Une famille délicieuse

Ah la fameuse tentation de Venise (qui d'ailleurs je le signale pour les puristes qui ne manqueront pas de l'écrire dans les commentaires est plutôt celle de Naples) ! Willa Marsh me soumet bien à la tentation mais son livre ne m'invite pas à prendre l'avion pour atterrir à l'aéroport Marco Polo et prendre un bateau-taxi qui foncera à travers la lagune pour atteindre la Sérénissime. Il m' incite davantage à embarquer dans un ferry pour Plymouth et dès les portes de la cale ouvertes à partir sur les routes qui mènent vers la Cornouailles et sa charmante capitale,Truro.

D'aucuns diront et je ne pourrais pas leur donner tort que j'évoque souvent la Cornouailles anglaise. Vous l'aurez deviné, elle sert de décor au roman et les descriptions m'ont rappelé de jolis souvenirs. Je ne renâcle même pas devant la couverture qui serait affreusement kitsch si elle n'était pas si terriblement british. Il existe des concours de tasses fleuries en Angleterre lors de foires aux plantes et de comices agricoles. Il faut être anglais, je crois, pour se livrer avec sérieux à ce genre de loisir ! Revenons ou plutôt venons-en à l'histoire. Deux soeurs âgées, la très tendre et très positive Mina et sa cadette Nest, en fauteuil roulant, vivent à Ottercombe, dans la maison de leur enfance, au bord de la mer. Il y a bien longtemps que la demeure ne bourdonne plus de cris, de rires, de chamailleries et de jeux. la famille s'est dispersée, certains de ses membres ont disparu et les plus bruyants à présent sont les trois petits chiens de Mina : Polly Garter, le Chapitaine et Boyo Bon-à-rien. Les deux femmes se sont créés leur monde, un univers "rétréci" par les contraintes de la vieillesse et du handicap, mais tout à fait supportable.

L'arrivée de leur soeur aînée, Georgie, qui va passer quelques semaines avec elles, le temps qu'une place se libère en maison de retraite, risque de bousculer voire de détruire cette harmonie fragile. Atteinte de la maladie d'Alzheimer, Georgie, qui a toujours aimé connaître les secrets de tous pour avoir barre sur eux, menace de révéler au grand jour des événements tabous de la vie familiale.

Parallèlement, à Truro, une de leurs nièces, Lyddie, récemment mariée à Liam, un séduisant gérant de bar, n'est pas sous l'emprise du passé mais s'interroge sur son présent. Elle se retrouve plus souvent en compagnie de Nemrod, son bouvier, que de son époux, accaparé par son métier.

Une famille délicieuse est un roman plein de tasses de thé, de personnages attachants, de chiens au caractère bien trempé et d'air iodé. Rajoutez un vieux camping-car, quelques squelettes dans les placards et l'assurance de passer un moment 100% british.

Mina et Nest sont deux respectables vieilles dames, vivant paisiblement leurs vieux jours dans la maison familiale. Elles doivent accueillir Georgie, leur soeur aînée, qui commence à présenter des signes de sénilité. Leur tranquillité va être mise à mal par cette cohabitation. Georgie ne cesse de répéter qu'elle connait un secret. Et des secrets, dans cette grande famille, il y en a !
L'histoire fait des allers retours entre le présent et le passé, pendant l'enfance des filles, en 1945. Etrangement, et c'est assez déroutant car peu courant, les passages racontant le passé sont conjugués au présent alors que ceux du présent sont écrits au passé simple.
La vie de cette famille est bien racontée, très intéressante, vivante, les personnages sont sympathiques, on a envie de les rencontrer. Et les secrets ne sont pas ceux que l'on pense avoir naïvement découverts.
Agréable à lire, pas inoubliable, mais permet de passer un très bon moment.

Mina et Nest, deux charmantes vieilles dames, soeurs, vivent une vie tranquille au milieu de la lande, à proximité de la mer. Mina s'occupe de Nest, en fauteuil roulant depuis un accident tragique qui a coûté la vie à leur soeur et à leur beau-frère. Elles reçoivent régulièrement la visite de leurs neveux, Jack et Lyddie. Elles acceptent de recevoir quelques temps leur soeur aînée, Georgie, atteinte de démence sénile. L'arrivée de Georgie est l'occasion pour Mina et Nest d'évoquer leur enfance heureuse avec une mère affectueuse et un père plutôt distant voire absent, d'évoquer une soeur et un frère aujourd'hui disparus, l'occasion aussi de dévoiler quelques secrets de famille...
Une famille délicieuse fait partie de ces livres sans prétention mais très agréables à lire, un livre « délicieux » avec une galerie de personnages attachants qui nous suivent encore, une fois la dernière page tournée.
Un vrai bon moment de lecture (même si le meilleur roman de Willa Marsh reste pour moi Meurtres entre soeurs)

Une atmosphère délicieusement british dans ce livre où les secrets dévoilés sont plus étonnants les uns que les autres ! A découvrir aussi "Meurtre entre soeurs" du même auteur à l'humour permanent ! Un délice...

Ce roman porte bien son titre, car je l'ai trouvé délicieux comme un scone tout chaud sortant du four.
Pourtant, il ne se passe pas grand chose en tant que tel mais tout est dans l'ambiance : subtile, délicate. Comme une toile impressionniste faite par un aquarelliste.
Et les petites vieilles, qui ne le sont pas tant en réalité, sont attachantes et touchantes.
Bref, un roman dans la plus pure veine anglaise.

Lien : https://le-jardin-litteraire..

Je viens de terminer Un Famille délicieuse, que j'ai lu pour me consoler de quantité de lectures sinistres. Je dois dire que le remède a parfaitement fonctionné : Willa Marsh distille la même sérénité que Barbara Pym, par exemple, cette sérénité qui fait à mes yeux de façon générale le charme de certains romans féminins anglais.
Il est difficile d'expliquer ce charme. Il tient à la nature, comme il a déjà été très bien dit ici. La Cornouailles fait rêver, et aussi la description précise des fleurs et des lumières, l'évocation fraîche des promenades. Je voudrais ajouter deux propositions, subjectives et évidemment fragmentaires :
- la notion de "secret" qui hante le roman me semble assurer un destin à chacun des personnages. Il y a dans ce type de roman une sorte d'héroïsme humble : chacun a supporté et surmonté en silence une souffrance quelconque et est parvenu à une attitude contemplative. Ces lectures diffusent une sorte d'apaisement mâtiné d'humour qu'on reconnaît tout de suite et qui a la saveur acidulée d'un bonbon anglais ;
- plus encore que de famille, il est ici question d'une maison magnifique vers laquelle va tout l'amour des personnages. C'est une maison au bord de la mer, comme dans Promenade au phare, porteuse des mêmes souvenirs d'enfance. Elle est à la fois refuge maternel et part d'ombre où l'inconscient affleure. C'est elle finalement qu'on redécouvre et qu'on garde, comme dans Les Baleines du mois d'Août, qui, pendant toute ma lecture, a donné aux deux vieilles héroïnes les visages de Bette Davis et de Lillian Gish. Je sais bien que c'est un thème rebattu, mais je marche à chaque fois avec le même délice !

Décidément cet auteur me plaît bien. Un roman avec des personnages très attachants, des secrets de famille et de l'émotion. On se prend tout de suite pour Nest et Mina, et c'est un plaisir de plonger dans leurs souvenirs.

Une atmosphère très british , une lande sous la pluie , des tasses de thé dégustées devant un feu de cheminée et l'histoire d'une famille sur plus d'un demi-siècle .
L' arrivée de la soeur aînée ( aux portes de la sénilité ) chez ses deux cadettes va faire émerger des secrets ...
Malgré quelques longueurs aux 2/3 du livre , j 'ai bien aimé ce roman qui parle de la vie , de la vieillesse , des rapports entre frères et soeurs et des rendez-vous manqués , tout cela dans un style agréable ; j'ai trouvé la fin très émouvante .

J'ai découvert ce livre grâce aux lecteurs de Babelio qui par leurs commentaires m'ont donné envie de réserver un exemplaire à la médiathèque.

Je me suis laissée porter par cette histoire qui met en scène de manière fluide la vie d'une famille composée cinq soeurs et un frère.
On fait des allers retours du présent en flash-bac du passé qui nous renseignent sur les liens entre les protagonistes, leurs secrets qui sont bien gardés et qui s'échappent au moment où l'on ne s'y attend le moins.

J'ai apprécié en particulier Mina, évidemment, qui est un personnage si riche de qualités.
J'ai aussi beaucoup aimé la façon qu'a l'auteur de nous inclure dans une ambiance simple et tendre, quand elle évoque les chiens de Mina, ses trois petits terriers qui ressemblent au Milou de Tintin, et de Lyddie, un bouvier.Elle nous les matérialise superbement, on les croirait avec nous dans la pièce.

Enfin, nous sommes plongés dans une ambiance faîte de tasse de thés et de paysages anglais sauvages et ressourçant.

"Une famille délicieuse" évoque les drames de la vie mais aussi les refuges, la compassion, le soutien, l'amour, les ingrédients d'une famille, en somme!

Histoire de famille délicatement racontée. Un plaisir.