autour. Au final, je trouve le roman moins impactant que son prédécesseur, mais plus rafraichissant, plus distrayant. Une sorte de parenthèse plus heureuse, comme si la machine intellectuelle qui avait produit Martin Eden avait eu besoin de finir le plein de carburant et le vidait dans une histoire qui remonte le moral. On en ressort avec une image heureuse et pour ma part ça me suffit !
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Il y a quasiment un an jour pour jour, je faisais la découverte de Jack London à travers le merveilleux et ô combien fascinant Martin Eden. Depuis, ceux qui suivent les aventures des Coincés Chez Nous savent que j'aime revenir régulièrement explorer l'oeuvre de cet immense auteur américain. Pour ce premier anniversaire de notre rencontre, il fallait fêter cela! Aussi c'est avec un autre roman dit autobiographique (à l'instar de Martin Eden) que j'ai poursuivi ma balade littéraire en terres londoniennes.

L'ensemble de ses romans n'est pas à proprement dit des autobiographies, mais plutôt des histoires inspirées des tribulations de Jack London et dont les héros revêtent certains de ses traits de caractère. Il y a ainsi une parenté indéniable entre Radieuse Aurore et Martin Eden. On retrouve dans ce livre un être exceptionnel, courageux, à la force et surtout à la pugnacité hors du commun. Un homme frustre, mais qui par une inépuisable soif de conquête et une détermination sans faille va se forger un destin hors norme, dont il tirera une leçon de vie. Mais là où celle de Martin Eden est tragique et crépusculaire, celle de Radieuse Aurore sera bien plus solaire.

Radieuse Aurore est un surnom, celui de Elam Harnish, chercheur d'or du Klondike, qui aime se lever tôt et réveiller ses compagnons de route dans le grand nord pour leur faire contempler l'aurore radieuse qui naît chaque jour. Radieuse Aurore est un homme de défis, qui aime le jeu. Il est prêt à faire des centaines de kilomètres avec ses chiens de traineaux pour gagner un pari. C'est un homme simple, loyal, honnête, droit, qui ne se méfie que d'une seule chose: les femmes qui pourraient accrocher une laisse à son cou et mettre à mal sa liberté, qu'il chérit par dessus tout.
Mais Radieuse Aurore a aussi des rêves, lui qui parcourt le grand nord depuis si longtemps, se voit bâtisseur d'empire. Ses aspirations à la fortune, son instinct et son goût du risque sans limite vont le rendre riche et lui permettre de devenir un héros dans ces terres glacées. Habité par un appétit de conquête gargantuesque, il se rend alors à San Francisco pour se mesurer à un monde tout aussi impitoyable que celui du grand froid: la finance. Mais cette aventure ne le mènera pas forcément là où il s'attendait...
J'ai adoré la première partie de l'ouvrage, retrouvant les récits d'aventures dans le monde hostile et dangereux qu‘est le grand nord canadien, où London lui même a cherché de l'or et qu'il avait merveilleusement décrit dans des nouvelles comme Construire un feu. La nature y est aussi belle que violente, aussi rude et meurtrière que terre d'émancipation et de dépassement de soi. L'homme doit lutter de toutes ses forces pour rester en vie et aller au bout de son périple. Les grands espaces glacés deviennent ainsi des lieux quasi métaphysiques où l'homme éprouve et découvre sa propre nature.
Puis du London-aventurier, nous passons au London-politique, lui qui était animé par des convictions socialistes fortes, il nous propose un portrait acide du monde de la finance et de l'esprit capitaliste, qui détruit les faibles et perverti les forts. Son oeuvre date de 1910, mais ce qu'il décrit n'a en rien changé en 2016 et nous connaissons tous les ravages de la spéculation outrancière, qu'il illustre avec brio et minutie.

La dernière partie de l'ouvrage, plus champêtre, m'est apparue plus naïve (trop?), mais finalement assez logique et juste pour coller à son personnage principal. C'est ici le petit défaut du livre, ce qui à mon sens, ne permet en aucune façon de comparaison possible entre Radieuse Aurore et Martin Eden. Là où Martin m'est apparu comme un être fascinant à la fois très éloigné de moi et très proche, Radieuse Aurore, malgré son flair, son allant, son caractère bien trempé, m'a tout au long du livre semblé un peu benêt. Un homme trop simple, qui ne souffre d'aucun démon, qui finalement, même s'il comprend une leçon de vie à la fin de l'ouvrage, ne doute jamais, ne se remet jamais en question, contrairement à son lointain cousin de papier. Un grand livre doit avoir un grand héros. Radieuse Aurore, bien que sympathique, n'est pas de cette race là. Voilà la petite faiblesse de l'ouvrage, qui vaut néanmoins le détour.


Tom la Patate
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Burning Daylight, c'est le surnom de Elam Harnish , cet homme aimé des hommes, des femmes et des dieux : fort comme un turc, sympathique , généreux, toujours prêt pour un défi, une soiré de plaisirs, une journée de travail, un exploit surhumain. Il joue sa vie, rêve, il construit. Petite fortune faite dans les glaces du Grand Nord, il veut chercher grande fortune en Californie, où il se frotte aux capitalistes véreux, les indispose par ses mauvaises manières et surtout sa capacité à les rattraper, les égaler, les dépasser. le voilà millionnaire… Est-il vraiment heureux ? Il se perd de vue, engraisse, s'alcoolise, s'acoquine et court sans cesse après une meilleure fortune…

...Mais voilà l'amour, pour lui remettre les pieds sur terre…

C'est, avec sa morale vaguement nian-nian, aussi bête qu'un conte pour enfants, mais cela ne fait-il pas les plus belles histoires ? Jack London est aussi habile à décrire les ambiances (tripots du Grand Nord, blizzard du désert glacé, folie des richissimes, chaumières bucoliques…) que les subtilités psychologiques de ce rustaud qui se révèle peu à peu plus subtil qu'on ne l'aurait cru. Il ne cesse, pauvre ou riche, ambitieux ou apaisé, bêtement amoureux, de nous être sympathique.

Roman d'amour, roman d'initiation, roman d'aventure, roman social, nature writing, conte merveilleux, il y a de tout cela et le lecteur est à la fête.

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