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3,66

sur 65 notes
« La nuit je ferme les yeux et je laisse commencer la vraie vie. » (Etienne Guillory)

Pas besoin d'être une maison d'éditions renommée pour avoir des auteurs qui valent le détour…
Déjà, une couverture discrète mais parlante, un beau marque-page assorti et un livre qui tient bien en main …. ce ne sont pas des détails, cela donne envie de lire…

Ensuite le contenu: cent vingt pages, c'est peu pour un roman mais je peux affirmer que celui-ci est sobre et terriblement efficace.

L'auteur, veilleur de nuit comme son personnage principal, connaît bien le milieu des enfants en foyer, cabossés de la vie dans leur corps ou dans leur tête. Gardien de ces jeunes aux âmes tourmentées, Antoine, le fil conducteur de ce récit, écrit: J'ai besoin de la nuit…
Beaucoup de choses se déroulent la nuit dans cet opus, Antoine l'habite, elle l'habille… Sa relation à la nuit est différente, il y vit puisqu'il doit rester éveillé. de plus, à ce moment de la journée, les « codes » ne sont plus les mêmes, les rapports avec les autres également. La « teneur » de la nuit est variable, il y en a qui sont lourdes, d'autres plus légères…. Tout cela tient beaucoup de place dans le livre et c'est comme si la nuit devenait un personnage à part entière, mouvante, fuyante, ensorcelante…
Éric Maneval sait décrire en mots choisis une atmosphère, des doutes, des hypothèses, il sait disséminer dans l'esprit du lecteur le trouble, des éléments que chacun peut interpréter à sa manière, comme cette fin ouverte qui dérangera certains… S'il n'y avait que la fin qui pose question… Une des richesses de ce roman a été pour moi de ne pas toujours être certaine que ce que me dévoilait le texte était la vérité de l'intrigue…Après tout, certaines situations pourraient avoir été suggérées par hypnose, rêvées par les protagonistes et transmises comme réalité car ils y croient…

Peu importe, ce qui fait la force de ce livre, c'est qu'il vous prend aux tripes, qu'en peu de pages, vous « sentez » la nuit et les individus qui s'y meuvent. Tous différents mais tous avec une part d'ombre … Que ce soit le veilleur ou les adolescents de l'institut, tous ont vécu un événement grave qui change leur perception du quotidien. Ils sont à fleur de peau, à fleur de mots … Les interactions entre les uns et les autres sont parfois confuses, à la limite de la normalité…comme toujours sur le fil, au bord du précipice, chacun avançant comme il le peut cahin caha, un pied après l'autre…. Il y aussi le regard que portent les « gens du jour » sur ceux qu'ils côtoient entre chiens et loups, au moment des échanges de service le soir, au petit matin lorsqu'Antoine rentre chez lui… C'est ambigu juste ce qu'il faut …

Antoine, la sentinelle, dit de sa tâche qu'elle le structure, comme si en dehors de son boulot, il avait dû mal à se fixer. Il est seul lorsqu'il est de garde, ne se confie pas, vit sa vie et doit rester vigilant car tout pourrait basculer très vite. La nuit, les sens sont exacerbés, les sentiments aussi, Antoine trouve-t-il dans ses échanges avec les jeunes une forme d'équilibre, même s'il est souvent sur le tranchant du rasoir ? A-t-il besoin de ce fonctionnement pour se sentir exister ?

C'est avec une écriture incisive, fine et concise qu'Éric Maneval nous emmène à sa suite. Son style est très puissant et procure les effets recherchés: installer l'angoisse, semer le doute, et nous faire ressentir malgré tout une certaine empathie pour les personnages. Les phrases sont courtes, les dialogues percutants. On peut dire que ce livre sort des sentiers battus et ne s'apparente pas aux polars habituels. C'est une nouvelle rencontre et si cet éditeur choisit toujours avec soin ses écrivains, nous avons de belles heures de lecture devant nous.

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À huit ans Antoine a sauté dans une rivière en crue, dans laquelle il se fait percuter par un arbre. 

Un peu plus loin, un homme tente de l'avertir, trop tard….
Antoine se réveille dans une camionnette où cet inconnu le soigne. 

On est quelques années plus tard, Antoine est veilleur de nuit dans un foyer pour jeunes, une nuit, il regarde une chaîne télé où le portrait-robot de cet homme apparaît. 

Un roman noir, court, d'une intensité folle, une ambiance tendue et une fin totalement ouverte à laquelle je ne m'attendais pas. 

J'ai A-D-O-R-É

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En arrivant à la fin de court roman noir, je me suis dit qu'il faudrait le relire pour essayer de comprendre ce que j'avais loupé à la première lecture : comment l'auteur en est-il arrivé à cette fin ?? Elle est surprenante, frustrante, inexpliquée… Est-elle acceptable, vraisemblable… ? A chacun de se faire sa propre idée. le lecteur y sera arrivé au terme d'un texte court (initialement publié en 2009 aux éditions Ecorce et lauréat du prix du polar lycéen d'Aubusson) qui, après tout, commence de façon très mystérieuse aussi, par ce défi que se lance seul Antoine, un gamin de 8 ans, qui se jette dans une rivière en crue, est grièvement blessé par un arbre et est sauvé par un inconnu inquiétant.

Un accident qui nourrit encore les cauchemars d'Antoine, devenu gardien de nuit dans un centre pour ados en difficulté, placés là par les services sociaux ou le juge de la jeunesse. Antoine se sent bien dans la nuit, certains jeunes profitent de cette « relâche » pour se confier à lui, même si cela n'entre pas dans ses attributions et si cela risque de se révéler dangereux, notamment avec la jeune Ouria.

Une nuit, alors qu'il regarde la télé pour se tenir éveillé, passe un numéro de Faites entrer l'accusé dans lequel Antoine reconnaît l'inconnu qui lui a sauvé la vie vingt ans plus tôt. Un homme soupçonné de crimes atroces et toujours en liberté, alors qu'un innocent emprisonné et condamné pour un de ces crimes continue à clamer son innocence. le veilleur de nuit va alors contacter le journaliste qui a consacré une grande partie de son énergie à cette affaire. A partir de ce moment, les événements vont se précipiter dans la vie d'Antoine et celle du centre social, les questions et l'angoisse vont aller crescendo… jusqu'à une fin qui correspond bien au titre : le noir va en s'opacifiant et la fin nous laisse avec bien des questions sans réponses…
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Dans ce polar où la tension monte crescendo, le narrateur, Antoine, veilleur de nuit dans un foyer d'adolescents perturbés et homme instable en apparence, est bientôt rattrapé par son passé. Autour de lui, évoluent plusieurs personnages : Ouria, l'adolescente trop curieuse, Gaétan le frimeur complexé, Mina la médium et Romero le journaliste.
Dévoré d'une traite du fait de la sobriété et de la qualité d'écriture de cet auteur que je découvre.
Cette histoire pourrait paraître banale si l'auteur ne nous tenait pas dans une atmosphère angoissante.
L'approche de ces centres pour ados difficiles est très crédible mais je suis un peu restée sur ma faim sur la façon dont est traité l'épilogue bien qu' en y réfléchissant, le commencement de la vie d'Antoine est nébuleux et la fin du livre l'y replonge. Ça se tient !!
Un livre court mais intense.
Lien : https://collectifpolar.com
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Un roman qui dérange légèrement, à fleur de peau. Cependant, j'aime l'écriture de cet auteur et l'ambiance qu'il sait rapidement créer : quel talent ! On entre dans la conscience du personnage et dans son passé trouble.
Antoine a eu un accident, un inconnu fort étrange et inquiétant l'a sauvé. A l'évocation de ce souvenir, un étrange malaise et surtout d'horribles cicatrices sur son abdomen à vie. Désormais Antoine vit seul, est veilleur de nuit dans un centre pour enfants à problèmes.
Une nuit, il tombe sur une émission relatant un ancien crime. Un homme est accusé du meurtre mais clame son innocence. Peut-être est-ce l'oeuvre d'un inconnu, barbu, blond appelé "le découpeur" et roulant dans une camionnette. le portrait robot est montré à la télé et Antoine reconnaît l'homme qui lui a sauvé (ou pas) la vie. L'histoire commence : Antoine doit-il se manifester et raconter sa propre histoire? Tout est raconté simplement, le personnage mène une vie tranquille et pourtant rien n'est simple, les sentiments troubles s'entremêlent tout comme ce passé nimbé de mystères.
Seul bémol : cette fin ouverte, bien trop ouverte à mon goût qui me laisse un goût inachevé. Coup de coeur cependant pour l'ambiance.
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L'auteur de ce court roman noir est écrivain et bouquiniste. La conversation avec lui est très intéressante. Je l'avais découvert au hasard d'une nouvelle publiée dans le recueil "Amigo" paru en 2018.
C'est l'histoire d'un veilleur de nuit rattrapé par son passé, sa noyade évitée de justesse à l'âge de huit ans, dans une rivière en aval d'un barrage, de son corps parsemé de cicatrices, peut-être pas seulement son corps…
J'ai lu ce roman avec beaucoup d'intérêt.
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Antoine est veilleur de nuit dans un centre pour ados à problèmes, il passe super bien après des mômes, mieux que certains soignants, peut-être parce qu'il a aussi ses blessures secrètes et qu'il a su se reconstruire ?
En effet, à l'âge de huit ans, il a failli mourir, il n'a dû la vie sauve qu'à l'intervention d'un homme qu'il ne connaissait pas, homme qui n'a jamais été remercié car il a disparu après avoir laissé Antoine entre de bonnes mains.

Premier roman très court mais tout aussi intense.
En peu de pages, on s'attache aussi bien au personnage d'Antoine tant l'adulte que l'enfant, ce qu'il a vécu, ce qu'il vit actuellement, les autres persos ne sont pas en reste.
L'auteur nous immerge complètement dans cette solitude qui accompagne la nuit, en tant que nuiteuse je m'y retrouve totalement, ces liens qui ne se tissent que la nuit avec certains patients, cette relation parfois sur le qui-vive, vraiment ça m'a touchée que l'auteur sache si bien retranscrire ce vécu particulier.
Un court roman, dont la fin vous surprendra à plus d'un titre, une fin qui va vous donner envie d'en savoir plus, d'avoir hâte de lire la suite, et vous savez ce qui est le plus drôle ? C'est qu'il n'y en a pas !! Ça c'est couillu 😉
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J'ai deux cicatrices.
La première est anodine, elle se situe sur mon poignet droit suite à une intervention chirurgicale.
La seconde en revanche, même si je ne m'en souviens plus, est le souvenir d'un acte héroïque. En effet, si mon menton est orné d'une balafre depuis ma petite enfance, c'était lors d'un acte où ma prouesse n'avait d'égale que mon courage.
J'étais âgé d'environ quatre ans. Mes grands-parents me gardaient, quand soudain ...
Le téléphone a sonné !
Je me suis alors mis à courir pour décrocher avant tout le monde.
Dans ma précipitation, j'ai apparemment malencontreusement oublié que j'étais sur une table.
Les lois de la gravité étant ce qu'elles sont, j'ai dégringolé par terre. Je serais bien incapable de vous dire si ma petite frimousse, encore adorable à l'époque, a heurté l'angle du meuble ou si elle a simplement rencontré le sol d'un peu trop près, en tout cas le sang se serait mis à jaillir à flots.
Et moi à pleurer à chaudes larmes.
Complètement affolée, ma grand-mère a prévenu les urgences. Il paraîtrait que j'ai interrompu mes pleurs et lui ai dit de ne pas s'en faire, que ce n'était pas grave.
Quelques points de suture plus tard, j'étais guéri.
Quarante ans plus tard ou presque, l'entaille est quant à elle toujours bien visible.
Indélébile.

Antoine Revin, le principal personnage de Retour à la nuit, a lui aussi quelques cicatrices.
Sur son ventre et son dos, les boursouflures se croisent comme si quelqu'un avait joué au morpion sur son corps avec un cutter. Ou même à puissance quatre.
"Il y en a d'autres encore, différentes ; certaines sont des ramifications secondaires et d'autres se chevauchent."
Ces marques sont les souvenirs d'un terrible accident, lorsqu'il est tombé dans la Vézère.
"Je suis tombé dans une rivière en crue, je me suis fracassé contre des arbres, des rochers, j'avais huit ans."
Mais si aujourd'hui encore Antoine fait des cauchemars suite à cet accident, c'est aussi à cause de cet homme qui l'a peut-être secouru. Un être inquiétant qui aurait procédé aux premiers soins en continuant à graver des fresques sur son jeune corps avant de l'amener à l'hôpital.
S'agissait-il d'un sadique de la pire espèce ou cet individu terrifiant lui a-t-il réellement sauvé la vie ?
"Je sens mes cicatrices. Je les sens toutes. Elles se ravivent."

Un quart de siècle plus tard, Antoine est devenu veilleur de nuit dans un foyer qui s'occupe d'enfants en difficulté. Des gosses de tous âges aux graves difficultés sociales ou judiciaires. Auprès desquels il s'implique au-delà de ce qu'exige sa fonction, en particulier auprès de la jeune Ouria Ben Ouali, anorexique - boulimique à l'existence on ne peut plus tragique.
C'est un métier qui lui convient particulièrement bien, peut-être grâce à ses horaires nocturnes, ou parce que le foyer est particulièrement isolé en pleine forêt.
"J'ai besoin de ces longues heures de silence. J'ai besoin de la nuit."

Et puis le passé va s'inviter au détour de l'émission "Faîtes entrer l'accusé" qui revient sur un ignoble assassinat commis en 1982, un mois tout juste avant la chute d'Antoine dans la rivière et sa confrontation avec l'homme que la police soupçonne d'être "le Découpeur", un tueur en série aux multiples victimes qui a échappé à la justice.
"A ce jour, nous en comptons treize, assassinées et la peau découpée."
Est-ce un innocent qui est enfermé pour ce meurtre violent ? Antoine peut-il aider avec son témoignage à le faire libérer et permettre à la police d'appréhender un dangereux criminel ?

Ni tout à fait thriller, polar ou roman fantastique, Eric Maneval qualifie Retour à la nuit de roman d'angoisse, et c'est en effet le genre qui définit le mieux cette étrange histoire, où la tension présente dès les premières lignes ne fait que prendre de l'ampleur au fil des 120 pages qui composent le roman.
L'auteur parvient à distiller par petites touches exponentielles un climat de plus en plus oppressant.
L'inquiétude croissante provient des comportements de différents enfants : agressivité, cauchemars, troubles psychiatriques, attitudes ambiguës.
Mais aussi de légères touches surnaturelles, si du moins on considère comme telles les médiums ou les transes hypnotiques.
On a l'impression que la folie guette différents personnages, que l'ombre d'un violeur et tueur d'enfants plane, que chacun a son secret profondément enfoui.
Que la nuit s'empare doucement du récit pour le rendre de plus en plus ténébreux.
Eric Maneval confirme ici le talent de conteur que je lui avais découvert avec son roman Inflammation, un style simple et pourtant inimitable, une écriture minimaliste au sens noble du terme.

Alors qu'est-ce qui n'a pas fonctionné ?
Les dernières pages.
Je savais que la fin serait ouverte mais là j'ai davantage eu l'impression d'être abandonné en plein roman avec une petite voix qui me dit :
- Ben maintenant, tu te démerdes avec ça.
Certains aspects de l'histoire trouvent bien une conclusion, qui plus est originale, mais pour la grande majorité des intrigues, même en faisant fonctionner mon imagination, je n'ai aucune certitude ou même aucune idée de ce qu'il faut en conclure.
Ai-je été trop inattentif à certains détails ? Est-ce que je n'ai pas l'intellect nécessaire pour rassembler les pièces du puzzle ? Est-ce que je n'ai pas compris dans quelle mesure Eric Maneval tenait à laisser son lecteur dans le doute ?
Quelle que soit l'explication, j'ai terminé le livre avec un goût amer d'inachevé, et je ne suis pourtant pas un lecteur réticent aux fins ouvertes.

Considéré par de nombreux lecteurs de romans noirs comme un chef d'oeuvre du genre, mon incontestable plaisir de lecture a donc été divisé par deux lors d'une conclusion beaucoup trop floue et abrupte.

En guise de cicatrice, c'est celle de la déception qu'aura gravée ce roman dans mon esprit peut-être trop cartésien.


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Antoine est veilleur de nuit dans un centre résidentiel pour enfants et ados. Les cicatrices qui lui couvrent le corps masquent celles que sont esprit tente de refouler depuis ses 8 ans. Une vieille affaire de tueur remonte à la surface et ANtoine est perturbé. Son histoire ne serait elle pas liée à cette affaire? Et si le monstre n'était pas mort? Et s'il n'était pas celui que l'on croit? Une belle intrigue toute en ambiance...Un roman court mais intense et des questions qui malmènent agréablement le lecteur.
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Un polar pas comme les autres !
Retrouvez ma chronique sur 28bng.wordpress.com
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