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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Quelle déception que ce livre !
Je l'avais acheté sans aucune hésitation dès sa sortie, en plus un exemplaire dédicacé de l'autrice que j'aime vraiment beaucoup, j'étais enchantée ! Mes nombreuses lectures ont fait que je n'ai pas pu l'entamer avant ces derniers jours… mais donc, malgré mon grand enthousiasme de départ, je n'ai cessé de déchanter.

Alors, il faut rendre à César ce qui appartient à César : la plume de l'autrice est toujours aussi belle et entraînante ! Si elle s'appesantit davantage (que dans ses livres précédents) sur certains poncifs proches de ce qu'on peut retrouver dans les livres de bien-être, voire de développement personnel et autres feel-good, par exemple sur le bonheur d'avoir une famille même boiteuse et patati et patata, ce n'est pas ultra-gênant (même si j'avoue avoir sauté quelques lignes à plus d'un endroit) et, de façon générale, elle accroche suffisamment pour qu'on continue de tourner les pages encore et encore, même si l'histoire plaît de moins en moins.
C'est que les personnages, eux, sont attachants, malgré les nombreux clichés qui les caractérisent, plus que dans ses livres précédents m'at-t-il semblé. Je n'ai pas toujours bien cerné Sarah et je n'ai rien ressenti d'extraordinaire chez elle, mais j'ai trouvé Malone (notre rôle-titre après tout !) particulièrement touchant. Il est aussi très proche de son frère Farrell, qui a dû fuir l'Irlande –on ne saura pas pourquoi tout au long de ce 1er tome !- et que Malone a donc rejoint dans ce rêve américain qui tourne peu à peu au cauchemar pour lui. Et bien sûr, mention pour la petite Hailey ! Je me rappelle que Blandine P. Martin avait fait un appel sur sa page Facebook (à l'époque où j'y allais encore) pour que ses lecteurs et lectrices partagent des anecdotes vécues avec leurs enfants de l'âge de la petite, leurs « mots d'enfant » etc. Or, vu comme ce personnage est tellement réussi, j'imagine en effet qu'elle s'est bien inspirée de plusieurs de ces petites histoires vraies toutes en mignonnerie !

Mais de chouettes personnages ne suffisent pas à faire une bonne histoire…
La première partie est assez plate, il ne se passe rien de spectaculaire si ce n'est que Malone va de galère en galère, tentant de protéger sa fille envers et contre tout, de même que le reste de son « clan » car il est l'aîné et se sent responsable de tous. Cependant, tous ces aspects sont tellement exagérés que ça en devient pénible, avec un stéréotype de base qui ne m'a même pas convaincue : certes le rêve américain est un leurre et n'est définitivement pas à la portée de tout le monde… mais là on a quand même des Irlandais ! Je veux dire, on n'est pas dans le contexte tellement vrai (hélas) de ces nombreux émigrés latinos, qui arrivent à la pelle via les sentiers du Sud, et que certain président a tenté d'éradiquer à tout prix. Ici on parle d'émigrés européens, qui sont forcément entrés d'une façon plus ou moins « officielle » (ou pas ? mais alors comment ont-ils fait ? et pourquoi ? ce n'est jamais dit et ça manque !!). Quoi qu'il en soit, ils parlent la langue du pays, avec un accent certes, mais n'est-ce pas la même origine que tant et tant de primo-arrivants européens qui ont « créé » ces États-Unis ?!
En outre, on apprend à un certain moment que Malone est menuisier (ce n'est guère un spoil fort important dans l'histoire, surtout hors contexte), et on veut nous faire croire que, depuis près de 10 ans qu'il vit là-bas, il n'a rien trouvé dans sa branche, et rame dès lors pour joindre les deux bouts à coup de petits boulots insignifiants ?! A-t-il seulement cherché, au fait ? Je ne sais pas quelle est la situation des métiers manuels aux États-Unis, et à New York en particulier, mais je peine à croire qu'un ouvrier qualifié, blanc, blond et anglophone, n'ait pas réussi à trouver un boulot réellement rémunérateur et qui corresponde à sa formation…

Et à partir de là, sur un prétexte qui semble bien un peu tiré par les cheveux tant il arrive comme par hasard à point nommé, Malone et sa bande s'engagent dans une voie complètement en contradiction avec les valeurs que Malone semblait préconiser pour sa fille, en contradiction avec les valeurs que Blandine P. Martin affiche elle-même sur les réseaux (ou alors je n'ai rien compris), et définitivement en contradiction avec mes propres valeurs !
Certes, l'autrice tente de convaincre le lecteur du côté juste, peut-être même indispensable, de ce choix que fait Malone… et en effet, on touche à la notion tellement compliquée de ce qui est juste, par opposition aux lois, au système judiciaire d'une démocratie (qui vaut ce qu'il vaut), a fortiori quand on est immigré et pauvre face à une société où on ne trouve pas sa place, ou face à une bande organisée. Mais Blandine n'a pas réussi à me convaincre du bien-fondé de la décision de la bande, ce choix de se faire justice soi-même, pour des raisons qui sont sorties du sac de Mary Poppins comme par magie. En outre, circonstance aggravante à mes yeux, les motivations de Malone sont à mon sens très opportunistes et personnelles, à la limite d'un certain « égoïsme familial » : il s'agit certes d'offrir un avenir à Hailey (et au passage payer ses dettes), c'est beau et ça fera pleurer dans les chaumières. Oui, mais non : on est quand même très loin de sauver la veuve et l'orphelin dans un contexte plus large, d'une cause qui aurait transcendé ce petit cercle familial et rendrait alors les choses plus acceptables, peut-être…

Comment dire autrement ? Les Wild Crows, saga que j'avais adorée et dévorée d'une traite en enfilant les différents tomes sans pouvoir m'arrêter, étaient eux aussi dans une certaine illégalité à plus d'une reprise. Mais leurs motivations à eux étaient ancrées dans un contexte socioculturel connu (ces fameux « clubs de motards 1% ») et présentées de façon réaliste, avec en plus l'espoir constant qu'ils passent à des activités plus légales et moins dangereuses. Ici, on a tout l'inverse : un homme qui veut à tout prix protéger sa fille et lui offrir le meilleur, animé d'une rage de s'en sortir mais qui fait un constat de quasi-échec au bout de 10 ans… et qui entre dès lors dans du grand n'importe quoi sous prétexte que ça va tout arranger ?! Décidément non, Blandine s'est fourvoyée, et je ne peux (ni ne veux) la suivre dans ce délire…

Bref, autant ça passait avec les Wild Crows, autant ici ça semble artificiel et malvenu, malgré la plume enchanteresse de l'autrice et ses personnages attachants. Décidément j'ai eu du mal à aller au bout de ce premier tome, qui par ailleurs reste bien trop évasif sur la passé, pourtant si important, de nos renégats irlandais.
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