Donner des mots à l'absente, dire celle qui s'éloigne, apercevoir les signes de son corps dans la graine ou l'écume, dans le ciel ou la neige, la quête semble perdue d'avance, parce que tout a disparu, mais, dans cette poésie qui se dessine en traces fulgurantes, en sensualité désabusée, en tendresse sèche, le lecteur, qui ne sait pas de qui tout cela veut dire le nom, sent que la terre, si on s'accroche à elle, parle, et qu'à travers elle, à travers les plantes et les bêtes, parle peut-être la voix tue des disparus. Faire se taire le silence, voilà ce que tente
Daniel Mariano. On a parfois l'impression qu'il y parvient.