Avant la lecture de ce livre, l'envie était là : une enquête policière en Islande, écrite par
Ian Manook, c'était la garantie d'un grand dépaysement, avec coutumes et tradition, et la présence de personnages forts… Effectivement, il y a tout cela dans
Heimaey.
Jacques Soulniz a vécu en 1973 avec ses compagnons de voyage un road-trip immémorable en Islande, qui s'était achevé sur l'île de
Heimaey, lors de l'éruption du volcan Helgafell.
Les années sont passées, Soulniz s'est rangé, sa femme est décédée, il reste seul avec sa fille Rebecca, ado devenue adulte avec qui le contact est difficile. Il imagine se replonger avec elle dans les grandes étapes de ce voyage. Les voilà tous deux en Islande. Et d'emblée, de curieux incidents entourent leur périple. Comme si quelqu'un en voulait à Soulniz. Rancoeur, malveillance ou vengeance ? Et pour quel motif ?
Dans le même temps, Kornélius Jakobsson, flic à Reykjaviks, accessoirement souleveur de fonte et chanteur de krummavisur, fait face à un maffieux lituanien à qui il doit pas mal de fric. Ce grand gars costaud doit prendre sur lui, et affronter sa conscience, pour suivre les ordres d'un nabot balte hyper violent. Il doit retrouver deux kilos de cocaïne, volés à l'organisation. Une quête qui va le voir croiser la route de Soulniz.
Tout cela démarre fort bien. le voyage touristique entre bassins d'eaux chaudes, cascades et paysages de lave figée, est plaisant, et le personnage de Kornélius est un
Yeruldelgger au pays des volcans.
Pourtant à force de multiplier les scènes exagérées, et de faire durer son jeu de chat et de la souris d'étapes en étapes,
Ian Manook devient fatiguant. le livre se fait long et prévisible. le lecteur devine où on veut le mener (… à toute petite vitesse). Soulniz et Jakobsson ne font que des mauvais choix, ratent leur cible, se trompent de coupable. Leur périple devient une traînée de sang. Manook fait dans la facilité à grand coup de dialogues djeuns.
Au bout d'un moment, le énième champ de lave devient la visite de trop, la nouvelle bévue de Jacobson irrite et les pages défilent moins vite.
Ian Manook a scrupuleusement repris tous les ingrédients qui avaient fait le succès des
Yeruldelgger, mais à dose renforcée et dans une version développée sur la longueur. le même livre aurait gagné beaucoup à être « élagué » en en gardant la trame, les principales étapes pour le côté « touristique », et en abandonnant des personnages mineurs qui apparaissent pour mieux finir dans un glacier ou précipités dans un lac de volcan.
Une demi déception.