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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman, fiction, sans en être une, parce que très bien documenté devrait être mis entre toutes les mains, et particulièrement entre les mains de quelques responsables censés garantir la pérennité de notre planète bleue.

Maja Lunde écrit l'histoire des abeilles depuis 1851, date qui n'est pas mentionnée au hasard, puisque cette date se situe vingt ans après la mort de François Hubert, naturaliste suisse qui par ses travaux, apporta une somme non négligeable de connaissances au sujet de cet insecte sans lequel nous ne pourrions vivre. L'auteure du roman le mentionne au cours de l'histoire à travers un livre dont le titre n'existe pas mais qui relate ses découvertes et observations sur l'apiculture.

Trois périodes donc sont mentionnées dans le roman :
la première correspond donc à un accès à la connaissance sur les abeilles, la deuxième se situent en 2007, date mentionnée dans la réalité par les spécialistes, à laquelle les apiculteurs du monde entier ou presque, sont éprouvés par de bien curieux phénomènes de disparition des abeilles, la troisième, en 2 098, est d'ordre dystopique et post-apocalyptique avec un pays de référence : la Chine : plus aucune abeille sur terre, les hommes sont employés en masse à polliniser les fleurs, la nourriture est réduite et … je vous laisserai découvrir combien les abeilles sont indispensables à notre vie sur Terre et méritent plus que notre respect.

Ce livre m'a vraiment poussée à aller me documenter sur la question et c'est pour cette raison que j'ai qualifié ce roman de fiction sans en être une car l'histoire repose sur des faits réels et les événements qui y sont relatés sont non seulement possibles mais probables dans la troisième période (si on enlève l'emploi des masses en tant qu'ouvriers pollinateurs).

S'il revêt par moment des aspects bien noirs et tristes, la fin m'a semblé plutôt réconfortante en signalant combien la nature est capable de reprendre ses droits, grâce à un message d'espoir permettant de refermer le livre sur une note un peu plus gaie.

Un roman très vite lu et léger, en aucun cas difficile à ingérer mais efficace en ce qui concerne la connaissance à acquérir sur les abeilles. Si parfois j'ai ressenti quelques longueurs, c'est parce que, probablement dans un souci de rendre son ouvrage parfaitement assimilable, Maja Lunde y mêle des histoires familiales, et je me suis demandé dans le premier tiers, voire un peu plus, si le sujet qui nous préoccupait allait prendre sa place dans le roman.

Et je peux affirmer que Maja Lunde a opéré en magicienne, en introduisant par la coupure entre les différentes époques, un certain suspense, puis en confiant au lecteur, dans le dernier tiers, certaines révélations qui laisseront le lecteur admiratif quand à l'organisation du récit.


Je remercie Babélio et les éditions Presses de la cité pour ce partenariat.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Un roman qui s'étale sur trois continents, trois familles et trois périodes afin de défendre la cause des abeilles, et de nous mettre en garde contre leur disparition.
Et c'est réussi, ça fout les jetons !

On part en Angleterre , en 1851, là où un scientifique dépressif met au point une ruche censée révolutionner l'univers des abeilles .
Puis direction , 2007 , aux Etats-Unis dans l'Ohio, avec un apiculteur qui fabrique lui-même ses ruches et qui se morfond parce que son fils ne veut pas reprendre le flambeau , ce jeune étudiant préférerait devenir écrivain...
Et puis , cap, sur la Chine en 2098 . Bienvenue en dystopie ! Mais est-ce vraiment du domaine de la science fiction? ...
Les abeilles ont disparu, et c'est des enfants et des jeunes femmes qui pollinisent la nature avec leurs petites mains et leurs petits doigts délicats ...

A travers ces trois histoires , l'auteur nous met en garde sur ce qui pourrait arriver ... La semaine dernière, , l'agence nationale de sécurité sanitaire (l'ANSES) vient d'autoriser deux insecticides préjudiciables aux abeilles . Oui, malgré tous les lanceurs d'alertes, ça continue...
Les décideurs, les politiques marchent sur la tête . Les abeilles disparaissent un peu plus chaque jour , et les puissants en ont rien à "cirer" !
Pourtant , sans abeilles : des fleurs stériles, plus de fruits , ni de légumes... donc plus d'animaux, donc plus d'hommes ...CQFD !
Je m'attendais à un roman moins original , plus scientifique, qui parlerait plus de la vie dans les ruches et rentrerait moins dans la vie des personnages . J'ai été très désarçonnée par le ton de ce roman .
L' auteur, (dont c'est le premier livre ), nous propose un vrai parti-pris, un vrai point de vue . Si j'approuve le coté implacable, presque nécessaire pour servir une cause , elle n'était pas "obligée" pour la partie 1851, de prendre un personnage aussi antipathique et dépressif. C'est ce qui se dégage de ces pages, un coté sombre . J'ai été gênée par les petites histoires , les névroses familiales , alors que j'ai magnifiquement adhéré à la cause et au fil conducteur . C'est un sentiment troublant parce que je n'arrive pas à trancher entre une totale adhésion ou une moyenne adhésion... Ce n'est pas un roman qui tombe dans la facilité .
Une œuvre ambitieuse et originale , à la fois historique, écologique, et dystopique qui relève de la nécessité.
Implacable et lucide.
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3 époques, 3 personnages, 3 pays et 3 histoires qui s'entremêlent.
Le fil directeur ? La disparition des abeilles.
C'est un roman qui se veut écologiste en attirant l'attention du lecteur sur la nécessité de préserver la nature.
C'est aussi une question de transmission où quand les fils ne veulent pas perpétuer les rêves de leur père.
L'écriture est simple et jolie.
L'alternance entre les histoires et le va-et-vient dans les différentes périodes sont agréables mais le récit reste finalement gentillet et manque de profondeur.
Un avis en demi-teinte.



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Une histoire des abeilles propose, pour la partie qui se déroule dans un futur glaçant, la chronique d'une catastrophe annoncée : la disparition des abeilles. Maja Lunde nous invite à suivre alternativement trois personnages à des époques différentes et sur des continents différents, s'exprimant tous à la première personne. Les trois premiers chapitres nous les présentent partiellement.

En 2098, dans la province du Sichuan, en Chine, Tao raconte comment, avec de très nombreuses autres personnes, à longueur de journées éprouvantes et épuisantes, elle se retrouve perchée dans des arbres fruitiers, contrainte de polliniser manuellement les fleurs : les abeilles ont complètement disparu. Tao, plus que Kuan, son mari, s'inquiète pour l'avenir de leur fils : elle souhaite qu'il ait une vie meilleure que la leur.
En 1851, dans le Hertfordshire, en Angleterre, William reste au lit et rumine ses idées noires. Naturaliste passionné et grainetier prospère avant sa maladie (diagnostiquée comme, entre autres, un excès de bile noire), il vit maintenant dans la pauvreté avec sa femme et ses huit enfants…
En 2007, en Ohio, aux États-Unis, George vient d'aller chercher son fils Tom, parti à l'université depuis un an. Si Emma, la mère, s'accommode parfaitement de la situation, George éprouve beaucoup de difficulté à communique avec Tom, ce fils étudiant qui est devenu végétarien et qui met un tablier pour aider sa mère à faire la vaisselle…
On découvrira progressivement que, en plus de leur intérêt pour les abeilles, il existe entre ces personnages éloignés dans le temps et dans l'espace des liens qu'on ne peut d'abord pas soupçonner. De la création de la ruche moderne (vers 1850) au syndrome d'effondrement des colonies (CCD, 2007 aux États-Unis), le roman semble extrêmement bien documenté. J'ai trouvé le futur dans lequel évoluent Tao et sa famille convaincant, peut-être en partie parce que l'auteure exploite parfaitement différentes caractéristiques des Chinois tels que les Occidentaux se les représentent : elle met en scène un peuple travailleur, discipliné, respectueux de l'autorité, etc., ce qui fait ressortir la grande indépendance de Tao, son courage, sa ténacité et son amour incommensurable pour son fils.

Voilà un roman dans lequel les hommes n'ont pas le beau rôle ! Kuan, personnage sympathique au début, devient fataliste, se décourage et laisse Tao se débrouiller seule. William, dépressif, autocentré pendant sa maladie, fait preuve d'un grand égoïsme : il reste insupportable envers son entourage même quand il va mieux. Incapable de reconnaître publiquement ce qu'il doit à sa fille Charlotte, mendiant la reconnaissance de son ancien professeur, il semble porter la poisse à tout son entourage. George, l'apiculteur taiseux, s'enferme dans ses certitudes et se révèle incapable d'accepter les décisions de son fils ni d'accorder la moindre considération aux désirs de sa femme. Il m'a semblé infiniment plus touchant que les deux autres parce qu'il se remet en question : c'est un homme maladroit, mais plein de doutes et d'intentions louables. J'ai bien aimé ce livre : facile à lire, il donne quantité d'informations sur les abeilles, mais jamais de manière pesante. Dans chaque époque, je me suis attachée à un des personnages : Tao en 2098, Tom et sa mère Emma en 2007, ainsi que Charlotte en 1851. On peut sans aucun doute qualifier ce roman d'écologique puisqu'il résonne comme un cri d'alerte contre nos pratiques d'hier et d'aujourd'hui, alors que nous nous soucions toujours plus de rendement que de perpétuation des espèces. Le message commence à être rebattu, mais il n'est pas simpliste. Espérons qu'on évitera le pire…
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Aucune surprise, ou presque, à la lecture de ce livre, la quatrième de couverture en dévoilant trop à mon goût. Toutefois, j'ai trouvé très intéressante cette histoire des abeilles, du passé ( 1851 ) où elles pullulaient vers le futur ( 2098 ) où elles ont disparu.
Une sérieuse mise en garde, car que deviendrait l'humanité sans ses insectes pollinisateurs ?
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Le pitch de départ est assez fourni et disparate pour provoquer d'entrée un regard interloqué. de quoi s'agit-il au final ? D'un roman contemporain ? de la science-fiction ? d'un roman historique ? d'une réflexion sur notre avenir ?

Une histoire des abeilles est avant tout d'un texte d'anticipation qui plonge ses racines dans les premiers pas de l'apiculture moderne, pour se projeter dans un futur assez lugubre.

Les 3 époques évoquées dans la quatrième de couverture s'alterneront au gré d'un chapitre chacun tout au long du récit. Nous les suivrons avec les trois personnages principaux succinctement décrits.

Si initialement, cette structure narrative laisse une impression un peu biscornue, très vite le lecteur comprend que ces trois points de vue sur l'apiculture, la nature et l'humanité ont à la fois des points communs mais aussi une imbrication de bon aloi.

Sur le plan purement narratif, je ne peux pas dire que Maja Lunde nous offre un roman révolutionnaire, pour autant cela n'en est pas moins efficace ou poignant. Chaque personnage connait des tensions familiales et sans qu'elles soient identiques, elles reflètent l'air de leur temps ainsi que les contraintes inhérentes à leur environnement.

Ainsi, faisons-nous connaissance avec un William, dépassé, démotivé, un être proche de la larve humaine. le regard que lui porte sa famille n'est pas suffisante pour éveiller une étincelle de rébellion, un zeste de fierté ou d'orgueil. Centré sur son auto-apitoiement, il fait pâle figure aux yeux du lecteur qui s'interroge sur les raisons de son bourdon. Peu à peu, il va reprendre du poil de la bête et tandis qu'il fait sa mue, l'apiculture se révolutionne et entame ses premiers pas dans un approche moderne.

Au-delà de la description d'une vie de l'époque dans la campagne anglaise, nous découvrons l'histoire naturelle pratiquée alors (quelques scènes sont assez drôles), mais également les prémices des techniques apicoles dont certaines sont encore d'actualié.

Cette évocation des premiers pas modernes dans l'exploitation/exploration des abeilles est tout à fait instructive et agréable. Elle a aussi le mérite de montrer que la motivation première (et qui est toujours actuelle dans l'apiculture) était centrée autour de la protection de ce fabuleux insecte, et non pas que dans l'optique de récolte de miel. En effet, jusqu'alors pour récolter ce précieux nectar, l'homme détruisait la colonie en écrasant les pains de cire, larves, oeufs, et tutti quanti inclus…

En soi, cette partie est intéressante, mais elle ne sert pas simplement de décorum. Certes, William n'est pas le père de l'apiculture moderne, d'autres l'ont précédé (de peu), mais l'impact sur le reste de l'aventure sera réel; cette partie sert également de référentiel, une façon de donner du volume et de la puissance aux autres tranches de vie. Tout était si simple alors….

Les soucis de Georges ne tiennent pas simplement à la sphère familiale, ils sont aussi d'ordre professionnel. le modèle agricole américain (et occidental) n'est pas présenté sous son meilleur jour : entre endettement, baisse des productions, effondrement du prix du miel, hausse des charges, la situation n'est pas florissante et la course à toujours plus est inévitable. Surtout quand notre apiculteur rêve de voir son fils reprendre les rennes de l'exploitation familiale (Ils sont apiculteurs depuis des générations, tous mordus de ce délicieux hyménoptère). le syndrome d'effondrement des colonies touche déjà le Sud des USA, et tous redoutent de voir le mal se propager en nord du continent. (Ce mal affecte réellement les abeilles depuis 20 ans; en 24 heures, la ruche est désertée sans aucune explication. Toutes les abeilles disparaissent d'un coup).

Il est difficile de ne pas s'émouvoir avec son histoire, même si ses aspiration le rende aveugle et que le lecteur souhaite lui donner une claque de bon fonctionnement histoire qu'il écoute un peu son fils. L'émotion est intense quand les abeilles disparaissent, surtout que nous sentons au fil de l'intrigue une épée de Damoclès suspendue, juste là prête à tomber et anéantir tout espoir.

Les relations familiales sont particulièrement bien rendues et plausibles. La partie apicole est cohérente, très bien documentée. La détresse de Georges à la perte de colonies d'abeilles transperce les tripes (ou tout au moins les miennes, j'ai déjà perdues des colonies, et c'est un crève coeur. On s'y attache à ces garces qui vous piquent, chaque colonie a sa « personnalité ».), la proximité temporelle et culturelle influence ces sensations.

Enfin, Maja Lunde nous immerge dans une Chine à l'aube du XXII° siècle. Les abeilles et tous les insectes pollinisateurs ont disparus de la surface du globe, depuis 1980 dans ce pays (c'est un fait avéré, mais la Chine reste la premier exportateur de miel, cherchez l'erreur…..). L'histoire personnelle de cette jeune femme dont le fils a disparu nous permet de découvrir une humanité aux abois; le colosse a des pied d'argile et s'effrite lentement mais inexorablement. La famine a fait des ravages, le cannibalisme n'est pas étranger dans certaines zones, il devient très dangereux de se déplacer dans des endroits inconnus, vous risquez de finir en potage….

Cette période fait froid dans le dos. Ici, point de zombie, point de violence, ni de jeux politico-télévisé renversés par une jeune fille. La réalité est bien plus nue, et plus percutante. La raison tient à la disparition d'un insecte qui fait 1g, qui ne pèse pas bien lourd… et qui est pourtant essentiel. le coupable : l'aveuglement humain alors que les sonnettes d'alarme résonnent depuis bien longtemps. Il y a encore des fleurs, et même des arbres fruitiers, parfois pollinisés à la main en Chine (aujourd'hui c'est déjà le cas), mais plus grand chose ne produit des fruits faute de vecteurs adéquats….

Le message véhiculé ne se dissimule pas sous des palabres sans fin ou des métaphores lumineuses. L'auteur est directe. Elle s'ancre sur un point de départ identifié, le début de l'apiculture moderne, elle fait un constat de nos jours montrant que l'équilibre est rompu pour nous achever sur le sort fort plausible qui attend les futures générations. Les trois récit se combinant, s'alternant, se renforcent l'un l'autre pour délivrer une message percutant.

Si le texte n'était que désespoir, difficultés et renoncement, le message sonnerait bien trop comme un pamphlet moralisateur. Certes, le parti pris ne se conteste pas sur ce roman, mais l'espoir reste bien présent tout au long des pages, tout comme les bonnes volontés, et l'engagement.
Lien : https://albdoblog.com/2017/0..
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"Les oiseaux aussi se faisaient rares souffrant de la pénurie d'insectes, mourant de faim, comme tout le monde."
Nous sommes en 2098, les abeilles ont disparu de la surface de la terre, alors l'Homme toujours inventif a créé une nouvelle race de poules, des poules dont les plumes servent à polliniser les arbres, à la main. C'est en 1980 que tout ceci a commencé en Chine. Et des petites mains, des femmes pollinisent les arbres...à la main, accompagnées parfois de leurs gamins. Elles travaillent au sifflet, avec interdiction de parler. Époque bénie, où elles ne sont pas gênées par les mouches, les guêpes ou les abeilles...elles aussi ont disparu de la surface de la terre.
Dystopie...pas certain, il suffit de s'intéresser au jardinage, d'avoir un balcon avec quelques fleurs..et quelques dizaines d'années au compteur, pour affirmer, sans se tromper que "de mon temps...." On connaît la suite. La Chine sert de cadre à cette dystopie. Un gamin accompagne sa mère dans les vergers...il disparaît, on le retrouve inconscient. Les époques se télescopent.
Maja Lunde nous transporte avec le même bonheur, pour le lecteur, dans les années 1850.William souhaite déposer un brevet et présenter sa ruche révolutionnaire : elle comporte des cadres amovibles et s'ouvre par le haut. C'est la ruche que nous connaissons.
Une époque que nous ne verrons pas, et une autre que nous n'avons pas connue...
Et 2007...que nous avons tous connu...pourquoi cette date? Parce que c'est l'année au cours de laquelle des colonies d'abeilles ont commencé à disparaître de façon inquiétante. Les apiculteurs qui transportaient par camion leur ruche, d'une région à l'autre pour polliniser les vergers ont retrouvé leurs ruches sans aucune abeille...un mal qui se poursuit encore.
Trois époques, trois plaisirs de lecture...et une inquiétude qui devrait tous nous faire réfléchir à notre monde, passé, présent et à venir..
Le Monde du Glyphsate, celui des pesticides dans les champs de blé, dans les vergers, dans nos maisons avec ces bombes insecticides qui puent..les plus anciens se souviendront de ces plaisirs simples que nous avions à capturer les mouches sur les vitres, de ce papier à mouches qui pendait aux lustres, de ces abeilles dans la jardins...
Notre monde aseptisé prive nos petits enfants de ces souvenirs, prive nos champs de ces abeilles, et nous fait acheter des fruits et légumes calibrés, formatés, normalisés...de la M....
En confrontant ces trois époques, avec les abeilles comme fil conducteur, Maja Lunde, nous pousse à nous interroger sur ce monde de chimie..avons nous le droit moral et humain de leur laisser ce monde, cette vie, calibrée, formatée, uniforme, sans défaut, une vie au cours de laquelle nous aurons détruit ces animaux nuisibles, depuis le moustique jusqu'aux renards...une vie vers laquelle le plus grand des nuisibles à la vie, l'Homme, court sans s'en rendre compte.
On attribue ces propos à Einstein, à tort semble-t-il : "Si l'abeille disparaissait de la surface du globe, il ne resterait plus que quatre ans à l'homme. Plus d'abeilles, plus de pollinisation, plus de plantes, plus d'animaux."
Plus d'Homme.
Par contre, il semble que 40 % environ de notre alimentation dépend des abeilles. Sans elles, moins de fruits, de légumes, de protéagineux et d'oléagineux.
Ça vaut le coup d'y réfléchir un instant !
"Cent ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la terre, telle que l'homme l'homme moderne l'avait connue, n'était plus en mesure d'accueillir ses habitants. En 2045, il n'y avait plus aucune abeille sur la planète. " (P. 343)
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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1851, en Angleterre. William, commerçant au bord de la faillite, se passionne pour l'apiculture et élabore les plans d'une ruche révolutionnaire qui devrait faire sa fortune.

2007, aux États-Unis. George, apiculteur bio, apprend avec stupeur que son fils unique ne souhaite pas prendre sa relève et constate avec effroi que ses abeilles disparaissent du jour au lendemain par colonies entières.

2098, en Chine. Les insectes ayant été rayés de la surface de la terre, Tao, comme tous ses compatriotes, passe ses journées à polliniser manuellement des hectares de vergers. le jour où son fils s'écroule pendant une sortie en forêt et est évacué en hélicoptère vers la capitale sans qu'on lui donne la moindre information, la jeune femme plonge à la source de « L'Effondrement », cet événement majeur qui, des décennies plus tôt, bouleversa à jamais le destin de l'humanité.

Trois époques, trois histoires et trois personnages distincts reliés par un fil aussi ténu que solide. Cette histoire des abeilles est un texte plus éclairant qu'alarmant je trouve. le message est limpide (et connu) : sans abeilles, les humains sont en grand danger. Pour autant tout n'est pas noir, l'espoir demeure et avec davantage de raison, il est envisageable d'éviter une catastrophe irréversible. La norvégienne Maja Lund aborde à la fois les causes et les conséquences de la disparition des insectes. le propos est engagé, militant et écolo mais le vernis de la fiction et une narration maline à défaut d'être originale (chaque personnage prend la parole à tour de rôle) allège grandement la façon d'aborder le sujet.

L'écriture est sans relief mais l'ensemble se lit très facilement. Un roman prenant, qui pointe du doigt un danger de plus en plus imminent et dont les prédictions semblent malheureusement plus visionnaires que farfelues. A la fois instructif et effrayant.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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J'avais commencé par son 2e roman : Bleue. de Bleue, j'avais retenu cette histoire à cheval sur 2 époques, le passé et le futur autour du thème du réchauffement climatique.

Dans "Une histoire des abeilles", c'est une histoire sur trois époque et trois pays, le passé lointain (1851), le passé pas si lointain (2007) et le futur (2098).
On ne se perd jamais, l'alternance entre les chapitres permet de donner un rythme à l'histoire et de voir peu à peu comment ces histoires sont imbriquées. le thème central est les abeilles et l'impact du réchauffement et des pesticides sur ces insectes essentiels à la pollinisation.

C'est un récit fort autour de trois personnages principaux et de leurs familles, chacun d'entre eux confronté à différentes problématiques.

Si vous êtes sensible à l'environnement, à la nature, ce roman pourrait vous plaire.
Mais il faudrait qu'il soit lu par les décideurs pour que des solutions soient trouvées pour éviter qu'un jour les abeilles ne soient plus là...
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5 grammes en moins et l'apocalypse survient.

Il existe plein de moyens pour que la fin du monde survienne : les zombies, l'accident nucléaire, le changement climatique, les virus, un astéroïde facétieux ou quelques exaltés.
Maja Lunde ajoute une cause supplémentaire : l'abeille. Et aussi surprenant que cela puisse paraitre, c'est beaucoup plus réaliste.

2007, un nouvel acronyme apparait : le CCC : Colony Collapse Disorder, soit le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles.
Avec un sujet pareil, les erreurs sont souvent soit de sombrer dans le pompeux essai didactique, soit dans le message apologique. Maja Lunde parvient à rester dans le roman tout en délivrant son message de manière douce qui pourrait être : ne pas scier pas la branche sur laquelle on est assis.

Trois époques, trois continents, des débuts de l'apiculture moderne à un futur possible, sans abeilles.
Chaque époque est représentative : celle du 19ème siècle nous montre les origines de l'apiculture domestique à travers le destin d'un chercheur idéaliste et dépressif. Sur la période actuelle, l'auteur s'attarde sur la vie d'un apiculteur pris dans la tourmente de l'effondrement. Et l''anticipation s'attache au destin d'une travailleuse pollinisatrice.
La force de ce roman est de s'être attaché aux personnages à travers leurs familles, leurs quotidiens et leur travail. Chacun doit son labeur à ces butineuses et espère transmettre à ses héritiers un travail dont il sera fier. Tous sont liés au destin de ces petites bestioles, pour le meilleur et le pire.

Ma connaissance des abeilles se limitait à :
- ça pique;
- et ça embête le monde lors des barbecues.
Désormais, j'en connais un peu plus sur ces insectes et j'en sais surtout plus sur les conséquences de leur disparition. Car au-delà de leur rôle dans la pollinisation, l'auteur nous montre l'impact de cette absence dans la vie de tous les jours. Et tout cela sans, trop, vous filer le bourdon ! J'ai aimé son analyse pleine de mesures des causes, probables et multiples, de la disparition des abeilles.

Cependant, dans le second tiers du roman, les rebondissements dans la vie de nos protagonistes sont un peu trop gros, le réalisme s'éloigne. Et l'époque future est la moins réussie à mon avis dans sa vraisemblance anticipatrice.
Quelques petits défauts pardonnable pour un premier roman adulte de Maja Lunde, une scénariste et auteure de littérature enfantine norvégienne. Nul doute que l'on entendra parler d'elle à l'avenir.
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