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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bruno Markov a travaillé une dizaine d'années comme consultant en intelligence artificielle et stratégie d'innovation auprès de grands groupes du CAC 40. le Dernier étage du monde, son premier roman, relate ce monde sans pitié où chaque réflexion, chaque décision, n'a qu'un seul but : sa propre réussite, si possible en écrasant les autres !

Victor, surdoué des algorithmes et des big data, est un homme détruit depuis la mort de son père, technicien à France Telecom, qui s'est suicidé sous la pression de sa direction et d'un auditeur externe. Depuis, Victor ne rêve que de vengeance et va tout mettre en oeuvre pour intégrer le cabinet de conseil de celui qui est à l'origine du drame familiale. Petit à petit, il va gravir les échelons, s'approprier des codes, des us et coutumes du milieu, quitte à renier sa vie et ses valeurs. A vouloir trop ressembler à sa cible pour l'approcher, il se perd en devenant ce qu'il veut combattre, mais qu'importe, pour lui la fin justifie les moyens, seule la vengeance compte.

Le dernier étage du monde est un livre coup de poing, une claque monumentale qui nous plonge dans le consulting, un monde où le cynisme est le maître mot, où chacun use et abuse de sa position dominante pour étouffer l'adversité qu'elle soit externe ou interne.

Bruno Markov écrit une oeuvre romanesque avec des personnages forts et complexes, une intrigue à plusieurs niveaux et un monde qui sonne terriblement réel. Il nous expose froidement les dérives du capitalisme via les cabinets de conseils et nous ouvre les yeux sur l'utilisation par l'intelligence artificielle de toutes les données que nous laissons partout et tout le temps. C'est aussi une critique acerbe de la société du paraitre et de la quête de la satisfaction immédiate.

Le dernier étage du monde est extrêmement bien documenté, parfois un peu long mais jamais ennuyeux. L'auteur prend son temps pour faire monter la tension, faire progresser son "héros" jusqu'au final attendu mais néanmoins surprenant. Ce roman est au consulting capitaliste ce que Les derniers jours des fauves de Jérôme Leroy est à la politique : immersif et dérangeant.

Lien : https://les-lectures-du-maki..
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LE DERNIER ETAGE DU MONDE est un livre dérangeant.
Non pas par son approche et le projet de vengeance de Victor LAPLACE le héros de ce roman. Ni par la description extremement précise de comment fonctionne le monde des consultants dans l'industrie, la banque, les nouvelles technologies depuis deux décennies. Non il est dérangeant par ce qu'il nous montre est le reflet de ce que pourrait être par exemple Mc Kinsley la boire de consultant utilisé par notre gouvernement depuis plusieurs années àaux frais du contribuables. Il est dérangeant aussi parce que nous traduisons, en lisant ce livre, que notre économie, notre société, notre futur est dsont dirigés par ces consultants, geeks, extrememnt brillants et qui, par des équations, veulent gérer le monde. L'Humain n'existe plus dans ce livre sauf sous forme sexuel et rapport de force, de pouvoir. Ce livre est enfin dérangeant parce que jamais, mais vraiment jamais il n'est question de politique, de syndicalisme, de resistance associative dans ce que nous montre Markov.
Oui ce livre, ce roman est dérangeant mais j'y ai pris du plaisir à rentrer dans ces couloirs qui sentent le beau, le propre, le neuf, le riche mais qui ne sont finalement que des couloirs où ne restera au final, pour les 6 milliards d'humains qui peuplent notre planète quela pauvreté, la mort, la désespérance et l'échec d'espérer un monde équilibré.
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LE DERNIER ETAGE DU MONDE de Bruno Markov "éditions Anne Carrière 2023" 448,- pages

Décrire le monde acéré de l'entreprise et de la finance connaît deux grands romans : L'IMPRECATEUR de René-Victor Pilhes (prix fémina 1974), LA CHUTE DES PRINCES de Robert Goolrick 2014 et ce délicieusement bien écrit roman ici présenté.
Bruno Markov a créé avec un savoir intelligent une histoire habilement conçue... mais attention il faut bien suivre comme une leçon importante car tout à sa signification.
Si des passages somptueux viennent donner de l'émerveillement au lecteur, il faut bien reconnaître que certaines longues tirages techniques sont parfois un peu pesantes.
Mais il faut vivre avec son temps et accepter ces inconvénients délicats pour le lecteur lambda au nom du principe que l'argent ne change pas la réalité, non, mais il améliore son reflet.

Exemple : "Quand l'algorithme extrapole à partir d'observations trop fragmentaires. Comme un enfant qui, n'ayant vu dans sa vie que trois hommes chauves, tous vêtus d'un costume bleu marine, en déduirait que tous les hommes chauves portent un costume bleu marine. Il arrive ainsi que SuccesModels tombe dans un cliché raciste ou sexiste – au même titre que certains adultes – en prenant ses biais pour des généralités. Mais on arrive toujours à s'en rendre compte à temps pour supprimer les publicités concernées avant que l'incendie ne prenne." (sic)

Ou encore : "Quand l'algorithme extrapole à partir d'observations trop fragmentaires. Comme un enfant qui, n'ayant vu dans sa vie que trois hommes chauves, tous vêtus d'un costume bleu marine, en déduirait que tous les hommes chauves portent un costume bleu marine. Il arrive ainsi que SuccesModels tombe dans un cliché raciste ou sexiste – au même titre que certains adultes – en prenant ses biais pour des généralités. Mais on arrive toujours à s'en rendre compte à temps pour supprimer les publicités concernées avant que l'incendie ne prenne." (re-sic)

Voilà donc un fragments de ces paragraphes plus indigestes qui décrivent cet étage du monde il n'y a pas d'amis, seulement des adversaires qu'on garde plus ou moins près de soi. « Baisez-vous les uns les autres :» est la seule parole d'Évangile.

Là où l'auteur excelle c'est dans la longue trame d'une vengeance mûrement préparée, enrobée d'une sauce adorable en gardant en mémoire que derrière nos masques civilisés, peu de choses ont changé depuis cent mille ans que notre espèce règne sur le monde. Nos stratégies sont plus élaborées mais les principes restent les mêmes : séduire, conquérir, soumettre… Toujours ce même affrontement, entre notre désir et tout ce qui s'y oppose.
C'est dans le domaine de la séduction que Bruno Markov donne le meilleur de son écriture.

Qu'en penser ?
Un livre parfois difficile qui se noie dans des détails techniques imbuvables à la longue mais des passages absolument délicieux. Rien que pour eux, ce livre mérite d'être lu.
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J'ai décidé de lire ce livre par curiosité ne sachant si j'allais aller jusqu'au bout, le résumé me laissant sur ma faim. Puis au fur et à mesure des pages je me suis pris au jeu et j'ai eu envie d'avancer et de voir comment tout cela allait se terminer..
Déçu par moment de certains passages un peu long et des fois redondants, on découvre un monde qui ne nous est pas forcément inconnu mais dans lequel on plonge de manière vertigineuse en espérant en sortir !
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Bruno Markov nous livre avec ce gros roman une plongée en eaux troubles dans le monde corseté des cabinets de conseil en stratégie, des grandes banques d'affaires et des start-ups branchées de la Silicon Valley, constituant tous à leur manière le chantre d'un corporatisme où nulle place n'est laissée à l'altérité et à la liberté, sauf bien sûr pour les génies ayant déjà atteint la consécration.

L'intrigue du dernier étage du monde est basée sur le désir de vengeance de Victor, jeune ingénieur dont le père s'est suicidé après le passage musclé d'un cabinet de conseil dans son entreprise. Empli de haine envers le jeune consultant prometteur qu'il estime responsable de la disparition de son père, Victor planifie un machiavélique plan visant à entrer à son tour dans le prestigieux cabinet, en gravir les échelons et faire tomber de son piédestal ce consultant trop successful, le réduire à néant.

Le ton est donné, et je trouve que l'auteur réussit à merveille à lier les sphères du conseil, des banques et des algorithmes ; le récit sarcastique des parcours des consultants, et de Victor lui-même, illustre bien la recherche de performance à tout prix et le souci de se conformer à un cadre qui permettra ensuite d'accéder au grade supérieur. J'ai beaucoup ri du méticuleux plan de transformation mis en place par Victor sur le point intellectuel, physique, son double de lui-même sur les réseaux sociaux et les sites de rencontre, et son caractère de geek obsessionnel pour lequel tout problème a une solution algorithmique.

Un thriller que l'on dévore donc, très vrai dans sa description de jeunes cadres dynamiques, mais qui dérape totalement par moment, notamment lors des parties fines sulfureuses du jeune Victor ; ça n'apporte pas grand-chose à l'intrigue d'après moi, qui aurait été encore mieux ficelée sans ça.

Un bouquin finalement profondément déprimant où l'on s'aperçoit que le gratin au sommet du monde n'a pas vraiment l'air plus heureux que nous, des relations sociales réduites à la manipulation et décryptables par tout algorithme bien écrit, et une scission sociale hallucinante, à l'image du niveau de vie de Victor au regard de celui de ses parents. le dernier étage du monde n'est pas exempt de défauts, mais il faut saluer les termes techniques et outils (astroturfing, broker, IoB, triggers points…) que mentionne et distille l'auteur dans son, qui en renforcent la cohérence.
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Personnellement, j'en ai eu la chair de poule. Il est capital de montrer à quel point savoir lire l'avenir grâce aux algorithmes, c'est être prêt pour le futur… D'un point de vue purement sociétal, c'est édifiant pour la suite.
Ne vous trompez pas, « le dernier étage du monde » est un texte très romanesque, qui aborde, en parallèle des questions de société. On y parle des nouvelles technologies bien sûr, mais aussi d'éthique, de morale, de conscience et de déontologie. L'entreprise comme entité propre qui y est décrite est celle où beaucoup se rendent au quotidien, à différents échelons : une absence totale d'humanité, une vie professionnelle sous « urgence permanente » où l'on court « comme un hamster dans sa roue », et où la quête de sens est omniprésente. Victor Markov désosse un monde, en décortique le fonctionnement, et dissèque la forme d'emprise du pouvoir. « — Alors, pourquoi est-ce que les gens continuent ? Parce qu'ils sont prisonniers de la compétition. » Grandeur et décadence de l'entreprise.

Lien : https://www.babelio.com/ajou..
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Roman à trame balzacienne où la grande bourgeoisie du 19ème a laissé place aux jeunes diplômés des grandes écoles évoluant des cabinets de conseil, aux banques d'investissements jusqu'aux plus belles licornes de la Silicon Valley; le héros Victor Laplace, génie des algorithmes de manipulation des données et de l'intelligence artificielle va mettre en oeuvre ses talents pour se venger de la personne , alors jeune consultant, qu'il considère responsable du suicide de son père mis sur la touche suite à la mission de consulting. Victor réussira à gagner le cercle de "L'Ennemi" puis à devenir son bras droit avant d'oeuvrer à sa chute; si il parviendra à ses fins, il y perdra, amours, amis et toute humanité.....un roman qu'on ne lache plus et qui ne lasse pas d'inquiéter quand au pouvoir de ceux qui accèdent, achètent, manipulent les informations que nous laissons sur la toile pour nous vendre produits cosmétiques et programmes politiques...
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Ne me laissant habituellement pas souffler le choix de mes lectures, voilà que, pour une fois, conseillé et notifié par mon application de bibliothèque virtuelle, je commande finalement ce roman! Suis-je moi aussi entré dans le "game"? Impatient de le recevoir puis de le lire, je l'ai finalement englouti et aspiré ainsi toutes ses données.
Un peu moins enthousiasmé sur la fin, j'ai néanmoins pris énormément de plaisir à découvrir ce jeune auteur au style très agréable, très riche et à l'analyse aiguisée. J'y ai retrouvé un peu de Dominique Monera, de John Rauscher, d'Alexandre Pachulski qui m'avaient déjà éveillé à l'IA ou encore de Vanessa Bamberger sur la performance érigée en dogme. Doit-on conseiller ce roman à tous nos jeunes consultants, data scientists ou data miners ou bien est-il déjà trop tard? Mon algorithme BabCrit recommande bien évidemment ce roman.
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