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Citations sur Dernière oasis (13)

En ce lieu où je me trouvais à ce moment, soudain et malgré la chaleur et l’inconfort, était ravivée à mon insu ma nostalgie ancienne et jamais formulée pour une vie hors de l’Histoire et des événements qu’elle secrète, et je me dis alors que tous les lieux où le temps semble s’annuler dans la répétition de lui-même sont ce que l’on rêve sous le nom de paradis, cet endroit où plus rien n’arrive, où l’on est livré à la pure contemplation du mystère de l’existence du monde. Je me rendis compte que j’avais soudain envie que disparaisse tout ce pour quoi j’étais là, et que je n’aie plus rien à faire qu’à demeurer face au spectacle immuable des choses et de leur beauté.
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La bêtise, l’égoïsme et l’incompétence sont sans doute ce qui conduit le monde bien plus que la lucidité, la sagesse ou l’intelligence.
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.....la démocratie aurait pu être une certaine forme, et la plus réussie, de fin de l’Histoire. Sauf qu’elle aussi porte des contradictions internes qui la minent, et en particulier la liberté d’expression qui est intrinsèque à son être et simultanément le poison qui l’emportera, parce que l’on ne peut brider la liberté d’expression sans aller contre le principe de démocratie, et qu’on ne peut la laisser totalement débridée sans qu’elle permette que s’expriment les démagogues qui flattent les plus bas instincts de l’homme et sa bêtise.
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.....l’idée des mouvements de fond, invasions ou transformations sociales qui fonderaient l’Histoire et la rendraient compréhensible et donc prévisible m’a toujours un peu agacé, parce qu’elle ne prend pas en considération le facteur humain et encore moins le plus grand vecteur de l’Histoire à mon avis, à savoir le hasard, l’imprévu.....Si Hitler avait été tué au cours de la Première Guerre mondiale, si un artilleur français avait fait osciller de quelques millimètres son canon ou sa mitrailleuse, si un soldat allemand n’avait pas malencontreusement tué d’un coup de baïonnette un soldat français qui un instant plus tard aurait trouvé sur sa trajectoire l’affreux Adolf qu’il aurait abattu ou embroché, tout n’aurait-il pas été différent ? Certes, il y aurait eu l’injustice du traité de Versailles, et le désir de revanche allemand, et l’antisémitisme dans l’Europe de cette époque. Mais ils ne se seraient pas exprimés de la même manière, et peut-être pas avec la même violence. Le monde n’aurait pas été ravagé ni les juifs exterminés de la sorte, et du coup, la mauvaise conscience n’aurait pas poussé les Européens à soutenir la naissance d’Israël, qui n’aurait peut-être pas vu le jour, ou pas comme cela s’est produit. Toutes les misères qui se sont ensuite succédé n’auraient pas eu lieu, et la situation ici aujourd’hui, là où nous nous trouvons, et qui peut-être découle d’un coup de baïonnette raté il y a cent ans, n’aurait pas été celle-là, et vous et moi n’aurions pas été en train d’en parler à l’instant.
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Les images su Sinjar qui allaient inonder le monde commençaient à être diffusées par toutes les télévisions de la planète. On voyait des villages entiers qui fuyaient , de longues files d'hommes, de femmes et d'enfants, portant des ballots, environnés de troupeaux et qui marchaient pour sortir d'Irak. C'était à nouveau comme Abraham fuyant avec son peuple, c'était l'Ancien Testament rejoué au XXIème siècle.

page 157 - persécutions des yézidis par l'EI.
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Une fois les rênes en main, le cheval bougea et je craignis d'avoir perdu les bons réflexes, mais c'et presque spontanément que mes poignets et mes bras réagirent en tirant sur le mors et aussi mes jambes en serrant la croupe de Ramz. Ce dernier comprit le message et se calma. Je lui tapotai l'encolure en lui disant un mot à l'oreille puis je me redressai, sentis le murmure amusé et approbateur des militaires autour de nous et vis surtout l'œil brillant et rieur de Ghadban qui me donna le signal du départ.
De cette course, je garde le souvenir le plus incroyable. Ghadban oublia ou négligea que je n'étais pas un cavalier arabe. Nous sortîmes de la plantation et chevauchâmes côte à côte. Après avoir traversé la rivière en faisant résonner les sabots sur le fer rouillé du pont, nous quittâmes la route pleine d'ornières et, au bout de quelques dizaines de mètres, le général partit au galop. Je le suivis après une brève hésitation, prenant toute la poussière qu'il levait derrière lui et je le serrai bientôt de près. Il était couché sur son cheval , souverain, impérial, immense. Je le talonnais toujours pour essayer de le dépasser, ce qui me parut vite impossible. Il creusa progressivement la distance et fut bientôt loin devant moi. Je le laissai filer sans ralentir l'allure et me sentis gagné par un sentiment d'intense bonheur devant ma solitude débridée au milieu de ces immensités. Ramz frémissait, tous mes muscles tendus étaient comme à l'unisson de son effort. Sa course avait quelque chose de joyeux qu'il me transmettait. Je ne pensais plus, ce qui était rare, j'étais tendu hors de moi, vers la ligne de l'horizon qui dansait dans la lumière, heureux de me sentir grand, puissant et inatteignable et j'aurais voulu que cela durât très longtemps. La route que je longeais de loin était déserte, le monde semblait m'appartenir comme si je volais sauf qu'à un moment, je me retournai pour m'assurer que j'avais bien entendu et, en effet, derrière moi roulaient deux jeeps qui demeurèrent à une respectable distance durant tout le temps de notre cavalcade.

Page 77 - "Voilà pourquoi j'aime Majdalani, je suis ailleurs"!
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C’était aussi extrêmement fascinant, parce que le mystère presque primal inhérent aux ténèbres se trouvait accru par tout ce que ces dernières cachaient en leurs replis comme dangers incernables et angoissants, semblables aux monstres nocturnes des rêves enfantins….La plaine et les montagnes de l’est étaient dégagées à perte de vue, ainsi que le fleuve, cet énorme fauve qui s‘étirait, inerte et inutile au milieu du désert.
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Comme de l'Art, nous avons besoin de l'Histoire pour ne pas mourir de la vérité, à savoir que tout n'est que chaos sans signification, sans logique et sans but.
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La démocratie (...) elle aussi porte des contradictions internes qui la minent, et en particulier la liberté d'expression qui est intrinsèque à son être et simultanément le poison qui l'emportera, parce que l'on ne peut brider la liberté d'expression sans aller contre le principe de démocratie, et qu'on ne peut la laisser totalement débridée sans qu'elle permette que s'expriment les démagogues qui flattent les plus bas instincts de l'homme et sa bêtise.
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J’avais appris aussi que le plaisir est souvent moins dans la contemplation que dans le dévoilement d’une œuvre, dans son surgissement silencieux, au milieu de l’immense bric-à-brac du monde et de nos vies.
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