Créée en 1730, comédie en trois actes,
le jeu de l'amour et du hasard est un marivaudage particulièrement réussi, quiproquo drôle qui mêle les destinées, les espoirs et les malheurs de Silvia, Dorante, Lisette et Arlequin. Silvia et Dorante sont promis l'un à l'autre mais, craignant que le mariage ne soit un ratage, ont envoyé devant leur promis(e) leurs propres domestiques, lesquels sont empruntés et gauche devant celui ou celle qu'ils croient être noble. Toutefois, les deux domestiques se plaisent, tandis que le même attrait s'exerce entre Silvia et Dorante, croyant chacun, dans un premier temps, avoir affaire à un domestique.
Naturellement, les sentiments se réveillent avant que la vérité sociale n'éclate. Dès lors, pour chacun des personnages, un drame sentimental semble se préparer alors qu'il ne s'agit que d'un immense quiproquo, savamment entretenu par Marco, le frère de Silvia.
L'ordre social n'est donc pas bouleversé par
Marivaux qui se contente de semer le trouble dans l'esprit du lecteur ou du spectateur. La pièce est un ensemble de retournements de situation et de faux semblants, drôles, évidemment, qui est si propre à cet auteur si particulier qu'est
Marivaux.