Il n’y a plus d’imprévu possible, le vrai voyage est terminé.
Lorsque, passante hâtive, je visite un lieu impressionnant, je souhaite toujours pouvoir y rester quelques jours, jouir en tout repos de ce qui s'en dégage ! Voir le lent soleil jouer avec les ombres du cloître de Monreale, passer la nuit au-dessus du cirque de Delphes et sentir jusqu'au matin l'atmosphère y vibrer sous la première flèche du soleil.
Vivre dans la cour carrée d'une médressé de Samarcande ! Voilà... le rêve est réalisé.
(Chapitre XXII)
Le ciel est trop petit pour contenir les étoiles qui s'écrasent, se bousculent et débordent à chaque instant.
(Chapitre XV)
Il faut tout réapprendre afin de pouvoir apprécier. C'est la notion que nous avons plus ou moins perdue : le prix de la vie. Près des peuples simples, montagnards, marins ou nomades, les lois élémentaires s'imposent à nouveau. La vie retrouve son équilibre.
Je vais vers des contrées désolées, sans arbres et sans maisons. Après des mois passés dans une solitude millénaire, je pourrai juger de la multitude. Dormant sous le poids du ciel, je saurai ce qu'est un toit. Cuisinant sur un feu de crottin, je connaîtrai la valeur du bois.
(Chapitre III)
Il y a de nobles Kirghises - à tout seigneur tout honneur - à maigre barbe pointue, yeux acérés, portant le bonnet de velours bordé d'astrakan gris ou noir, large couronne régulière ; certains de ces bonnets n'ont qu'une toute petite bande de fourrure, sorte de toque ourlée.. Ils sont toujours sur leurs petits chevaux, ayant l'étrier long; d'épaisses couvertures cachent la selle de bois. Leurs femmes portent un énorme turban d'une blancheur éclatante : l'étoffe aux spirales très fines et parallèles, non pas croisée comme dans le sud, passe sous le menton, imposant bandage de tête ! Ce sont les "manaps", les patriarches, chefs de tribu de qui dépendaient souvent des centaines de yourtes.
Non, me répond la camarade Bloch, il n’y a toujours pas de réponse de Kiev ; Pograbetzki a dû partir en vacance. Pendant l’été, l’Académie des sciences d’Ukraine organise une expédition au Khan Tengri, sommet de 7300 mètres dans les monts T’ien Chan, à la frontière de la Chine.