"Tant qu'il était dans mes bras, il ne pouvait pas me quitter."
"Tu n'avais pas le droit de partir, tu n'avais pas le droit de la prendre. Je t'en veux tellement de m'avoir laissée toute seule, je suis perdue."
Edward s'était tourné vers moi, il regardait dans le vide. Il semblait comme ailleurs, un ailleurs tourmenté.
J'étais nue devant le miroir et j'observais mon corps. Voilà bien longtemps que je n'y avais prêté attention. Il s'était éteint à la mort de Colin. Edward l'avait réveillé doucement hier.
J'étais bien, je ne me sentais plus oppressée. La vie reprenait ses droits, et je ne voulais plus lutter contre.
Avec lui, j'apprenais à ne pas parler pour ne rien dire.
Tu ne fêtes pas Noël, passons. Tu n'es pas la seule à avoir un problème avec les réunions de famille. Mais le réveillon, c'est une soirée entre amis, pour s'amuser, tu ne peux pas me refuser çà.
Et depuis un an, je me répétais tous les jours que j'aurais préféré mourir avec eux. Mais mon coeur battait obstinément. Et me maintenait en vie. Pour mon plus grand malheur.
" Nous comptons bien qu'il sera surmonté après un certain laps de temps, et nous considérons qu'il sera inopportun et même nuisible de le perturber "
( Freud, à propos du deuil )