Les refuges de
Jérôme Loubry.
Comment vous présenter ce livre
Les Refuges de
Jérôme Loubry que je viens de finir de lire et qui m'a réellement captivé, dérouté. Peut être en vous expliquant pourquoi je l'ai choisi. En quatrième page de couverture : « Installée en Normandie depuis peu, Sandrine est priée d'aller vider la maison de sa grand-mère, une originale qui vivait seule sur une petite île minuscule pas loin de la côte. » Je me suis dit tiens un auteur qui va parler de ma Normandie et des îles que l'on peut y voir au large notamment de la presqu'île de la Manche. Non, c'est une fausse route.
Nous sommes en 2019, François Villemin prend place dans l'amphithéâtre de la faculté de Tours pour évoquer une affaire criminelle qu'il a surnommé pour ses étudiants le refuge de Sandrine, demandant à ceux-ci « il est inutile de chercher sur vos smartphones pour vous souvenir de cette affaire qui s'est déroulée dans les années quatre-vingts. Il n'y a aucune trace nulle part. » En terme de mystère et de préambule cela commence fort !
Chapitre 1 ; nous sommes en 1949. Valérie se promène sur une plage avec son chien Gus comme tous les matins, qu'il pleuve, qu'il vente pour retrouver à plein poumons un air de liberté dont elle avait du se passer depuis de nombreuses années. Seule devant les vagues elle ferme les yeux et écoute. « Rien de plus que le bruit du ressac et le cri des mouettes. Aucun Stuka Allemand hurlant à travers les nuages ou le bruit funeste d'une ogive carnassière. »
Un jappement de Gus la tire de ses pensées « On n'a peur d'une volée d'oiseaux ? Que peut-il y avoir là bas! » Valérie avance, immobilise. « Ce n'est pas possible ! ». Je vous laisse découvrir ce qui a fait peur à Gus et remis en mémoire la folie des hommes : « Après les hommes, les oiseaux sont-ils devenus fous ! »
2e chapitre : Sandrine en novembre 1986 est journaliste. Elle vient d'emménager à Villers-sur-Mer et se rend chez un agriculteur Mr Wernst dont 10 vaches viennent d'être grossièrement peintes à la bombe sur le flanc de Hakenkreuz des svastikas inclinés, autrement dit des croix gammés, alors que la foire aux bestiaux à lieu dans huit jours. Au retour de cette visite, Sandrine se sent mal à l'aise ; une étrange impression de déjà-vu éclate à sa conscience « tel un grain de maïs pop-corn sous la chaleur d'une huile frémissante. »
De retour à son agence locale, Pierre son patron la convoque dans son bureau et lui remet une lettre d'un notaire l'informant que sa grand-mère qu'elle ne connaît pas, vient de mourir et qu'elle est attendue rapidement à son étude pour qu'il lui donne connaissance d'un testament qui lui avait été préalablement déposé.
Sandrine se voit alors priée d'aller vider la maison de sa grand-mère. C'est ainsi qu'à bord du Lazarus armé par Simon et Paul elle débarque sur une minuscule île ou ne vivent que 4 personnes, Maurice, Victor, Claude et Françoise qui n'attendent en quelques sortes que de finir leur cette sur cet île. Paul explique à Sandrine, un peu contraint, que pendant la guerre l'endroit servait de poste avancé à la marine Allemande et que celle-ci avait construit un blockhaus et des maisons pour le personnel. La guerre finie, l'État Français a mis en place un camp de vacances pour les enfants de la guerre.
A partir de cet instant,
Jérôme Loubry fait oscillé son lecteur entre les années 1949 et 1986 dans cette première première balise intitulée l'Île, nous permettant de faire connaissance entre autre de Suzanne, la grand-mère de Sandrine.
Seconde balise s'ouvre sur une citation de
Goethe, le Roi des Aulnes, « Viens, cher enfant, viens avec moi ! Nous jouerons ensemble à de si jolis jeux ! » Nous sommes en novembre 1986 la sonnerie du téléphone à 7 h 40 réveille Damien un inspecteur de police en congé qui pensait faire une grasse matinée. « Chef!On n'a un problème une femme a été découverte sur la plage . Elle prétend arriver du large. Elle est recouverte de sang et n'arrête pas de dire que des enfants ont été tués. Elle est à l'hôpital , choquée, le médecin l'a placée sous sédatif. »
A ce moment là, l'on peut penser que nous nous sommes orientés vers une affaire criminelle sordide, mais classique. Hé bien!Détrompez-vous. Avec un machiavélisme assumé,
Jérôme Loubry nous entraînent dans des chemins les plus tortueux possibles que l'on suit pas à pas, attentifs aux malheurs des uns et des autres renforcés par des descriptions de situations les plus sordides, faisant au fur et à mesure notre propre cheminement de pensée.
Tout au long de ce récit des balises sont posées par
Jérôme Loubry mais je vous assure que l'on ne s'attend absolument pas à ce qui nous sera dévoilé à la fin de ce livre.
Vous retiendrez longtemps quelques phrases : « comme
Chocolat Menier, le bien être de l'Univers » Une chanson « Parlez moi d'Amour, » «20h37 « l'heure à la pendule ou tout se bouscule ; ou la situation devient cauchemardesque,.Ou la noirceur des personnages se révèlent.
Les refuges de
Jérôme Loubry est un livre tellement fort que l'on est presque tenté pour vérifier certains points, certaines balises de le relire une seconde fois. Ce livre
Les refuges de
Jérôme Loubry est un thriller psychologique de haute intensité ou l'on croise une grand-mère que tous sur l'île décrive charmante, loin de l'image qu'en avait Sandrine. Sandrine une journaliste au passé caché , Damien un flic cabossé, des enfants , un Roi des Aulnes angoissant, inquiétant ; une explication sur
les refuges post-traumatique avec une jeune psychiatre et bien d'autres choses encore. . Un livre qui une fois refermé vous laisse dans un état second ! Est-ce-que j'ai bien tout compris ? Un livre ou restera encore longtemps en mémoire, Sandrine, Suzanne, Mélanie, Damien, Véronique et même des petits chats, avant que vous aussi vous ne retrouviez vos refuges. Bien à vous.