Alix, tome 21 : Les Barbares

- Pourquoi t’es-tu attaché à cet Alix qui n’a pas d’ambition à Rome ?… Sépare-toi de lui, isole-le, je te paierai un gros prix pour cela.
- Tullius Carbo, tu es encore plus abominable que je ne l’imaginais ! Laisse-moi tranquille !
- Bah ! Après tout peut-être n’es-tu fait que pour être second, pour marcher dans l’ombre de quelqu’un !

Personne n’est invulnérable, pas même les hommes qui se prennent pour des dieux.

- Mais c’est quoi l’ambre ?
- Ça. C’est un morceau que m’a rapporté Falcatus. Il propage une lumière dorée et vaut, à lui seul, une très grosse somme. Des plages de Septentrion je compte rapporter une quantité de ces larmes divines.
- Pour toi tout seul, ou pour le bien de Rome ?…
- Hé ! Le mien fera le bonheur de la cité comme la richesse de Crassus a fait la prospérité du peuple.

[Tullius Carbo] Les dieux ! Je t’en ficherai des dieux ! Un seul protège ces énergumènes, le dieu César, et cela suffit à pour leur attirer la sympathie des officiers alors que ces deux godelureaux ne savent sûrement pas faire marcher une troupe de soldats ! Tu sais, Simones, seuls la puissance et l’argent comptent ; c’est pourquoi il me faut l’ambre des barbares, des sacs d’ambre qui me rendront, à Rome, le plus riche des citoyens.

Arrivés plus bas, les deux garçons surprennent des légionnaires déterminés, qui, sans ménagement, emballent les corps mutilés pour les immerger dans le eaux du fleuves.
- Ne restez pas là, jeunes gens ; votre compassion ne sert malheureusement plus à rien… Ce qui vient de se passer est monnaie courant à Altus Rhenus. Pour vivre et survivre ici, il faut avoir une tête de bois et un cœur de fer !

Méfiez-vous. Méfiez-vous encore. Méfiez-vous toujours.

Cela vient de Tertullum. Ils nous annoncent l’arrivée imminente de deux envoyés de César… Alix Gracchus et Enak Menkharâ… Connais pas !

- Il se croit déjà riche et triomphant !
- Oui, c’est une folie contagieuse et je crains que bien de ces hommes qui partent pleins d’idées de conquêtes dans la tête et de courage dans le cœur ne reviennent jamais.

Malgré la chaleur de cette journée de fin d'été, l'activité du puissant fort d'Altus Rhenus n'a pas faibli. Masse imposante dominant le fleuve qui se perd, au loin, dans les forêts de la Germanie, ce haut lieu de technique romaine reflète bien la toute-puissance de la République.

- ... Hum ! Tu ne m'aimes pas, n'est-ce pas mon garçon ?!... Pourquoi t'es-tu attaché à cet Alix qui n'a pas d'ambition à Rome ?... Sépare-toi de lui, isole-le, je te paierai un gros prix pour cela.
- Tullius Carbo, tu es encore plus abominable que je ne l'imaginais ! Laisse-moi tranquille !
- Bah ! Après tout peut-être n'es tu fait que pour être second, pour marcher dans l'ombre de quelqu'un !