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Quelle ode, quelle ode à l'amour que ce roman sans fausses notes, où Murielle Magellan se livre avec pudeur et simplicité. Il nous est dit dès les premières pages que le livre est autobiographique. Soit. le lecteur n'en demeure pas moins emporté comme dans un roman. Pourquoi ? D'abord, par ce double récit qui est la marque de l'autrice, où à l'histoire de la jeune fille qu'elle était, se mêle les pages du journal intime. Dans le récit, l'homme aimé est « l'homme slave ». Dans le journal intime, il est son vrai nom, « Francis ». Ensuite, par une narration qui s'étend sur deux décennies, dès 17 aux 40 ans de l'autrice. Et quelle histoire. La relation amoureuse dans tout ce qu'elle peut avoir d'abnégation. de transport et de peine. de construction et de fragilité. Car son amour avait une liberté avec laquelle elle a dû composer, mais à qui elle sut faire valoir ses envies, son désir d'enfant, la construction d'une famille. Deux plaques tectoniques qui s'assemblent, le temps de quelques années, avant la séparation, puis la mort de « l'homme slave » « Francis ». J'ai adoré ce livre qui touche au coeur des relations intimes et en montre la complexité. Un bonheur de lecture.
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Murielle MAGELLAN. N'oublie pas les oiseaux.

Murielle MAGELLAN nous ouvre son coeur en grand et nous dévoile dans ce récit autobiographique son premier amour. Et cet aveu est dédié à l'enfant qu'elle a conçu avec « l'homme slave », son amoureux. Cette jeune fille, née en 1967, à Limoges, a vécu son enfance à Montauban, ville qu'elle quitte à l'âge de dix-sept ans, pour rejoindre la capitale et intégrer une école parisienne, consacrée à la musique, à la scène, au théâtre. Elle fait partie des sélectionnés. Elle tombe amoureuse de son professeur, Francis MORANE, un homme fascinant. Cet homme a vingt-cinq années de plus que notre héroïne ; qu'importe cette différence, elle l'aime à en mourir et elle veut être payer en retour.

Ce roman nous narre cette violente passion vécue par cette jeune provinciale. Elle ne nous épargne aucun détail de cette liaison. La jeune femme va vivre intensément cet amour, son premier, sa découverte d'un homme libre, libertin, épicurien, véritable Don Juan, Casanova. Elle va assouvir sa passion et elle lui donnera un fils, Samuel. Cependant la naissance de ce petit garçon ne va pas être une entrave à la liberté de « l'homme slave ». Murielle décide donc de le quitter définitivement. Nous assistons à l'échange de l'enfant qui passe un week-end sur deux chez son père et sa nouvelle compagne. Que de tractations, de vengeances sournoises, d'échanges verbaux malheureux, devant ce petit être. Même la pauvre Faustine, la chienne de Francis paiera de son être cette séparation, elle terminera ses jours dans un chenil…. Et les oiseaux de la volière ne feront plus entendre leurs trilles. Ils disparaitront les uns après les autres ! Mais le summum est atteint lors du décès de Francis… En effet, ce ne sont pas une, deux, trois mais quatre femmes qui sont au chevet du moribond. Francis a été un séducteur impénitent, invétéré, incorrigible, irrévérencieux, manipulateur,attiré par tous les jupons passant près de lui. A-t-il été loyal envers ses diverses conquêtes ? C'était un bon vivant ….

Grâce à son journal intime, la jeune femme, décrit cette longue aventure de façon chronologique, de ses dix sept ans jusqu'à la mort de son compagnon, elle n'a que trente sept ans et c'est le premier mort qu'elle rencontre. L'homme qui l'a tenu dans ses bras, qui lui a fait des cadeaux hors de prix, tel ce bracelet de DIOR, qui lui a fait un enfant, qui l'a trahi maintes fois, lui a menti, qui l'a trompé sans vergogne…. Un homme sans foi, ni loi, mais qui a bien vécu. C'est cet homme qu'elle a adoré et chéri, pendant ces belles années. Elle ne regrette rien et avec une belle plume, une écriture fine, elle nous retrace cette passion tumultueuse, cet amour véhément qu'elle a éprouvé pour cet homme, le père de son fils. Murielle, merci pour ce roman. Je vous souhaite de tout coeur d'avoir pu reconstruire un foyer avec votre petit Samuel. Je sais, ce dernier a bien grandi, ce livre est paru en 2014 : je ne viens que de le lire. Je vous souhaite tout le bonheur possible et merci encore pour cette confession. Je recommande la lecture de ce livre à tous les amateurs de vrais sentiments, de passion amoureuse, de romanesque. Bonne lecture à tous et belle journée.

N.B. Je n'ai pas trouvé de notice biographique concernant Francis MORANE. Pourtant ce dernier a participé à de nombreuses mises en scènes de spectacles divers et variés. Dommage, j'aurais aimé en apprendre un peu plus sur son parcours professionnel.
(25/11/2022).

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Ce roman/récit évolue, au fil de la lecture, comme évoluerait une chrysalide : il va crescendo, emportant à chaque étape son lot de sensibilité à chaque fois plus fort. C'est en parlant de ce que l'on a vécu soi-même que l'on est le plus crédible. Et Murielle Magellan livre ici, sans aucun doute, le plus fort de son existence, avec la finesse d'une pudeur intimement dosée. A l'aide d'extraits de ses carnets intimes, elle illustre une histoire d'amour quelle croyait impossible et qui fut finalement la plus belle. Par "belle" on entend beauté explosive, indomptable, où se mêlent joies et douleurs. Finalement, ce roman est une belle définition de l'amour, sentiment complexe, combat quotidien, utopie toujours possible et apprentissage perpétuel du plaisir et de la souffrance. 

C'est l'avis d'un lecteur masculin, mais N'oublie pas les oiseaux est un conte moderne destiné à une lecture asexuée, tant son message est universel et son sujet intemporel, et c'est là tout le talent d'une plume qui réussit à nous happer tout entier, du début à la fin. 

Coup de coeur!
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J'ai découvert la plume de Murielle Magellan avec son dernier roman, Géantes. J'ai beaucoup apprécié sa plume et j'ai eu envie de la découvrir dans un registre un peu différent.

L'autrice nous offre avec ce livre une part de sa vie personnelle. Elle nous conte une histoire d'amour qui a marqué sa vie avec justesse et une certaine pudeur. On est touché par la sincérité de ses mots. Vingt ans d'amour avec ses hauts et ses bas nous sont offerts. Cela est très intimiste mais il n'y a ni remord, ni regret, ni jugement entre ces pages.
Même si Francis est une personne que j'ai peu apprécié au cours de ma lecture, je reconnais avoir été charmée par la complexité des protagonistes. Au fil des années, on suit leur évolution. J'ai été particulièrement touchée par la découverte parfois difficile de la maternité de Murielle.

Malheureusement, malgré cette plume, mon plaisir de lire a été entamé par la trop grande présence de longueurs. Lors des tous derniers mouvements, j'ai peiné à aller jusqu'au bout.
Bien que ce roman soit très bien écrit, je m'attendais à plus et à mieux. Cette oeuvre était pleine de promesses et je ressors regrettablement de cette lecture avec un avis mitigé.
Lien : https://psycheedelik-unehist..
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Magnifique récit autobiographique, intime, d'une Histoire d'Amour difficile, mais exceptionnelle, existentielle... consciente... engagée... Comme le témoignage d'un milieu, d'une époque, croisant notre propre vie... Comment dire... admirable récit !
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A la différence d'un ouvrage récemment publié sur une passion amoureuse vraie et vécue écrit sous coup de la colère et animé d'un sentiment de vengeance (!), ce magnifique roman autobiographique est écrit avec le recul et la distance nécessaires pour en faire une oeuvre universelle sur un sentiment tout aussi universel, l'amour. Ici les mots sont pesés et les mots sont justes quand ils traduisent des émotions, des sentiments. Et ce sont 20 ans de sa vie que Muriel Magellan nous révèle ici pendant lesquels elle n'a cessé d'aimer Francis Morane, celui qu'elle nomme l'homme slave, son professeur de plus de 20 ans son aîné quand ils se rencontrent.
La construction même de ce livre est originale : des bribes de ses journaux intimes de l'époque sont placées en exergue nous offrant alors un double prisme pour raconter cette histoire : celui de la jeune adolescente et jeune femme, provinciale et ingénue qu'elle fut au début de leur histoire, et celui de la femme plein de maturité qu'elle est devenue au fil des années et de leur histoire.
Ce livre est l'histoire d'un amour fou, improbable et déraisonné, d'un amour comme on n'en vit peut-être qu'une seule fois mais certainement pas l'histoire d'un amour impossible. C'est le récit d'une vingtaine d'années auprès de Francis Morane, célèbre metteur en scène. C'est un roman fort, intense, lumineux, douloureux parfois, à l'image de leur amour.
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Quelle belle lecture que ce livre !
Je me suis retrouvée à de très nombreuses reprises dans le personnage de Murielle, c'est peut-être pour cela que l'ouvrage m'a tant plu. Passionnée de théâtre, très portée sur l'introspection, en proie à de nombreuses interrogations et doutes…
Ce qui m'a beaucoup plu aussi est l'environnement théâtral, du spectacle, les efforts que les personnages font pour sortir de cet état de bohême, pour avoir de la stabilité tout en jouissant de l'instabilité de ce milieu justement. L'écriture est très touchante, sincère, directe. Murielle passe de la délicatesse au franc parler à la fin, mais toujours avec tact.
Bel équilibre. Belle histoire.
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J'ai été inspirée par l'histoire du roman. Une jeune femme tombe amoureuse de son professeur d'art de 25 ans son ainé.
Le début du roman est plutôt bon et agréable à lire, mais au fur et à mesure, de l'écart et du rapprochement des deux amants, c'est un ennui qui m'a gagnée. C'est long, et il y a trop de rebondissements, j'ai eu du mal à finir de le lire...
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L'amour, c'est comme un jour…
A 17 ans, la narratrice est reçue à l'Ecole des variétés de Paris. Elle confesse son isolement dans cet univers singulier, se dit timide, naïve et curieuse. Rapidement, elle tombe sous le charme d'un pédagogue fascinant, tendre et pourtant exigeant qu'elle nommera régulièrement « l'homme slave », tout en fournissant d'emblée son identité : Francis Morane.
Murielle Magellan n'élude aucunement l'aspect autobiographique du récit. Elle va même jusqu'à alterner son histoire contée douze ans après la mort de Morane et des extraits de carnets personnels précieusement conservés dans lesquels elle puise, n'hésitant pas à créer parfois une distance émouvante entre les deux pôles.
N'oublie pas les oiseaux est un étrange récit de vie, car sans jamais cesser d'affirmer son caractère véridique, l'auteure parvient pourtant à atteindre une sorte d'universalité. Dix-huit années séparent la jeune fille candide et exaltée de la femme meurtrie mais affermie, des années d'attente, de bonheur intense, de trahisons et de tourments. Plus Murielle Magellan confie les secousses de son parcours personnel, plus le lecteur est saisi par la sensation d'être personnellement impliqué, comme si avouer le vrai confère à la parole la puissance fictionnelle !
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Oh ! comme j'ai savouré ce "Le connard"p253, comme j'ai dégusté, "cet En...." plus épicé, puis "ce blaireau" p291, autant de gentillesses lancées par Murielle Magellan au "Russe", "l'Homme Slave", Francis Morane. Ce cri du cœur, enfin! Le cœur a fini par craquer. Comme cela fait du bien à nous autres lecteurs

Portait au vitriol d'un homme du spectacle, à l'Égo jupitérien, contrait de tomber amoureux de toutes les femmes belles de vingt ans plus jeunes que lui, qui par "fidélité" à chaque nouvelle égérie, doit forcément aller au bout de ses caprices amoureux.
Son immense talent, est au service de ses seules conquêtes féminines, il les faut belles, intelligentes, séduisantes et mieux encore si elles ont du succès, mais pas trop. Murielle a 17 ans, lui 25 de plus, elle se découvre amoureuse d'une passion dévorante.

Ces cris du cœur sont bienvenus, comme un réveil ou un rappel, prendre du recul pour ne pas sombrer, relire ses propos ampoulés avec retenue, tenir une distance pour que germe la critique, « je suis moins aimée que je n'aime ». La phase fissure chère à Roland Barthes. Murielle Magellan n'aura plus que des miettes, "2 jours par semaine" et encore pour l'enfant.
La femme amoureuse de cet homme était au bout de la compromission, parfois elle lançait un, ne me quitte pas, " Laisse-moi devenir, L'ombre de ton ombre, L'ombre de ta main, L'ombre de ton chien", elle était  mélancolique, douloureusement et devenait l'inutile.

Comment qualifier ce que ressent l'Homme Slave ?
Un grand amour à lire les déclarations mielleuses et enfiévrées de l'Homme Slave, ? Ou un grand mépris quand on l'entend téléphoner à sa nouvelle conquête, devant celle à qui il vient de dire "je t'aime dans l'illimité de notre amour".

Sa chienne ? Pas capable de s'en occuper de la vielle faustine, chez lui tout est faux ses engagements comme de ses déclarations de revenus, tout est truqué, il faut alors ce cri "je m'en tape pour qu'il retrouve un peu de décence."
Addict aux jeux, au luxe, aux conquêtes, aux compliments le voilà qu'il offre à Murielle une parure Cartier en lui avouant "j'en aime une autre et je ne peux pas au nom de l'amour faire autrement."

Roman d'amour cependant, Murielle Magellan par fragments de conscience sait quelle doit se réaliser sans lui. A-t-elle lu Roland Barthes ? Chaque séquence amoureuse est aussi une conquête de la femme qui se libère, qui s'assume. La naissance de Samuel, l'enfant tant désiré par Murielle l'éloigne de l'Homme Slave qui ne sait pas donner par Amour, il aime Samuel mais de loin, de temps en temps. le déclin du compagnon est aussi le choix de la vrai lumière, intérieure, faisant fit de son amour propre le futur de Samuel est à ce prix.

Un très beau texte sur le monde du spectacle, l'envers du décor, sur les papillons de nuit, et le besoin absolu d'amour de l'enfant, sur les actes, pas les promesses, sur le don absolu et non sur la passion destructrice, sur la vrai liberté...

Je pense en finissant ce livre de libération écrit bien après les événements, au souffle de vie qui se dégage de ses lignes, ou de ses mots. Une belle promesse de futurs écrits, pièces, films romans.
A suivre

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