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3,77

sur 1450 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Comme souvent lorsqu'il a été beaucoup dit et écrit sur un livre, je ferai court pour évoquer mon retour de lecture de L'Empreinte, d'Alex Marzano-Lesnevich, traduit par Héloïse Esquié.

Court, car il y a peu d'intérêt à vous paraphraser une énième fois cette histoire forte d'enquête a posteriori, autour d'un crime pédophile par une jeune avocate, elle-même confrontée à ses propres viols de jeunesse.

Court, car comme beaucoup d'autres lecteurs, j'ai beaucoup apprécié la profondeur du sujet et l'intérêt né de cette confrontation des deux crimes, qui trouve tout son sens et son humanité dans la recherche douloureuse de l'impossible compréhension.

Mais court aussi car contrairement à beaucoup d'autres lecteurs, j'ai trouvé l'ensemble un peu long et, au risque d'en choquer certains, mon intérêt a nettement décru dans la deuxième partie du livre, dont les apports m'ont semblé plus relatifs.

Peut-être que la lecture rapprochée de plusieurs livres aux thèmes délicats ces derniers temps n'a pas aidé, générant un trop plein de sordide. Alors vite, un peu de légèreté...
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Ben zut alors, que s'est-il passé ?
Pourquoi n'ai-je pas pu me résoudre à attribuer plus de 3 étoiles à cet ouvrage, pourtant largement plébiscité ici-même par d'éminents babelionautes ?
Comment ai-je pu m'essouffler si vite à la lecture de cet étrange document, à mi-chemin entre l'enquête journalistique et le récit autobiographique, et pour quelles raisons ai-je dû me faire violence pour en venir à bout ?
Qu'ai-je donc à dire pour ma défense ?

J'ai beau chercher, je vois pas, m'sieur le juge...
Voilà sans conteste un livre intelligent, profond, courageux, sérieusement documenté, original dans sa construction, voilà un livre que j'aurais adoré adorer, mais qui en dépit de toute ma bonne volonté n'aura pas atteint les sommets auxquels il semblait promis. Zut, zut et re-zut.
Dieu sait pourtant combien le témoignage d'Alexandria Marzano-Lesnevich, victime d'inceste pendant de longues années, m'a touché, et combien était forte son idée de lier ce drame personnel à celui du jeune Jérémy (6 ans), assassiné bien plus tard par un prédateur sexuel du nom de Ricky Langley.

Deux enfers parallèles, une confrontation à distance entre un pédophile repenti et une victime en quête d'explications, des êtres en souffrance et des familles dévastées, différentes façons d'appréhender l'infamie et mille questions épineuses qui surgissent autour des thématiques fondamentales du droit et de la justice, de la peine de mort et de la reconstruction des vivants...
Peut-on pardonner à l'assassin de son fils ? Comment se relève-t-on d'une enfance saccagée ? Comment affronter le déni de ses proches ? "Si nous ne mentionnons que les moments de bonheur, seront-ils les seuls à exister ?" Est-il toujours possible de faire cohabiter un légitime désir de vengeance et une intime conviction quant à l'inhumanité de la peine capitale ?
Autant d'interrogations complexes qu'Alexandria Marzano-Lesnevich aborde avec beaucoup de franchise et de discernement, en s'efforçant toujours de comprendre avant de condamner, en remontant dans son passé à la source de ses cauchemars et en menant dans le même temps un travail d'investigation colossal sur le terrible "cas Ricky Langley", qui l'obsède au point de faire vaciller son engagement de toujours contre la peine de mort.

Sur le papier donc, l'Empreinte avait tout pour me plaire...
Je regrette sincèrement d'y avoir trouvé quelques longueurs, de m'être un peu lassé de ces allers-retours spatio-temporels incessants dont la finalité m'a parfois échappé, et de m'être finalement perdu dans un enchevêtrement assez confus de faits autobiographiques et d'éléments d'enquête judiciaire.
Je salue quand même le succès de ce premier "roman" ambitieux, qui a manifestement aidé l'auteure à briser un silence devenu trop pesant et qui, s'il ne m'a pas complètement conquis, ne m'a pas pour autant laissé indifférent.
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« Ce job sera mon épreuve. Si je suis vraiment contre la peine de mort, je dois m'y opposer aussi pour des hommes tels que lui.
Je réponds :
"Oui, je me sens capable de défendre un pédophile". »

Alexandria Marzano-Lesnevitch mêle ici enquête juridique et autobiographie dans un récit intelligent et très bien écrit. J'en ressors tout de même avec un avis mitigé. Autant j'ai dévoré la première moitié du livre, autant je me suis ennuyée dans la deuxième partie. Les longues parties d'introspection et de questionnement m'ont parue bien répétitives, les mêmes réflexions commençant à tourner en boucle.

Le sujet repose sur une question qui est posée de bout en bout de ce livre ; peut-on, en tant que magistrat, vouloir défendre un pédophile condamné à la peine de mort lorsqu'on a été soi-même victime d'attouchements sexuels durant l'enfance ?
La jeune fille va poser face à face son ambition professionnelle : être avocate (comme le sont ses propres parents mais dans le but supplémentaire de lutter contre la peine capitale, encore en cours dans certains états américains), et le souvenir des traumatismes les plus douloureux dont elle a été victime.

C'est un récit percutant, qui tente de retracer l'origine de toute déviance : est-il vrai que les prédateurs sexuels sont d'anciennes victimes ?
Alexandria va tenter d'y répondre, d'autant plus qu'en tant que stagiaire, elle va se voir confier le dossier de Ricky Langley, accusé d'avoir assassiné un garçon de six ans et soupçonné d'actes sexuels sur celui-ci. Elle va éplucher tous les dossiers, remonter le fil des audiences et des différents procès (les sources consultées par l'auteure sont d'ailleurs consignées en fin d'ouvrage) pour tenter de comprendre qui est Ricky, mais aussi pour essayer de soulager sa conscience de victime.
Les fils se nouent et se dénouent autour de personnages complexes.

L'enquête, il faut le reconnaître, est passionnante ; j'ai juste regretté qu'elle soit si longue…
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Je vais aller plutôt à contre courant mais je n'ai pas apprécié cette lecture.
J'ai trouvé cela très brouillon, on passe de l'enquête sur le meurtre à l'histoire personnelle de l'auteure sans vraiment d'ordre particulier.
Je comprends tout à fait le besoin pour l'auteure de poser des mots sur les abus qu'elle a subi mais je pense n'avoir pas complètement saisi le sens de sa démarche en la mêlant avec une autre histoire.
Au bout de ces quelques 400 pages on est finalement pas très avancé sur les 2 sujets...
Une lecture bien longue et laborieuse.

Je souligne tout de même la volonté de dénoncer les abus sur mineurs au sein de la famille en écrivant cette autobiographie.
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Sur le papier, les étoiles étaient toutes alignées pour que ce livre me plaise. Il s'agit du récit des investigations quasi-journalistiques de l'auteur sur un cas réel, celui de Ricky Langley, un pédophile qui a assassiné en 1992 en Louisiane un petit garçon de 6 ans. Langley a été condamné à la peine de mort, peine commuée en réclusion à perpétuité lors d'un second procès en 2003. Je suis en général friande de ce type de littérature, je suis toujours curieuse de comprendre les mécanismes qui poussent un être lambda à se transformer en monstre. de plus, je me suis rendu compte lors de la lecture que je me trouvais moi-même en Louisiane à l'époque du 2e procès et que je suis passée sans le savoir sur certains lieux cités dans l'enquête, ce qui n'a fait que rajouter pour moi de l'intérêt à ce récit.

Malheureusement, je pense qu'il y a eu incompréhension de ma part sur le fond de ce livre: je m'attendais à ce que ce récit soit plus centré sur le sujet de la peine de mort, avec un vrai travail d'investigation critique sur le sujet. Or ce n'est absolument pas le cas, c'est même un sujet un assez secondaire dans le livre.
En réalité, l'auteure nous livre un récit beaucoup plus intimiste puisqu'elle entrecroise son propre récit autobiographique (marqué par les attouchements d'un grand père incestueux) aux évènements liés au crime de Langley.
Cette affaire devient donc une chambre de résonance pour le cas personnel de l'auteure qui y trouve un écho fort à ses propres traumas. Elle se positionne bien sûr elle même contre la peine de mort, mais à certains moments elle exprime des doutes sur sa position à cause des sévices qu'elle a vécus et qui rendent difficile toute objectivité.

Au final, j'ai trouvé, à mon grand regret, qu'il y avait beaucoup de longueurs dans le livre, notamment sur la partie autobiographique.
On sent que cette affaire est pour l'auteure une sorte de thérapie, qu'en cherchant des réponses sur l'affaire Langley, elle cherche en fait les clés qui décryptent son propre passé traumatisant. Sur ce point, si le livre a atteint son but, c'est le principal, mais en tant que lecteur, je trouve que cela rajoute beaucoup de lourdeur au récit.

Une enquête qui était donc au final bien plus intimiste que prévu. Je ne suis pas sûre que cela ait amené un nouvel éclairage plus intéressant sur le cas Langley, en tout cas pour une personne "extérieure". Je reste donc assez mitigée sur ce livre dont j'attendais beaucoup plus de profondeur, notamment sur le sujet de la peine de mort.
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SOIS FORTE ET TAIS TOI ◾
Autobiographie ou journalisme, documentaire ou fiction, L' Empreinte est un récit au croisement de tout cela. L'auteur se destine à une carrière d'avocat comme ses parents et est persuadée d'être une farouche opposante à la peine de mort jusqu'au jour où son chemin croise celui de Ricky Langley, un pédophile qui a tué un enfant. Alexandria Marzano-Lesnevitch pensait avoir mis sous le tapis ses traumatismes d'enfance, ils ressurgissent alors la poussant à écrire ce livre.. Pour enfin dire ce qui a toujours été passé sous silence mais peut être aussi pour sauver sa peau. ◾J'ai pensé au film les chatouilles où la mère se soucie (apprenant que sa fille a été abusée) avant tout du quand dira-t-on alors que dans l'empreinte, l'auteure écrit :"ma mère m'a expliqué que je nuirais à la carrière politique de mon père [... '] Mon père a expliqué que je ferais souffrir ma mère. Ils m' ont tous deux interdit d'en parler à ma grand-mère car ça lui ferait trop de mal et à mon frère." ◾J'ai aussi pensé au film Grâce à Dieu où le silence de l'église est assourdissant. ◾Ce qu'on apprend, si jamais on en doutait, ce sont les empreintes que laissent les abus (le mot viol serait plus juste d'ailleurs) année après année : sur la santé, sur la vie sexuelle et sur les choix professionnels. ◾Ce que j'ai trouvé le plus intéressant dans ce récit ? Toute l'enquête sur la famille de Ricky Langley, tout ce qui concerne son enfance ; le parcours d'Alexandria face à son passé et cet attrait inexplicable pour ce meurtrier (je fais de la psychologie de comptoir si j y vois une sorte de transfert ?) ◾J'ai moins aimé la dernière partie du livre quand l'auteure nous raconte en détails (trop pour moi) le procès et lorsqu'elle mélange la vie de Ricky et la sienne dans un même chapitre jusqu à ce que je vois arriver la fin avec un certain soulagement.
Au delà de l'affaire et de l'enquête, L'empreinte est une réflexion saisissante et dérangeante sur les secrets de famille.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Je suis extrêmement perplexe en terminant ce livre. J'ai vraiment du mal à savoir ce que j'en pense.
Je ne crois pas que je l'ai vraiment apprécié. J'ai pourtant voulu aller jusqu'au bout, car j'y croyais à cette idée, à ce projet, sur le papier au départ en tous cas, sur base de la quatrième de couverture et des commentaires élogieux que j'en avais lu. Une jeune avocate fervente opposée à la peine de mort assiste aux aveux d'un meurtrier pédophile et ressent au plus profond d'elle-même l'envie qu'il soit exécuté. Cette réaction l'incite à explorer l'histoire de ce criminel et à la faire résonner avec sa propre histoire, pour tenter de démêler les origines de sa réaction viscérale et le sens qu'elle peut donner à tout ça.
Mais au fur et à mesure de ma lecture, ce projet m'est apparu de plus en plus flou, de plus en plus confus. Je n'arrive toujours pas très bien à ce stade à déterminer le pourquoi : pourquoi ces heures et ces heures de recherches dans les tréfonds de ce fait divers ? Pourquoi ce foisonnement de détails techniques et parfois sordides sur cette affaire ? Pourquoi ce besoin d'être presque plus dans le documentaire que dans le roman, à justifier chaque choix narratif, à citer l'origine de chaque dialogue, à disséquer la vraisemblance de chaque détail ? Pourquoi ce besoin d'aller sur les lieux des différents événements de cette histoire ? Pourquoi ce lien si fort avec sa propre histoire ? Et surtout, pourquoi cette nécessité de nous faire passer nous, lecteur, par ce même chemin fourmillant de méandres, de détails, de technicités, d'aller-retours temporels, d'enquête plus poussée que les enquêtes judiciaires elles-mêmes ?
La réponse qui me vient est probablement donnée par cette dernière question. L'auteure a suivi un chemin extraordinairement long et complexe pour chercher ses réponses, pour démêler ses traumas, pour trouver le sens qu'elle peut donner à tout cela, et par extension à sa propre vie, et à la manière dont elle peut avancer. Sans doute que nous résumer ce chemin pour arriver directement à la conclusion n'aurait eu aucune force et aucun impact, ni sur nous, ni surtout sur elle - il est évident que ce livre lui a servi de support thérapeutique. Et sans doute que nous n'aurions rien pu comprendre de sa quête et de ses questionnements sans la suivre à la trace dans tout ce chemin complexe.
J'espérais en effet trouver à la fin du livre les réponses qui justifieraient ce long parcours, et je n'ai pas été complètement déçue. Mais je n'en garde pas moins une certaine perplexité sur la nécessité d'aller aussi loin dans les détails de ce fait divers.
Pour ajouter à mon sentiment confus, je dois souligner la complexité de la structure narrative, qui part un peu dans tous les sens, avec des aller-retours entre différentes époques de cette histoire sans que cela rende toujours un rendu très clair de la chronologie (je suis par exemple toujours un peu perdue entre les procès de 2003 et 2009, qu'est-ce qui a trait auquel...).
Mais pour contrebalancer tous ces ressentis négatifs, je voudrais applaudir les thèmes et les valeurs dégagés par ce récit. Une très forte humanité, un contre-pied total au manichéisme et aux jugements rapides face à un criminel aussi odieux qu'un meurtrier pédophile, une leçon d'empathie inconditionnelle, même face aux aspects les plus noirs de l'âme humaine. Ce livre nous crie que chacun est un être humain, avec son histoire, et ce que ça fait du bien de lire quelqu'un qui ose défendre haut et fort cette idée. Ce livre est aussi un puissant réquisitoire contre le silence, les tabous, les secrets, aux conséquences dévastatrices. Un immense plaidoyer pour la parole, le dialogue, le témoignage. Et enfin, et c'est probablement à mes yeux le message le plus fort du livre, une sensibilisation profonde à la relativité de la notion de "vérité", et à l'importance de l'ambiguïté, de l'entre-deux, du "hors-cases", des zones grises. A la possibilité à l'amour et à la haine de se côtoyer, à la culpabilité et à l'innocence, au noir et au blanc. Ce livre nous apprend à être beaucoup plus prudents avec nos jugements en tant qu'observateurs extérieurs, face à ce que nous jugerions contradictoire, incohérent, paradoxal, inconcevable. Il nous montre que c'est là, au-delà de la raison et du pragmatisme, que réside l'humain et sa vérité.
Enfin, je veux absolument souligner le courage de l'auteure d'avoir entrepris cette démarche par rapport à sa propre histoire, d'avoir osé briser les silences et rompre les tabous, ce courage inimaginable pour moi de publier un livre à propos de tous ces terribles secrets de familles, alors même que presque tous les membres de cette famille sont encore en vie et vont pouvoir lire ce livre. Il faut une force, un courage et une foi en la valeur de sa démarche que je trouve admirables. C'est sans doute finalement cette partie autobiographique de ce livre que je retiendrai le plus positivement, qui me marquera le plus profondément, et qui, j'en suis finalement assez convaincue, est la vraie essence de ce livre.
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Je l'ai achevé voilà une dizaine de jours mais impossible de rédiger ma chronique plus tôt.

Ce livre est terrible, chamboulant mais un peu décevant aussi.

Autant de sentiments contradictoires qui méritaient un peu de temps pour être détricoté.

"The fact of a body" (selon son titre original) est à la fois un documentaire - sur le meurtre d'un enfant par un pédophile - et un témoignage sur le récit d'une jeune femme violée, enfant, par son grand-père.

Les deux récits s'entrecroisent lors Alexandria, stagiaire dans un cabinet d'avocats se retrouve face à cette question lancinante : serait-elle prête à sauver du couloir de la mort un meurtrier d'enfant, pédophile, elle qui fut victime de son aïeul ?

L'introspection qu'elle mène, à la fois sur l'histoire du meurtre et sur son propre passé conduit à de nombreux passages insoutenables.

Le cheminement d'Alexandria est admirable de force et de résilience.

Elle réussit à évoquer de façon si subtile l'ambivalence de ses sentiments à l'égard de son bourreau ou de ses parents qui ont su et n'ont rien dit.

Cependant, la dernière partie du livre m'a déçue en retraçant le procès de Ricky Langley. le récit a perdu de sa force et de sa singularité pour me rappeler des récits déjà lus et relus de procès américains : choix du jury, débats etc.

J'achève cette critique sans savoir si au final j'ai aimé cette lecture... elle est admirable en bien des points, présente une force incroyable le tout étant contrebalancé par des longueurs et une dernière partie plus traditionnelle.
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A la fois roman autobiographique et journalistique, l'auteur nous livre un récit poignant sur la pédophilie et la peine de mort.
Après des études de droit, l'auteure devient stagiaire dans un cabinet juridique. L'affaire Ricky Langley va être l'exutoire de ses propres souffrances qu'elle a enfouies au fond de son âme depuis l'enfance où elle subissait des attouchements de son grand-père.
« Chaque samedi, ma soeur Nicola joue aux dames avec mon grand-père sur le perron comme je le faisais auparavant. Moi, je ne peux plus. Je ne peux même pas les regarder jouer. Je suis trop consciente du fait que je l'ai vu la toucher dans notre chambre. Trop consciente du fait qu'il m'a touchée. Cette vérité me donne la chair de poule, la nausée. Mais je sais que je n'ai pas le droit de dire ça, de même que je n'ai pas le droit de raconter à mes copines d'école ce qui s'est passé. Ma mère a expliqué que je nuirais à la carrière politique de mon père dans le cas contraire. Mon père a expliqué que je ferais souffrir ma mère. Ils m'ont tous deux interdit d'en parler à ma grand-mère, car ça lui ferait trop de mal, et à mon frère. Il est très lié à mon grand-père et, comme il est le seul garçon dans une maison pleine de filles, il a besoin de lui. »
Dans ce roman, l'auteur alterne son vécu et une investigation sur la vie de Ricky, de bout en bout, depuis sa naissance jusqu'à sa condamnation.
C'est une recherche méticuleuse, en profondeur qui est faite sur cette affaire : articles de presse, témoignages, procès, et jusqu'à la rencontre dans le parloir avec cet homme.
Un roman qui restera dans ma mémoire.
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Dans son livre, L'Empreinte, Alexandria MARZANO-LESNEVICH revient sur une affaire judiciaire qui l'a particulièrement marquée pendant ses études de droit : celle de Ricky LANGLEY, accusé de pédophilie et de meurtre sur sa petite victime, Jeremy GUILLORY, 6 ans.

Farouche opposante à la peine de mort, cette affaire lui fait remettre en question sa conviction la plus profonde : peut-on avoir le droit de mort sur de son semblable ?

Elle qui souhaitait sauver les condamnés d'une exécution certaine, voilà qu'elle se retrouve face à un homme dont elle ne veut qu'une chose : la mort !
Cet homme - Ricky - l'acte qu'il a commis, fait ressurgir chez elle un passé douloureux. Un passé qu'elle croyait relégué. Mis de côté. Mais ce n'est pas si simple …
Ce passé, elle l'a marqué au fer rouge sur sa peau. Dans sa chair. Elle porte sur elle son empreinte.

Ce récit, qui est tout à la fois une autobiographie et une biographie - résultat d'un véritable travail journalistique - retrace l'évolution de l'engagement de l'auteur contre la peine de mort.

Deux histoires y sont misent en parallèle. Deux histoires qui se superposent. Deux histoires aux traits similaires. Celle de Ricky et Jeremy ; celle d'Alexandra et son grand-père

Ce document à vocation à mettre des mots sur des maux. Ecrire tout haut ce qui, pendant longtemps, se murmurait tout bas dans la famille de l'écrivaine.
On comprend que la rédaction de ce témoignage poignant a été pour Alexandria un exutoire. Son écriture est l'aboutissement d'un réel travail sur soi avec le souhait de passer à autre chose. de tourner définitivement la page d'un passé qui fait mal. D'en refermer le livre. Pour avancer.

Cependant, bien que sensible à la démarche engagée par l'auteur, j'ai eu beaucoup de mal à terminer la lecture de ce livre. En effet, les redondances étaient très nombreuses. Trop nombreuses. J'ai eu – souvent – l'impression de lire plusieurs fois le même passage (et ce n'était pas qu'une impression finalement !).
Venir au bout de ce document a été pour moi un soulagement.
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