Mon doux seigneur, grand merci; si tu veilles sur moi, rien de mal ne me peut advenir.
J’ignore si la vie est plus grande que la mort mais l’amour l’est plus que les deux.
Pourquoi désirer ardemment si l’objet de nos désir est inaccessible ?
Les corbeaux pleins de rage le maltraitent et il garde son calme. Ils le traitent de truand et de vaurien. Il les poursuit avec sa béquille ; il en fait saigner plus de quatorze, à un point tel qu’ils ne peuvent même pas étancher leur sang.
Il semblait à Tristan qu'une ronce vivace, aux épines aiguës, aux fleurs odorantes, poussait ses racines dans le sang de son coeur et par de forts liens enlaçait au beau corps d'Iseut son corps et toute sa pensée, et tout son désir.
Iseut l'aimait. Elle voulait le haïr, pourtant : ne l'avait-il pas vilement dédaignée ? Elle voulait le haïr, et ne pouvait, irritée en son cœur de cette tendresse plus douloureuse que la haine.
Seigneur, j’aime Yseut éperdument au point d’en perdre le sommeil. Ma décision est irrévocable ; j’aime mieux vivre comme un mendiant avec elle, me nourrir d’herbes et de glands, plutôt que de posséder le royaume d’Otran. Ne me demandez pas de la quitter car, vraiment, c’est impossible.
belle amie, ainsi en est de nous
ni vous sans moi, ni moi sans vous (lai du chèvrefeuille)
Tristan n’a rien d’un amoureux transi. S’il pleure au bord de la fontaine, ce n’est pas par faiblesse de caractère, mais parce que dans le code médiéval des sentiments, la détresse doit se manifester par des larmes.
-Dossier-
Dès que les deux jeunes gens eurent bu de ce vin, l'amour, tourment du monde, se glissa dans leurs cœurs. Avant qu'ils s'en fussent aperçu, il les courba tous deux sous son joug.