Pourtant, lorsque mes yeux reviennent à son visage, quelque chose en moi crie que je devrais la laisser tranquille, que tout ce que je vais lui apporter, ce sont des drames. Parce que ma vie n'a été qu'une succession de catastrophes et mon existence, les ténèbres d'une nuit sans soleil.
OK, je ne suis pas totalement un connard. Mais putain... : la prochaine fois que tu me fais un truc pareil, j'te bouffe la partie de toi qui n'a jamais vu le soleil.
- Jalouse ?
[...]
- De cette pétasse au QI proche de celui d'une huître ? Je ne crois pas, non.
- J'ai déconné ?
Il esquisse un sourire triste.
- Un peu, ouais.
Je ferme les yeux, crispés.
- Merde, combien sur une échelle de dix?
- Oh, vingt, facile.
- Putain de bordel de merde!
Sa seule présence suffit pour que je me sente protégée du monde entier.
Seulement voilà : je ne veux pas qu'il me laisse tranquille. C'est le premier mec qui me donne l'impression de pouvoir me comprendre, de m'accepter telle que je suis, de me vouloir telle que je suis. Moi aussi, je le veux tel qu'il est. Un seul regard de lui, et j'ai le cœur qui bat la chamade, le souffle court. Sa seule présence suffit pour que je me sente protégée du monde entier.
Ce que je veux? Je veux essayer au lieu de regretter, mais j'ai peur. Une trouille phénoménale me crispe le ventre à l'idée de faire là une erreur sans nom. Ma vie est tellement compliquée en ce moment!
- Éclate-toi... je t'en prie. Je me torture déjà tout seul comme un grand, mais je ne refuse jamais un coup de main quand il s'agit de jeter du sel sur mes blessures.
- Si tu veux embrasser un mec, je suis entièrement à ta disposition. Je sais me dévouer quand la situation le demande.
- Chris !
Il rit en se tournant un nouvelle fois dans ma direction.
- Quoi? C'est vrai !
- Je suis sérieuse !
Il hoche vigoureusement la tête.
- Mais moi aussi, je suis sérieux.
Une fois encore, je réussis à le faire rire. Je ne comprends pas bien pourquoi, mais chaque fois que j'y parviens mon cœur s'allège, et c'est une sensation très agréable.