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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« La capitale de l'humanité » de Jean-Baptiste Malet est un documentaire très complet sur un projet à la fois artistique, architectural et social conçu à l'aube de XXème siècle. C'est un livre captivant et sidérant. Pourtant, l'auteur nous prévient avant même de commencer la lecture : il est journaliste et auteur d'enquêtes au long cours et ce texte n'est pas une oeuvre de fiction.

C'est un sujet atypique que l'auteur prend comme centre de son documentaire. Je n'avais, pour ma part, jamais entendu parler d'un quelconque centre mondial de communication et encore moins en lien avec des périodes très connues de l'Histoire. Si le livre n'avait pas été classé dans le genre des documents, j'aurais tout simplement cru à un roman imaginaire en lisant le résumé. C'est donc ce côté « incroyable » du livre qui m'a beaucoup attiré à la lecture.

L'histoire est construite autour de la vie des protagonistes. On les suit depuis leur début pour comprendre l'ensemble des éléments qui ont pu les influencer vers l'élaboration d'un projet aussi fou. Puisque si le sujet principal du documentaire est la construction d'une ville qui serait la capitale du monde, le questionnement s'oriente dès le début du livre sur la raison qui a pu pousser à envisager tout cela et de manière aussi détaillée. L'épopée nous paraît presque naturelle et sensée quand on la découvre au travers de l'évolution des personnes qui en sont à l'origine.

Ce livre, c'est aussi une petite histoire de l'art cachée dans la grande. L'auteur part d'un sujet qui peut paraître une anecdote par rapport au contexte dans lequel il prend place. Au centre du livre, il est cependant passionnant. D'autant plus qu'on perçoit tout le travail derrière le texte. L'histoire est d'autant plus dure à raconter que les traces étaient ténues et dispersées. Il y a donc un engagement énorme de l'auteur dans cette enquête.

Loin d'être élitiste, le livre fait tous les rappels historiques nécessaires pour bien comprendre le contexte dans lequel se vit l'histoire de tous les protagonistes. On a des informations dans tous les domaines : sociologique, urbanistique, archéologique … Beaucoup d'anecdotes supplémentaires ponctuent ce récit déjà riche et foisonnant.


Ce livre est donc un exploit pour lequel l'auteur avait lui-même du mal à croire au début de son enquête. C'est un carnet d'histoire de la Belle époque. Ce projet fou de capitale mondiale s'insère parfaitement dans les idéaux de cette période : expositions universelles, début de la mondialisation, mouvement pacifiste … Un très bon moyen d'en apprendre davantage sur cette époque … et de redonner vie au musée Hendrik Christian Andersen.
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Extraits de l'article de Libération : «La Capitale de l'humanité», une cité laissée en plans

Au début du XXe siècle, un projet urbanistique fou, le Centre des communications, a failli voir le jour. Ville-monstre, ville-monde, cette cité idéale, pensée par le sculpteur américain Henrik Andersen, l'auteure américaine Olivia Andersen et l'architecte français Ernest Hébrard, n'est restée qu'une utopie. Fresque littéraire d'une envergure quasi aussi démesurée que le projet qu'il dépeint, la Capitale de l'Humanité décrit avec la rigueur du document (mais la dramaturgie d'un roman) l'élaboration minutieuse de cette cité, aujourd'hui complètement oubliée. (...)

De cette cité, imaginée comme l'aboutissement de la pensée d'Hendrik Andersen, il ne reste plus aujourd'hui que des plans, des notes et des livres que Jean-Baptiste Malet va découvrir et déplier un à un, ébloui autant qu'amusé par autant de folie rationnelle. (...)

Le lecteur s'étonne, sourit, se désole. Mais la force de Jean-Baptiste Malet est de ne jamais juger ses personnages, au contraire. Et cette tendresse fait qu'à force, on s'attache à ces doux dingues. Il cherche à comprendre leurs motivations profondes, en puisant régulièrement du côté biographique et psychologique. le récit est habilement construit en escargot, entre annonce d'un rebondissement, retour historique pour l'expliquer puis avancée chronologique par-delà l'événement pour en faire résonner la portée au-delà de l'anecdote, jusqu'au prochain noeud dramatique. Un vrai page-turner. (...)

C'est finalement l'histoire elle-même qui se chargera d'arrêter «les rêveurs», nom indiqué sur la sépulture du cimetière du Testaccio où la petite troupe est réunie dans la mort. Quand la guerre éclate, tous leurs projets disparaissent avec la violence qui s'abat sur le monde : «Par une cruelle ironie de l'histoire, ces camps sordides clôturés de barbelés ont réalisé par la coercition l'un des objectifs du Centre mondial de communication : réunir en un même lieu des hommes du monde entier», écrit Jean-Baptiste Malet. Ainsi se termine cette cité maculée d'hybris du Centre mondial : des plans roulés dans une vieille maison romaine ; des sculptures recouvertes d'un drap puis redécouvertes près de cent ans plus tard ; un petit musée visité par de rares curieux ; mais surtout un grand livre, qui redonne à cet astre mort l'éclairage effrayant qu'il mérite.
Lien : https://www.liberation.fr/cu..
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