Je n'ai jamais été attiré par les romans érotiques. À l'exception de quelques grands classiques (et encore), j'y ai plutôt trouvé d'interminables bâillements plutôt que le « frisson solennel ».
C'est pourtant avec grand plaisir que j'ai accepté de lire la nouvelle érotique écrite par
Sweety Loona. Autant le dire d'emblée, je n'ai pas baillé.
Nous sommes en terrain archi-connu, bien balisé : une élève tombe amoureuse de son professeur.
Faut-il préciser que le prof en question n'est ni ventru, ni poilu, ni trop grand, ni trop petit, et qu'il ne porte pas de verres en forme de cul de bouteille. En bref, nous avons affaire à une belle bête. Joyce, la narratrice, ne se décrit pas physiquement, mais, grâce à quelques indices, nous pouvons supposer qu'elle est la réplique féminine de notre superbe étalon. Il finira d'ailleurs par tomber raide dingue de sa nouvelle dulcinée.
Pas de chichi dans ce récit. On passe vite de la position debout à la position couchée. Enfin, position couchée, c'est vite dit, compte tenu des exercices de gymnastique auxquels se livrent nos deux tourtereaux.
Tandis que tous les élèves du centre de formation sont occupés, par je ne sais quel miracle, à regarder ailleurs, Joyce et son sublime professeur en profitent pour s'aimer avec un grand A sur un bureau, dans la bibliothèque poussiéreuse de l'établissement (oui, toutes les bibliothèques sont poussiéreuses), ou dans un improbable placard…
Ce qui est chouette, c'est que cette histoire d'amour, à la différence de beaucoup d'autres, finit bien…
Ce récit est pimpant, allègre, fringant, guilleret, euphorique, gaillard bien sûr… Il raconte la passion amoureuse de deux êtres qui ont le nez dans les étoiles… L'amour platonique, quelle belle connerie, n'est-ce pas ?
Je me permets, avec grand respect, de susurrer dans le creux de l'oreille de l'autrice de transformer l'essai. Joyce et son compagnon méritent mieux qu'une courte nouvelle. Et si vous tentiez le roman ?