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Crossed : Terres maudites tome 9 sur 14
EAN : 9782809460476
208 pages
Panini France (11/01/2017)
3/5   3 notes
Résumé :
Un homme avait vu sa famille torturée et tuée avant l'infection. Assoiffé de vengeance, il n'a pour unique dessein que de retrouver le coupable. Mais depuis l'infection, une foule de maniaques se dresse entre lui et sa proie. Dans ce monde, il n'y a ni espoir, ni entraide.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient les épisodes 62 à 70, initialement parus en 2014, écrits par David Lapham, dessinés et encrés par Francisco Manna, avec une mise en couleurs réalisée par les studios Digikore.

Jennifer Land, une adolescente de 17 ans, a fugué de chez ses parents et a croisé la route de Curtis Wentz, producteur de films pornographiques. Elle s'est rapidement laissée entrainer, et, horrifiée de ce qui lui arrivait, a appelé son père Gavin Land. Ce dernier s'est confronté à Curtis Wentz, et a fini en prison.

Des années plus tard, alors qu'il n'a pas fini de purger sa peine, l'épidémie des Crossed a éclatée. Gavin décide de consacrer ce qu'il lui reste vivre pour retrouver Curtis Wentz (et quelques autres) s'il est toujours en vie, et lui faire payer chèrement les horreurs qu'il a fait subir à sa fille, à condition de survivre aux Crossed.

Crossed est une série qui met en scène des zombies obscènes et barbares, au sadisme primaire et gore. L'enjeu pour les auteurs qui se succèdent sur la série est de monter qu'un être humain est capable de faire bien pire qu'un crossed, sciemment et en toute connaissance de cause. Dans le genre, David Lapham a écrit l'un des pires récits de la franchise : Psychopathe. En fonction du lecteur, c'est l'un des pires parce que l'un des plus explicites et des plus immondes, ou, à l'opposé, l'un de ceux creusant dans le pire de l'humanité, c'est-à-dire tirant admirablement bien parti du concept créé par Garth Ennis.

Les 2 suites que David Lapahm avait données à "Psychopath" n'avaient pas retrouvé ce même dosage. Avec cette nouvelle histoire (indépendante des autres écrites par Lapham, sans Amanda), le lecteur découvre l'intrigue avec circonspection. Première bonne surprise : le récit commence par 3 pages avec uniquement des cases noires et des phylactères de dialogue. C'est une bonne surprise car les dialogues laissent deviner une situation des plus glauques, et les cases noires évitent de tomber dans un voyeurisme abject.

Deuxième bonne surprise : la partie de l'intrigue se déroulant avant l'épidémie des Crossed est sadique à souhait. Gavin Land ne se laisse pas faire, il veut récupérer sa fille et le prix à payer est hallucinant d'horreur. David Lapham construit la punition infligée par Curtis Wentz avec un sadisme consommé, et une absence de pitié horrifiante (zéro empathie pour Marlene sa femme, ou son fils). À nouveau, il s'est entendu avec le dessinateur pour que les moments immondes restent hors caméra, et ne soient qu'évoqués dans les dialogues. L'effet n'en est que plus retournant.

Parallèlement, le lecteur découvre les actions de Gavin Land après que l'épidémie de Crossed lui ait permis de s'évader de prison. Lapham a convaincu son lecteur de la détermination de Gavin Land à trucider les tortionnaires de sa fille, ou à crever avant. Les dessins de Francisco Manna évoquent ceux de Jacen Burrows débutant. Il utilise un trait fin pour délimiter les contours, de rares aplats de noir aux formes mal assurées.

Les expressions des visages manquent de nuance, voire parfois de pertinence. Mais Manna est un dessinateur appliqué qui s'investit pour inclure des détails dans ses cases, des tenues vestimentaires, aux décors, en passant par les armes à feu. Il sacrifie également à l'obligation de montrer les Crossed en action, violant et égorgeant tout ce qu'ils trouvent sur leur passage. Francisco Manna ne renouvelle pas le chapelet des horreurs, mais il ne se contente pas de recopier ses prédécesseurs.

Les 5 premiers épisodes emmènent donc le lecteur dans la vie bousillée de Gavin Land (et de sa famille), dans les horreurs ordonnées par Curtis Wentz, dans la complicité ignoble de ses sous-fifres, dans la détermination inflexible de Land de survivre et de se faire vengeance.

Arrivé à l'épisode 6, le lecteur vérifie sur la page de garde qu'il s'agit bien du même dessinateur. L'encrage se fait plus rapide et moins précis, et le studio Digikore comble deux fois plus les surfaces pour leur donner du volume. Les décors perdent un ou deux degrés de détails, les expressions des visages diminuent également en nombre. Les exactions charnelles des crossed deviennent génériques. L'écart avec les 5 premiers épisodes n'est pas si grand que ça, mais il suffit pour donner une impression à 2 doigts de l'amateurisme.

David Lapham change également de registre. Gavin Land a bien rattrapé Curtis Wentz, mais ils se retrouvent dans l'obligation de collaborer pour sauver des gens. le scénariste choisit donc le thème de la rédemption, possible ou non. le retournement de comportement de Curtis Wantz est expliqué rapidement, pas si difficile que ça à avaler, avec des arguments acceptables. L'enjeu réside dans la possibilité que Gavin Land accède lui aussi à une forme de rédemption. Néanmoins la première moitié du récit a fermé la porte à cette possibilité, de manière définitive. Ainsi le lecteur n'a pas beaucoup de doutes quant à l'issue du récit, et se désintéresse de ces péripéties qui prolongent l'histoire, sans possibilité d'évolution des personnages. le malaise présent dans la première moitié laisse la place à la routine des crossed, avec des personnages dont le sort ne parvient pas à retenir l'attention du lecteur, car le final est couru d'avance.

Avec cette histoire en 9 épisodes, David Lapham et Francisco Manna démarrent très fort. le sort du personnage principal est à vomir, conforme au principe de la série (un être humain a fait bien pire que ne feront jamais les crossed) et les dessins respectent la charte graphique initiée par Jacen Burrows. Malheureusement le dernier tiers du récit opère un virage vers la question du pardon impossible et de la seconde chance inadmissible, en traitant ces thèmes de manière mécanique poussive. 3 étoiles pour un début qui atteint les objectifs de la série.
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Le 14 mai dernier au PlayAzur Festival nous avons rencontré le talentueux Francesco Manna, artiste italien passé par Old Man Logan et les 4 Fantastiques, qui a dessiné coup sur coup deux des comics Marvel les plus intéressants de ces dernières années : la refonte made in Marvel avec Kyle Higgins et Mat Groom d'Ultraman, le héros culte japonais ; et la sanglante série Carnage avec Ram V !
Au tour de son travail sur Carnage d'être abordé dans cette deuxième vidéo.
Merci à Jose Maniette d'Univers Comics le Mag' pour son accueil et son aide précieuse à la traduction.
Page Facebook d'Univers Comics le Mag' : https://www.facebook.com/universcomics
Instagram de Francesco Manna : https://www.instagram.com/francesco.manna.official/
http://PaniniComics.fr | http://facebook.com/PaniniComicsFrance | http://twitter.com/PaniniComicsFR | http://instagram.com/paninicomicsfrance
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