Histoire un peu désuète pour une adolescente d'aujourd'hui. Et pour un adulte histoire trop fleur bleu. Ecriture qui manque de poésie, d'emphase. On attend d'une histoire d'amour achevée plus de sentiment
Commenter  J’apprécie         10
Tout avait de l’importance pour moi : nos querelles, ton moindre sourire, une ombre qui passait dans tes yeux, ta façon d'allumer une cigarette... Je n’étais pas un seul moment indifférente. Je vivais soit dans l'angoisse, soit dans un bonheur infini, entre l'impatience de te revoir et la peur de te quitter.
C'était dur à entendre, cette phrase que je savais m'être destinée. Entre nous se dressaient des forces impalpables. « Jamais je n'épouserai une Européenne. Rien ne saura me retenir loin de ma famille. » C'était une prédiction. J'ai payé cher de n'avoir pas voulu y croire, d’avoir usé de mon influence pour essayer de te faire penser autrement. L'échec était certain, mais j'étais jeune et je me croyais forte en conséquence. Il m'a fallu des années pour renoncer.
Qu'importe s'il était imprudent de vouloir bâtir un pont entre deux univers qui déjà se morcelaient ! Qu'importe les souffrances et les échecs à venir ! Nous avons vécu, et je puis le crier à la face du monde, puisque je t'aime encore.
Avec les jeunes, c'était parfait, mais il fallut aussi sourire aux vieux qui ne comprenaient pas le français et dont je ne parlais pas la langue. Je pris soudain conscience de mon isolement dans cette pièce richement décorée, où évoluaient plus de cinquante personnes. Les vieilles femmes – ou du moins paraissant telles – jacassantes, mielleuses, cajoleuses; les hommes ensemble par petits groupes tout cela dans un brouhaha de phrases échangées, dont je ne comprenais pas un traître mot.
Les rênes, c’est toi, et toi seul, qui les tenais. Je devais tout accepter si je te voulais, sans condition. Sinon, eh bien ! tant pis, je n’aurais rien. Et voilà, j’avais tout admis, tout promis, et aujourd'hui tu pouvais tout me reprocher, tu avais tous les droits de ton côté, c'était vrai et je n’avais qu’à me taire. Tous les torts étaient pour moi et c’était juste. C’était juste, parce que, si j’avais des raisons, je n'avais pas d’excuses.