Je ne connaissais pas Magdalani, ce livre m'a été prêté par une copine qui connaissait mon goût pour les romans de Maalouf. Ce n'est cependant pas du tout le même type d'écriture et c'est normal, il n'y a pas un type d'écriture français, un autre libanais etc ... Ce serait bien réducteur et c'est pourquoi mon étiquette "littérature libanaise" est juste un moyen de retrouver au plus vite mes bouquins dans ma biblio Babelio.
Pour l'histoire : malgré les apparences, ce n'est pas essentiellement une histoire d'amour contrarié. Dans les années soixante, la fille d'un notable chrétien, Simone, s'enfuit au bras de l'employé modèle de son père, presque son fils spirituel puisque ni ses propres enfants, ni ses beaux-fils ne trouvent grâce à ses yeux. Amid et Simone sont pourtant séparés par ce père autoritaire et vont chacun vivre de leur côté, mais la rupture familiale est amorcée. Sur fond de chronique familiale, Magdalani raconte les vicissitudes du Liban pendant et après la guerre, la petite guéguerre entre communautés religieuses, l'engagement politique et l'évolution d'une ville, d'un quartier...
J'ai bien aimé l'acharnement du père pour transmettre sa passion, son nom, son empire, à des héritiers pour le moins désinvoltes et la chronique du Liban qui s'agence autour de cette fresque privée comme un vent contraire.
Par contre, je n'ai pas retrouvé la poésie de l'écriture que j'aime tant chez Maalouf. Normal me direz-vous il s'agit d'un roman de Magdalani pas de Maalouf. Mon défaut littéraire a encore frappé ! Par exemple, quand j'ai lu
Zola, il y a longtemps, je cherchais Hugo ce qui est une bêtise immense (Bon, j'avais 15 ans, c'est plus excusable qu'aujourd'hui) ! Au fond, je suis comme Khattar, je n'apprends pas bcp de mes erreurs, mais, à ma décharge, mieux vaut rester une lectrice bornée 20 ans durant, qu'un père intransigeant toute une vie.