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Citations sur Mes fous (17)

« – On est tous plus ou moins atteints, mais le fou, c’est d’abord celui qui est sans interlocuteur. »
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Quand les aliénations mentales prennent l'allure d'un discours politique, les discours politiques manifestent des aliénations mentales. Le club des psychopathes en tous genres forme un cercle nettement plus large que ses représentants les plus spectaculaires. Aujourd'hui le monde est plus que jamais borderline, aujourd'hui que la folie est au pouvoir sans plusieurs Etats du monde, il est probable que le dérèglement psychotique s’accélère. Trump, Bolsonaro, Orbán, Berlusconi, Erdogan, Boris Johnson, Poutine, Salvini, Bachar el-Assad, un bon nombre d'autres, au pouvoir ou pas encore : on voit bien que le trouble psychique n'est pas reconnu à sa juste valeur. Si le dossier de tous ces personnages n'a pas été accepté par les organismes compétents, c'est qu'il y a bien des progrès à faire. La bête immonde est psychotique.
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Souvent ils vont à l’essentiel : la vie, la mort, la haine, la peur du monde, la relation à l’autre, le désir de reconnaissance. Ils expriment admirablement nos névroses banales, notre fatigue de nous-mêmes, notre fureur chronique à fleur de peau, nos entraves matérielles, l’encombrement des choses, le malaise de nos corps, la tristesse quotidienne que provoque en nous le sentiment de fugacité, toutes les entraves qui contrarient la fraîcheur de vivre.
Ils ne s’habillent pas, ils s’accoutrent, s’affublent, se nippent, superposent des fringues, projettent la nudité de l’homme dans un habit d’Arlequin. Aucun vêtement ne leur suffit, aucun ne convient à leur multiplicité de fou, ce pour quoi il leur faut des couleurs, des chapeaux ou plutôt des galurins, des choses qui marquent, qui distinguent, qui se repèrent en un coup d’œil.
Les passants affairés s’y habituent comme à l’idiot du village. Pas moi. Je ne parviens pas à ignorer les corps errants dans la foule, les folies anonymes qui hantent la misère en milieu urbain. Les discours délirants m’émeuvent. Je cherche à travers eux une révélation. Je cours après une énigme.
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Ça fait peut-être deux mois que je n'ai pas lu les journaux, que je ne regarde pas la télé, que je n'écoute pas la radio. Pourquoi ajouter au malheur intime les problèmes de l'humanité et, en plus, ceux du cosmos?
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Quelquefois, par solidarité, j’ai envie de hurler avec eux, de harponner les autres, tous les autres si indifférents, si pressés, si blindés de normalité. Ceux qui passent sans mot dire. Car l'indifférence est générale, et que veut un fou avec ses moyens si particuliers, ses mimiques si étranges, son habillement incongru, ostentatoire, multicolore, avec ce corps exhibé, signalisé, fait pour accrocher les regards, avec cette maison ambulante, ces sacs plastique, ces affaires disparates qu'il transporte sans destination, que veut-il, sinon mettre fin à ce flux indistinct, tenter de saisir enfin, dans le flot continu des passants qui sans répit circulent, une attention, une reconnaissance?
Dans les cafés, dans les rues, les fous harcèlent, demandent, intiment. Ils aimeraient que la ville soit un village, tâchent de former autour d'eux un cercle d'attentions, une réunion de passants qui s'arrêteraient pour eux, rien que pour eux, enfants, vieillards, badauds, peu importe. Ils veulent le monde à leur chevet. Qu'on ne les laisse pas seuls. Qu'on ne les ignore pas.
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Je marche infatigablement, interminablement, sans but, dans les rues, sur les quais, dans les parcs. Quelques humains, des ultrasensibles, perçoivent de l'intérieur mes ondes. Il arrive qu'une rencontre de hasard m'entraîne dans son maelström. Sylvain a bien raison de me dire que je souffre d'un excès d'empathie. C'est vrai que j'ai tendance à voir la folie partout, à débusquer sa menace, chez moi ou chez les autres, à travers des signes légers: une parole exagérément volubile, l'hystérie d'un geste, le mutisme glaçant d'un poisson froid, la logorrhée d'un monologuiste. Les fous et les demi-fous me magnétisent. A moins que ce soit le contraire. Je ne peux pas détourner mon regard. Je suis prêt à les suivre tel un privé qui aurait renoncé à la filature et adopté la méthode directe.
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« Je vois des femmes enceintes au ventre transparent d’où sortent par le nombril des milliers de cerfs-volants. »
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Qui est le plus fou ? Celui qui pense à la mort chaque jour, comme moi, ou celui qui est possédé par le langage de l’entreprise ?
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Fou n’est pas le mot, même si je le prononce avec affection. Je préfère dire : corps errants.
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Je laisse la maison et le jardin. C'est Ysé qui part, mais c'est moi qui déménage. Il n'y a curieusement aucun conflit entre nous. Juste une impossibilité de faire face côte à côte. Il paraît qu'il y a des parents que les enfants rapprochent. Nous, ils nous ont éloignés.
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