« Il y a des choses qui sont dures à avaler. »
« Parfois il vaut mieux ne pas savoir ».
La tristesse de ma mère semblait si ancienne et si ancrée que je ne m’étais jamais posé la question de sa véritable cause. Rien n’est plus acceptable que ce que nous avons toujours connu.
La nostalgie et le fardeau de tes espoirs.
« Ne transfère pas le poids du passé sur ton fils, lui avait-elle dit un jour.
— On ne peut pas vivre hors de l’histoire, avait-il rétorqué. Nous n’avons à rougir de rien. Au contraire. »
Un soir il se fit un brouillard épais, dérobant les coups de langue et les soupirs des aurores boréales. Il faut être adulte pour apprécier une telle horreur. Une chaleur inquiète pénétra mes huit ans. Je me recroquevillai dans mon lit, m’efforçant d’étouffer mes pleurs, espérant que Maman viendrait me voir comme elle le faisait parfois la nuit, m’embrasserait sur le front et s’allongerait près de moi.
Un soir il se fit un brouillard épais, dérobant les coups de langue et les soupirs des aurores boréales. Il faut être adulte pour apprécier une telle horreur. Une chaleur inquiète pénétra mes huit ans. Je me recroquevillai dans mon lit, m’efforçant d’étouffer mes pleurs, espérant que Maman viendrait me voir comme elle le faisait parfois la nuit, m’embrasserait sur le front et s’allongerait près de moi.
Chaque chose, chaque être, l’existence elle-même est devenue évocations, possibilités d’une ressemblance. Peut-être est-ce là ce qu’on entend par ce mot bref et aujourd’hui presque archaïque : élégie.