"En 1791, les révolutionnaires vont supprimer le délit de blasphème du code pénal.
Pourtant, deux cent vingt-quatre ans plus tard,
Cabu est mort d'avoir blasphémé !"
Richard Malka, avocat de
Charlie Hebdo, nous livre dans son intégralité sa plaidoirie lors du procès aux assises des attentats.
De façon méthodique et implacable il relève toute la chronologie des évènements qui commence par l'assassinat de Théo van Gogh en 2004 à Amsterdam après la diffusion de son documentaire sur l'islam, puis la publication des caricatures dans des journaux danois et égyptiens sans grand émoi avant que 3 imams danois ne cherchent à créer le scandale en ajoutant au "dossier" 2 caricatures outrageuses trouvées sur un blog américain et une photo de la fête du cri du cochon à Tulle...
Mais
Richard Malka ne se contente pas de dénoncer l'extrémisme.
Richard Malka accuse et démontre la responsabilité de tous ces intellectuels et politiciens complaisants que ce soit par peur, par naïveté ou par tactique politique, ceux à cause de qui on s'est posé la question d'éventuellement revenir 200 ans en arrière en piétinant au passage l'un des piliers de notre République, "l'un des droits les plus précieux de l'homme" pour Mirabeau : la liberté d'expression.
"Les croyances ne peuvent jamais exiger le respect. Seuls les hommes y ont droit. Aucune croyance, aucune idée, aucune opinion ne peut exiger de ne pas être débattue, critiquée, caricaturée.
Parce qu'à défaut, on n'accepterait plus de vivre qu'entre personnes pensant la même chose. Et tout débat, toute controverse serait estimée « offensante ». C'est le chemin de l'obscurantisme. Les idées, ça se confronte et ça se débat."
Ce texte est d'une justesse et d'une force incroyable. Il remet chaque chose à sa place. Il est court. Il se lit vite. Et il marque d'autant plus !
Au-delà d'un réquisitoire à charge, c'est un plaidoyer pour la tolérance, le vivre ensemble et surtout, surtout pour la liberté d'expression et la liberté de la presse qui vont de paire.