Kateb Yacine nous disait que la condition de la femme est due à la jalousie de l’homme, mais beaucoup de femmes prennent la jalousie pour une preuve d’amour. Erreur funeste. Le désir de posséder la femme n’est pas le fait d’un amoureux, mais d’un prédateur.
Un jour on s'aperçoit que demain, ce n'est pas l'infini. Que l'infini se trouvait dans le regard de ceux qu'on a aimés. Dans le timbre de leurs voix quand ils prononçaient notre nom, quand il devenait une note de musique dans leur chant, un parfum, une fleur de leur colline, un souvenir de leurs batailles.
L'infini, c'étaient les vastes destins qu'ils rêvaient pour nous, quand les soirs de lune nous étions les invités des étoiles.
Toute littérature prend naissance dans une souffrance et l’on écrit pour s’en délivrer, la sublimer, lui donner une expression universelle, éventuellement en faire une arme.
Quand la réalité est insupportable, elle devient celle de nos cauchemars et c'est nos rêves que nous nous mettons à vivre.
Plus que les mains, c'est la voix qui touche, c'est le regard qui caresse.
La caresse est entière dans le timbre de la voix.
J'étais rivée au visage des adultes comme à mes livres. Mais ces livres-là étaient écrits dans des langues anciennes. Je les contemplais comme des hiéroglyphes aussi mystérieux que les tatouages sur le front de Djedda, ses armoiries. J'essayais de déchiffrer cette lueur au fond des yeux, avec le sentiment qu'elle savait tout, mais ne voulait pas tout révéler pour nous préserver.
Je regardais les paysages avec la même intensité que les êtres qui m'entouraient.
Ce sont ces êtres-là qui peuplent mes paysages, qui sont mes racines. Mais ceux, nombreux, qui sont partis au firmament de leur vie ont gardé intacte cette image d'aigles de l'Atlas, pour eux-même et pour les autres. On ne les verra pas en vieillards affaiblis, déçus. En détresse devant les promesses non tenues de leurs enfants.
Toute littérature prend naissance dans une souffrance et l’on écrit pour s’en délivrer, la sublimer, lui donner une expression universelle, éventuellement en faire une arme
Priver un enfant d'imaginaire, pour Djedda qui nous réinventait tous les soirs les Mille et une nuits, était aussi criminel que le priver de nourriture.
Tels une colombe et un Flamand rose elles ont été toutes les deux ciblées et assassinées.
«C'est cette caste qui doit demander pardon aux Algériens de les avoir trahis. Elle a fait d'eux un peuple pauvre, alors que l'Algérie est riche. Elle bloque leur esprit d'entreprise, paralyse leur créativité, empêche leur épanouissement dans leur propre pays»