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L'auteur aurait pu choisir le cynisme pour traiter du monde des affaires, sous l'angle des consultants en finance ambitieux et sans scrupules mais il s'est abstenu. Bon choix car finalement, le ton assez détaché, néanmoins avec une écriture agréable, fait froid dans le dos.
Une histoire de vengeance, le père du personnage principal a fait partie de la triste vague de Suicidés de France Télécom et Victor son fils décide de se venger en faisant subir le même sort à celui qui a poussé son père à une fin précipitée. Mais pour cela, il doit infiltrer le milieu et devenir comme « eux ».
2 personnalités en une, le vrai Victor et Victor l'enragé vont tour à tour s'affronter et l'auteur saisit bien la difficulté d'être celui que l'on n'est pas et ses conséquences. le jeune homme s'y perd, croit pouvoir réussir mais le jeu est tronqué car le cerveau aime la récompense et le « mauvais » Victor côtoie le pouvoir, la luxure, tout ce qui peut griser un être humain.
Ce livre montre que la vengeance est un plat qui se mange froid mais manger froid donne-t-il du plaisir, là est la question ?
Ce livre est très documenté, parfois amusant, cynique tout de même, assez original, c'est une découverte qui m'a fait passer un bon moment.
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“Le Dernier Étage du monde” de Bruno Markov se révèle être un voyage littéraire captivant et remarquable à travers une quête de vengeance enracinée dans un monde technologique en constante évolution. L'intrigue palpitante met en lumière la détermination implacable de Victor Laplace à venger la chute tragique de son père, offrant ainsi une lecture immersive et émotionnellement chargée.

L'auteur déploie avec habileté une toile complexe où la vengeance personnelle de Victor se mêle habilement à la réflexion sur les avancées de l'intelligence artificielle et leur impact sur la société contemporaine. Cette combinaison astucieuse entre l'aspect émotionnel de la vengeance et la réflexion plus large sur les enjeux éthiques et technologiques donne à l'oeuvre une profondeur captivante.

La stratégie méticuleuse de Victor pour infiltrer le système responsable de la chute de son père est dépeinte avec une précision fascinante, créant ainsi une tension constante et un suspense qui maintiennent le lecteur captivé tout au long du récit. Cette quête de rétribution personnelle apporte une dimension émotionnelle puissante à l'histoire, offrant ainsi des moments poignants et mémorables.

Par ailleurs, la façon dont Markov entrelace les éléments narratifs de la vengeance avec la réflexion sur les avancées technologiques modernes est tout simplement remarquable. Cette fusion subtile offre une perspective stimulante sur les dilemmes moraux et éthiques auxquels la société est confrontée, ajoutant une profondeur et une pertinence supplémentaires à l'ensemble de l'oeuvre.
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« Autour de moi, un tiers des gens agglutinés au bord des pelouses ont le regard fixé sur l'extérieur, un autre tiers sur un livre ou un journal – je n'ai aucun pouvoir sur eux. C'est le dernier tiers qui m'intéresse : ceux qui ont les yeux rivés sur leur téléphone portable. du combustible, en abondance. Une armée mobilisable sur commande, à condition de contrôler le récit qui s'offre à elle ».

Victor Laplace est un petit génie d'à peine 25 ans. Il sait coder comme nul autre et met au point des algorithmes pour décrypter les émotions, influencer les comportements et, de ce fait, enrichir une classe dominante qui se veut maitre du jeu. Pourtant, il se destinait à tout autre chose, l'histoire ou la philosophie. le suicide de son père et la lecture de ses 18 cahiers ont rebattu les cartes. Victor Laplace n'a plus qu'une idée en tête, se venger de celui qui a poussé son père à cet acte irréparable : Stanislas Dorsay. Prêt à tout, il est très vite repéré par celui qui deviendra son mentor et ne cessera jamais pourtant d'être « l'ennemi ». Implacable, Victor conservera toujours sur lui un coup d'avance : son art du codage qu'il met au service d'un dangereux jeu de pouvoir et de séduction. Quitte y à perdre son âme.

Remarquablement mené, le premier roman de Bruno Markov est une réussite magistrale. le personnage de Victor Laplace, un mélange de candeur et de noirceur est particulièrement crédible et attachant. Déterminé, on le voit se façonner un personnage qu'il ne lui ressemble pas, au service d'un projet fou. Finalement, pas un instant on ne doute qu'il parvienne à ses fins. Mais les embuches ne manquent pas.

L'auteur nous entraine dans les arcanes d'une classe dominante cynique et débauchée, dénonce au passage les risques d'une société hyperconnectée où tous deviennent manipulables par les mots, mais aussi par les images qu'on modifie en temps réel pour mieux hameçonner. Et on en a le vertige.

Au fur et à mesure, il est impossible de ne pas penser aux Illusions perduesDe Balzac, qui est d'ailleurs une référence explicite du roman. L'histoire d'une ascension, d'une chute. Victor Laplace saura-t-il redevenir lui-même pour retrouver Constance ? « Je t'ai enseigné tellement de règles à propos du game », soupire Stan Dorsay. « Il y en a une que j'ai oublié de te dire, de loin la plus importante : la seule finalité de ce jeu, c'est d'en sortir ». Mais ça, c'est une autre histoire…

A lire absolument !
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Une histoire fascinante et addictive. Victor, un jeune homme marqué par le suicide de son père, se fait embaucher dans le cabinet de consulting où travaille la personne qu'il juge coupable de cet acte tragique. L'auteur déroule le récit d'un Monte Christo moderne : une vengeance à l'ère du Big data et des outils d'intelligence artificielle, une revanche de classe aussi, mais surtout, la peinture d'un monde où la réussite professionnelle est la vertu suprême. Pour être dans "le game", Victor devra exceller dans l'art de la manipulation, l'absence d'affect, l'uniformisation de la pensée. Victor jouera le jeu jusqu'au bout, jusqu'à atteindre le dernier étage du monde...
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Le dernier étage du monde est un livre qu'on ne saurait classer, qui ne rentre dans aucune case du genre.
Victor est un homme fragmenté par ses démons, par le deuil de son père, il n'aspire qu'à une seule chose : se venger. Victor est un homme qu'on peut autant détester qu'apprécié par sa capacité à réfléchir, mais aussi pour les chemins qu'il finit par prendre.
Bruno Markov par son premier roman va nous démontrer une prouesse d'écriture, un condensé de dialogues et de situations toutes plus réalistes les unes que les autres.

C'est un livre très enrichissant tout d'abord par la multitude d'informations que contient ce bouquin sur la technologie. C'est une critique acerbe de la société d'aujourd'hui et de cette quête incessante de succès. C'est un monde détestable que nous décrit l'auteur, un monde où le paraître semble plus important, plus important que les valeurs et les sentiments.

Je crois que c'est un livre qu'il faut mettre entre toutes les mains, malgré que ça soit une fiction, l'analyse apporte une réflexion intéressante et sujette à de nombreuses remises en question face à la nouvelle technologie.

Et pour finir, je n'aimerais pas être au dernier étage du monde, le temps semble si obscur et froid tout là-haut.
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Victor vient de décrocher son bac lorsque son père se fout en l'air.
Il était cadre chez France Télécom, expert en réseaux câblés, disqualifié puis discrédité par un jeune consultant brillant auquel il a accordé sa confiance.
Victor ne vit plus que pour se venger.
Il élabore une stratégie pour se glisser dans le monde de son ennemi, en adopter les codes et le mode de vie, jusqu'à devenir son pair et son allié pour mieux frapper.

Un récit qui flirte avec le thriller (pression, suspense), mais surtout une chronique de société qui plonge le lecteur dans la novlangue (ah, ah, ça me me rapelle les comm officielles du boulot), l'univers de ceux qui décident et orientent le monde de demain.

L'auteur qui est un ancien consultant (banques et entreprises du CAC40) dévoile les coulisses de l'IA et de tous les algorithmes destinés à pomper des données et influer sur le comportement des masses (nous, donc).
Un système bien rôdé qui vise à décharger l'être humain de toute prise de décision, à le pousser à désirer toujours et encore plus, à assouvir via les réseaux sociaux, un besoin d'attention sans limite, une volonté de se singulariser (c'est le comble !).

L'ouvrage est intéressant, anxiogène et écoeurant.
Un peu long toutefois et un peu lourd côté parcours du personnage principal, qui finit par être pris à son propre piège.
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l y a 6 ans le père de Victor Laplace s'est suicidé. Avec l'arrivée des nouvelles technologies, cet ancien ingénieur de France Telecom n'a pas pu tenir face aux pressions de Stanislas Dorsay, un auditeur externe. Depuis Victor rêve de vengeance. Son objectif est d'intégrer le cabinet de conseils dans lequel travaille son ennemi et de monter les échelons pour être au plus près de celui qui a détruit sa vie. Pour cela, il va s'approprier les codes de ce monde et placer ses pions les uns après les autres comme dans une longue partie d'échecs dans laquelle il devra toujours avoir quelques coups d'avances. Mais à vouloir trop se rapprocher de sa cible, arrivera-t-il à ne pas se perd et ne renier pas ses propres valeurs avant que son plan réussisse ?
Fort de son expérience professionnelle comme consultant en en stratégie et intelligence artificielle pendant une dizaine d'années, Bruno Markov signe un premier roman glaçant entre cynisme et froide réalité sur le monde du consulting où le pouvoir et l'argent dominent sans pitié dans une compétition individuelle permanente.
Satire acerbe de la société du paraître et de la satisfaction personnelle, sorte d'« Art de la guerre » 2.0 écrit comme un thriller avec des personnages extrêmement forts et complexes qui plongent le lecteur dans une vengeance sans limites.
Un roman dense et immersif, richement documentée tout en étant accessible sur l'univers déshumanisé des algorithmes qui donne à réfléchir sur toutes les données que nous laissons quotidiennement.
Dérangeant mais addictif !
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Bruno Markov nous livre avec ce gros roman une plongée en eaux troubles dans le monde corseté des cabinets de conseil en stratégie, des grandes banques d'affaires et des start-ups branchées de la Silicon Valley, constituant tous à leur manière le chantre d'un corporatisme où nulle place n'est laissée à l'altérité et à la liberté, sauf bien sûr pour les génies ayant déjà atteint la consécration.

L'intrigue du dernier étage du monde est basée sur le désir de vengeance de Victor, jeune ingénieur dont le père s'est suicidé après le passage musclé d'un cabinet de conseil dans son entreprise. Empli de haine envers le jeune consultant prometteur qu'il estime responsable de la disparition de son père, Victor planifie un machiavélique plan visant à entrer à son tour dans le prestigieux cabinet, en gravir les échelons et faire tomber de son piédestal ce consultant trop successful, le réduire à néant.

Le ton est donné, et je trouve que l'auteur réussit à merveille à lier les sphères du conseil, des banques et des algorithmes ; le récit sarcastique des parcours des consultants, et de Victor lui-même, illustre bien la recherche de performance à tout prix et le souci de se conformer à un cadre qui permettra ensuite d'accéder au grade supérieur. J'ai beaucoup ri du méticuleux plan de transformation mis en place par Victor sur le point intellectuel, physique, son double de lui-même sur les réseaux sociaux et les sites de rencontre, et son caractère de geek obsessionnel pour lequel tout problème a une solution algorithmique.

Un thriller que l'on dévore donc, très vrai dans sa description de jeunes cadres dynamiques, mais qui dérape totalement par moment, notamment lors des parties fines sulfureuses du jeune Victor ; ça n'apporte pas grand-chose à l'intrigue d'après moi, qui aurait été encore mieux ficelée sans ça.

Un bouquin finalement profondément déprimant où l'on s'aperçoit que le gratin au sommet du monde n'a pas vraiment l'air plus heureux que nous, des relations sociales réduites à la manipulation et décryptables par tout algorithme bien écrit, et une scission sociale hallucinante, à l'image du niveau de vie de Victor au regard de celui de ses parents. le dernier étage du monde n'est pas exempt de défauts, mais il faut saluer les termes techniques et outils (astroturfing, broker, IoB, triggers points…) que mentionne et distille l'auteur dans son, qui en renforcent la cohérence.
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Roman à trame balzacienne où la grande bourgeoisie du 19ème a laissé place aux jeunes diplômés des grandes écoles évoluant des cabinets de conseil, aux banques d'investissements jusqu'aux plus belles licornes de la Silicon Valley; le héros Victor Laplace, génie des algorithmes de manipulation des données et de l'intelligence artificielle va mettre en oeuvre ses talents pour se venger de la personne , alors jeune consultant, qu'il considère responsable du suicide de son père mis sur la touche suite à la mission de consulting. Victor réussira à gagner le cercle de "L'Ennemi" puis à devenir son bras droit avant d'oeuvrer à sa chute; si il parviendra à ses fins, il y perdra, amours, amis et toute humanité.....un roman qu'on ne lache plus et qui ne lasse pas d'inquiéter quand au pouvoir de ceux qui accèdent, achètent, manipulent les informations que nous laissons sur la toile pour nous vendre produits cosmétiques et programmes politiques...
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Un plat qui se mange froid. Une infiltration chez l' ennemi, pour mieux le comprendre et le détruire. Plusieurs thématiques intéressantes : le désir de l' ascension, du pouvoir, les stratégies dans le monde du travail, le nouveau monde numérique. J ai adoré.
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