Le Maraudeur noir est une nouvelle fascinante et complexe dès qu’on s’intéresse un tant soit peu à la personnalité de Howard, car c’est une histoire dense, riche d’allusions autobiographiques, conscientes ou non, et don la trame est essentiellement souterraine. Le cadre de la nouvelle est, peu ou prou, l’équivalent hyborien des États-Unis, à une époque qui ressemblerait à notre XVIIe siècle. Les protagonistes y sont des colons hyboriens, qui se retrouvent confrontés à ce que les Américains appellent la Wilderness ; les étendues sauvages peuplées de créatures – animales et humaines – féroces dans une nature hostile. Les tribus indigènes de la nouvelle, les Pictes, font irrésistiblement penser aux peuplades amérindiennes, tant dans leur description que dans la situation qui est la leur. – Patrice Louinet
Je sais ce que c’est de ne pas avoir d’argent dans un pays hyborien. Chez moi, les gens partagent la nourriture. Et à moins d’une famine, personne ne meurt de faim. Mais dans les pays civilisés, j’ai vu des échoppes débordant de victuailles et des hommes vomissant d’avoir trop mangé, tandis que d’autres à côté d’eux mouraient de faim !
Qu’ont-ils donc tous à venir se jeter sur ma lame ?! Depuis des années, je le hurle à la face du monde ! Je suis né sur un champ de bataille !
Les deux plus grandes fripouilles de l’océan de l’ouest s’étripant devant une aussi noble assemblée ?! Ne serait-ce que prendre les paris ferait de moi un homme riche !
Avez-vous entendu parler de Tranicos le sanguinaire ? C’est lui qui prit d’assaut de la forteresse du prince Tothmekri, lors de son exil, et il s’empara de ses richesses avant de passer la population au fil de son épée ! Mais un tel butin attire les convoitises. Tranicos partit donc vers le nord sur un seul anvire et jeta l’ancre dans une baie isolée. Puis, accompagné de onze de ses plus fidèles lieutenants, il descendit à terre pour y cacher le trésor. Le navire avait pour ordre d’appareiller et de revenir chercher Tranicos et ses hommes une semaine plus tard. Mais au bout de sept jours, Tranicos ne parut pas. Les marins ne trouvèrent aucune trace de leur capitaine, des onze hommes qui l’accompagnaient ou du trésor ! Attaqués par les Pictes, ils durent s’enfuir et lever l’ancre. Malheureusement pour eux, une tempête fit sombrer leur navire. Un seul pirate survécut qui fut repêché et fait prisonnier par un vaisseau zingaréen. Il raconta son histoire et dessina une carte avec son sang avant d’être perdu. S’arrangeant comme il put pour faire sortir la carte hors des murs de sa prison. Voilà ce qui s’est passé il y a bientôt un siècle. J’ai vu cette carte !
Je me dois d’être honnête avec vous, car je sais reconnaître un menteur et vous n’en êtes pas un !
Devant qui fuirait donc un loup, si ce n’est devant un loup plus féroce encore !
Le dernier de la file est toujours le plus inexpérimenté. Un jeune guerrier fougueux en mal de gloire. Les deux suivants… C’est une autre histoire ! le deuxième est habitué à combattre des fauves qui pourraient attaquer le premier. Il est rapide, mais la surprise l’a rendu moins rapide. Et le premier, vu sa coiffure, est un chef. Ched de quoi ?! On se le demande. Je croyais que ces trois-là étaient les derniers. Mais combien sont-ils donc à me poursuivre ? Et cette brise qui porte avec elle l’odeur de la mer ! Suis-je donc allé si loin depuis qu’ils me traquent ? Mais je ne mourrai pas seul ! Qu’un rocher me barre la route, et j’emporterai une cinquantaine des leurs en Enfer… Une centaine… Un millier !
Ceux qui te mettent dans la merde ne le font pas toujours pour ton malheur… et ceux qui t’en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur. – Jack Beauregard, dans Mon nom est Personne
Chez moi, les gens partagent la nourriture, personne ne meurt de faim. Mais dans les pays civilisés, j'ai vu des échoppes débordant de victuailles et des hommes vomissant d'avoir trop mangé, tandis que d'autres à côté d'eux mouraient de faim!