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EAN : 978B00DCWBC6Y
(11/06/2013)
3/5   4 notes
Résumé :
"Un ballet sinistre se mouvait autour de la propriété [...] Tétanisé, j'ai hurlé le prénom de ma mère. J'ai cru apercevoir sa silhouette qui courait vers moi. Elle n'est jamais parvenue à me prendre dans ses bras."Raphaël perd brusquement une partie de sa famille, à l'âge de dix-huit ans. Ce souvenir tragique restera enfoui jusqu'à ces trente-trois ans, période durant laquelle il est adulé par son entourage (réussite sociale fulgurante et épouse aimante). Mais ses d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un grand merci à Lou Magma qui m'a proposé de découvrir gratuitement ce roman très particulier.

Comme précisé dans la présentation de l'éditeur, Raphaël a une vie de rêve. Il a succédé à son beau-père et possède donc sa propre entreprise et a épousé Rebecca, une femme parfaite en tous points... sauf physiquement.

Très vite, pourtant, on comprend que la réussite et le bonheur conjugal de Raphaël ne sont qu'une façade. En réalité, Raphaël n'est pas satisfait de sa vie. En particulier, son mariage lui pèse.

Raphaël donne l'impression d'avoir épousé Rebecca par intérêt, puisque cette dernière est la fille de son patron. Lors de la scène de la " demande en mariage " par le beau-père, on sent bien la réticence du jeune Raphaël, qui a tout de même fini par accepter. Par timidité, n'osant pas refuser ? Par pitié pour la jeune fille au physique difficile que son père cherche à caser à tout prix ? Difficile à dire... Mais j'ai eu l'impression que les motivations de Raphaël étaient complexes et recouvraient bien plus qu'un simple espoir d'ascension professionnelle.

Les non-dits et les faux-semblants sont légion dans le tambour du diable. Mais petit à petit, Raphaël ne parvient plus à jouer le rôle qu'il s'impose depuis si longtemps. Il ne parvient plus à être agréable avec Rebecca et lui préfère la compagnie de sa maîtresse. Il est pris d'hallucinations mêlant son passé et son présent. Son personnage m'a rappelé deux citations. La première nous vient d'Oscar Wilde : " Man is least himself when he talks in his own person. Give him a mask, and he will tell you the truth. " (" L'homme n'est jamais lui-même lorsqu'il parle en son nom propre. Donnez-lui un masque, et il vous dira la vérité. ") La seconde est l'oeuvre d'Alan Moore : " You wear a mask for so long, you forget who you were beneath it. " (" Cela fait tellement longtemps que tu portes un masque que tu as oublié qui étais sous celui-ci. ") C'est le cas de Raphaël : il prétend depuis si longtemps être quelqu'un d'autre qu'il semble ne plus savoir lui-même qui il est réellement. Qui était l'homme avant qu'il n'épouse Rebecca ? Quels étaient ses centres d'intérêt, ses passions ? Mystère...

Rebecca n'est pas en reste : sa perfection semble totalement fatigante et sonne faux. C'est une espèce de control freak qui veut que sa vie dans son ensemble soit exemplaire. Rebecca veut être l'épouse parfaite, la mondaine idéale, l'hôte préférée de ses amis... Jusqu'au jour où, comme pour Raphaël, tout finit par lui échapper...

J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce roman de Lou Magma. le seul minuscule défaut que j'y trouve (et encore, c'est vraiment parce que je suis d'humeur à pinailler...), c'est le vocabulaire et la syntaxe parfois un peu trop compliqués pour le but que l'auteur souhaite atteindre. Une simplification de tout cela, des phrases courtes mais précises auraient probablement renforcé le côté " choc " de ce roman tout à fait fascinant.
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Une lecture en demi-tente

Il y a de très bonnes choses dans cette nouvelle mais également des aspects qui m'ont laissé perplexe.

On suit Raphaël, marié à Rebecca, une jeune femme peu avenante au yeux de son époux. On découvre les circonstances assez particulière de leur union et depuis, Raphaël passe de moins en moins de temps avec sa femme. Elle se désespère de ne pas avoir d'enfant, flique son époux et passe son temps avec ses amies.

Raphaël ne supporte plus sa condition, ce mariage malheureux et cette vie qui le pèse. En parallèle on découvre qu'il en est de même pour Rebecca. Mais il se passe des choses étranges autour de Raphaël. Il revit certains instants traumatisants de sa jeunesse, notamment les circonstances étranges de la disparition de sa famille. Et il prend conscience de la direction qu'a pris sa vie, et ça le met en rogne. Au fil du récit, le lecteur découvre que de plus en plus de choses se passent qui ne sont pas cohérentes. Raphaël a l'impression de voir sa mère, alors qu'elle n'est plus, il découvre des papiers qu'il n'a jamais reçu, Raphaël Deschamps n'existerait pas ?… Les choses qu'on apprend sur sa jeunesse restent floues, comme si même pour Raphaël tout ce qui se passe ou s'est passé n'est plus qu'un souvenir vague.

Le lecteur sent que quelque chose coince et on a envie de savoir quoi. Que fait vraiment Raphaël, est-il celui que l'on croit ? Pourquoi Rebecca semble à la fois distante et proche? Qui est vraiment la meilleure amie de Rebecca, Laura? Ce côté troublant, perturbant dans le récit est le point que j'ai préféré, on avance à tâtons, on essaie de comprendre, on recueille des indices et la chute nous surprend. Cette nouvelle met en route notre imagination, que se passe-t-il vraiment ? Confusion ? Folie ? Errance ?

Mais tout se mélange un peu. Et c'est là que c'est dommage. Parce qu'il manque quand même certaines explications, certains liens. L'idée est intéressante, mais la structure narrative peut perdre assez vite le lecteur. Et les thèmes et les idées qui sont très forts pourtant, perdent du coup en conviction. Même si moi, ça ne me dérange pas de renouer les fils par moi même, je pense que cela posera plus de problème à d'autres lecteurs qui ne dépasseront pas le stade de certaines incompréhensions.

Le texte se lit bien, c'est rythmé, cependant, quelles coquilles trainent encore (certains mots m'ont semblé un peu mis à la place d'autres) et j'avoue avoir du mal personnellement avec les mélanges narratifs 1ère et 3ème personne. On comprend pourquoi au final mais j'ai trouvé ça, assez gênant.

Il y a donc de très bonnes idées (le confit entre Raphaël et Rebecca est super bien décrit), des thèmes intéressants (folie, souffrance, changement de vie), une intrigue assez originale et surprenante mais on sent qu'il faudrait peut-être approfondir certains passages pour fluidifier l'ensemble de l'histoire.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
À trois heures du matin, les pieds froids de Rebecca vampirisent les orteils chauds de Raphaël. Les mécontentements répétitifs de la victime ne découragent pas la belle au bois dormant.
Lorsqu’il est à deux doigts de s’endormir, le bras gauche du casse-pieds tombe lourdement, sur son nez. « Ça suffit ! Ça ne va pas, non! T’es complètement givrée ou quoi ? » vocifère –t-il, exténué. Les ronflements de madame lui répondent crûment.
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En guise de cheveux, les boucles en laine de mouton furent à l’époque un vrai casse-tête pour la mère de Rebecca. Le peigne préférait se casser en deux, plutôt que de démêler l’énorme touffe. Bernadette se demandait parfois, si dans l’arbre généalogique des Précieux, une personne de couleur aurait été conviée par mégarde à la fête. Pour couronner le tout, grâce à ses un mètre quatre-vingt, la girafe pouvait toucher le ciel.
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Le doute s’empara de la salle à manger, à tel point que Nadine, la sœur cadette de Rebecca, a pouffé de rire. La larme à l’œil, la promise fut prise d’une peur panique — celle de l’adjoint de son père qui accèderait à la non-demande en mariage.
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