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4,24

sur 3071 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Tordu, voilà comment je résumerai ce roman thriller.
Découpé en trois parties, les « balises », j'ai été happée par la première partie en me promettant d'aller dormir après la fin du chapitre en cours mais impossible de lâcher ce roman. J'ai donc lu d'une traite la moitié du roman avec addiction et entrain. C'est après que cela coince...

Le roman s'ouvre en 2019 sur François donnant un cours devant un amphithéâtre. L'intitulé de son cours, les refuges. Chapitre suivant, c'est Valérie qu'on découvre. Seule sur une île encerclée d'oiseaux, apeurée sur cette île. Ensuite, l'histoire se met en place. On y découvre Sandrine, une jeune femme journaliste dans un trou perdu normand. Suite au décès de sa grand mère maternelle Suzanne, qu'elle n'a jamais connue, elle doit se rendre sur l'île aux oiseaux où habitait Suzanne. Une île qui ne dénombre pas plus de quatre habitants, une réserve presque naturelle, hostile aux visiteurs et à toute entrée sur l'île. Une île inquiétante que Sandrine veut fuir au plus vite.

Cette partie m'a passionnée. Sandrine est brillamment décrite, ses peurs, ses mystères, son insociabilité, sa rancoeur pour une grand mère qui ne s'est jamais enquis d'elle. L'atmosphère sur l'île est tendue, grise, asphyxiante à souhait. Il s'y passe des choses étranges sur cette île. le mystère est à son apogée. La tension au maximum. Flash back entre Sandrine et l'année 49 du temps où Suzanne travaillait sur l'île. Les corrélations entre le présent et le passé commencent à affluer avec un côté fantastique, ésotérique, machiavélique. Prenant ! Je m'y serai crue sur cette île. J'avais même peur d'aller dormir. Bref cinq étoiles sans hésiter pour cette première balise.

Le ton change moitié du livre. Fini l'île, fini les années 49, je reprends le roman et me retrouve désarçonnée, perdue de ce changement de décor.
Le roman revêt alors des allures de roman psychologique. Moi qui aime ça, j'ai été servie ici. Pourtant, j'ai eu l'impression de perdre le fil, de ne plus rien comprendre. Jusqu'à la fin qui est une superbe thèse médicale.

Avec des neurones bien accrochés, un recul nécessaire et avec des bouées de secours pour s'y retrouver et corréler l'ensemble, c'est au final un roman surprenant, peut-être un peu trop dispersé pour moi mais sacrément efficace en terme de dépaysement. le roman s'articule aussi autour du poème de Goethe, le roi des Aulnes. Les plus érudits feront certainement le rapprochement que je n'ai réussi à faire.

Jérome Loubry a une imagination débordante, aucun doute là dessus. Les refuges, tout un programme ! Vous pensez tenir l'histoire et non, vous n'y êtes pas du tout. L'auteur vous manipule sans scrupule du début à la fin et je n'ai rien vu venir. Tordu certes mais réussi je pense !
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Calmann Lévy...

En 2019, François Villemin prend place devant une assemblée d'étudiants de la faculté de tours. Pour cette deuxième séance, il veut leur évoquer une affaire apparue dans les années quatre-vingts, qu'il a surnommée "Le refuge de Sandrine"...
Vingt-trois ans auparavant... Sandrine, jeune parisienne, vient tout juste d'emménager à Villers-sur-mer, en Normandie. Journaliste, elle travaille pour l'agence locale du village. Aujourd'hui, elle s'est rendue chez un certain Wernst, un vieux paysan, à qui des jeunes plutôt mal-attentionnés, ont dessiné des croix gammées sur ses vaches. À son retour, une étrange impression de déjà-vu la met mal à l'aise. Mais elle n'aura pas le temps de s'approfondir sur cette pensée, sans doute stupide et infondée, puisque son patron, Pierre, la convoque dans son bureau et lui tend une lettre du notaire. Celle-ci l'informe que sa grand-mère maternelle vient de mourir et qu'il l'attend dans son étude pour la lecture du testament. Bien que Sandrine n'ait jamais connue cette grand-mère, que sa propre mère qualifiait de folle et de marginale, la jeune femme se rend sur l'île où elle résidait, avec seulement une poignée d'habitants...

Découpé en 4 parties bien distinctes, ce roman se révèle tout aussi machiavélique que tortueux. Bien malin celui qui saura deviné le fin mot de l'histoire... Débarquée bien malgré elle sur une petite île de Normandie presque déserte pour y vider la maison de sa grand-mère récemment décédée, Sandrine va faire la connaissance de ses irréductibles habitants, tous aussi étranges que soupçonnables. Et là... Là, l'histoire va prendre une nouvelle tournure. Et l'on peut dire que Jérôme Loubry est bien malin, voire machiavélique ! Car l'on ne s'attend pas à autant de chemins sinueux pour aboutir à un final inattendu et surprenant. Thriller psychologique déroutant, ces refuges nous plongent dans une ambiance de plus en plus inquiétante, parfois étouffante ou terriblement sombre où l'on croise des enfants inoffensifs, un flic fuyant, une journaliste énigmatique et un Roi des Aulnes inquiétant.
Un roman remarquable, maîtrisé et implacable !
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J'ai beaucoup aimé ce thriller dont les énigmes s'encastrent les unes dans les autres sans que le lecteur ne devine jamais la suivante.
Cette histoire s'apparente à une plongée en apnée dans le cerveau humain, orchestrée d'une main de maître par l'auteur.
Cette approche originale du genre m'a vraiment séduite. Je déplore juste que comme dans la plupart des thrillers, l'intrigue centrale soit en rapport avec des séquestrations et/ou viols d'enfants. C'est peut-être de ce côté là que les auteurs devraient chercher à se renouveler …
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La possibilité d'une île (de résilience).
Île était une fois, dix petits enfants après la guerre.
Dix petits enfants blancs, et même très blancs.
Petits enfants deviendront grands, pourvu que Dieu leur prête vie.
Dans l'île aux enfants, est-ce tous les jours le printemps ? ♪♫
Oui, avec les bons bols de chocolat chaud ☕ - mais pour le reste ?

Mon intro part dans tous les sens ? L'intrigue aussi, et c'est un régal de se faire balader à ce point, entre 1949 et 1986, une île et une ferme, une jeune journaliste et un flic aidé dans son enquête par une psy, etc.

Au début, j'ai ronchonné : 'Nan mais oh, c'est pas un peu facile, tes coïncidences, mon gars ?' 😒 Et puis l'île coupée du monde, depuis 'Les dix petits nègres', c'est tellement éculé... Et ces métaphores bizarres : "Son souvenir s'évanouit, aussi fugace et solitaire qu'un feu follet dans un cimetière berrichon." Un feu follet dans un cimetière berrichon ?? J'avais plutôt entendu parler de rendez-vous galants 💄 dans les forêts berrichonnes (ou solognotes, je m'y perds)...
Deuxième étape : ah, ok !
Et de nouveau : trop faciles, les pirouettes. Et encore un sujet rebattu dans les thrillers, qui apparaît en 2e partie.
Et puis non, malgré ses allures complètement bancales, bricolées, ce puzzle en 3D emmêlé comme un Rubik's Cube finit par s'imbriquer parfaitement et les explications de ce casse-tête sont limpides.

Sans trop dévoiler, on peut dire qu'il est question de traumatismes, résilience, refuges, masques, folie, subterfuges pour survivre et être en paix avec sa conscience, etc.

J'ai aimé les références aux contes & légendes (Les Trois Petits Cochons, Hansel & Gretel, 'Le roi des Aulnes' de Goethe).
Et à cette chanson :
(...) Pourvu que toujours / Vous répétiez ces mots suprêmes : / "Je vous aime" / Vous savez bien / Que dans le fond, je n'en crois rien / Mais cependant je veux encore / Écouter ces mots que j'adore / Votre voix aux sons caressants / Qui les murmure en frémissant / Me berce de sa belle histoire / Et malgré moi je veux y croire / (...) / Il est si doux / Mon cher trésor, d'être un peu fou / La vie est parfois trop amère / Si l'on ne croit pas aux chimères. (...) ♪♫
Illustrant notamment ces propos : « (...) celle qui espérait que sa mère la remarque comme le prolongement naturel d'elle-même et non plus comme la conséquence d'un père indigne. »

Après avoir été déçue par 'Le douzième chapitre', j'applaudis de nouveau l'auteur, encore plus qu'après la lecture de 'Les chiens de Détroit'.

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♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=PtXzVFYPkyc
(la version mentionnée dans l'ouvrage est celle de Lucienne Boyer, avec une voix "d'époque" !)
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Loubry vient encore de frapper, fort.

Y a le refuge des Bronzés Font du Ski, puis y a les Refuges.
Peut pas imaginer un gouffre assez abyssal pour différencier l'ambiance qui caractérise les deux.

Sorte de poupée gigogne maléfique, ce récit vous happe puis vous recrache, exsangue.
Thriller psychologique d'une originalité folle, il résonne, encore et encore, une fois l'énième et ultime rebondissement assimilé.

Trois parties distinctes.
Trois calvaires à se fader.
Trois de tension au sortir de ce cauchemar éveillé qui interpelle et incite à approfondir de façon bien plus poussée cet épais mystère, non pas de la foi, mais qui les fout somme toute méchamment pour peu que l'on y adhère pleinement.
Ou l'on apprend que le cerveau peut commuter en mode "sécurité" histoire de préserver son propriétaire des traumas du passé.
Et Loubry de s'accaparer le phénomène puis de torcher un récit captivant et labyrinthique à souhait pour finalement lever le rideau sur une dernière mais néanmoins souveraine pirouette.
De celles, bien trop rares, que l'on se souhaite de manger dans les dents jusqu'à l'ultime ratiche sanguinolente recrachée tout en remerciant le généreux donateur pour ces opulentes mandales magistralement dispensées.

Merfi, m'fieur Loubry!
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L'entourage de Jerome Loubry devrait vraiment se méfier de lui.. il pourrait prouver par A+B à sa compagne qu'il se trouvait physiquement en face d'elle à une telle heure, alors qu'en fait, il se trouvait à des km de son domicile, en boite de nuit par exemple...

Non plus sérieusement, blague à part, ce maître de la manipulation nous érige ici une sacrée experience littéraire!!
Avec un titre , à première vue assez peu évocateur, l'auteur va littéralement le sublimer, le rendre fascinant et vertigineux,par un dénouement très profond, et surtout très recherché.

Parcontre il est malheureusement difficile de chroniquer ce livre, car conçu comme une matriochka, il ne faut absolument, mais absolument rien révéler de la trame .
Essayer de demêler les fils de cet écheveau narratif pour vous donner l'envie de le lire édulcolerait de beaucoup les nombreuses surprises du lecteur, et de fait, son plaisir.
Sachez juste que ce thriller mijoté sur base de secret familial, va prendre des dimensions mystiques de conte cauchemardesque, de récit sordide, où le macabre et le lugubre vont venir serrer le lecteur de leurs doigts maigres et osseux.
de nombreux thèmes y seront abordés comme le deuil, la culpabilité ou encore la notion de bien et de mal, et ce, dans une construction temporelle parfaitement maitrisée, avc une narration non linéaire s'étalant sur 2 époques .

Pas assez mis en avant lors de cette rentrée littéraire, je ne peux que vous inciter à lire celui qui, selon moi, s'imposera assez rapidement comme un des premiers noms du polar francais nouvelle génération d'ici quelques temps(si ce n'est déjà bien sur pas fait avec l'écriture de ce 3 ème livre).
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J'ai enfin découvert l'écriture de Jérôme Loubry, depuis le temps que je voyais circuler son nom parmi les passionnés de thriller, il fallait bien que ça arrive.
Je vous le dis tout de suite, je n'ai pas été déçu.
Baladé, déboussolé, chamboulé, bouleversé, l'impression de descendre de l'un de ces manèges qui vous secouent dans tous les sens, de ceux qui vous font tanguer, perdre vos repères.
Les refuges c'est tout ça.
Pourtant au départ, on ne s'attend pas à être manipulé, l'histoire paraît simple.
Sandrine est une jeune journaliste qui, à peine arrivée en Normandie se voit priée d'aller vider la maison de sa grand-mère, qu'elle n'a jamais connue, sur une minuscule île où ne vivent aujourd'hui, qu'une petite poignée d'habitants.
Pas très enthousiaste, elle va quand même essayer d'expédier sa mission au plus vite afin de reprendre le cours de sa vie.
De toute façon qu'est-ce qu'il pourrait bien y avoir d'intéressant dans cette maison ?
Je ne vais pas spoiler, je vous le dis juste en passant, inutile de préparer les cartons et le scotch de déménageur,  ce n'est pas du tout ce qui vous attend.
Les refuges est un thriller, pur et dur, addictif à souhait, rythmé et maîtrisé pour tenir le lecteur en haleine et surtout l'embrouiller.
Il est fort Loubry.
Parce que son livre, ce n'est pas une histoire, c'est plusieurs et à chaque fois que le lecteur voit le mot "fin" approcher....Retour à la case départ.
Et à la fin, quand on se remet de notre tour de manège, qu'on en ressent encore les frissons, on se dit p***** que c'était bon et on sourit... enfin, chez Loubry, les sourires....
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Un roman psychologique très bien construit avec moult rebondissements et fausses pistes. Sandrine hérite de sa grand mère une maison sur une petite île où résident quelques habitants. Alors qu'elle arrive pour vider son bien, l'ambiance de l'île, très étrange, la perturbe quelque peu... Elle n'est pas au bout de ses surprises (et le lecteur non plus !). La complexité de l'âme est au coeur de ce récit captivant et maîtrisé. Comme pour "Le douxième chapitre", seule l'écriture, plutôt abrupte, m'a moins convaincue. L'histoire, quant à elle, m'a totalement bluffée. Quelle imagination !
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Une intrigue à tiroirs, dont il est impossible d'imaginer l'issue, et pourtant j'étais quasi-certaine d'avoir tout compris à la moitié du livre ! Donc, chapeau pour cette prouesse, je me suis bien fait rouler dans la farine.
Dans la première partie, nommée "balise 1 : l"île", Sandrine apprend, en 1989, le décès d'une grand-mère qu'elle n'a pas connue, et dont, en tant qu'héritière, elle doit aller récupérer les affaires dans une maison sur une île où ne vivent que quelques rares habitants âgés. Un chapitre sur deux relate l'histoire de Suzanne, la grand-mère en question, et se déroule en 1949, dans l'île qui accueillait à l'époque un camp de vacances pour enfants. Un drame s'est déroulé à l'époque, qui sera raconté à Sandrine et la pertubera fortement.
La seconde partie s'intitule "balise 2 : le roi de Aulnes". Ce titre renvoie à un poème emblématique de l'écrivain allemand Goethe, qui évoque un personnage maléfique, la fin de l'enfance et divers autres symboles. Ce poème est l'un des fils conducteurs du récit. A ce moment-là, Sandrine a quitté l'île, et de nouveaux personnages font leur entrée en scène, notamment l'inspecteur Damien Bouchard qui traîne un passé tourmenté, et la jeune psychiatre Véronique Burel. Sandrine a besoin d'aide pour surmonter ce qu'elle vient de vivre, et tous deux vont tenter de percer le mystère qui l'entoure. Il est difficile d'en dévoiler davantage, au risque de faire perdre de l'intérêt à la découverte de l'histoire.
Je me contenterai donc d'indiquer que la troisième balise porte pour titre "Les enfants", et que le début et la fin du roman se passent en 2019, dans un amphithéâtre de la fac de Tours.
Vous voilà donc bien avancés ! Et il faudra vous cramponner pour ne pas vous perdre en route, car cette histoire vous mettra le cerveau sens-dessus-dessous. Comme je n'ai pas pu la lire d'un trait, j'ai du effectuer quelques allers-retours pour revoir des détails ou me remémorer certains faits. C'est l'aspect qui m'a un peu déplu dans ce roman, la cohérence de l'ensemble n'était pas évidente, il est parfois fait mention de choses qui se sont produites tout au début et dont je ne me souvenais pas forcément. D'où un conseil : n'attaquez cette lecture que si vous avez du temps devant vous, et ne fractionnez pas trop, ou vous vous égarerez !
A part ce petit désagrément, l'intrigue est fortement centrée sur la fonctionnement mental des personnages principaux (le titre vous sera plus compréhensible en cours de lecture !), et bien plus qu'une enquête policière il s'agit d'un thriller psychologique. Donc un de mes styles de prédilection, pour ceux qui lisent régulièrement mes chroniques. Et je le répète, le dénouement m'a scotchée, première réflexion : "eh ben, je ne l'attendais pas celle-là !". Et en même temps, j'ai été un tantinet déçue, je ne sais pas trop pourquoi, j'aurais préféré une autre fin...
A vous de jouer maintenant ! Où irez-vous vous réfugier pour lire ce roman perturbant et déstabilisant ? Sous votre couette, peut-être ? Attention, il se peut que le Roi des Aulnes vous trouve quand même...
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Pas la claque tant attendue après avoir lu et entendu autant de critiques rarement aussi élogieuse mais tout de même une très bonne lecture. Je dois reconnaître le talent de l'auteur menant d'une façon magistrale son intrigue jusqu'au toutes dernières pages. le fait est que j'avais deviné la chute bien trop tôt dans le récit et que je n'ai pas eu l'effet surprise escompté.
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