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3,21

sur 166 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Fracassée par le décès de son père, Helen vit une période de deuil difficile, se concentrant en solitaire sur le dressage d'un rapace. Une formation à la chasse très ardue pour cet oiseau agressif et farouche, qui demande patience et détermination.

Ce livre est une heureuse surprise, d'autant plus sympathique que je ne m'attendais pas à prendre autant de plaisir à suivre les explications de l'art de la fauconnerie. le travail d'Helen est mis en parallèle avec celui de ses prédécesseurs, s'appuyant sur leurs expériences plus ou moins réussies et par la littérature qui s'y attache au fil des siècles.

Néanmoins c'est un livre qui se mérite, imprégné de tristesse et de solitude.

La mort plane sur les pages, entre le deuil de la jeune femme et l'instinct de prédation du rapace. L'oiseau comble le vide laissé par un père solaire et tant aimé. L'introspection est permanente, le décryptage analytique des sentiments souvent tortueux, et peut désarçonner ceux qui s'attachent à suivre les progrès de Mabel et les joies et déceptions de son dresseur. Par cette intimité imposée, apparaissent les questionnements du rapport à l'animal, à la domesticité, et à l'attirance pour un état sauvage authentique.

Une écriture visuelle et descriptive qui promène le lecteur dans la campagne anglaise et une puissance d'analyse psychologique: deux facettes d'un livre étonnant et très original.
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J'ai lu ce livre dans le cadre d'une opération masse critique et je remercie les éditions fleuve et babelio.
L'héroïne, Helen, est passionnée depuis l'enfance par la fauconnerie. Pourquoi pas. Elle est aussi, entre deux balades au parc épervier au poing, chargée de cours à Cambridge, mais son contrat tire à sa fin. Brutalement, son père très aimé et très aimant meurt. C'est un deuil impossible pour Helen, son monde s'effondre et disparait, elle est perdue dans le nouveau ...Alors elle decide...que la seule solution c'est évidemment...de dresser un autour ...Non, non, pas un vautour, un autour. Je répète, un autour. C'est quoi un autour ? Je vous sens titillés d'une immense curiosité... Et bien,dame, c'est un épervier, mais en plus gros. Dingue, hein ? Je n'avais pas lu ça dans Flaubert. Ce benêt s'était arrêté aux perroquets...maintenant je me demande avec anxiété quelle est exactement l'espèce du perroquet de Félicité...
Bref. L'autour est réputé depuis le Moyen Âge pour sa difficulté, sa cruauté, ses caprices, son goût du sang...un vrai défi. Bon, et la suite ? Et bien c'est tout. On va dresser le perroquet, euh, pardon, l'autour, et puis voilà.
Je n'ai pas flambé pour ce livre. D'abord les défauts, à mon humble avis. Ça part dans tous les sens et ça ne va nulle part. Papa, Mabel ( l'autour), TH White - qui c'est ça ? Un auteur - pas un autour huhuhu- des années 1930 qui lui aussi a dressé un autour pour soigner sa dépression, mais s'y est pris comme un manche... pauvres animaux anti depresseurs...Helen craint de faire aussi mal que White- c'est moyennement intéressant. Promenades au parc avec Mabel, Mabel va-elle- réussir à voler seule, Mabel tue son premier lapin ...Papa me manque, White faisait vraiment n'importe quoi avec son oiseau blabla bla...
Les qualités, car il y en a : c'est extrêmement bien écrit, tellement bien qu'au début, on se dit qu'on va réussir à s'intéresser à la fauconnerie... Mais après ça s'enlise. Ensuite, le meilleur, à mon avis, c'est la relation de l'oiseau et de l'être humain, avec une véritable tentative de la part d'Helen pour montrer l'altérité de l'animal, son comportement et sa pensée non humaine, sa beauté sauvage. Mabel est merveilleusement décrite, avec ses yeux orange, ses regards, ses culottes de plumes, ses ailes qui se déploient, sa maladresse, ses serres tranchantes, son bec d'airain, ses mimiques, et sa parfaite étrangeté. Helen lutte avec ardeur contre l'anthropocentrisme...Je n'avais jamais lu quelque chose comme ça, ce qui justifie trois étoiles.
Un livre donc un peu brouillon, parfois un peu ennuyeux, mais avec des fulgurances de style et d'idées qui font de l'auteur quelqu'un à suivre.
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Les rapaces et les fauconniers fascinent Helen depuis son enfance. Marquée par les livres qu'elle a lus sur le sujet, elle s'intéresse particulièrement aux relations entre le rapace et l'homme - la fauconnerie est longtemps demeurée une discipline masculine, réservée à l'aristocratie.
Après le décès brutal de son père, Helen sombre dans la dépression. Elle acquiert alors un autour* qui accapare son attention, sans toutefois la détourner entièrement de son chagrin. Elle s'interroge en permanence sur l'intensité de sa relation avec cet animal aux comportements indépendants et complexes (en comparaison avec ceux des faucons réputés plus faciles à dresser).
En alternance avec cette introspection à caractère psychanalytique, Helen présente la biographie de Terence Hanbury White, auteur d'un témoignage sur le dressage d'un faucon. Là aussi les relations entre l'homme et l'animal sont minutieusement présentées.
La profondeur des analyses psychologiques d'Helen et de White constituent probablement une richesse de l'ouvrage. Mais le sens poussé du détail finit par rendre la lecture fastidieuse. J'ai donc trouvé ce roman parfois monotone et eu de la difficulté à le terminer.

* autour : oiseau de proie de l'ordre des falconiformes.
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Ce genre de roman a habituellement tout pour me plaire : le drame biographique apporte une jolie histoire pleine de sens et les aspects techniques ou historiques en font un roman qui suscite l'intérêt en apprenant des choses au lecteur.

Malheureusement, M pour Mabel est tout, sauf passionnant. L'auteure part dans tous les sens : l'histoire de son dressage de Mabel et de son deuil est entrecoupée d'anecdotes, de réflexions et surtout de la vie du romancier T.H. White, qui a lui aussi entrepris de dresser un autour dans les années 30.
Ces éléments auraient pu apporter un plus, mais le lecteur n'en voit généralement pas grand intérêt, tant ils sont mal amenés. le livre est donc finalement une succession de lambeaux d'histoires et on se demande si le récit est vraiment « construit ».

Si découvrir l'histoire de White, l'écrivain, entre autre, de L'épée dans la pierre (l'histoire arthurienne qui a inspirée le dessin animé Merlin L'enchanteur), était vraiment intéressante, les parallèles que l'auteure fait avec sa propre expérience son douloureux. Certes, elle cherche à expliquer le comportement de White, mais les comparaisons effectuées entre le regrettable dressage de l'autour de White et le sien donnent l'impression d'une vantardise « Regardez comme je m'en sors bien et comme je ne maltraite pas mon autour, au contraire de ce bêta de White ! ».
Ce n'était sûrement pas l'intention de l'auteure, on a plutôt l'impression qu'elle a cherché à étoffer son roman avec une autre histoire que la sienne, à élaborer un certain mythe autour du dressage de l'autour., mais l'impression est là.

Par ailleurs, la plupart du temps j'avais l'impression de suivre un documentaire. Vous savez, ceux qui tentent de construire une histoire pour créer de l'action, du style « Les professeurs du centre vont-ils trouver quel pharaon renferme ce sarcophage ? » ; mais au final, les « rebondissements » ne sont là que pour servir le reportage et non pour créer une intrigue, passionner le spectateur lambda.
Ici c'est pareil : on tourne les pages pour lire la suite, mais sans aucune passion, sans vibrer. L'histoire est intéressante, mais le scénario est totalement plat, d'autant plus que les différents « lambeaux » qui constituent le roman ne sont souvent pas aboutis : on commence une réflexion pour la développer un peu plus tard, ou pas, on assiste à un moment de la vie de White sans trop savoir pourquoi avant de reprendre le deuil de Helen sans prévenir…

Je ressors donc un peu frustrée de cette lecture. Elle avait du potentiel, elle contient des éléments très intéressants, mais l'ensemble n'est absolument pas palpitant. C'est même plutôt morne, j'ai failli abandonner le roman au milieu.
Ce livre m'aura tout de même donné envie de découvrir les romans de T.H. White, c'est déjà pas si mal :p
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Un livre qui ravira à coup sur les fans de faucons et autres rapaces et qui éveillera la curiosité des autres lecteurs. L'héroïne aime ça depuis sa plus tendre enfance et nous allons suivre ses aventures. Une lecture surprenante, dépaysante et très agréable , j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire car je ne savais pas du tout où je mettais les pieds, en effet, je n'ai pas de passion particulière pour les oiseaux, les rapaces et la fauconnerie. Mais, petit à petit je me suis laissée emportée par cette histoire vraie qui parle aussi de l'absence et du deuil. C'est très touchant comme Helen va se réfugier dans le dressage d'un autour : Mabel afin de pouvoir faire le deuil de son père et aller de l'avant. Chaque personne ayant eu à faire le deuil d'un proche retrouvera des étapes qu'il a vécu et qui sont très bien retranscrite ici, comme le refus, le sentiment d'injustice, le rejet, la tristesse, le désespoir et le manque. L'auteur a vraiment bien réussi à faire passer les émotions c'est bien écrit.

Par contre, quelques détails m'ont gêné, on peut comprendre que perdre son père est horrible, triste mais l'auteur ne prend jamais la peine de nous faire partager (sans sombrer dans le voyeurisme) des souvenirs, des faits qui nous aurait permis de mieux comprendre sa dépression, à quel point était-elle proche de ce père disparu. Elle est aussi très centrée sur elle-même et ça en devient même un peu pénible par moments. C'est dommage, le roman aurait sûrement gagné en intensité c'est précisément ce qui m'a manqué pour que ce soit un de mes livres préférés . Par contre, j'ai aimé les descriptions des grands espaces, de la nature et j'ai beaucoup appris sur les rapaces et la fauconnerie qui est un univers bien particulier.

Une lecture agréable mais j'ai préféré la première partie du livre centrée sur la fauconnerie plutôt que la deuxième plus centrée sur l'auteur et parfois traînant en longueur.

VERDICT

Un roman atypique que j'ai aimé découvrir et que je conseille aux adeptes de roman initiatiques et aux fanas de fauconnerie.
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L'écriture est très plaisante, belle et poétique mais la construction qui oscille entre documentaire, revue technique et autobiographie (très intimiste) casse le rythme de l'intrigue (qui finit par être par pesante) et en m'a pas permise d'apprécier l'histoire et le style à leur juste valeur. Car, si la narration est marquée par lune réelle profondeur, c'est aussi un texte qui se révèle long et difficile par moment...............................
Lien : http://libre-r-et-associes-s..
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Ce texte n'est pas un roman mais un récit autobiographique. Pourtant comme dans un roman, il y a un sujet principal bien identifié, son « fil rouge » : La Fauconnerie ; et d'autres sujets plus ou moins évidents, mais qui sont certainement les « vrais » thèmes du livre. Ces sujets sont en premier lieu : le deuil, la dépression (consécutive à ce deuil), le mal-être, mais également l'apprentissage et la patience, l'influence de la lecture dans la vie de l'auteure, l'Humain dans son rapport à la Nature, la Nature et sa supposée sauvagerie aussi. L'introspection est donc au coeur du récit, le lecteur est alors plus concerné puisque nous avons tous un jour ou l'autre été confronté à quelques unes de ces grandes questions de l'existence. Cela donne évidemment un texte plein et riche. le style est agréable et poétique dans les descriptions de la campagne anglaise, et les réflexions intéressantes sur la Nature sauvage, celle des animaux et des paysages. Je me faisais la réflexion qu'en français les mots : « sauvage » et « sauvagerie » n'ont pas un sens identique [sauvage = naturel, primitif alors que sauvagerie = barbare ou monstrueux !], or dans le livre les deux mots ont un sens similaire ; problème de traduction ou d'interprétation ? D'autres choses qui m'ont intéressé : Les références à d'autres livres, et d'autres époques de la fauconnerie, qui est une activité millénaire. En particulier un livre de Terence H. White, que Helen McDonald met en parallèle avec le sien, pendant toute la durée de son texte et qu'elle tente d'analyser du point de vue psychologique, voire psychanalytique. T.H White semble être une influence majeure de l'auteure, une influence faite à la fois d'admiration et de questionnements critiques. Une petite nuance toutefois, comme l'autour (espèce de grand faucon et « personnage » principal de l'histoire), le livre aurait gagné en légèreté (quelques pages en moins) pour mieux « voler » car il y a un peu trop de redondances à mon goût. Au final, un texte riche et singulier, à la tonalité parfois nostalgique, puis plus optimiste ; Une intéressante et belle lecture qui, pour moi, vaut 3*.
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Fascinée depuis son enfance par la fauconnerie, la narratrice se lance dans d'un projet nourri depuis longtemps : dresser un autour. le décès de son père est l'élément déclencheur qui lui fait franchir le pas. Sans être novice, férue de littérature en rapport avec les rapaces, Mabel est pourtant son premier autour, un puissant rapace.

Elle s‘isole, ne sort que rarement de chez elle car Mabel a besoin dans premier temps de s'acclimater. Sans s'en rendre compte, elle tombe dans la spirale de la dépression et focalise toute son attention uniquement sur le rapace. Ses appréhensions sur le premier vol de Mabel, la nourriture et le poids du rapace, toutes les étapes sont décrites et très bien rendues.Ce livre ayant été écrit bien après, Helen Macdonald a ce regard distancié sur les événements de l'époque et sur son comportement qu'elle analyse avec une beaucoup de discernement.
Si Mabel l'a accompagnée durant le chemin du deuil, il a été également bien plus qu'une béquille pour sortir de sa dépression. Les extraits des carnets de Mr White qui dans les années 30 voulut dresser un autour émaillent le livre. A la froideur de White s'oppose la sensibilité de l'auteur.
Sur un thème qui à priori ne m'attirait pas, j'ai appris beaucoup d'informations (certaines m'ont plus intéressées plus que d'autres) mais surtout le récit intime d'Helen Macdonald, cette introspection m'a vraiment touchée.
Le fait qu'elle s'interroge énormément sur son rapport avec Mabel est un point fort et il permet de faire passer certaines longueurs.
Il y a beaucoup de pudeur cette une écriture très visuelle qui dépeint aussi bien la nature, Mabel que les émotions les plus profondes. Une belle découverte !
Merci à Babelio pour cette lecture.
Lien : https://claraetlesmots.blogs..
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J'ai découvert ce roman d'une part via les réseaux sociaux, et d'autre part via un article paru sur le blog de Babelio. Par curiosité, j'ai donc foncé sur ce livre, qui, à premier abord, semblait intéressant.

J'ai eu beaucoup de mal à me plonger dans la lecture. L'histoire peut plaire à certains lecteurs, mais ça n'a pas été un coup de coeur pour moi.

Le début m'a semblé long, très très long, tout comme le milieu et la fin.

C'est une grosse déception. Je m'attendais à quelque chose de plus vivant, de plus pétillant. Dommage :(
Lien : https://crocoriane.wordpress..
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la mort subite ,et d'autant plus douloureuse, de son père Helen Macdonald plonge sans s'en rendre compte dans la dépression.
Passionnée depuis l'enfance par la fauconnerie, elle décide alors d'apprivoiser un autour, rapace particulièrement rétif, qui ne l'avais jamais attirée auparavant. Mais le monde a changé et elle aussi.
Commence alors la quête de l'oiseau, puis un enfermement chez elle pour habituer petit à petit l'oiseau à son nouvel environnement. Et là un phénomène étrange survient :"à mesure que Mabel s'apprivoisait, je devenais sauvage." Une transformation "sous l'effet du deuil, du dressage et d'une dépossession de" moi-même." dont l'auteure finira par prendre conscience qu'il est nocif mais qu'elle a ressenti comme nécessaire et bénéfique. Étape après étape nous suivons donc l'éducation de cet oiseau et le retour vers les humains, la disparition de la terreur de Helen Macdonald.
Écrit plusieurs années après les événements, M pour Mabel est un récit émouvant mais avec le recul nécessaire pour que l'auteure analyse avec lucidité les états par lesquels elle est passée. Son écriture, précise et parfois poétique, nous fait partager de très beaux moments comme la rencontre avec celle qu'elle va appeler Mabel, ses balades dans la campagne et toute la gamme d'émotions par laquelle elle passe. Un récit lumineux et constellé de marque-pages ! Un grand coup de coeur !
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