La compagnie des menteurs

Ce roman présenté comme le thriller historique de l'année avait tout pour me plaire, la quatrième de couverture était alléchante et je suis passionnée par la période médiévale.
Pourtant, je n'ai jamais réussi à entrer dedans et à trouver le rythme. Même le coup de théâtre final m'a laissée relativement indifférente.
J'en attendais peut-être trop.

L'An 1348, l'histoire de neuf personnes qui traversent l'Angleterre du sud au nord pour échapper à une épidémie de peste, mais surtout pour échapper à leurs passés. Les thèmes traités sont encore d'actualité de nos jours: l'antisémitisme, l'homosexualité, l'infirmité ou bien l'inceste. L'auteur a placé son action au moyen-age, mais elle aurait pu la situer à n'apporte qu'elle moment. le récit est lent, assez répétitif, avec une dose de "fantastique", c'est un peu les "dix petits nègres" transposés au 14ème siècle. J'espérais être plongé dans une Angleterre moyenâgeuse, mais le texte se concentre surtout autour des "héros", de leurs angoisses et de leurs secrets, se contentant de quelques bribes d'informations sur l'époque.

Un très bel univers, des décors qu'on visualise magnifiquement bien, des personnages attachants mais une intrigue malheureusement pas à la hauteur et souvent bâclée. J'ai eu cette sensation d'un soufflé qui retombe.

Personnellement, j'ai eu du mal à arriver jusqu'au bout. Aucun désir le soir d'aller lire la suite. Seul mes voyages quotidiens en train m'ont permis d'avancer. J'espérais un polar historique. J'ai trouvé un peu d'histoire (j'ai apprécié la note de l'auteur à la fin). le côté polar n'est pas vraiment développé, hormis les morts qui se suivent. L'histoire avance très lentement et le côté fantastique m'a beaucoup gêné (mais on s'en doute très vite quand on voit que Narigorm n'est qu'un anagramme de Morrigan(e) (donc sorcière)).
A la fin du bouquin, un "Tout ça pour ça" reste. Globalement déçu.

Très belle ambiance dans ce roman. Tout y est glacé, noir, effrayant. La vie est pénible, c'est une souffrance, un passage vers la mort et, au choix, damnation ou paradis.
Le roman de Karen Maitland est plein de promesses, on pourrait d'ailleurs écrire qu'elle est plus prompt et efficace à promettre qu'à tenir. Mais sans doute est-ce là le défaut de beaucoup de romans du genre : ils s'effacent quand tournent les pages.

Une compagnie de personnages iconoclastes que l'arrivée de la Peste Noire a jeté sur les routes et fait se rejoindre. Ils fuient. Cette partie du récit est la plus réussie. L'Homme affronte un cataclysme et son recours est limité : fuir ou mourir, nulle expectative. On guette des havres, des villes miraculeusement épargnées. Tout dans ce roman va tourner autour des miracles, de la conjuration et de la damnation.
Malheureusement, Karen Maitland échoue à rendre cohérents les historiettes qui relient les personnages et leurs destins. Ses révélations sont aberrantes et déclenchent bien souvent davantage le rire que l'intérêt.

Voilà un roman qui aurait gagné à être saigné, expurgé d'un bon tiers pour rendre son coeur cohérent et intéressant.

Je me suis forcé à finir ce livre espérant y trouver un intérêt, en vain.
Un Thrilleur Historique comme indique la couverture ?
Thrilleur : Absolument pas
Historique ? oui effectivement, on plonge dans le moyen-âge, c'est instructif sur ce plan là.