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Citations sur Le radiateur d'appoint (23)

Est-ce l’évocation des souvenirs de Françoise ou simplement ce mot de l’enfance, « maman » - ce mot de l’enfance lâché là et presque identique dans tous les pays du monde - qui soudain fait trembler la voix de Thibault et l’emporte dans les aigus comme si elle n’avait jamais mué ?
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Elle n'a jamais eu une répartie exceptionnelle. Ses émotions sont toujours ou en retard, ou en avance.
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Il lui semble tout voir, tout comprendre jusqu'à la nausée de la société dégueulasse dans laquelle elle vit. Chaque bâtisse, chaque panneau publicitaire, chaque forme de lampadaire, la matière appauvrie de sa doudoune, les tronches de ces putains de bagnoles, les tronches des gens qui sont dedans, le M lumineux du McDo qui pointe sa gueule deux cents mètres avant ses putains de nuggets surgelés, la décoration de vitrine de l'onglerie Lorie qui se donne des airs d'émission de M6, ces bus à la con avec des cons dedans, elle la première, esclaves volontaires qui au mieux défoncent des bonbons sur un iPhone à 1 000 balles, au pire se prennent en photo avec en espérant le centième de la vie des Kardashian ou de la moindre instagrameuse débile, les mongols sur leur scooter qui font des roues levées huit fois devant sa gueule en pensant que ça pourrait provoquer chez elle l'envie d'aller les pomper dans les chiottes d'une sandwicherie.
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"Excusez-moi, un client à New York, je reviens dans un instant", s'excuse-t-il dans code de langage qui dissimule la méfiance d'autrui. Cet effroi innocent des débuts professionnels avec lequel il a fallu composer ; pour lequel la pratique du mensonge systémique n'était plus un vilain péché de l'enfance, mais un salut, une armure d'adulte actif. Des formules de couloir dans le souffle de quelques costumes anthracite, gravées comme des mantras : "Le mec a fait confiance, ça l'a flingué", "Ben, t'es gentil, tu vires, qu'est-ce que tu veux que je te dise...", "Elle aurait jamais dû parler de ses mômes, elle est folle..." Le mensonge pour la peur, donc, coupable, mais caressé, presque nié par des résultats performants, un appart à jalouser, un pouvoir d'achat sans crainte, des vacances partout dans le monde, des miles accumulés, des conquêtes offertes, une certaine hauteur d'esprit... Il y a bien ces maux de ventre matin, midi et soir et quelques démangeaisons... À cela aussi, on s'habitue. (p.58)
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Dans la vie, il n'y a soudain plus grand monde, on parle de se revoir dans six semaines, on reporte, on annule, une opération, un décès parfois, un empêchement avec des vacances scolaires par zones. Vous êtes quelque chose de plus compliqué, vous devenez une organisation à gérer et il y a, avant l'insupportable, dix, quinze ans d'autonomie lente durant lesquels vous êtes seul le plus souvent. (p.52)
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Ils étaient de bons potes jusqu'à ce que l'école avec son secondaire, ses orientations et ses castes offre à l'un des deux l'illusion qu'il pourrait plus tard ne plus être du même rang.
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Elle continue à alimenter ce corps qui lui joue de sales coups depuis des années. Elle continue à être loyale avec lui, alors que vraiment on ne peut pas parler de réciprocité. Si c'est pour les clopes qu'elle fume depuis l'âge de 13 ans qu'il s'est mis à déconner, c'est vraiment pas sympa.
Mais enfin qu'y avait-il à faire dans ce trou, à part fumer et boire des coups avec les copains, des heures durant, assis sur les marches de l'ancienne laiterie désaffectée ? Les garçons faisaient des dérapages en scooters et mobylettes, les filles poussaient des petits cris : "Putain, mais t'es con !", le couple le moins moche se roulait des galoches jusqu'à l'irritation, et elle faisait déjà rire la galerie avec ses expressions fleuries.
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Le monde des hommes va si vite qu'ils semblent, dans une même phrase, dans l'expression d'une même émotion, devoir être capables d'en rire au début, d'en ressentir le drame au milieu et de savoir s'en indigner à la fin.
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On oublie les voix qui vous disent tout bas les mots des pauvres gens : Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid.
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On ressent toujours plus fort que ce qu'on montre, mon grand... Et puis soudain, c'est trop. Et puis soudain, c'est trop... Tu comprends ?
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