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EAN : 9782020499989
350 pages
Seuil (17/11/2002)
3.67/5   131 notes
Résumé :
Rosserys & Mitchell est la plus grande entreprise que le monde ait jamais connue. Elle étend sa puissance sur tous les Etats de la planète. Pourtant, de mystérieux événements qui surviennent dans se filliale française créent d'abord la perturbation puis la panique dans l'seprit des dirigeants, des principaux cadres et du personnels.

Si, comme l'annonce Réné-Victor Pilhes, les sociétés multinationnales ne se contentent pas de la domination économique,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Rosserys & Mitchell est la plus grande des sociétés géantes, multinationales et américaines juste avant le premier choc pétrolier.
Au sein de la filiale française, un cadre important de la société meurt dans un accident sur le périphérique. Au même moment, un imprécateur distribue à tous les salariés un petit texte didactique sur l'économie et les connaissances nécessaires aux dirigeants de l'entreprise. Par ailleurs on découvre une fissure dans les sous-sols de l'entreprise. Ces événements sont le point de départ d'une crise et d'une histoire fantastique.
Ce livre est un exemple de roman accroché à son époque,(1974) les références sociologiques et économiques ont vieilli, ainsi que la terminologie du management, mais il est suffisamment élaboré pour que sa lecture reste enrichissante de nos jours.
L'évolution progressive vers le côté fantastique est subtile et nous amène vers une chute qui laisse à chacun ses hypothèses à construire.
A noter, malgré tout, que les côtés "cours d'économie" pourront paraître assez ennuyeux à certain-e-s.
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René-Victor Pilhes a écrit plusieurs très bons romans, mais celui-ci est sans aucun doute le plus original et le plus ambitieux. le lecteur pénètre immédiatement à l'intérieur d'une grande entreprise multinationale, très puissante et fière de sa puissance. Un jour, ses cadres, pourtant performants et de haut niveau, se trouvent gravement déstabilisés par un inconnu. Celui-ci vient les provoquer par des "imprécations" bizarres: leur activité est persiflée, la finalité de leur business est remise en cause, leur rôle social est questionné. Ces textes vaguement menaçants pourraient être méprisés, mais ils inquiètent les dirigeants de l'entreprise, sans doute en raison de leurs sous-entendus et de leur ton très ambigu. Et ça se corse quand le lecteur comprend que l'imprécateur fait partie de la "maison" ! Plus l'histoire avance, plus les protagonistes deviennent déraisonnables. Et l'affaire prend un tour rocambolesque, presque fantastique; L'ultime partie du livre est à la fois ridicule et terrifiante; c'est comme un crépuscule des Dieux caricatural.

Le propos de l'auteur, qui lui aussi avance partiellement masqué, n'a pas la clarté triviale d'un texte de propagande anti-capitaliste. Mais il est clair qu'il conteste - avec virulence, mais d'une manière intrigante - l'omnipotence des multinationales dans notre planète. En particulier, le dénouement suggère symboliquement les dangers et la (paradoxale) fragilité de ces entreprises. Quand on repense à certains grands événements économiques postérieurs à la parution du livre (par exemple la crise des "subprimes" de 2008), on se dit que Pilhes nous avait tous prévenus d'une façon détournée mais implacable.
Mais ce qui me semble le plus remarquable, sur le plan littéraire, c'est le style: ampoulé, trop "précieux", plein de périphrases et de tics d'écriture; il est associé à une sorte d'hypocrisie sous-jacente empesée et irritante. D'ailleurs, les textes de l'imprécateur représentent la quintessence de ce type d'écriture. Bien entendu, ce choix est volontaire, et assumé par l'auteur. Il contribue pour beaucoup à faire de ce roman un OVNI littéraire particulier et difficile à oublier.

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Livre époustouflant sur le monde de l'entreprise. Ce roman, qui se lit d'une traite sans ennui, m'a beaucoup intéressé. Qualité d'écriture mais aussi véritable réflexion sur le monde des multinationales. Fiction ?
__

Le Monde - Pascal Galinier
Les lettres de cet imprécateur anonyme pourraient être étudiées aujourd'hui dans les écoles, en guise d'enseignement de base du fonctionnement de notre économie libérale partie en vrille en 2008.
Le 16/03/2003
Le Journal du Dimanche - Bernard Pivot
Avec L'imprécateur, René-Victor Pilhes avait écrit non seulement un grand roman baroque, ironique, puissant, inspiré, mais aussi le livre qui dénonçait par avance la criminelle arrogance économique et financière.
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On a un peu oublié cet auteur, et ce livre qui avait fait son effet dans les années 70. Une grande entreprise américaine prospère en inondant le monde de ses tracteurs et machines agricoles. La filiale française, qui occupe à Paris un important "immeuble de fer et d'acier", est de celles qui comptent, et fabrique du cash flow, bien comme il faut. Tout irait bien, si d'un coup, en 24 heures, 3 événements subits n'allaient pas affaiblir l'édifice. Il suffira des hésitations et des mauvaises décisions de l'équipe de Direction, pour que l'ensemble soit tout près de l'écroulement. On comprend que le bilan d'une entreprise peut être solide, mais qu'elle n'en est pas moins vulnérable. Cette approche, celle du colosse au pied d'argile, est bien vue. L'inscription dans l'époque - juste après la crise du pétrole de 1973 - est aujourd'hui curieuse et intéressante. Ce qui l'est moins, c'est la construction romanesque: il y a beaucoup d'invraisemblances, de situations assez fabriquées, et une fin mièvre et décevante. A re-situer dans son époque donc, et, ainsi vue, la lecture de ce livre se justifie.
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Au coin de l'avenue de la République et de la rue Oberkampf, non loin du cimetière de l'Est, se dressent les bureaux de Rosserys et Mitchell. Dans cette ruche de verre et d'acier, tout est codifié : chacun est à sa place (c'est à dire à son étage), a sa tâche à mener et l'agitation règne. Un beau jour alors que les uns et les autres circulent et se croisent comme à l'accoutumée, les employés remarquent un rouleau ceint d'un ruban vert et noir posé sur les bureaux. Après l'avoir déroulé et lu c'est la stupéfaction ! Qui a bien pu écrire ce texte à connotation économique et comment a-t-il pu être déposé sans que quiconque ait remarqué qui avait manoeuvré ? L'enquête en interne débute à peine qu'un cadre meurt dans un accident de voiture et qu'une fissure est découverte sous l'immeuble.

René-Victor Pilhes relate la vie d'une entreprise avec un oeil affûté et un ton finement ironique. Il y a cette façon de nommer chacun en fonction des études qu'il a faites, de sa religion puis de le définir à travers deux mots : ceux qui sont "on line" et ceux qui sont "on staff". Hors cette terminologie, point d'existence. Que dire du "cash flow" prononcé à tout bout de champ ! Outre le jargon et la circulation dans les étages réglés et codifiés, la description de l'enquête menée en interne prête à sourire alors même que les protagonistes y mettent tout leur sérieux.
Les 80 dernières pages ont viré au tragi-comique et la fin a été très surprenante.
Une très bonne lecture.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Ah! que les rétrospectives sont troublantes! L'homme touché par le malheur et qui se remémore les instants ou les jours qui l'ont précédé, celui-là a toujours l'impression que le drame lui était annoncé. Un corbeau s'était perché sur le balcon de la fenêtre, une vieille porcelaine s'était brisée, une feuille de calendrier s'était envolée, une phrase avait été prononcée, la veille, anodine et creuse, le lendemain emplie de deuil.
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Diriger une armée en temps de paix est une tâche délicate qui, si elle n'est pas accomplie avec lucidité et caractère et loin des démagogies, risque de détruire un pays de l'intérieur aussi sûrement qu'une agression barbare.
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L'imagination n'est rien sans la mise en oeuvre des moyens formidables que suppose sa protection. Plus une idée est bouleversante, plus elle est destinée à bouleverser, plus elle rencontre de résistances, plus il faut de caractère pour les briser.
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Or c'était le temps où les pays riches, hérissés d'industries, touffus de magasins, avaient enfin découvert une loi nouvelle, un projet digne des rudes efforts imposés à l'homme et consentis par lui depuis des millénaires : faire du monde une seule et unique entreprise.
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Trouvez-vous cela normal, d'inventer sans cesse non pour satisfaire les besoins mais pour nourrir la machine économique ?
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