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3,21

sur 166 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La couverture de ce livre donne tellement envie d'aller à la rencontre de cet autour, Mabel, qu'Helen adopte et dresse pour panser ses propres blessures. Un roman autobiographique sur le deuil impossible de son père, sur sa passion pour la fauconnerie mais aussi sur la profonde dépression qui l'a conduite, par erreur, à s'éloigner des hommes. Helen cherche dans la fauconnerie, dans la proximité avec la nature, une guérison qui ne vient pas. le dressage de l'autour, périlleux, fait remonter en elle tout un tas de choses qui entretiennent son mal-être. C'est poignant de la voir se battre ainsi contre elle-même qui croit se battre contre un faucon !
En parallèle, Helen raconte l'histoire de TH White, un écrivain fauconnier ayant suivi le même chemin qu'elle, la thérapie par l'animal et la solitude... Ces passages, un peu longs, sont ceux qui m'ont le moins plu. J'ai préféré tous les moments avec Mabel, mais aussi toutes les avancées introspectives d'Helen, le lien avec son père, photographe passionné d'avions... Mais aussi l'ode à la campagne anglaise, pas du tout idéalisée, au contraire ; une campagne rude, vraie, où la chasse est un vrai combat.
Bref, un excellent roman autobiographique, tout à fait inclassable, auquel on ne peut reprocher que quelques longueurs, mais qui apporte un je-ne-sais-quoi de positif, d'humain, de profondément optimiste.
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Avis de Scarlett (Chroniqueuse sur le blog Léa Touch Book) :

Que peuvent avoir un commun l'auteur de fantasy TH White, un autour et l'écrivaine Helen Macdonald. Et bien c'est cela que l'on découvre dans le très beau roman de celle-ci M pour Mabel.

Mabel est le personnage phare de ce livre, c'est une jeune autour, l'autour étant un rapace puissant qui chasse le jour. Mabel est donc cet oiseau sauvage que les fauconniers « dressent » parfois comme d'autres éperviers. Mabel est surtout dans ce roman le personnage qui va permettre à Helen de traverser certaines étapes de sa vie notamment le deuil récent de son père, une compagne en quelques sortes que l'on voit évoluer durant ce roman avec fascination.

L'auteur historienne et enseignante et qui s'est découvert une passion pour la fauconnerie très jeune décide d'adopter un autour. le décès de son père est un déclencheur qui lui donne l'élan pour aller au bout de ce projet. Elle a déjà éduqué des faucons (petit aparté : je n'aime pas trop ce terme concernant un oiseau si sauvage, il me semble que ces volatiles indomptés n'ont rien en commun avec le terme d'éducation, voler c'est être libre…) et maîtrise la théorie sur le sujet notamment grâce à un livre précieux à ses yeux, celui de TH White.

Celui-ci est aussi un acteur important du roman. L'auteur nous parle en effet de cet ancien professeur qui a eu une éducation rigide, froide et solitaire et qui décide un jour de tout quitter, d'écrire et d'élever un autour. White est un personnage complexe, malheureux, très solitaire et aussi l'auteur du roman L'épée dans la pierre qui est à l'origine du film de Disney Merlin l'enchanteur. Il est moins connu évidemment pour son livre et son apprentissage malheureux avec son autour.

Helen Macdonald nous fait vivre en parallèle de sa propre expérience, les espoirs, les désillusions et certains sentiments qu'a pu ressentir cet homme.

Et là ou White en s'essayant à des expériences agressives hasardeuses et maladroites échoue à communiquer, Helen répond par une patience infinie, un questionnement perpétuel et un savoir s'oublier qui lui permet de mieux communier avec son faucon.

Ce livre est intimiste mais il nous apprend aussi une histoire de la fauconnerie, des détails très techniques sur le poids de vol d'un rapace, sur ce qu'est un chaperon, sur les capacités visuelles extraordinaires de ce magnifique spécimen. L'auteur nous explique que la fauconnerie a traversé les civilisations parce que les faucons sont demeurés indomptés et ont toujours fasciné les hommes. Les descriptions que nous fait Helen Macdonald de ce magnifique oiseau sont colorées, imagées comme le sont les aperçus de la nature britannique, elle dépeint les petits détails parfaitement en fine observatrice, on ressent les vibrations, les odeurs et les couleurs de chaque moment qu'elle vit.Le lent travail de deuil qui se fait dans le livre est quant à lui décrit de manière pudique et tellement vrai.

Le sujet principal : l'autour et certaines longueurs sur cette thématique peuvent faire hésiter certains d'entre vous, sinon allez-y car le texte est beau, profond, intime.
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Merci à masse critique de m avoir permis d'ajouter cet auteur à la liste de mes découvertes.
Helen Macdonald est une passionnée et son amour de la fauconnerie arrive à toucher un lecteur totalement ignorant sur le sujet.Elle partage avec nous ses nombreuses références dans le domaine animal et sur la nature.Elle nous livre sans détour les émotions extrêmes qui la traversent.
Le deuil difficile de son père la fait passer par différents stades d'analyse personnelle, persuadée qu'elle ne s' en remettra qu'en s' isolant du monde de ses congénères, bien décidée à vivre sa vie en devenant une sorte d'autour, comme l'oiseau qu'elle dresse.Elle s' intégre à la nature qui l'entoure, la connaît mieux qu elle ne se connaît, redevient presque une chasseresse des temps révolus. Tout comme White, écrivain disparu, qu elle admire mais contredit souvent, elle suit un "fil narratif"dans lequel "se trouvent l'histoire, la sexualité, l'enfance, le paysage, la domination, le medievalisme, la guerre, l'enseignement, l'apprentissage, l'amour".
Puis elle finit par reprendre le cours de sa vie, par retrouver une place parmi les hommes. Elle veut:"respecter les vivants.Honnorer les morts.Qu'ils reposent en paix."
Son écriture efficace et souvent imprégnée de poésie m'a appris énormément sur la nature, les animaux, l'être humain. Une très belle plume.

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M pour Mabel (H for Hawk en anglais) est un récit autobiographique dans lequel Helen Macdonald se livre sans pudeur durant une période de sa vie particulièrement difficile. Petite fille, fascinée par l'observation des oiseaux et leur environnement, Helen s'exerce ensuite à apprivoiser de petits rapaces et décide, à la mort subite de son père, d'affaiter un autour. C'est cet apprentissage que nous raconte cet ouvrage, parallèlement au parcours de l'écrivain Terence Hanbury White, autoursier autodidacte lui-même. L'écriture est poétique et enveloppante, le propos troublant par moments. Une très belle lecture incitant à l'introspection, condamnant aussi notre tendance à verser trop facilement dans l'anthropomorphisme.
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Une lecture particulière et intéressante à la fois. On y apprend beaucoup sur le monde de la fauconnerie et j'ai trouvé cela très captivant. Après on adhère ou pas au fait d'élever un oiseau "sauvage" , mais il faut savoir que sans une certaine captivité contrôlé beaucoup d'espèces ne seraient plus de ce monde. C'est le cas pour certains faucons. Ici nous allons approfondir l'Autour ! Jamais entendu le nom de cet oiseau ! Et quel oiseau, un vrai petit monstre !
J'ai beaucoup aimé le monde que nous décrit l'auteur, les descriptions de son autour, son comportement, son caractère et les sentiments que l'humain peut avoir avec un animal qu'il élève et éduque.
J'ai été fasciné par cet Autour ! je suis fascinée par le règne animal en général, et faire la connaissance de Mabel m'a beaucoup plu.
En parallèle, l'auteur nous livre le chemin White homme d'un autre siècle lui même adepte de fauconnerie, et a enrichi son texte sur le sujet.
M pour Mabel est une autobiographie, et Helen nous conte sa douleur, ce passage difficile à franchir quand survient la perte d'un être cher. Mabel va l'aider à surmonter ces épisode douloureux.
Un livre intéressant pour ceux qui aime découvrir, qui apprécie les histoires peu communes, c'est certain ça change des romans de fiction.
Pour ma part, j'ai beaucoup aimé ce monde des faucons, un peu moins les épisodes avec White.
Ce livre donne l'envie d'approfondir nos connaissances sur ces oiseaux particuliers que sont les faucons et quand je croiserai un spectacle de fauconnerie, je pense que je ne porterai plus le même regard sur cette osmose qui peut régner entre l'oiseau et l'homme.
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Quelle belle histoire que nous donne à lire Helen Macdonald, d'une très belle écriture elle arrive d'une manière magistrale à nous parler de sa passion de l'autour qui est un rapace qui apparemment est le plus difficile à apprivoiser.Elle nous dévoile et nous décrit les petits détails, les petits riens, les choses qui sont sans aucune importance pour la plupart de nous avec brio. C'est un tour de force qui n'est pas donné à tout le monde comme un comédien qui joue avec le silence sur scène pour surprendre le spectateur, les petites choses de la vie qu'ont ne voit plus, qu'on efface de notre quotidien, Helen Macdonald nous le décrit simplement avec virtuosité.
Les gens s'ennuient en lisant ses descriptions mais c'est ici ou se joue l'action, ces regards qui sont au début ceux de Helen deviennent ceux de l'autour, on voit ce que ressent et happe le rapace du monde qui l'entoure et c'est ce qui rend passionnant le roman.
En plus les gens qui ont des rêves aussi surprenants que celui d'Helen cela me passionne.
Une bien belle histoire entre un humain et un animal aussi bien écrit c'est ce que nous donne à vivre Helen Macdonald.
Merci à Babelio de m'avoir fait gagner cette lecture.
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L'autour est initialement décrit comme une créature presque mythologique, « fatale, féérique, férale, féroce et cruelle », mais cette vision change avec l'arrivée de Mabel qui va faire mentir quelques idées préconçues. Mabel n'est pas une créature inaccessible, elle est réelle : elle joue, elle peut avoir peur comme elle peut être heureuse d'un rayon de soleil.
Le lien qui se crée entre Helen et Mabel est extrêmement fort et leur relation est viscérale (enfin, surtout pour Helen, je suppose…). L'auteure compare même cette attache à celui qui unit les humains et leur daemon dans la trilogie de Philipp Pulman, A la croisée des mondes. Elle nous fait également fortement ressentir la magie des premières fois : la découverte que Mabel aime jouer, le premier saut sur son poing, etc.

Je ne connaissais rien à la fauconnerie, j'ai découvert dans ce livre tout un univers avec une culture, un vocabulaire spécifique, hérité des siècles précédents. On apprend beaucoup de choses sur les rapaces et j'ai vraiment trouvé ça passionnant, jamais pesant ou barbant.

J'ai été touchée par la manière dont elle parle de la nature, de sa relation avec les bois et les oiseaux. C'est véritablement envoûtant. Les paysages, les bruits, les odeurs… tout semble incroyablement réel.
Pourtant, la chasse – même la fauconnerie – me dérange. Je ne parviens absolument pas à concilier un amour de la nature et des animaux avec la chasse.

Ce roman ayant écrit des années après les événements, l'auteure a alors acquis suffisamment de lucidité pour analyser ses choix, ses réactions, les étapes par lesquelles elle est passée à la suite de la mort de son père. Elle se penche sur la dépression qui a suivi, sur l'isolement qu'elle a recherché, sur la manière dont elle s'est identifiée à l'autour ainsi que sur ce qui lui a permis d'ouvrir les yeux et de remonter la pente. Si le roman est touchant à ce niveau-là, ce n'est pas cet aspect qui m'a le plus émue. Je dois même avouer avoir été parfois légèrement agacée par l'égocentrisme de l'auteure.

Enfin, j'ai également aimé la manière dont elle entremêle son histoire avec celle de Terence Hanbury White (1906-1964), auteur de romans de fantasy, qui a lui aussi tenté de dresser un autour nommé Gos. Une expérience catastrophique dont il tira un livre, The Goshawk, et qui m'a révoltée à plusieurs reprises.

Récit de fauconnerie, roman sur le deuil et la résilience, souvenirs d'enfance, biographie de T.H. White ? M pour Mabel est un peu tout cela. On se laisse embarquer par cette écriture poétique sans forcément savoir dans quoi on s'engage. Et c'est très réussi. Dès le premier chapitre, j'ai ressenti un immense enthousiasme pour cette histoire, enthousiasme qui n'a pas faibli.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Tout d'abord j'adore la couverture de ce livre, la texture et l'odeur des pages.
J'ai vite plongé dans l'histoire. Helen passe par les 5 étapes du deuil et tente de se reconstruire lorsqu'elle adopte un autour. En parallèle de son histoire avec Mabel il y a celle de White et de Gos et là ça devient un peu plus complexe à suivre par moment. de plus, le langage spécifique des fauconniers ainsi que le grand nombre de détails sur les autours et autres peuvent devenir lourds pour les non initiés. J'ai bien aimé voir l'évolution de l'élevage de Mabel au fur et à mesure qu'Helen fait le deuil de son père.
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L'auteur, Helen Macdonald, universitaire et fauconnier, est dévastée par la mort inattendue et brutale de son père pour lequel elle éprouvait une grande admiration. Elle plonge dans une profonde dépression et se procure un autour pour réaliser son rêve d'enfant : le dresser.
Se déroulent, dans un parallèle quasi parfait, les diverses phases du deuil et du dressage faites d'avancées encourageantes, de régressions désespérantes. le rapace est à la fois la concrétisation de son rêve de gosse, son soutien psychologique, son meilleur ennemi et son ami fidèle dans le long chemin qui lui fera retrouver le goût de la vie, du contact avec les humains, la joie de vivre.
L'autobiographie de cette période est entrecoupée de passages de romans de T.H. White notamment ceux consacrée à son expérience de la fauconnerie, et de morceaux de la vie de celui-ci. Cet auteur a marqué l'enfance de la petite Helen et elle le redécouvre une fois adulte. Cette relecture lui permet de comprendre différemment cet auteur, sa vie, ses passions, ses démons et de mieux se comprendre elle-même.
Un beau livre profond, très bien écrit, parfaitement documenté sur la fauconnerie (j'ai appris beaucoup de choses passionnantes sur cet Art plusieurs fois millénaire pratiqué par tous les peuples du monde), où la description physique des journées partagées avec l'autour alterne avec des interrogations métaphysiques sur la vie, le sens des choses, la mort, l'Histoire.
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Ce roman autobiographique m'a gêné. Gêné parce qu'il est question de domestication d'un autour, de captivité et du deuil du père qui semble tout justifier, tout expliquer. Et en même temps, c'est tellement bien écrit, tellement juste, toute l'ambivalence de notre rapport au sauvage. Il s'agit d'un autour, ce pourrait être une pelouse, un viel arbre ou un chien. Finalement, la nature, on l'aime, on croit la respecter, on veut la protéger et pourtant on la dresse, on l'ordonne et on détruit peu à peu la part du sauvage. Ne pourrait-on pas être en communion avec la nature, s'y ressourcer, par simple contemplation discrète ?
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