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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dès les premières lignes de ce livre, j'ai ressenti les mêmes impressions que dans le captivant film de Tarik Saleh, le Caire confidentiel. Les points de ressemblance ne manquent d'ailleurs pas entre les deux oeuvres : même atmosphère lourde, oppressante, chargée d'une violence explosive ; personnages d'origine soudanaise ; police corrompue et affairisme d'un régime moribond ; action qui se situe à la veille des événements de la place Tahrir.
Makana, ancien inspecteur de la police soudanaise, vit en Égypte depuis que la mort de sa femme et de sa fille l'a contraint à fuir son pays. Il vivote en exerçant le métier de détective privé et vient d'être recruté par une agence de voyages miteuse, l'Ibis Bleu, dont Faragalla, le propriétaire, a reçu une lettre de menace. Mais, le vrai destinataire de la sourate de l'Étoile était-il Faragalla et le message était-il une menace ou, au contraire, une mise en garde subtilement rédigée ? Lorsque Meera Hilal, la secrétaire de l'Ibis Bleu est assassinée sous ses yeux, Makana comprend qu'elle détenait les clés du mystère et avait tenté, à sa manière, de le mettre sur la bonne voie. Que faisait cette Chrétienne copte, ex-professeur d'anglais, mariée à l'un des théologiens les plus brillants de l'université – mais aussi l'un des plus controversés – dans un emploi aussi subalterne et déclassé ?
Makana se met alors à enquêter sur les activités de l'agence, mais aussi sur le milieu intellectuel auquel appartenait Meera et ses activités bénévoles auprès du père Macarius, un moine qui s'occupe d'enfants abandonnés dans le quartier déshérité d'Imbata.
L'intrigue est tortueuse à souhait et ravira les amateurs de rebondissements. Mais, je dois avouer qu'elle m'est apparue secondaire tant la peinture de la société égyptienne a aiguisé mon intérêt. Ce polar est crépusculaire à plus d'un titre. Il montre la déliquescence d'un régime en phase terminale où la gangrène de la corruption conduit à sa mort. Il dépeint l'instrumentalisation des tensions religieuses entre coptes et musulmans, source de bouffées de violence. Il révèle l'abandon dans lequel se trouve une population miséreuse, au bord de la survie. Enfin, il aborde le débat théologique qui traverse nombre de sociétés à majorité musulmane : le retour à une interprétation littérale des textes n'est-elle pas la seule voie pour lutter contre une modernité corruptrice des moeurs ?
le titre aguicheur choisi pour la traduction française renvoie au gore ; le titre original, Dogstar Rising, restitue la complexité du propos de l'auteur en renvoyant à l'apparition de l'étoile du Chien à l'horizon, symbole de renouveau dans l'Égypte ancienne. Un renouveau que résume Rania, une jeune journaliste dissidente, à la dernière ligne du livre : « Maintenant, dit-elle, il va y avoir du grabuge. » Hélas, espoir de courte durée.
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Le Caire. Makana, détective soudanais en exil, est abordé par le patron d'une agence de voyages déclinante, l'Ibis bleu : il a reçu une lettre de menace contenant une sourate faisant allusion à l'étoile Sirius. Puis Meera, employée copte de l'agence, est abattue. Entre meurtres de jeunes musulmans, propagande des services secrets et activités suspectes de l'Ibis bleu, l'enquête se complique.
On retrouve ici avec plaisir le Caire et son improbable détective.
Après les écaille d'or, notre auteur nous montre un nouvel aspect de la capital égyptienne où pouvoir, argent et corruption semblent faire bon ménage.
Mais c'est sans compter sur Makana, qui non seulement est un type intègre mais en plus se révèle être un parfait guide touristique puisque qu'une nouvel fois la ville grouillante du Caire est une des héroïne de ce magnifique roman.
Et à travers sa plume, Bilal Parker nous en fait découvrir tous les aspects.
Une série à suivre....
Lien : https://collectifpolar.com/
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Je suis tombée amoureuse de Makana, cet homme meurtri extrêmement sympathique, plein d'humanité et d'empathie, ex-policier soudanais en exil en Egypte reconverti en détective privé. J'adore également l'univers chaud et étouffant du Caire.
Meurtres rituels à Imbala, c'est une double enquête policière menée sur les prémices d'un drame social et politique égyptien.

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Encore une fois, ne lisez pas la quatrième de couverture: elle en dit trop.

Ce roman m'a plu, même si certains aspects auraient pu me rebuter. Par exemple, on se rend vite compte que politique et corruptions sont de la partie, car en enquêtant, Makana tombe sur d'autres éléments qu'il va creuser. Ces éléments sont bien exploités, bien dosés, et ils ne m'ont pas fait reculer. D'une manière générale, l'intrigue est bien construite, rien n'est bâclé. Il y a juste, à mon avis, une incohérence. Je pense qu'au moment des faits impliquant l'orphelinat, les prêtres auraient dû soupçonner le véritable coupable. Étant donné ce qu'il faisait (en dehors des meurtres), il était facile de penser qu'il était responsable. Bien sûr, les prêtres ne savaient peut-être pas ce qu'il faisait, mais c'est là qu'est l'incohérence: s'ils avaient remarqué le comportement étrange de celui qu'ils ont fini par soupçonner, comment ont-ils fait pour ne pas remarquer les actes du véritable coupable?!!!
[...]
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Lien : https://www.lalivrophile.net..
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Le Caire. Imbaba (quartier pauvre). le détective Makana va enquêter dans une agence de voyage où il fait la connaissance de Meera. Celle-ci est assassinée. Quelles sont les réelles activités de l'Ibis bleu, qui est ce Youssef, que vient y faire cette banque ? Un peu plus tôt des meurtres atroces de jeunes garçons musulmans sont habilement attribués à des fidèles de l'Église copte orthodoxe. Makana va activer son réseau et, à ses risques et périls, s'employer à découvrir les responsables.

Tout d'abord, je signale aux lecteurs découvrant cet auteur que ce roman n'est pas un thriller pur et dur, le titre pouvant prêter à confusion. Parker Bilal, pseudonyme de Jamal Mahjoub, nous avait particulièrement intéressé avec la parution de son premier opus Les écailles d'or (lien). Si ce nouveau récit peut se lire séparément on y retrouve des connaissances de ce sacré type qu'est Makana, ex-officier de police soudanais, exilé en Egypte, vivant de peu sur sa péniche plutôt pourrie et reconverti dans la recherche de la vérité – établie comme un principe fondamental surtout lorsque l'État et les hommes de pouvoir sont à la manoeuvre. Il va en baver Makana, il va en faire des rencontres fortuites, frappantes, radicales ou motivées – on finirait presque par s'y perdre.

C'est dans ces quartiers populaires, où des milliers d'enfants survivent, victimes de la pauvreté galopante, que Makana va fouiner. le meurtre de Meera, sous les yeux de Makana, est une exécution punitive qui vise son mari Ridwan Hilal, universitaire dont les idées contrarient le pouvoir. Meera était de confession copte et la rumeur, attisée par les Frères musulmans, veut que les assassinats d'enfants seraient perpétrés par la minorité copte – une opération supplémentaire pour salir et affaiblir. C'est ainsi que Makana va s'entretenir avec le père Macarius qui loge des enfants dans son église dévastée. L'engrenage se met en marche et il est bien huilé.
La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2016/08/fi-des-coptes-meurtres-rituels-a-imbaba-parker-bilal.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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Une quatrième de couverture un peu trop bavarde ! Mais quel plaisir toujours à lire Parker BILAL ! Une narration très romancée qui n'enlève rien au côté polar, un vocabulaire choisi, introduisant des expressions de langue arabe et à nouveau, une plongée dans les quartiers populaires du Caire qui, si elle n'invite pas au voyage, révèle les bas-fonds d'un pays bouleversé par la main-mise politique des "Frères musulmans", par une corruption rampante.
Makana est un ex-flic très attachant et certains personnages, dessinés dans le précédent roman (Les écailles d'or, chroniqué ici), réapparaissent et sèment le trouble.
Polar social, polar presque politique, cet opus est très réussi, et, conquise, je suis sûre de lire les prochains tomes à paraître !
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Ce polar de l'écrivain Jamal Mahjoub, qui s'est créé un pseudonyme pour l'occasion, est la preuve qu'il ne faut pas juger un titre à son titre. L'éditeur français a en effet choisi un titre racoleur, ancré géographiquement et générique. le titre original, Dogstar rising, pourrait se traduire par le réveil du Sirius. Un titre évocateur qui promet une intrigue pleine de fougue et de poésie.

Le rapport aux constellations et au ciel inaccessible sera la métaphore que l'auteur a choisie de filé tout au long du récit. Pas toujours de manière très subtile mais reconnaissons que, pour le personnage de Makana, ce rapport aux autres stellaires qui ne cessent d'inspirer les hommes fonctionne plutôt bien. Ce personnage d'ancien policier soudanais est extrêmement attachant, désabusé mais empreint dun idéal de justice inébranlable, solitaire mais qui sait s'entourer d'alliés fiables. Un parfait héritier des détectives dur à cuire.

On retrouve donc le détective Makana dans sa seconde enquête, après les écailles d'or. Une ambiance de roman noir poisseuse semble suinter des pages du roman dès les premiers chapitres. L'ambiance est lourde, étouffante, embrumé par la fumée de cigarette. Pas d'image de carte postale pour ma ville du Caire. Celle-ci est décrite comme un dépotoir à ciel ouvert, irrespirable et rongé par la vermine. Un coupe-gorge où la vie humaine n'a de valeur qu'au regard du poids du portefeuille. le portrait n'est guère flatteur mais l'hommage rendu au roman noir de Raymond Chandler ou Dashiell Hammet est fantastique. Un hommage d'autant plus réussi grâce à son personnage. Ce brave Makana

La figure du détective dur à cuire, ou hard-boiled pour les anglophones,  se doit d'être un solitaire prêt à déchaîner les foudres du ciel pour résoudre son enquête. Solitaire, Makana l'est assurément, son coeur est lourd du souvenir d'êtres chers qui ont disparu et lorsque ses yeux se lèvent au ciel ce n'est pas pour trouver l'inspiration dans l'amas stellaire mais pour mieux se rappeler ce qu'il a perdu. Pour autant nombreux sont les compagnons qui vont l'épauler dans sa quête désespérée,  de Sami, le journaliste martyr, jusqu'à l'intrépide Aziza tous forme une bande hétéroclite mais attachante. Et vu le nid de serpents auquel ils doivent faire face il vaut mieux pour eux qu'ils soient soudés.

Car l'auteur n'a pas choisi de situer l'action en Égypte par hasard. On y évoque pêle-mêle les tensions religieuses entre musulman et copte, la corruption qui gangrène toutes les strates de l'infrastructure gouvernementale ainsi que les petites bandes mafieuses qui font régner la terreur dans mes quartiers de la ville. L'auteur parvient à conserver une cohésion dans son récit malgré les multiples sous intrigues qu'il développe. Il fait le choix de taire les conclusions de son héros jusqu'à la confrontation avec les antagonistes qui le menacent, un parti pris qui oblige le lecteur à échafauder ses propres hypothèses, on est loin du polar prémâché et prédigéré que l'on voit partout. La conclusion de toutes ses intrigues est satisfaisante même si, encore une fois, le titre français peut amener une certaine confusion, car les meurtres évoqués dans le titre sont au final assez secondaire dans l'intrigue générale.

Deux volumes des enquêtes de Makana ont suffi pour que je tombe amoureux de ce personnage meurtri, de l'ambiance sombre qui s'échappe des récits qui le mettent en scène. L'absence de nouvelles technologies est un plus non négligeable et qui accentue cette ambiance roman noir qui devrait régaler tous les amateurs de ce genre d'histoire. La fin de ce tome laisse présager une suite encore plus marquée par la géopolitique.
Lien : https://culturevsnews.com/
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